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Aperçu opérationnel sous-régional 2015 - Afrique de l'Ouest

| Aperçu |

Certaines parties de l'Afrique de l'Ouest sont toujours en proie à l'insécurité, notamment l'insécurité alimentaire au Sahel et diverses crises politiques. Des élections sont prévues en 2015 au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Nigéria et au Togo. Le HCR a mis au point plusieurs plans d'urgence avec les pays qui pourraient faire face à un afflux de population en cas de troubles post-électoraux. A l'échelon régional, et dans le cadre de la préparation et de la réponse aux situations d'urgence, le HCR a également mis sur pied une équipe spéciale chargée d'observer les niveaux de menace et d'en rendre compte.

En 2014, les élections présidentielles organisées au Mali et l'amélioration relative de la sécurité dans le nord du pays ont incité un plus grand nombre de réfugiés maliens à solliciter une aide pour rentrer chez eux. Cependant, comme la situation sécuritaire demeure imprévisible dans certaines régions d'origine, la plupart des réfugiés n'ont pas encore regagné leur pays. Le HCR, en consultation avec les pays d'accueil et les autorités maliennes, communiquera aux réfugiés des informations sur la situation qui règne dans les régions d'origine, ainsi que sur les activités entreprises pour améliorer les conditions. En collaboration avec ses partenaires, l'Organisation veillera également à ce que les rapatriés soient intégrés dans des structures d'appui. Plus de 12 900 réfugiés ont bénéficié d'une aide au rapatriement en 2014 et l'on pense assister en 2015 au retour de 42 000 autres réfugiés, auxquels s'ajouteront environ 74 000 déplacés internes (estimation).

Les violents affrontements qui ont opposé les forces gouvernementales à des groupes armés dans le nord du Nigéria ont déclenché d'importantes vagues de déplacement. Plus d'un demi-million de civils ont été déplacés à l'intérieur du pays, tandis que d'autres ont été chercher la sécurité de l'autre côté de la frontière, au Cameroun, au Niger et au Tchad. Rien n'indique que la crise humanitaire provoquée par ce conflit interne s'atténuera en 2015. Le HCR et les organisations partenaires ont déjà intensifié leurs réponses aux crises de réfugiés survenues dans les pays limitrophes en 2014, et ces efforts devront se poursuivre en 2015. Le Haut Commissariat a également pris des mesures pour collaborer plus activement à la protection des personnes déplacées au Nigéria, sous la houlette du Coordonnateur des opérations humanitaires récemment nommé.

Au-delà des défis politiques et des problèmes de sécurité, l'insécurité alimentaire persiste au Sahel. Le HCR soutiendra les réfugiés et les déplacés internes en leur fournissant davantage d'outils agricoles et s'efforcera dans le même temps de trouver d'autres solutions pour les réfugiés de longue date.

Par ailleurs, la propagation du virus Ebola en Guinée, au Libéria, au Nigéria, au Sénégal et en Sierra Leone, a d'ores et déjà fait 3 000 victimes. L'épidémie a des conséquences dramatiques sur l'activité sociale et économique en Afrique de l'Ouest et a entraîné la fermeture de certaines frontières. Bon nombre d'agriculteurs ne cultivent plus leurs champs dans les zones touchées, où les prix sont montés en flèche. De surcroît, l'épidémie d'Ebola a des répercussions sur les opérations du HCR, notamment sur l'opération de rapatriement des Ivoiriens réfugiés au Libéria, suspendue depuis juillet 2014. L'Organisation a maintenu sa présence dans les trois pays les plus touchés mais a suspendu les missions non essentielles à l'intérieur et en direction des pays concernés par l'épidémie. L'application de mesures de quarantaine, en particulier au Libéria et en Guinée, empêche les réfugiés de quitter les camps pour exercer des activités génératrices de revenus et compléter ainsi leur ration alimentaire limitée, ce qui accroît leur dépendance vis-à-vis de l'assistance. Dans cette situation, il sera essentiel d'assurer un approvisionnement alimentaire suffisant pour prévenir et combattre la malnutrition.

Le HCR continue de mettre en œuvre ses stratégies régionales pour trouver des solutions à la situation prolongée de certains réfugiés, en étroite collaboration avec les gouvernements des pays d'accueil. La promotion d'un autre statut pour les réfugiés de longue date, leur permettant de résider dans leur pays d'accueil, sera une priorité sous-régionale.

| Réponse et mise en œuvre |

Les opérations du HCR en Côte d'Ivoire, au Libéria, au Mali et au Niger sont présentées dans des chapitres séparés.

A l'échelle régionale, le HCR continuera à superviser neuf opérations ouest-africaines qui viennent en aide à plus de 150 000 réfugiés, en offrant également des conseils sur la protection et un appui aux programmes, par l'intermédiaire de son bureau régional pour l'Afrique de l'Ouest. Celui-ci apportera un soutien en matière de coordination, d'orientation politique et de contrôle, ainsi qu'un appui technique, aux opérations du HCR au Bénin, en Gambie, au Ghana, en Guinée, en Guinée-Bissau, au Nigéria, au Sénégal, en Sierra Leone et au Togo. En outre, la représentation régionale du HCR pour l'Afrique de l'Ouest coordonnera la réponse régionale aux situations d'urgence au Mali et au Nigéria. Elle continuera également d'assurer une fonction de coordination générale pour le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali et le Niger.

Au Bénin, 219 réfugiés, principalement originaires de République centrafricaine et de Côte d'Ivoire, auront besoin de la protection du HCR en 2015. Grâce à la détermination du Gouvernement à trouver une solution définitive pour les réfugiés de longue date, le nombre de réfugiés présents au Bénin a considérablement diminué. Depuis janvier 2013, une stratégie orientée sur l'intégration sur place a été élaborée et mise en œuvre avec l'appui du HCR. Les réfugiés qui souhaitaient rester dans le pays ont été autorisés à y résider légalement pendant dix ans et se sont vu remettre les documents nécessaires à leur intégration sur place.

Au Burkina Faso, le HCR continuera d'offrir une protection et une assistance multisectorielle aux réfugiés, tout en encourageant leur autosuffisance. Si les conditions s'y prêtent, l'Organisation facilitera le rapatriement des réfugiés maliens qui souhaitent regagner leur pays et utilisera la réinstallation à la fois comme un instrument de protection et comme une solution durable pour les réfugiés les plus vulnérables. Le HCR assurera des services de santé dans les camps de réfugiés, en renforçant les services relatifs à la santé reproductive, au VIH et au sida, ainsi que des transferts vers les services de soins spécialisés. L'Organisation entend veiller à ce qu'au moins 5 000 enfants réfugiés soient scolarisés dans le primaire et bénéficient d'un enseignement de qualité en 2015. La construction d'abris de transition durables et la distribution de lots d'outils et de matériaux pour abris seront également des priorités pour le HCR au Burkina Faso.

En Gambie, la plupart des réfugiés sont sénégalais. Plus de 8 000 d'entre eux vivent dans les zones rurales de Foni, situées le long de la frontière sénégalo-gambienne, où ils sont dispersés dans plus de 50 villages. Quelque 1 200 réfugiés originaires de Côte d'Ivoire, du Libéria, du Sénégal et de Sierra Leone résident dans l'agglomération de Banjul. En 2015, dans le cadre de sa stratégie globale de recherche de solutions pour les réfugiés sénégalais, le HCR examinera la possibilité de procurer un autre statut aux réfugiés par le biais de la naturalisation, tout en continuant à étudier les moyens concrets d'autonomiser les réfugiés, moyennant la promotion d'activités de renforcement de l'autosuffisance.

En 2015, le HCR offrira protection et assistance à plus de 14 000 réfugiés, essentiellement ivoiriens et togolais, accueillis au Ghana. Le HCR encouragera l'autonomie par des formations et des activités génératrices de revenus afin d'aider les familles à passer de l'assistance à l'autosuffisance. La stratégie conjointe des Nations Unies, coordonnée par le HCR et le PAM, prévoit de supprimer l'aide alimentaire offerte à la population des camps d'ici mars 2015. Selon les estimations, quelque 2 000 personnes, principalement originaires de Côte d'Ivoire, devraient demander l'asile au Ghana en 2015. Environ 2 000 réfugiés togolais ont opté pour l'intégration sur place au Ghana et des négociations ont été entamées pour que des permis de séjour leur soient délivrés.

En Guinée, environ 6 600 réfugiés continueront d'avoir besoin de protection internationale et le HCR appuiera le rapatriement des Ivoiriens désireux de regagner leur pays.

La Guinée-Bissau continuera d'offrir l'hospitalité à plus de 8 400 réfugiés sénégalais vivant dans des zones rurales. Des négociations ont été entamées avec le Gouvernement afin de faciliter leur intégration sur place, moyennant l'octroi d'un autre statut juridique ou par la naturalisation. Avec le soutien des autorités, le HCR a élaboré une feuille de route pour faciliter la mise en œuvre d'une stratégie globale de solutions pour les Sénégalais réfugiés dans le pays.

En 2015, le bureau du HCR au Nigéria répondra aux besoins de protection de quelque 1 700 réfugiés reconnus comme tels. Il continuera en outre à rapatrier les réfugiés camerounais. Le HCR renforcera sa présence et sa capacité dans le pays et observera les besoins de protection, en collaboration avec la Commission nationale des droits de l'homme, des ONG nationales et des représentants de la société civile. Il renforcera également la capacité des organismes publics en encourageant la formation aux principes fondamentaux de la protection, ainsi qu'à la gestion et à la coordination des camps. De concert avec ses partenaires, l'Organisation aidera les autorités à appliquer la Convention de Kampala, en renforçant leur capacité de suivi et d'intervention en matière de protection.

Au moins 15 800 réfugiés, dont plus de 13 500 réfugiés mauritaniens, vivent au Sénégal. Grâce aux cartes d'identité délivrées par les autorités sénégalaises, les réfugiés jouissent de droits économiques et sociaux. En l'absence de possibilités de rapatriement, le HCR continuera à renforcer le processus d'intégration sur place en 2015.

La Sierra Leone accueille environ 690 réfugiés libériens. Un groupe de quelque 270 Libériens, dont la nationalité n'a pas été confirmée pendant le processus de cessation, continuera de relever de la compétence du HCR en 2015 ; celui-ci recherchera des solutions pour remédier à la situation de ces individus.

Le Togo accueille plus de 2 800 réfugiés et 420 demandeurs d'asile, qui vivent en milieu urbain. La population de réfugiés urbains est composée à 85 pour cent d'Ivoiriens, résidant pour la plupart au camp d'Avépozo. Bon nombre des réfugiés ivoiriens devraient être rapatriés en 2015. Les Ghanéens arrivés après 2010 continueront à recevoir protection et assistance et le HCR poursuivra une stratégie de solutions durables pour les Ghanéens réfugiés de longue date dans le nord du Togo.

| Informations financières |

Alors que les besoins financiers révisés pour l'Afrique de l'Ouest s'élevaient à 265,1 millions de dollars E.-U. en 2014, le budget sous-régional est fixé à 233,5 millions de dollars E.-U. en 2015. Depuis 2011, le HCR observe une augmentation des mouvements de population dans cette sous-région, qui a été touchée par plusieurs situations d'urgence.

HCR budgets de 2015 pour l'Afrique de l'Ouest (USD)
Opération 2014
Budget révisé
(30 juin 2014)
2015
Programme
pour les
réfugiés
PILIER 1
Programme
pour les
apatrides
PILIER 2
Projets
de
réintégration
PILIER 3
Projets pour
les déplacés
internes
PILIER 4
Total
Total 265 071 891 198 705 603 5 547 898 18 671 616 10 533 984 233 459 101
1. Inclut les activités au Bénin, en Gambie, Guinée-Bissau, au Nigéria, en Sierra Leone et au Togo.
Burkina Faso 25 708 635 20 167 209 0 0 0 20 167 209
Côte d'Ivoire 27 337 841 14 533 233 3 599 304 7 917 216 0 26 049 754
Ghana 11 137 473 10 693 861 0 0 0 10 693 861
Guinée 4 874 471 5 378 500 0 0 0 5 378 500
Libéria 35 328 663 25 278 092 0 0 0 25 278 092
Mali 69 589 103 48 598 107 0 10 754 399 8 058 010 67 410 517
Niger 41 657 211 31 526 607 0 0 0 31 526 607
Sénégal - Bureau régional[1] 49 438 494 42 529 993 1 948 594 0 2 475 974 46 954 560

Source: HCR Appel global 2015 (actualisation)

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2010 0
2009 0
2008 0
2007 0
2006 0
2005 75 950
2004 0
2003 0
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2001
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139 744 dollars E.-U., dont 40 851 (29%) non affectés et 98 893 (71%) affectés.
2000 93 897

Des milliers de Nigérians fuient pour échapper à la violence dans leur pays

Dans certaines régions au nord-est du Nigéria, la situation de sécurité est instable depuis mai 2103, quand les autorités ont décrété l'état d'urgence dans les Etats de Borno, Yobé et Adamaoua. Beaucoup ont rejoint la région de Diffa au Niger voisin ou alors le Cameroun. Cette année, un regain de violence a contraint des milliers de personnes à fuir vers ces deux pays. La photographe du HCR Hélène Caux s'est rendue à Bosso, une ville de la région de Diffa au Niger, peu avant le tout dernier afflux. Elle y a rencontré des réfugiés qui avaient rejoint le Niger lors de précédentes vagues de violence. Ils lui ont décrit les violences dont ils ont été témoins, la perte de leurs proches et leurs efforts pour mener une vie aussi normale que possible à Diffa, avec notamment la scolarisation des enfants. Les réfugiés nigérians sont reconnaissants envers les communautés qui les accueillent au Niger.

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Nigéria : Les victimes du conflit

Un an après que le Gouvernement nigérian a déclaré l'état d'urgence dans les Etats de l'Adamaoua, de Borno et de Yobe au nord du pays, la violence continue à déplacer des populations à l'intérieur du Nigéria et vers les pays voisins, le Cameroun , le Tchad et le Niger où se trouvent désormais quelque 22 000 réfugiés nigérians. Les civils pris au piège dans leur pays sont confrontés à des attaques récurrentes commises par les insurgés, avec des enlèvements et des assassinats puis, à la mi-avril 2014, l'enlèvement de plus de 200 jeunes filles dans une école de Chibok, dans l'Etat de Borno.

Hélène Caux du HCR s'est récemment rendue dans la région pour y rencontrer quelques-unes parmi les 250 000 personnes déplacées internes, y compris des étudiants pris dans les violences. Les personnes avec lesquelles elle s'est entretenue lui ont parlé de leurs craintes, des atrocités et des souffrances qu'elles ont endurées ou dont elles ont été témoins. Les gens ont parlé de leurs maisons et de leurs champs détruits, d'attaques à la grenade sur des marchés, de mise à mort d'amis et de proches et, enfin, d'arrestations arbitraires. Tous leurs témoignages traduisent un sentiment de terreur. Il a été difficile pour Hélène Caux de photographier des personnes vivant dans la peur constante d'être attaquées. « L'équilibre est fragile entre recueillir leur témoignage, le publier et les protéger », explique-t-elle.

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