Un ancien réfugié sud-soudanais intervient à la Conférence de Bruxelles sur l'éducation
Une initiative appuyée par le HCR vise à offrir chaque année 100 bourses d'études à des jeunes réfugiés et déplacés internes pour leur permettre de poursuivre leurs études dans l'un des collèges membres du réseau UWC dans le monde.
La présentation de l'initiative du réseau United World Colleges (UWC) qui a pour objet de favoriser l'accès des réfugiés à l'éducation sera confiée à un ancien réfugié sud-soudanais.
Soutenue par le HCR, l'initiative UWC pour les réfugiés (UWC Refugee Initiative) vise à offrir chaque année 100 bourses d'études à des jeunes réfugiés et déplacés internes pour leur permettre d'étudier dans l'un des 17 collèges du réseau UWC préparant au baccalauréat international dans le monde entier.
Le HCR apporte son concours au réseau UWC en lui fournissant des orientations officielles et des conseils techniques sur les politiques en faveur des réfugiés et en contribuant à promouvoir son programme de bourses auprès des communautés de réfugiés et des acteurs compétents. Compte tenu de son mandat de protection des réfugiés, le HCR juge prioritaire d'inclure les réfugiés dans les systèmes d'éducation nationaux et de leur garantir l'accès à une éducation à tous les niveaux, notamment dans l'enseignement secondaire.
Moins d’un pour cent des réfugiés font des études universitaires.
Le manque d'accès à l'éducation est un problème majeur pour les jeunes réfugiés. La moitié des 17,2 millions de réfugiés relevant de la compétence du HCR sont des enfants. Selon un récent rapport du HCR sur l'éducation des réfugiés (UNHCR report en anglais), plus de 3,5 millions de jeunes réfugiés de 5 à 17 ans n'ont pas pu aller à l'école pendant la dernière année scolaire. Les obstacles augmentent à mesure que les enfants grandissent. Alors que 84 pour cent des adolescents du monde sont inscrits au secondaire, ce chiffre chute à 22 pour cent dans le cas des réfugiés. Et moins d'un pour cent des réfugiés font des études universitaires, contre 34 pour cent dans le monde.
L'éducation de ces jeunes réfugiés est capitale pour le développement paisible et durable de leurs pays d’accueil et de leurs pays d'origine quand ils sont en mesure d'y retourner. Si l'on compare leur situation à celle des autres enfants et adolescents de la planète, le fossé ne cesse de se creuser au détriment des réfugiés.
UWC a été fondé en 1962 avec pour mission d'utiliser l'éducation en tant que force d'unification des peuples, des nations et des cultures pour favoriser un avenir durable dans la paix. UWC compte aujourd'hui 17 collèges sur quatre continents. Les étudiants du réseau UWC sont sélectionnés par 159 comités nationaux répartis dans le monde sur la seule base de leur potentiel, quel que soit leurs moyens socio-économiques. Dans le cadre de son initiative pour les réfugiés, UWC peut actuellement accorder environ 30 bourses d'études par an et souhaite mobiliser davantage de financements pour atteindre au moins 100 bourses. Les réfugiés qui bénéficieront de cette initiative sont originaires de nombreux pays, notamment la Syrie, le Soudan, le Soudan du Sud, l'Éthiopie, l'Érythrée, la République démocratique du Congo, le Sierra Leone, la Colombie, le Yémen ou encore l'Afghanistan.
« Nous croyons au pouvoir du leadership civique. Et nous pensons que l'éducation peut être la force à l'origine de la création et du développement de jeunes dirigeants, » peut-on lire dans une déclaration du réseau UWC. « Avec l'initiative UWC pour les réfugiés, nous entendons apporter notre contribution à l'épanouissement de jeunes leaders dans les communautés de réfugiés. Nous souhaitons leur offrir des bourses d'études afin qu’ils puissent recevoir une éducation secondaire de classe internationale aux côtés d'autres étudiants de tous horizons. Nous les doterons des attitudes et des compétences nécessaires pour être en mesure de contribuer à l'avenir paisible de leurs communautés et régions. »
Le HCR voit dans sa coopération avec le réseau UWC la parfaite illustration de partenariats nouveaux qui doivent être forgés pour favoriser une réponse globale offrant aux réfugiés une meilleure protection et des solutions durables. Cette coopération fait écho à la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants qui appelle à l'élargissement des procédures complémentaires d'admission de réfugiés du tiers-monde et donc des solutions offertes à ceux sans grande perspective de trouver des solutions durables ; c’est aussi une ouverture incontournable pour la concrétisation du quatrième des objectifs de développement durable, à savoir garantir une protection et une éducation de qualité aux enfants réfugiés et aux jeunes du monde entier.
« L’éducation est la clé qui permet de bâtir l'avenir de chacun. »
« En quittant leurs pays d'origine pour se mettre en sécurité, les réfugiés ont perdu la possibilité de vivre une vie normale, la stabilité et l'espoir. L'éducation est la clé qui permet de bâtir l'avenir de chacun. C'est encore plus le cas pour les réfugiés à qui nous volerons leur avenir si nous ne leur offrons pas une éducation adéquate, » déclare Michel Gabaudan, Représentant régional du HCR pour l'Europe de l'Ouest, basé à Bruxelles.
Les réfugiés et les déplacés internes sont des gens comme les autres, avec des compétences, des talents et des aspirations. Dotés d'une éducation, ils peuvent devenir autonomes et assumer des rôles de direction dans les situations de déplacement, la reconstruction des communautés, le relèvement post-conflit, la promotion de l'égalité des sexes, la coexistence paisible et le développement communautaire sous toutes ses facettes, notamment dans les zones de rapatriement et les pays hôtes.
Joseph Nakuwa, ancien élève d'un collège UWC, comptera parmi les intervenants à la Conférence de Bruxelles. Joseph est le cofondateur du Forum des jeunes leaders sud- soudanais, une plateforme où la diaspora sud-soudanaise peut échanger sur les problèmes affectant leur patrie et discuter des moyens pour sortir leur pays du conflit et embrasser la paix et le développement. D'autres réfugiés participeront à la conférence, notamment un réfugié syrien qui étudie actuellement dans un collège UWC en Allemagne ainsi que deux autres réfugiés, l’un sud-soudanais et l'autre éthiopien, qui étudient dans un collège UWC en Italie.
Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter : Maria Bances del Rey [email protected] et Philine Nau [email protected]