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Profil d'opérations 2015 - Ethiopie

| Aperçu |

Environnement opérationnel

  • En raison de sa situation géographique et des événements géopolitiques en cours dans la région, l'Ethiopie devrait continuer à recevoir des demandeurs d'asile originaires des pays voisins en 2015 et au cours des années suivantes. Le Gouvernement éthiopien reste fidèle à sa politique d'ouverture et permet aux organisations humanitaires d'accéder aux personnes qui cherchent refuge sur son territoire pour leur offrir protection et assistance.

  • L'Ethiopie a reçu près de 200 000 nouveaux arrivants, originaires pour la plupart du Soudan du Sud, entre janvier et août 2014. Plus de 630 000 réfugiés sont accueillis, principalement dans des camps, à travers le pays. Le Gouvernement a alloué des terrains pour les 23 camps aménagés autour d'Assosa, Dollo Ado, Gambella, Jijiga, Semera et Shire et met à disposition des effectifs de police pour assurer la sécurité sur ces sites.

  • Depuis le début de l'année 2014, l'Ethiopie a accueilli près de 190 000 réfugiés fuyant le conflit au Soudan du Sud. Cette population est composée en majorité de femmes et d'enfants qui ont besoin de protection et d'assistance ; ils arrivent, souvent dans un état de sous-alimentation alarmant, dans la région de Gambella à l'ouest de l'Ethiopie, où les infrastructures et les services sont limités. De vastes zones de cette région, y compris les zones qui accueillent des réfugiés, sont sujettes aux inondations.

  • Dans le cadre de projets, le HCR s'efforcera de traiter le problème posé par les nombreux mineurs non accompagnés qui arrivent en un flux incessant d'Erythrée. Les risques encourus par ces réfugiés érythréens, qui sont exposés à la traite et au trafic continuent de préoccuper vivement l'Organisation.

  • Les dispositions prévoyant l'intégration sur place des réfugiés sont extrêmement limitées dans la législation éthiopienne. Alors que le Gouvernement maintient ses réserves à l'application de la Convention de 1951, notamment en ce qui concerne l'emploi des réfugiés, il soutient un projet qui permet aux réfugiés de vivre hors des camps et d'exercer des activités dans le secteur informel pour assurer leur subsistance. De plus, les étudiants peuvent s'inscrire à l'université, leurs frais de scolarité étant pris en charge par l'Etat (75 pour cent) et le HCR (25 pour cent).

Personnes relevant de la compétence du HCR

En 2015, les principales populations relevant de la compétence du HCR dans le cadre de son opération en Ethiopie seront : les réfugiés sud-soudanais accueillis dans les camps de la région de Gambella, certains ayant fui les violences qui ont éclaté en décembre 2013, et d'autres étant arrivés à partir de 1991, chassés par des conflit interethniques antérieurs ; les réfugiés somaliens vivant dans les camps de Dollo Ado et de Jijiga, ainsi qu'à Addis-Abeba, et qui ont recherché une protection en Ethiopie entre 1990 et 2011 en raison de l'insécurité et/ou de la famine qui sévissait dans leur pays ; les réfugiés érythréens, parmi lesquels figurent de nombreux enfants non accompagné et séparés, qui ont commencé à demander l'asile en Ethiopie en 2000 et qui résident pour la plupart dans des camps situés aux alentours de Shire (région Tigré) et dans la région Afar, ainsi qu'à Addis-Abeba et dans d'autres centres urbains ; les réfugiés soudanais chassés par les combats en cours dans l'Etat du Nil bleu (Soudan) ou au Darfour, qui sont hébergés dans trois camps de la zone d'Assosa, située dans la région Benishangul-Gumuz.

Chiffres HCR prévisionnels pour l'Ethiopie
Type de population Origine Janvier 2015 Décembre 2015
Total dans le pays Nb personnes
assistées par
le HCR
Total dans le pays Nb personnes
assistées par
le HCR
Total 729 460 729 460 821 700 821 700
Réfugiés Erythrée 106 670 106 670 131 660 131 660
Somalie 254 680 254 680 265 010 265 010
Soudan du Sud 300 000 300 000 350 000 350 000
Pays divers 67 620 67 620 74 530 74 530
Demandeurs d'asile Erythrée 50 50 50 50
Somalie 50 50 50 50
Soudan du Sud 50 50 50 50
Pays divers 350 350 350 350

| Réponse |

Besoin et stratégies

En 2015, le HCR continuera d'offrir protection et assistance à plus de 720 000 personnes en Ethiopie. L'Organisation, en coordination avec le Gouvernement et ses partenaires, répondra aux besoins de la population relevant de sa compétence.

Le HCR améliorera les services, notamment pour l'éducation et la santé, dans les camps ouverts avant 2014, et accroîtra la résilience des réfugiés par des activités d'appui aux moyens de subsistance. Les camps ouverts en 2014 seront complètement aménagés et dotés de services et équipements adaptés.

La réinstallation reste la solution durable la plus viable pour les réfugiés en Ethiopie, mais elle n'est possible que pour un petit pourcentage d'entre eux ; l'Organisation entend donc accroître à la fois le nombre de réfugiés réinstallés et le nombre de pays de réinstallation. Dans le même temps, d'autres solutions sont étudiées : ainsi, le HCR poursuivra la mise en œuvre de la politique encourageant les réfugiés à vivre hors des camps et plaidera en faveur de la naturalisation des réfugiés mariés à des ressortissants éthiopiens.

Il importe de mettre en place des modalités de garde et de prise en charge particulières pour les enfants non accompagnés qui arrivent en grand nombre d'Erythrée, afin de les protéger de la violence et de la traite -- un projet régional global a été élaboré à cette fin.

Les priorités exposées ci-dessus s'appliquent à tous les groupes de réfugiés. Les objectifs présentés ci-après sont destinés à mettre en évidence certaines activités.

| Mise en œuvre |

Coordination

Le dispositif efficace de coordination mis en place suite à la situation d'urgence de niveau 3 au Soudan du Sud sera vraisemblablement maintenu en 2015, notamment pour la révision et la mise en œuvre du plan d'action régional pour les réfugiés.

Le principal homologue gouvernemental et partenaire d'exécution du HCR en Ethiopie sera, comme les années précédentes, l'Administration chargée des réfugiés et des rapatriés (ARRA).

L'Organisation s'appuiera sur des forums de coordination bien établis tels que l'Equipe spéciale sur les réfugiés, ainsi que sur les réunions des parties prenantes dans les bureaux de terrain et dans les camps.

Le HCR et l'UNICEF poursuivront leur coopération, guidée par le mémorandum d'accord et plan d'action sur la coordination des activités essentielles dans les secteurs suivants : protection de l'enfance, santé et nutrition, éducation, eau et assainissement. En coordination avec le HCR, le PAM-Ethiopie lancera en 2015 une nouvelle Intervention prolongée de secours et de redressement, intégrant de nouvelles composantes, dont le projet de distribution d'espèces pour l'achat de denrées alimentaires, le recours accru à la biométrie et le renforcement des procédures de protection.

Le Haut Commissariat participe activement aux travaux de l'équipe de pays pour l'action humanitaire en Ethiopie, au sein de laquelle les programmes pour les réfugiés sont examinés sous l'angle stratégique afin de veiller à ce que les besoins des réfugiés soient adéquatement présentés et pris en charge.

En 2015, le HCR continuera d'assumer le rôle de chef de file du module de la protection au sein du dispositif mis en place en Ethiopie, en cherchant à consolider la coordination et la collaboration avec les autorités éthiopiennes, à renforcer les capacités et à intégrer la protection dans les autres secteurs.

2015 Partenaires du HCR - Ethiopie
Partenaires d'exécution
Organismes gouvernementaux : Administration chargée des réfugiés et des rapatriés, Bureau de l'agriculture, Développement des ressources naturelles et protection de l'environnement, Bureau de l'agriculture et du développement rural du Woreda Tselemet
ONG : Action contre la Faim - France, African Humanitarian Action, African Humanitarian Aid and Development Agency, Comité international de secours - Etats-Unis, Conseil danois pour les réfugiés, Conseil norvégien pour les réfugiés, Development Inter-Church Aid Department, Eglise orthodoxe éthiopienne, Fédération luthérienne mondiale - Suisse, GOAL, HelpAge International, International Medical Corps - Etats-Unis, Mother and Child Development Organization - Ethiopie, Mothers and Children Multisectoral Development Organization, Opportunities in Industrialisation Centre - Ethiopie, Organisation for Sustainable Development, Oxfam - GB, Partner for Refugee Services, Partnership for Pastoralist Development Association, Pastoralist Welfare Organization, Rehabilitation Development Organization - Ethiopie, Save the Children International, Save the Environment, Service jésuite des réfugiés, Vision du monde (International), ZOA Vluchtelingenzorg/Refugee Care - Pays-Bas
Autres : UNOPS, VNU
Partenaires opérationnels
ONG : Agence de développement et de secours adventiste, Afar Pastoralist Development Association, Aide de l'église norvégienne, Center for Victims of Torture, Comitato Collaborazione Medica, Concern, Cooperazione Internazionale, DIAKONIE, EEC/Mekane Yesus, Humedica, Islamic Relief and Development, Médecins sans Frontières - Espagne, France et Pays-Bas, Plan International, Services de secours catholique, Société éthiopienne de la Croix-Rouge, Women and Health Alliance International
Autres : FNUAP, OIM, OMS, ONUSIDA, PAM, UNICEF

| Informations financières |

Plusieurs afflux massifs de réfugiés ont entraîné, ces quatre dernières années, des hausses du budget, qui est passé de 100,2 millions de dollars E.-U. en 2010 à 284,6 millions en 2014. Pour 2015, le budget approuvé par le Comité exécutif est fixé à 206,9 millions de dollars E.-U. Il ne tient pas compte des besoins supplémentaires apparus en 2014 et qui pourraient, si la perspective de nouveaux afflux se confirme, nécessiter des financements additionnels en 2015.

Une insuffisance de fonds en 2015 compromettrait sérieusement le bien-être des personnes relevant de la compétence du HCR dans plusieurs domaines, en particulier la santé des personnes prises en charge et la protection des enfants et des femmes contre l'exploitation ou la violence. Les mouvements secondaires et le phénomène de la traite entraîneront vraisemblablement une augmentation des besoins, tout comme la charge qui pèse sur les communautés d'accueil, avec le risque de voir se réduire l'espace d'asile en Ethiopie.

Source: HCR Appel global 2015 (actualisation)

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autres documents

Nouvelles arrivées en Ethiopie

La contrée isolée de Dolo Ado devient le refuge de quelque 10 000 Somaliens fuyant la violence dans leur pays.

Depuis le début de l'année, environ 10 000 Somaliens ont traversé la frontière en quête de refuge et ils sont arrivés à Dolo Ado, un lieu isolé, brûlé par le soleil et situé au sud-est de l'Ethiopie - où les habitants sont majoritairement de l'ethnie somali. La plupart ont fui l'insécurité après le retrait des troupes éthiopiennes du centre et du sud de la Somalie et la reprise de ces régions par des insurgés. Au pic de l'afflux au début du mois de février 2009, quelque 150 personnes franchissaient la frontière chaque jour. En réponse à cette situation, une équipe d'urgence du HCR a été envoyée sur place pour aider à gérer un centre de transit à Dolo Ado. De plus, le HCR a fait parvenir des convois contenant des articles de secours, y compris des moustiquaires, des couvertures, des jerrycans, des batteries d'ustensiles de cuisine et des bâches en plastique. Les efforts humanitaires sont coordonnés avec d'autres agences des Nations Unies et des ONG pour assurer que les besoins sont satisfaits. Bien que de nombreux Somaliens déplacés à l'intérieur du sud et du centre de la Somalie ont commencé à rentrer, principalement vers Mogadiscio, de nombreux Somaliens restent à Dolo Ado car ils ont besoin de protection. Etant donné les faibles perspectives de rapatriement dans un avenir proche, un nouveau camp est actuellement en cours de préparation et les cas des réfugiés sont maintenant examinés.

Nouvelles arrivées en Ethiopie

Camp de Bonga, Ethiopie

Le camp de Bonga est situé dans la région tourmentée de Gambella, à l'ouest de l'Éthiopie. Contrairement au camp de Fugnido et à la ville de Gambella toute proche, il a été épargné par les conflits ethniques qui ont fait des ravages ces derniers mois.

Pour les 17 000 réfugiés soudanais du camp de Bonga, la vie poursuit son cours malgré les troubles dans la région. Les enfants réfugiés vont à l'école et jouent tandis que leurs parents améliorent l'aide fournie par l'UNHCR en participant à des projets d'autosuffisance.

La vie culturelle n'est pas en reste, avec notamment les cérémonies traditionnelles de la tribu majoritaire Uduk. D'autres communautés ethniques - les Shuluks, les Nubas et les Équatoriens - se sont aussi bien intégrés dans le camp, comme en témoigne la réception réservée aux nouveaux arrivants transférés de Fugnido à la fin 2002.

Camp de Bonga, Ethiopie

Golfe d'Aden : Péril en mer

Chaque année, des milliers de personnes venues de toute la région de la Corne de l'Afrique - principalement des Somaliens et des Ethiopiens - quittent leurs maisons, poussées par la peur ou par pur désespoir, en quête de sécurité ou d'une vie meilleure. Ces populations empruntent des routes dangereuses en Somalie pour se rendre à Bossasso, une ville de la région semi-autonome du Puntland.

Dans cette zone de non-droit où des réseaux de passeurs règnent en maîtres, des civils innocents et désespérés payent jusqu'à 150 dollars pour effectuer la traversée périlleuse du golfe d'Aden.

Certains restent des semaines dans des maisons ou des abris temporaires à Bossasso avant de pouvoir partir, soudainement au milieu d'une nuit, entassés dans de petites embarcations de fortune. En mer, tout peut se passer, ils sont à la merci des passeurs. Certains sont battus, poignardés, tués ou jetés par-dessus bord. D'autres se noient avant d'arriver sur les plages du Yémen, qui sont devenues des cimetières de fortune pour certains de ceux qui sont morts en route.

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Nyabuka Lam est Sud-Soudanaise et elle est arrivée à Pagak, en Ethiopie, en septembre après avoir échappé à des hommes armés qui ont tué ses trois enfants et son mari dans son pays d'origine. Après avoir marché pendant 15 jours en quête de sécurité vers Pagak, elle est désormais en voie de recommencer une nouvelle vie.

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Cette région reculée et desséchée, au sud-est de l'Ethiopie, a reçu un afflux massif de réfugiés somaliens, dont beaucoup souffrent de malnutrition et font des récits tragiques.
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Des enfants jouent au football et semblent heureux et insouciants. En fait, ils sont réfugiés et un grand nombre d'entre eux sont non accompagnés. Ils sont confrontés à de nombreux problèmes.
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On peut penser qu'un camp de réfugiés est nocif pour l'environnement. Pourtant à Sherkole, un camp de réfugiés situé dans une région montagneuse à l'ouest de l'Ethiopie, les résultats d'une campagne de protection de l'environnement sont positifs. 16/12/2009