Retournés nigériens en provenance du Nigeria, réfugiés nigérians, pêcheurs étrangers, nigériens originaires du Lac Tchad: sur le site de Kime Gana à 2 km de la ville de N’Guigmi, les populations présentes sont hétérogènes. Mais elles ont trois points en communs : elles sont des personnes déplacées suite à l’ordre d’évacuation des îles du Lac Tchad, elles ont tout perdu ou presque, elles sont résilientes.
L’opération d’enregistrement de ces populations a commencé depuis le 26 mai. Pour l’instant il reste difficile d’estimer combien elles sont: de 12,000 à 18,000. Leurs rangs pourraient aussi grossir « artificiellement » car les possibilités de recevoir une assistance amènent à l’occasion des personnes non déplacées de N’Guigmi à se faire enregistrer. Rien de dramatique, ni d’étonnant, la vulnérabilité des populations autochtones est très élevée.
Plus important, quand on ajoute la population présente à Kime Gana à celle évacuée jusqu’au Nigeria par les autorités Nigériennes, à celle présente à Yébi au nord de Bosso, à celle éparpillée entre Bosso et N’Guigmi et ailleurs dans la région de Diffa ou encore partie vers le Tchad, il n’est pas exclu que l’évacuation des iles pourrait avoir affecté près de 50,000 personnes.
L’enregistrement est la première étape menant, pour ceux qui le souhaitent, à la relocalisation pour les réfugiés vers le camp Sayam Forage, et pour les déplacés internes et les retournés nigériens le camp de Kabelawa. « Souhaiter », dans ce contexte, se rapporte à des options limitées. Il faut avoir les moyens de son choix : quelques économies, un peu de bétail, des personnes pouvant appuyer.
Ceux qui viennent des iles toutes proches, et qui sont rattachés à la chefferie traditionnelle de N’Guigmi attendent un appui de sa part. C’est le cas notamment des éleveurs d’ethnie Boudouma tel que Kounouma « nous sommes des éleveurs sur le lit du Lac, nous avons laissé notre bétail, nous ne pouvons pas nous éloignés plus loin qu’ici. Nous faisons confiance à notre chef de canton car nous sommes ses administrés. C’est à lui de nous trouver une solution. Se rendre dans un camp ce n’est pas une solution pour nous ».
Les économies et le bétail ont souvent été utilisés pour survivre les premiers jours. Progressivement, chacun comprend aussi que le temps qui passe réduit les chances de retrouver ce qui a dû être abandonné.
Mahamadou est nigérien : « Ici à Kime Gana, nous n’avons aucune activité pour vivre. Sur le lac, même si tu n’as rien quand tu te lèves, tu peux pécher ton poisson, le manger ou le vendre. Aujourd’hui, nous sommes déjà morts, notre vie a été écourtée depuis que nous sommes partis du lac. On ne sera pas heureux dans le camp mais nous n’avons pas le choix. Nous sommes prêts à aller là où déciderons nos autorités afin de nous sécuriser et nous prendre en charge. Celui qui n’a plus rien, ne peut pas faire de caprices ».
Issa et sa famille sont eux nigérians, de l’Etat Katsina. Travailleur précaire à Maiduguri, puis agriculteur sur les iles du Lac Tchad coté nigérian, il a regagné le Niger et l’ile de Karamga suite aux menaces de la secte. Il a de nouveau fuit Karamga, attaquée fin avril, et aujourd’hui se trouve à Kime Gana. Dans son malheur, Issa reconnait qu’il a eu de la chance. « Nous étions prêts à partir comme beaucoup de monde avec les camions affrétés par les autorités nigériennes pour nous amener jusqu’à Geidam au Nigéria. Le jour où nous devions partir, aucun camion n’est venu. Donc nous sommes toujours ici. C’est par la suite que nous avons compris que nous avions d’autres possibilités comme de se rendre dans un camp. A Geidam nous ne connaissons personnes et nous n’avons pas les moyens pour nous déplacer de nouveau ailleurs une fois au Nigéria. Pour l’instant on s’estime chanceux mais on ne sait pas ce que c’est de vivre dans un camp. On est comme des aveugles tirés par un bâton ».
Les premières relocalisations devraient se réaliser la semaine prochaine.
Malgré la signature récente de l’Accord de Paix le 15 mai 2015, les violences ont mis des familles entières dans la désolation dans le Nord du pays, plus précisément au niveau du village de Tin-Hamma.
Selon des témoignages, la population de Tin-Hamma s’est réveillée sous les tirs de mitrailleuse dans la matinée du 20 Mai 2015. Ces tirs qui ont duré deux heures ont fait deux victimes : un vieillard au niveau du dispensaire et une femme qui transportait de l’eau à dos d’âne. Le lendemain 6 autres personnes auraient été tuées. Cet incident a semble-t-il eu des conséquences sur la cohésion sociale et la cohabitation entre les deux fractions de Kelessouk et d’Indourfanes qui habitent à Tin Hamma. Des membres de ces deux communautés ont décidé de quitter leur village afin de trouver refuge dans d’autres villes au Mali et au Niger. Ainsi 56 familles de 252 personnes sont arrivées au Niger le 22 et 23 mai, plus particulièrement à Ayorou et au camp de réfugiés Tabareybarey. Les nouveaux arrivés pensent que si la situation perdure, d’autres personnes devraient se rendre au Niger dans les semaines à venir.
Le gouvernement du Niger continue d’accorder aux réfugiés du Nord Mali le statut prima facie.
At least 57,000 people fled their homes, fearing violence or forced recruitment by armed groups. Renewed fighting between armed groups in the Gao, Mopti and Timbuktu areas of northern Mali in the past four weeks has led to some 57,000 people fleeing their homes, according to Malian authorities. The newly-displaced join the ranks of over 43,000 internally displaced people throughout the country who have not yet returned to their homes since the conflict in 2012 between governmental forces and various rebel groups. The total number of internally displaced people (IDPs) in Mali stands now at just over 100,000, mainly in the northern part of the country. The deterioration of the security situation takes place just days after the signing of the Algier Peace Agreement between the Government and several armed groups in Bamako on May 15.
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In a sandy compound in the Niger desert town of Agadez, a white-turbaned imam blesses a circle of African migrants, some of them little more than boys, to protect them on the journey across the Sahara toward Europe.
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The United Nation High Commission for Refugees (UNHCR), have said that over 200,000 Nigerian Refugees from the northeastern part of the country are currently taking refuge in the neigbhouring countries of Republic of Niger, Chad and Cameroon.
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Le Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur Ban Ki-Moon, vient de s'exprimer sur la situation dans la région du Lac Chad et exhorte le respect de droits internationaux humanitaire, des droits de l'homme et des réfugiés. Monsieur Ban Ki-Moon a tenu un discours à New York le 22 mai ou il s'est dit très préoccupé de la situation des populations civiles suite aux attaques des insurgés au Cameroun, au Tchad, au Niger et au Nigéria. Il a exhorté les membres de la Commission du bassin du lac Tchad et le Bénin à progresser dans l'opérationnalisation de la Force multinationale opérationnelle interarmées (MNJTF) et à créer un environnement sûr pour le retour volontaire, la réinstallation ou l'intégration des personnes déplacées et des réfugiés. Le Secrétaire général demande à nouveau instamment aux États concernés de veiller à ce que toutes les mesures prises pour lutter contre la menace terroriste que représente Boko Haram soient menées en conformité avec les droits internationaux humanitaire, des droits de l'homme et des réfugiés.
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Le 19 mai 2015, l’UNHCR a remis à la prison de Haute sécurité de Koutoukale un lot de biens non alimentaires composé d’habits, couvertures, nattes, seaux et savons. L’objectif de l’intervention est d’améliorer les conditions de détention des personnes interpellées dans le cadre des opérations militaires en cours dans la région de Diffa mais aussi celle des autres prisonniers de la prison de Koutoukale. Cette intervention fait écho aux besoins exprimés par l’administration du centre de détention et les détenus pour améliorer les conditions de détention.
Un enfant du camp de réfugiés maliens de Mangaize, âgé de 7 ans, a succombé à la méningite le 16 mai malgré les efforts de l’équipe médicale du Centre de Santé de Mangaize. Ce cas est le premier enregistré parmi la population réfugiée malienne du Niger.
A l’instar de nombreux districts sanitaires au Niger, celui de Ouallam auquel est rattaché le camp de réfugiés de Mangaize a dépassé le seuil d’alerte épidémique depuis la semaine 19. A la date du 18 mai, le district de Ouallam a enregistré 138 cas avec 18 décès soit un taux de létalité de 13%. A l’échelle nationale, depuis le début de l’année 2015, 7025 cas ont été enregistré au Niger pour 464 décès soit une létalité de 6,6%. Le pic amorcé depuis le mois de mars peine à retomber.
Dans ce cadre le gouvernement du Mali à appuyer le Niger en lui fournissant 200,000 doses des vaccins. L’UNHCR a aussi contribué à un appel de fonds lancé par le Ministère de la Santé. La contribution de tous est incontournable pour vaincre cette épidémie autant dans les camps que dans les villages environnants.
Une campagne de vaccination pour la cible 2-15 ans intégrant les populations réfugies du camp de Mangaizé est en cours de planification par le Ministère de la Santé Publique avec l’appui des différents partenaires.
NIAMEY, 12 May 2015 (REUTERS): Niger has approved a law against the smuggling of migrants in an effort to stem the deadly flow of vulnerable Africans across its vast desert north, many of them headed towards Libya and on to Europe. The law, approved unanimously by parliament late on Monday, translates onto Niger’s statutes a United Nations protocol against the smuggling of migrants, allowing judges and police to take action.
Niger’s desert town of Agadez is one of the main transit points in the Sahara for migrants leaving poor West African nations en route for north Africa and Europe. Up to 4,000 migrants without travel papers can pass through Agadez every week, according to the U.N. Office on Drugs and Crime (UNODC).
A spike in the numbers of immigrants attempting the dangerous sea crossing from Libya has sparked alarm in Europe, particularly after some 800 people drowned in a Mediterranean shipwreck last month. Authorities in Niger promised a crackdown after at least 92 migrants from Niger died of hunger and thirst in the desert in October 2013 after being abandoned by traffickers who were taking them to Algeria. In an effort to prevent migrants without papers from being brutalized by security forces, the law emphasized that smuggled persons were victims of human rights abuses.
“SOWING TERROR”
“The adoption of this law aims essentially to protect the frontiers of our country,” said Justice Minister Amadou Marou.“In these times of uncertainty, where organized cross-border crime is sowing terror in our country, it is indispensable that all those who travel in our country carry their identity documents. This law imposes that.” The desolate, empty spaces of the Sahara in northern Niger and neighbouring Mali are home to drug and arms traffickers, people-smugglers and armed Islamist militant groups, some of them linked to al Qaeda.
U.N. officials said Niger was the first country in the region to pass a law specifically against the smuggling of migrants. “You cannot train the judiciary to combat this crime if there are no laws on the books. So we start with the laws and we take it from there,” said Pierre Lapaque, regional representative for the UNODC, which helped draft the law.
Despite past pledges by Niger’s government to tackle people-smuggling, local officials in the Agadez region have profited from bribes paid at checkpoints on the route, a Reuters investigation found.
The Global Initiative Against Transnational Organized Crime estimated last month that smuggling of migrants was worth up to $323 million a year in Libya, some of which was used to fund terrorism.(REUTERS)
La signature des accords de Paix pour le Nord du Mali est prévue le 15 mai 2015 à Bamako. Le Gouvernement Malien a invité trois représentants des réfugiés vivant au Niger. Tous étaient cependant de passage à Niamey. L’occasion était offerte de discuter avec eux de leurs ressentis avant la date tant attendue.
L’optimisme est globalement d’humeur parmi les représentants des réfugiés. Mais cet optimisme trouve plus son essence dans l’espérance que chacune des parties fera des concessions que dans la certitude d’une sortie de crise. « C’est notre dernière chance donc nous sommes optimistes de trouver une solution au problème malien. La seule alternative est la collaboration de tous » précise Alousseini Mohamed de la zone d’accueil de Tazalite.
Tous croient que la signature de cet accord est la première étape pour aller vers la paix mais sont aussi conscients que cela ne réglera pas la situation dans le nord du Pays. Comme l’explique Faissal Ag Mohamed de la zone d’accueil d’Intikane « il y a eu Alger, et avant il y a eu Ougadougou. On sait que la signature à elle seule ne peut reconstituer la paix. Chacune des parties n’est pas claire sur ses objectifs et ses exigences ». « Cet accord ne peut être un véritable accord que si les parties s’engagent par la suite à respecter ce sur quoi elles ont signé » souligne Mohamed Hamadou Aktawindi du camp de Mangaize.
Si le 15 mai était un échec, pour les réfugiés ils n’y a pas vraiment d’alternative. « En cas de non-accord, ce que vraiment nous ne souhaitons pas, nous resterons au Niger » confirme Sikiwata Boubacar du camp d’Abala. Mais en cas d’accord, le retour est prévu pour quand ? La réponse est moins évidente.
APA - 10 May 2015 : Authorities in Nigeria’s embattled northeast state of Borno have confirmed the setting up of a special camp to provide care for Internally Displaced Persons (IDPs) recently repatriated from neighbouring Niger Republic.No fewer than 6,000 IDPs from Borno, taking refuge in some communities in Niger Republic, were sent packing by the Nigerien authorities, after insurgents, suspected to be Boko Haram fighters attacked the country.
Alhaji Grema Terab, Chairman of the State Emergency Management Agency (SEMA), told journalists in Maiduguri on Saturday that the government had decided to establish a special camp for the IDPs because of their peculiar case.
Grema said: “some of the IDPs were living in border communities between Nigeria and Niger Republic for years without having any business to visit the hinterland. We have to keep them in a camp for now, console them and treat those that are traumatised with the intention of allowing them to mix with other Nigerians soon.” He said the government was working towards assisting the IDPs with capital to start businesses.
Grema, said that another set of 17 mass transit buses had been dispatched to Geidam in Yobe State to convey the second batch of about 1,200 IDPs. The five-year insurgency by Boko Haram has left tens of thousands of people in northeastern Nigeria displaced in and out of the country.
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While the security Council will meet in New York on the 11th of May to discuss the migrant crisis in Mediterranean , in a press release the Niger President Mahamadou Issoufou Niger President Mahamadou Issoufou has condemned the “disconcerting banality” affecting perceptions of Mediterranean migrant deaths.
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(New York, 5 May 2015): OCHA Operations Director John Ging said today that Niger and Chad are making heroic efforts to cope with the impact of turmoil in the region but the international community is failing in its responsibility to share the burden.
Speaking after his return from the two countries, Mr. Ging noted that between them, they host more than 850,000 refugees and returnees from neighbouring countries, the majority of whom are living with host families.
“These two countries constitute a fragile island of stability in a region of conflict. Impoverished as they are they show us their exemplary humanity in opening their borders to hundreds of thousands of refugees fleeing their war-torn neighbours: Nigeria, Central African Republic, Mali, Libya and Sudan,” said Mr. Ging.
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Le Sahel : Le Premier ministre, SE Brigi Rafini, était, hier, dans la région de Diffa précisément à N’Guigmi où il a rencontré les populations insulaires en transit ou en instance de recasement dans cette région. SE. Brigi Rafini était accompagné dans son déplacement du 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, l’honorable Daouda Mallam Marthé, de plusieurs membres du gouvernement, des responsables des forces de défense et de sécurité, de son directeur de cabinet ainsi que des différents chefs d’agence humanitaire présents à Niamey. Dans les échanges qu’il a eus avec ces derniers, le Coordonnateur du Système des Nations Unies au Niger, M. Fodé N’Diaye, a remercié le Premier ministre pour les avoir associés à cette mission. Il a surtout relevé certaines insuffisances dans l’opération de relocalisation en cours dans la région de Diffa. Ces insuffisances portent surtout sur les conditions de transit et de transport, le travail au quotidien des humanitaires, le manque d’ouverture en direction des pays frontaliers concernés. A toutes ces préoccupations, M. Brigi Rafini a promis d’apporter des solutions idoines dans les plus brefs délais.
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L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a recueilli les témoignages de plus de 2 000 migrants d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale enregistrés entre janvier et septembre 2014 dans deux centres de transit et d’assistance pour les migrants (Dirkou, au nord-est du Niger et Arlit, au nord-ouest). Au retour de leur séjour en Libye ou en Algérie, le témoignage de ces migrants, aux parcours singuliers, souvent reconduits aux frontières par les autorités, reflète les difficultés auxquelles ils font face dans leur périple vers le pourtour méditerranéen et l’Europe. Un rapport propose un portrait basé sur l’analyse des données recueillies auprès de ces migrants en transit, dans le but de contribuer à éclairer la compréhension des acteurs sur les tendances migratoires contemporaines dans l’Afrique de l’Ouest, particulièrement au Niger.
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Certains réfugiés nigérians avaient regagné leur pays pour participer aux processus électoral. La plupart sont aujourd’hui revenus au Niger dans la région de Diffa. Les frais de voyage étaient pris en charge par les autorités de l’Etat de Borno.
Monsieur Djaboullam fait partie de ces électeurs ayant fait le voyage. Devant le complexe hôtelier de Diffa, il attend avec d’autres son acheminement jusqu’au département de Bosso. Ils seraient selon lui plus de 4,000 à être partis voter. Tous seraient aujourd’hui revenus. Comme le confirme M. Djaboullam « chacun va regagner sa famille d’accueil ou le village où il est installé. Nous allons retrouver nos épouses et nos enfants. Nous sommes partis pour les élections présidentielles et législatives car ne voulions participer à ce moment important. Nous espérons le retour de la paix définitive dans nos régions et villages anéantis par l’extrémisme. Nous espérons retrouver enfin nos maisons nos et activités ».
Mais pour l’instant comme le souligne M. Djaboullam, l’avenir se trouve hors du Nigéria : « nous resterons au Niger jusqu’à ce que la situation sécuritaire chez nous soit définitivement bonne. On verra alors les opportunités qui s’offrent à nous pour retourner et reprendre notre vie. Mais pour l’instant la possibilité de rejoindre le camp qui va ouvrir à Kabelawa nous intéresse. Aujourd’hui, en attendant l’amélioration de la situation dans notre pays, nous sommes plus disposés qu’avant à rejoindre un camp qui va mieux nous sécuriser et protéger nos familles».
Selon les informations récoltées par IRC, la semaine dernière plus de 6,500 nouveaux déplacés sont arrivés dans la région de Diffa en provenance de Nigéria.
Alors que Ménaka refait depuis hier la une de l’actualité, nous partageons avec vous une émission diffusée il y a quelques semaines par la radio Communautaire Addar de Ménaka. Cette émission élaborée conjointement par la radio Addar et l’ONG Search For Common Ground est une plateforme pour permettre aux populations de Ménaka d’envoyer leurs salutations et leurs dédicaces à leurs proches réfugiés au Niger. Ces derniers à travers la mise en place de clubs d’écoute au niveau de chaque site accueillant des réfugiés peuvent écouter l’émission malgré la distance qui les sépare de chez eux. Pour les mélomanes, les dédicaces sont entrecoupées d’intermèdes musicaux.
Sécheresse, récoltes impossibles suite aux attaques des insurgés, éducation défaillante… Benoît Thiry, du Programme alimentaire mondial, alerte sur les risques humanitaires et sécuritaires aux alentours du lac Tchad. Deux millions et demi de personnes touchées par la faim : c’est l’estimation donnée par les autorités de Niamey. La précarité alimentaire touche ainsi une nouvelle fois les zones rurales et frontalières du bassin du lac Tchad. Le déficit céréalier, lié aux faibles pluies, comme en 2009 et 2010, est aggravé par l’afflux des réfugiés du Nigeria.
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A meningitis epidemics has hit several towns and villages in Niger. One of the worst affected areas is the country’s capital Niamey ( link to OCHA Infograph ). There are more than 390 cases and 47 recorded deaths in Niamey(304 cases and 27 deaths for the rest of the country). The government appealed to its partners for assistance. UNHCR responded by providing large tents thereby strengthening the capacity of the Lazaret treatment centre in Niamey. Earlier, UNHCR had also provided tents to the contingency site set-up in the same place in case there would be an Ebola outbreak in the country. Last Saturday the Prime Minister, Mr. Brigi Rafini, visited the Lazaret centre and instructed to use all facilities to take care of the meningitis patients. Meanwhile, Unicef has shipped vaccines to the country and a large vaccination campaign, targeting especially children from 2 to 15 years of age, is underway. UNHCR has set funds aside to purchase a stock of vaccines in case the epidemics should reach the areas of the country where refugees from Mali and Nigeria live. Other partners in the response are Luxembourg Red Cross and Médecins Sans Frontières (MSF).
En collaboration avec REACH, l’UNHCR au Niger vient de créer un site internet entièrement dédié aux informations opérationnelles concernant la région de Diffa : http://www.infohumanitaire-diffa.org/
Ce site est à destination des autorités nigériennes ainsi que des acteurs humanitaires. Il regroupe les trois outils mis en place dans le cadre de la réponse à la crise des déplacés :
• Le Resource Center qui permet de télécharger toutes les cartes produites au format pdf des villes et villages accueillant des déplacés. Ces cartes mettent l’accent sur les infrastructures communautaires existantes ainsi que sur leur historique et état/utilisation actuelle.
• La WEBMAP, ou cartographie interactive, qui permet à chaque acteur de créer ses propres cartes en fonction par exemple de son secteur d’activité ou encore de sa zone d’intervention.
• Le Dashboard (tableau de bord) interactif basé sur la compilation des informations concernant le « Qui fait quoi où ? » dans la région de Diffa. Le Dashboard permet en cliquant sur les communes, les secteurs d’activités ou encore les acteurs de réaliser son propre mapping des interventions. Il permet aussi de télécharger la matrice en format Excel des activités des partenaires au niveau des villages.
Bonne utilisation.
Déserte depuis les attaques du 6 février, la ville de Bosso voit sa population revenir progressivement. Déplacés dans des villages situés au nord de la ville, les habitants de Bosso demandaient depuis plusieurs semaines à pouvoir retrouver leurs maisons. Les autorités ont entendu leurs doléances et accompagnent ce retour.
Comme le confirme un habitant de la ville « tout le monde est très content car cet éloignement a provoqué beaucoup de souffrance. Maintenant que nous rentrons nous savons que beaucoup de défis nous attendent. Nous avons tous perdu quelque chose que ce soit des biens matériels ou alimentaires. Nous devons nous réorganiser mais l’essentiel et que tout le monde puisse rentrer ».
En collaboration avec les autorités régionales, l’UNHCR se prépare à reprendre dans les plus brefs délais le processus de relocalisation des déplacés en provenance du Nigeria, et vivant dans les villages environnants de Bosso, vers les camps de Sayam Forage et Kabelawa.
En 2014, l’UNHCR a lancé dans la région de Diffa un programme dit « d’urbanisation ». Ce programme vise à répondre au besoin de logement des déplacées, et notamment des retournés nigériens dont le statut ne permet pas d’avoir accès aux camps.
Le temps qui passe met à l’épreuve la solidarité des populations de Diffa qui accueillent chez elles les déplacés. Le programme d’urbanisation vise à accompagner, dans une logique de durabilité, une nouvelle phase du vivre-ensemble. La question du logement est en effet centrale pour la coexistence pacifique et pour permettre aux déplacés de retrouver une autonomie. A Diffa, l’accès au logement pour les déplacés comme pour les autochtones, fait face à deux principaux freins : le coût des parcelles pour les ménages vulnérables et le cruel manque de zones viabilisées pour la construction au niveau des communes. La pression démographique actuelle fait apparaitre de façon incontrôlée la multiplication de zones d’habitations spontanées hypothéquant toute chance d’un développement durable.
Le programme d’urbanisation vise à accompagner les communes à viabiliser de nouvelles zones de lotissement. Une fois les terrains viabilisés, les bénéficiaires de l’intervention, c’est-à-dire les déplacés mais aussi les ménages vulnérables autochtones, se voient octroyer des « parcelles sociales » de 200 m2 ainsi qu’un appui pour la construction de leur maison. Les autres parcelles viabilisées mais non remises aux bénéficiaires permettent aux communes de répondre à l’importante demande de parcelles constructibles par leurs administrés. Les communes augmentent ainsi leur mobilisation interne de ressources. Le secteur de la construction, grand pourvoyeur d’emplois mais actuellement moribond, se voit localement relancé.
Dans une première phase 1,000 ménages bénéficieront du programme d’urbanisation que l’UNHCR souhaite étendre au vue de l’engouement qu’il suscite tant au niveau des élus que des populations. Au début du mois d’avril, une cérémonie de remise des premiers actes de cession des parcelles et des maisons construites s’est tenue dans la ville de Maine Soroa.
Le 2 Avril 2015, la Fondation Reuters Thomson a publié un article sur la situation à Diffa (www.trust.org/item/20150402172435-zwoja/?source=jtOtherNews2). En ce qui concerne cet article, il est important de savoir que je suis favorable à l'assouplissement des mesures d'urgence pour que les populations puissent accéder aux marchés et aux structures de santé, ce qui permettra aussi aux travailleurs humanitaires d'avoir accès aux communautés locales et aux réfugiés qui ont fui les attaques de Boko Haram. Par contre, je n'ai jamais déclaré que les mesures d'urgence anti-insurrectionnelles s'avéraient plus néfastes pour la population locale que la menace de Boko Haram.
Dans cet article, même pour les lecteurs attentifs, les citations qui me sont attribuées d'une part, et les interprétations du journaliste d'autre part, sont parfois difficiles à distinguer. Par conséquent, je regrette que cet article tel que présenté ait pu donner l'impression que je suis généralement contre les mesures de sécurité prises après le 6 Février ou que ces mesures d'urgence anti-insurrectionnelles s'avéraient plus néfastes pour la population locale que la menace de Boko Haram ou sont comparables aux crimes des terroristes. Tel n’est pas assurément le cas. Personnellement, je pense que l'action humanitaire nécessite la sécurité comme une condition sine qua none en préalable des interventions. Le Gouvernement peut compter sur mon soutien et celui de mon organisation à cet égard.
Karl STEINACKER
Représentant de l’UNHCR, Niger
Posted : 7 April, Edited : 23 April 2015
Le Président de la République du Niger, Son Excellence, Mr Mahamadou Issoufou, s’est exprimé le 1er avril sur l’antenne Haoussa de Voice Of America. Au cours de l’interview le Président fait notamment un bilan chiffré du nombre de déplacés présents sur le sol nigérien : 200,000 réfugiés nigérians, 50,000 déplacés internes suite aux violences de février dans la région de Diffa, et 50,000 réfugiés maliens.
Mister M’Baow hails from Gao, in northern Mali. Since 2012 he is one of the many Malian refugees in Tabareybarey camp who are dreaming of going back home. He lives in one shelter with his eleven family members. Since last year he registered three times to go back to Gao. Each time he withdrew his return application because of last minute information, received through the radio or from fellow stallholders in the market, that the situation in Mali has gotten worse again. He says that he will patiently wait in Tabareybarey, but he misses home and his activities: “I am sitting idle all day, looking for things to happen. However, I can send my children to school and feel safe inside the camp”.
Fatimata finds herself in a similar situation. Fatimata comes originally from Ansongo and saw her parents killed in front of her and the herd of animals on which the family depends wiped out by insurgents. “I am left with nothing, They took everything from me” she says. She also put her name on the return list several times. But eventually she decided that for the safety of her children she will stay in Niger until calm comes back to her home town in Mali.
UNHCR has completed a survey among the inhabitants of the three Malian refugee camps in Tillabery Region on their intentions to return. The results are showing that globally 54% of camp inhabitants haven’t taken a decision yet and prefer “to wait and see”. An additional 14% have stated their will to remain in camps for, at least) the next twelve months. On the other hand, 34% - or 9,000 people – stated that they intend to return soon during the coming months. In general, the population of Tabareybarey camp seems more inclined to return than in other camps. This might be linked to the situation in Ansongo district which is not, like neighbouring Ménaka, controlled by armed groups.
The recent failure of the Algiers Peace Talks has not re-assured the Malian refugees living in Niger. This is why it remains doubtful that Aminata, a mother of five, will return anytime soon. She also put her name down several times in order to return with UNHCR’s assistance. But each time her family and friends urged her not to leave the camp due to the continuous insecurity in Northern Mali.
Click here to see the detailed results of the survey: http://data.unhcr.org/SahelSituation/download.php?id=1150
The AREN, Association pour la Redynamisation de l’Elevage au Niger, wrote a report highlighting the alarming situation of livestock and agricultural activities in the Diffa region.
Traditional livestock and agriculture activities in the Diffa region strongly depend on rainfalls. Even though there is a rainy season, rainfalls are often not abundant enough and irregularly spreads over the territory. This year, the Diffa region only registered one forage production enabling to feed 40% of the livestock. Pastoral herding is then a challenging activity in such circumstances, and since the attacks of the insurgents, beginning of February, it is a serious issue. Harouna Hardo, a stock breeder from the North of Diffa, says: “The bad winter season that follows one another in Niger, particularly in Diffa make impossible the breeding of our cattle and we are considerably poorer. Even more extreme this year, the prevailing insecurity along our borders is overwhelming our pastoral zones. “
Indeed, pastoral activities rely on the herd’s movement across a given territory, and since the deterioration of the security situation, the movements on traditional axes are not possible anymore. Farmers, stock breeders and fishermen usually staying in the South East of Bosso, bed of Lake Chad, and all along the Komadougou River for its availability in water, are now all leaving and heading towards North West area. This has for consequence a strong pressure on already existing pastures and existing resources for them. Harouna deplores that “the grazing situation is very critical this year, like previous years we barely overcome the difficulty and it is taking away lives in the population of our livestock.”
Economic activities are totally disturbed in the Diffa region. To access the market to buy food for the livestock or to sell animals in order to better respond to the herd’s need is today impossible.
Diffa region is one of the poorest in the world where any activity is a challenge due to the harsh environment and very little respite given by nature. Since the insurgent’s attacks, the situation for herdsmen is dire.
Les cultivateurs nigériens du célèbre poivron rouge de Diffa (sud-est), qui génère des millions de dollars au Niger, sont au chômage: en quelques mois, ils ont vu leur production affectée et leur quotidien anéanti par les combats qui se déroulent dans la région frontalière du Nigéria.
Avant le début des incursions du groupe armé nigérian en février dernier, les paysans et épiciers de la région de Diffa, située le long de la Komadougou Yobé, rivière alimentant le lac Tchad, se targuaient de produire près de 10 mille tonnes de poivron rouge, ce qui constituait 80% de la production nationale chaque année, a indiqué à Anadolu, Abdoul-Nasser Hamissou, Chef de Division Évaluation environnementale et suivi écologique dans la région de Diffa.
Pour lire l’intégralité de l’article : www.aa.com.tr/fr/headlines/479048–sud-est-niger-boko-haram-condamne-la-culture-du-poivron-rouge-a-la-disparitionComme partout à travers le monde, la Journée Internationale de la Femme était fêtée le 8 mars au Niger. Le thème de cette année était : « Autonomisation de la femme – Autonomisation de l’humanité : Imaginez ! ». Dans ce cadre l’UNHCR a organisé des festivités dans toutes les zones au Niger où sont présentes les réfugiées. A Niamey, s’est tenue une après-midi de musique et de réflexion autour de la participation des femmes dans les structures de leadership et de la situation particulière des femmes, et des filles, réfugiées. Entre les interludes artistiques, la parole était prise par les femmes notamment Haja, représentante des femmes réfugiées artisanes de Niamey, qui mettait en avant la force du collectif dans les groupements féminins ; ou encore Awa, jeune réfugiée de 17 ans, qui partageait avec le public un poème écrit pour l’occasion « Femme d’angoisse, femme d’abondance, femme d’amour, femme de souffrance ; je te chante et je te bénis, et je te chanterai toute ma vie ». Pour écouter l’intégralité du poème de Awa : cliquez sur la vidéo.
Les maires des communes de la région de Diffa sont en première ligne face à la crise des déplacés. Ceux des principales agglomérations de la région étaient à Niamey pour l’atelier de planification 2016 de l’UNHCR. Les écouter permet de mieux cerner les enjeux actuels dans leurs zones respectives. Voici les extraits des échanges avec quatre d’entre eux : Moustapha Rado, (Maire de Goudoumaria), Many Orthe Boucar (Maire de Toumour), Koukouma Gasso (Maire de Maine Soroa) et El Bako Mamadou (Maire de Bosso).
Maire de Goudoumaria : On peut dire que pour le moment ça va même si avec les derniers évènements on se retrouve dans une situation nouvelle, c’est-à-dire que maintenant on accueille aussi nos parents du Niger.
Maire de Toumour : Il est nécessaire de rassurer tout le temps les gens pour assurer la coexistence et que la psychose ne s’installe pas.
Maire de Maine Soroa : Nous sommes moins inquiets que ceux qui parlent de chez nous mais n’y sont pas. Les mesures de sécurité sont prises. Le problème est aujourd’hui résiduel, mais moins contrôlable car beaucoup de nos jeunes sont partis avec les insurgés. Il y a aussi la psychose, on reçoit des messages comme « A telle date on viendra attaquer chez vous ».
Maire de Bosso : Bosso est calme mais vide depuis le 6 février. Certains souhaitent revenir comme ceux qui sont dans les villages au nord de Bosso où il y a un problème d’eau. Nous conseillons de patienter car nous devons coordonner leur retour avec les forces de sécurité.
Maire de Goudoumaria : Les activités sont au ralenti car il n’y a pas assez de circulation de biens et de personnes. Ensuite une fois la période de l’hivernage passée, il n’y a pas besoin de main d’oeuvre donc il n’y a pas d’argent qui circule.
Maire de Toumour : Les retournés nigériens sont des familles qui ont quitté le Niger au cours des sècheresses de 1972-73 et 1983-84. C’était des démunis qui reviennent démunis. Au Nigéria, ils n’étaient pas commerçants mais éleveurs ou agriculteurs. Quand ils sont revenus au Niger, ils ont tout laissé et même certains se sont fait prendre leur bétail à la frontière par les militaires Nigérians quand ils la contrôlaient encore. Il y aussi le problème des éleveurs nigériens qui ne peuvent plus aller chercher des pâturages de l’autre côté de la frontière. Le problème d’aliment bétail se pose et les opérateurs économiques ne viennent plus pour leur permettre de vendre des animaux. Enfin, il faut savoir que les insurgés s’étaient accaparés les dernières récoltes du côté du Nigéria. Puis ils ont bradé cela à des commerçants nigériens qui ont revendu vers d’autres régions du Niger, mais Diffa dépend de ces récoltes.
Maire de Maine Soroa : Economiquement ça va car les marchés des localités nigérianes voisines ne fonctionnent pas et que les gens se rabattent chez nous. Maine est devenue un lieu de passage entre le Tchad et Kano au Nigeria. Nous avons même le passage de troupeaux du Soudan.
Maire de Bosso : Avant les évènements la vie était très chère. Tous les produits sont présents mais sont très chers : 1 litre d’essence coute 1500 FCFA (2,3 Euros).
Maire de Goudoumaria : Même si culturellement ce n’est pas évident que les gens veulent vivre dans un camp, une fois que le site sera mis en place je pense que beaucoup s’y rendront. Aussi, tout le monde nous demande des parcelles car ils savent que cela ne va pas finir. L’espace est là, le problème est que la commune n’a pas assez de fonds pour viabiliser les terrains.
Maire de Toumour : Au niveau culturel, ce n’est pas évident que les gens acceptent de vivre dans un camp. Cela signifie une forme de déchéance.
Maine Soroa : Beaucoup de personnes qui sont venues se sont déjà installées et ont repris une activité. Certains partent même renouveler leur stock au Nigéria. La population qui est à Maine vient de l’Etat de Yobe, pas de Borno, donc les camps sont trop loin de chez eux et ils ne souhaitent pas s’y rendre. Seules les personnes qui ont tout perdu sont prêtes à partir.
Maire de Bosso: Pour les réfugiés qui ont quitté Bosso depuis le 6 février, il est préférable qu’ils aillent directement dans un camp. Il ne faut pas sous-estimer que la confiance est cassée entre les réfugiés et les populations locales car il semble que certains réfugiés ont participé aux attaquescontre Bosso. Pour les retournés nigériens, ils peuvent revenir à Bosso car la plupart viennent de Bosso. Les projets de lotissement en cours sont une solution pour les retournés.
Ce sont les autres victimes de la secte. Celles que les massacres, les enlèvements et les pillages de la secte radicale islamiste ont épargnées, mais poussées à la fuite. Quelque 1,7 million de personnes ont ainsi pris le chemin de l’exil. Un exil qui rime souvent avec précarité.
C’est le Niger qui accueille le plus grand nombre de personnes ayant fui le Nigeria : environ 105 000. La vague a pris de l’ampleur en août dernier, quand les attaques de Boko Haram se sont intensifiées. « C’est très compliqué de savoir combien de déplacés on a, [car ils] sont éparpillés dans plus de 140 villes, villages et îles du lac Tchad, sur un espace qui est grand comme la Belgique », explique à La Presse le porte-parole du Haut-Commissariat pour les Réfugiés des Nations unies (HCR) au Niger, Benoit Moreno. Le Cameroun et le Tchad accueillent respectivement 40 000 et 17 000 déplacés. Un million et demi de personnes ont aussi fui à l’intérieur même du Nigeria.
Pour lire l’intégralité de l’article : http://plus.lapresse.ca/screens/672c1d3b-e58e-48fb-afe1-812f132a91c8%7C_0.html
Le Monde: http://bit.ly/1La6Auu (17 février, en français)
France 24: http://bit.ly/1E5C82K (18 February, in English)
La réduction des rations alimentairesAminata : « Depuis notre arrivée, il y a eu beaucoup d’évolutions positive au niveau de l’eau, de l’hygiène, de l’éducation. Mais maintenant nous faisons face à deux problèmes. Le premier est que Tazalite est frappé par la sècheresse. Les pâturages se sont dégradés. Avant à 5 km on trouvait de l’herbe, plus maintenant ce n’est plus le cas. Certains ont des troupeaux au Mali mais ne peuvent pas les faire venir car il n’y a pas de pâturage. Nous avons le même problème pour trouver du bois. L’environnement s’est détérioré depuis notre arrivée. Le second problème est que nos jeunes s’impatientent, ils vivent mal le manque d’activités. Ils désirent un destin qu’ils ne trouvent pas ».
Abderrahmane : « Notre situation s’est améliorée depuis le début. Quand nous sommes arrivés, nous avons pu reprendre une activité. Nos animaux nous ont beaucoup aidés pour ça. D’autres ont développé des activités économiques et ont créé un marché. Depuis notre arrivée, on a pu retrouver petit à petit une forme d’autonomie. Mais cela reste dur pour ceux qui ne peuvent pas mener d’activité économique.
La perception de la vie dans les camps de TillabéryAminata : « Au début cela a été un coup dur. Mais nous sommes arrivés à comprendre que l’assistance ne peut pas toujours continuer et que notre situation s’était améliorée. Le problème auquel nous faisons face n’est plus le problème d’argent mais l’accès au marché pour pouvoir acheter de la nourriture. Ceux qui tenaient les commerces à proximité de la Zone d’Accueil des Réfugiés étaient les nigériens retournées du Mali. Maintenant ils ne sont plus dans la ZAR et les commerces non plus ».
Abderrahmane : « Quelque part c’est normal que l’on réduise nos rations alimentaires. Si on arrive à vivre malgré la réduction, cela veut dire que cela va. On comprend aussi qu’il y a moins de fonds disponibles pour nous. Mais il y a encore beaucoup de personnes vulnérables pour lesquelles on ne peut pas réduire la ration ».
L’avenirAminata : « Les réfugiés qui sont dans les camps sont moins libres et c’est là que commence l’autonomisation. Un troupeau qui est au Mali n’est pas un troupeau sur lequel tu peux t’appuyer. Mais des fois, je me dis que leurs conditions de vie sont plus supportables car ils sont à côté des activités et des commerces. Pour autant, nous avons créé notre propre organisation ici et je ne souhaiterai pas être dans un camp ».
Abderrahmane : Notre vie à Intikane s’améliore mais je pense que celle des réfugiés dans les camps se dégrade. Si tu es éleveur nomade et réfugié, vivre dans un endroit comme Intikane est la meilleure solution. Dans une zone d’accueil, tu peux te déplacer en fonction des saisons et des besoins de tes animaux. Tu es libre. Ceux qui sont dans les camps sont des prisonniers qui dépendent de l’assistance.
Aminata : Je ne crois pas que les pourparlers vont aboutir. Nous savons ce qui se passe chez nous, nous sommes informés. La situation ne cesse de s’aggraver. Chacun renforce sa position. D’un cote la philosophie de l’indépendance se renforce et de l’autre cote le gouvernement se durcit aussi. Ce qui se passe à Alger n’est qu’une mise en scène.
Abderrahmane : Je ne sais pas comment cela va évoluer au Mali. Pour l’instant je ne vois rien qui s’améliore et je pense que les problèmes vont encore durer des années. Mais au bout d’un moment il faudra bien que cela prenne fin et que notre assistance prenne fin aussi