« L’intervention de l’UNHCR a permis de changer les mentalités sur le gaz »

Visite de l’intervention par le Haut-Commissaire de l’UNHCR lors de sa mission à Diffa (Décembre 2016)


Depuis fin 2015, l’UNHCR a misé sur le gaz comme modalité d’assistance innovante dans la région de Diffa (http://unhcrniger.tumblr.com/post/146545591149/en-contexte-durgence-lunhcr-fait-de-diffa-la ). En septembre 2017, l’UNHCR atteignait sa cible de 27.000 ménages bénéficiaires. En deux ans, le pourcentage de foyers utilisant le gaz à Diffa est passé de 1% à près de 30%. Le suivi se poursuit pour mesurer l’appropriation de cette nouvelle énergie pas les ménages et ses impacts. Réalisée avec l’appui de la Délégation de l’Union Européenne au Niger et de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix, cette intervention repose sur un partenariat fort avec le secteur privé, et plus spécifiquement la Société Nigérienne des Hydrocarbures (SONIHY). Issa Abdou Insa est le directeur commercial de la SONIHY. Dressons avec lui un premier bilan.

Comment évaluez-vous le partenariat a qui est d’un nouveau genre tant pour vous que pour la représentation de l’UNHCR au Niger?

Nous avons commencé à travailler ensemble en 2013 pour fournir du gaz aux réfugiés maliens du camp d’Abala. C’était une première expérience assez aboutie qui a permis d’asseoir de bonnes bases de partenariat et apprendre à se connaitre. Mais en termes de volume et de contexte, Diffa reste une expérience à part. A la différence du camp d’Abala où il fallait fournir du gaz dans un espace limité et avec une ONG qui assurait le ravitaillement, à Diffa on a du construire tout un réseau de distribution autonome sur un territoire vaste. Dans la phase préparatoire il y a eu avec l’UNHCR beaucoup d’échanges en analysant des cartes, l’emplacement des déplacés, l’analyse de la situation sécuritaire. Tout en comprenant les besoins humanitaires exposés par l’UNHCR, il a fallu aussi analyser ensemble les risques pour l’entreprise et la rentabilité pour nous de s’installer à Diffa. Même si l’UNHCR nous a surement amené à donner plus de place à l’humain dans nos activités, nous restons une entreprise privée, pas des philanthropes. Au final, chacun a compris les besoins de l’autre car nous avions un objectif commun, celui de faire que cette action soit vraiment durable. De notre côté, nous avons réalisé sous fonds propres des investissements que nous n’avons fait dans aucune région du Niger. Ces investissements sont estimés à 1 milliard de FCFA (environ 1,5 millions d’euro) et consistent en cinq stations GPL (Gaz de Pétrole Liquéfié) de 10 tonnes, une station de 80 tonnes et plus de 30 points de vente. Au final, ce qui montre que l’intervention fonctionne est le développement d’activités autonome autour du gaz comme la fabrication de réchauds, la vente de bruleurs ou encore la livraison de gaz à domicile.





Donc un véritable partenariat gagnant-gagnant ?

Pour l’instant on peut dire que tout le monde sort gagnant de ce partenariat. Pour nous d’un point de vue économique bien sûr mais aussi pour l’image de l’entreprise et plus largement l’image du gaz. On est aujourd’hui très sollicité pour expliquer l’expérience avec l’UNHCR, et beaucoup d’ONG souhaitent travailler avec nous. Même au niveau du gouvernement l’expérience SONIHY-UNHCR est citée en exemple pour pouvoir avancer sur la lutte contre la désertification. L’intervention de l’UNHCR a permis de changer les mentalités sur le gaz et cela à deux niveaux : premièrement que l’utilisation du gaz par les populations rurales n’est pas un problème si elles sont formées ; deuxièmement que le gaz est nettement moins cher que le bois et que donc il aide les plus pauvres.

Installer un mécanisme d’accès au gaz dans un contexte d’insécurité comme celui de Diffa n’est pas chose aisé. Avez-vous eu des moments des doutes ?

Effectivement il n’est pas aisé de s’installer dans des zones de haute insécurité comme Diffa et il y a eu des moments pendant lesquels sans parler de doutes cela nous a causé beaucoup d’interrogations. Nous ne sommes pas habitués à opérer dans un tel contexte. A ma connaissance, aucune entreprise privée n’a réellement investi à Diffa depuis le début de la crise. Sans le partenariat proposé par l’UNHCR nous nous serions jamais installés à Diffa parce qu’il n’y avait pas assez de consommateurs de gaz mais aussi parce que la situation sécuritaire nous amenait à regarder ailleurs. L’installation des stations GPL a été entrecoupée d’incidents sécuritaires ce qui occasionné certains retards. Dans certaines zones à risque nous avons aussi opté avec l’UNCHR pour que des stations GPL souterraines et non aériennes soient installées. C’est notamment le cas à Kabelawa et à N’Ngagam. Au final, c’était un véritable défi, beaucoup disaient que cela ne serait pas possible, mais nous y sommes arrivés.

Ou en sommes-nous par rapport à la consommation de gaz à Diffa ?

Grace à cette intervention, on a une couverture qui s’étend aujourd’hui sur les deux tiers du territoire de la région. Apres Niamey, Diffa est aujourd’hui la seconde région du Niger en termes de consommation de gaz, loin devant des régions comme Maradi et Zinder qui comptent pourtant cinq à six fois plus d’habitants. Diffa était la dernière avant cette intervention. On est actuellement sur une consommation moyenne de 60 tonnes par semaine. Mis à part les 27,000 nouvelles familles clientes que l’UNHCR a permis de nous créer dans la région, grâce à l’analyse de nos propres ventes des bouteilles on estime au minimum que 5000 familles additionnelles utilisent aujourd’hui le gaz. Ce qu’il est important de mentionner c’est que ce que de par son ampleur ce projet a fait chuter son prix pour le consommateur. Cela a permis de diviser le prix par 3 ou 4 pour avoir un prix qui se situe aujourd’hui au même niveau que la capitale Niamey.

« Kallo Tchidanio », construisons ensemble : lancement de la seconde phase du programme urbanisation de l’UNHCR à Diffa



Les 14 et 15 novembre se tenaient à Diffa deux jours d’échanges co-organisés par l’UNHCR et le Conseil Régional de Diffa afin de préparer la nouvelle phase du programme d’urbanisation. Cet atelier a vu la participation massive des maires, des chefs de canton, des préfets et des services techniques de l’Etat. Appuyé par l’Union Européenne, cette seconde phase porte un nom à la signification claire « Kallo Tchidanio », « construisons ensemble » en langue Kanouri. 2018 est une année centrale pour permettre à la région de Diffa de se projeter vers le futur.

L’UNHCR, en collaboration avec l’ONG CISP, a enclenché son programme d’urbanisation depuis 3 ans dans la région de Diffa. Il vise à accompagner le vivre-ensemble et les alternatives aux camps de réfugiés en assurant l’accès légal au foncier pour le logement. Plus de 350 hectares ont été lotis, 7 lotissements ont déjà vu le jour. Voirie, équipements, et parcelles sont inclus dans les projets de lotissement qui sont validés par le Ministère de l’Urbanisme. Les zones loties sont aussi mixtes : réfugiés, hôtes, pauvres et nantis cohabitent. Le système mis en place est hybride entre logement sociaux et propriété foncière via la logique de « parcelle sociale ». Les ménages réfugiés bénéficiaires ont l’usus des parcelles (200 m2), mais ne peuvent ni les louer ni les vendre avant une période de 5 ans. Après 5 ans, ils deviennent propriétaire. Lorsqu’un ménage décide de quitter sa parcelle, celle-ci redevient un bien communal qui la remet à un nouveau ménage vulnérable Depuis 2014, près de 2000 ménages réfugiés ont bénéficié de parcelles sociales.

Une logique de gagnant-gagnant structure ce programme. Dans les échanges et les négociations favorisant l’intégration socio-économique des réfugiés, l’UNHCR prend en considération les besoins des communes dont une centrale : la planification urbaine sous fond de mouvements de population et de croissance démographique galopante. Avant cette intervention, les communes touchées n’avaient pas d’expérience dans le processus de lotissement et ne pouvaient donc pas répondre aux demandes de parcelles de leur propre population, même nantie.

Pour cette nouvelle phase, l’UNHCR souhaite aller au-delà des questions de logement et de protection. Un objectif additionnel s’est greffé, celui d’accompagner la relance économique au niveau local en utilisant deux leviers. Le premier est la construction de 4000 logements sociaux en architecture sans bois, dont 70% du cout unitaire est directement réinjecté dans l’économie locale, et qui permet ainsi la création ou le maintien de plus de 2500 emplois.

Logements sociaux construits par CISP et l’Association Nigérienne de Construction Sans Bois à Chétimari (Diffa)


Le second s’opère via viabilisation de près de 450 hectares additionnels, pour un équivalent de 6000 parcelles, dont plus de la moitié reviendra aux communes pour la mise en vente. Dans un contexte de politique de décentralisation, ces ventes permettront de renforcer la capacité de mobilisation interne des ressources par les communes afin qu’elles puissent mettre en œuvre des interventions visant l’amélioration de l’accès aux services de base, de manière autonome ou en co-financement avec les humanitaires.

L’engouement autour de l’intervention est unanime, son potentiel catalyseur est aussi important. Ci-dessous, morceaux choisis des interventions de participants à l’atelier.

Hamadou Hamadou, Secrétaire Général du Conseil Régional de Diffa : Quand on solutionne les problèmes de logement et d’habitat on contribue énormément à la solution globale de cette crise. On ne peut concevoir le bien-être de l’homme sans l’habitat décent qui se traduit par le respect de la vie privé, la sécurité foncière et un minimum de confort. Pour les collectivités territoriales à l’histoire récente que sont le Conseil Régional et les Communes, cette intervention est un soutien fort pour mettre en œuvre les plans de développement au sein desquels le lotissement et l’habitat sont centraux. Au niveau du conseil régional nous avons aussi entamé des réflexions pour concevoir un modèle architectural rural que l’intervention va alimenter considérablement.

D’un point de vue économique, la construction de logement apparait aussi comme un cercle vertueux. On parle ici de constructions durables c’est-à-dire qui évitent aux ménages de perpétuelles réparations comme c’est actuellement le cas. L’intervention va aussi offrir énormément d’emploi, les communes ne se porteront que mieux.

Elhadj Bako Mamadou, Maire de Bosso : Cette seconde phase est très importante pour nous. Nous étions l’une des premières communes à devoir bénéficier de cette intervention mais l’insécurité n’a pas permis d’aller au bout. Bosso est le seul village qui a vu sa population retournée après les déplacements internes dut aux attaques. Les réfugiés sont aussi rentrés avec les communautés hôtes. Ils ne peuvent aujourd’hui continuer à rester sur les parcelles et les concessions des habitants de Bosso. Il faut que chacun retrouve un chez soi. Au-delà, l’intérêt de cette intervention est qu’elle permette à la commune de générer des recettes importantes car une partie des parcelles loties reviennent à la commune qui peut les vendre aux personnes qui en font la demande. A Bosso, nous pensons utiliser ces recettes pour développer d’autres lotissements car la demande d’achat de parcelles par notre propre population est actuellement très élevée.

Directeur Régional de l’Urbanisme : Cette intervention s’avère essentielle pour accompagner les familles sinistrées qui n’ont pas la possibilité d’avoir accès aux terrains. Mais c’est aussi une opportunité pour les communes car l’urbanisation coute cher et elles n’en ont pas les moyens. On est en train de faire un urbanisme de rattrapage, il y a un besoin important d’appui.

Les précédentes phases de lotissement ont été une bonne expérience et attire la curiosité au-delà de la région. Les gens appellent pour se renseigner. On sent aussi une forte appropriation par les communes. Il n’y a pas eu de réticences particulières, les différentes parties ont adhéré. La sensibilisation faite par les autorités et la chefferie a été essentielle.

Adaptative humanitarian programming in Diffa, Niger

IRC Niger staff working with newly displaced people to better understand their situation and needs, June 2016, Diffa, Niger.


‘You’re out of your mind’ my long-time supervisor at the International Rescue Committee (IRC) said in early 2013 as we mulled over the possibility, previously discussed with the then UN High Commissioner for Refugees (UNHCR) Representative in Niger, of sending a focal point to the Diffa region, an 18-hour drive from the Nigerien capital Niamey. The idea was to monitor increasing violence by Boko Haram in neighbouring north-eastern Nigeria, and its potential spill-over into Niger. Despite initial concerns over security, we quickly decided that the situation required urgent action. By the end of 2013 we had established a network of focal points to help the IRC team track population movements and respond more quickly to emerging needs among Nigerien returnees and Nigerian refugees fleeing Boko Haram. The influx had stretched already scarce resources in a region that has long faced chronic food insecurity, poor access to basic services and recurrent droughts and floods. Displaced people were spread across remote host communities, with a very small proportion (approximately 3%) residing in camps. Humanitarian actors struggled to reach communities in need due to limited infrastructure, a volatile security situation and fluid population movements across a large geographical area.

The network
The informant network started small and grew quickly. The project, which began in October 2013, was implemented in partnership with a local NGO, the Niger Association for the Defense of Human Rights (ANDDH). We recruited seven monitors to cover 81 sites, but within a few months the number of sites hosting displaced people had grown to nearly 200. To accommodate this growth, the response team changed tack, recruiting a ‘focal point’ for every site where displaced people were present or were likely to arrive. Each focal point was provided with a phone that allowed them to make free calls to the IRC and ANDDH. As the programme expanded, we also set up village protection committees to help identify and address protection concerns. These committees included the IRC/ANDDH focal points, host community representatives, internally displaced people (IDPs), returnees and refugees of different ethnic backgrounds, ages and gender. The network also increased the response team’s security awareness; when armed conflict restricted access, the committees continued to carry out programme activities and provide information about services in their areas.

In January 2014, the network identified some 700 people who had fled from Nigeria to Niger. The following March, community focal points informed IRC that large numbers of people were moving towards 17 islands in Lake Chad. Based on this information the IRC conducted a rapid assessment, which showed that more than 10,000 people who had fled Boko Haram in Nigeria were living on the islands. There were huge unmet health and water needs, but no international NGOs were working on the islands.

The IRC received the assessment information on a Friday, and over the weekend secured funding and the support of local authorities, enabling us to activate a mobile boat clinic which began providing access to clean water and medical supplies to health clinics early in the week. The assessment and intervention alerted other agencies to needs on the islands, and demonstrated how mobile clinics could be used in this context. The IRC’s ability to provide credible and timely information allowed donors to make more rapid and flexible funding decisions.

The experience marked a turning-point in the IRC’s Diffa response in three ways: it expanded the number of sectors in which the IRC worked; it was our first rapid emergency response; and it demonstrated the potential of information sharing as an advocacy tool to increase the responsiveness of the wider humanitarian community. It was also the beginning of what was to become the rapid response mechanism (RMM) of the Niger Humanitarian Country Team (HCT).

The rapid response mechanism and multi-sector assessments
Given the very rapid increase in the number of returnees and refugees entering Niger from Nigeria, averaging some 30,000 people a month during the last quarter of 2014, we decided that it was essential to take a step back and carry out context analysis and scenario planning to better prepare and respond to humanitarian needs in Diffa. The day-long session in January 2015 brought together team members from across several IRC offices in the region to examine different ways the situation in north-eastern Nigeria and Diffa might develop. Factors like the joint Nigerien, Chadian and Nigerian military operation, Boko Haram’s response and possible expansion into other areas and the potential for increased displacement were all considered in the development of four scenarios, three of which actually occurred in subsequent months.+ Just a few weeks later, in February 2015, Boko Haram attacked and took temporary control of Diffa, resulting in the redisplacement of Nigerian refugees as well as the start of internal displacement within Niger.

The week after the planning exercise, the team sent proposals to emergency funders to support the creation of a rapid response mechanism. Once established, this dedicated funding allowed the IRC to hire staff who could act on the information provided through the focal points and protection committees, triggering multi-sector assessments (MSAs). A scoring system flags critical issues and prioritises hard-to-reach and highly vulnerable areas. These assessments have enabled the rapid provision of food, non-food items (NFIs) such as soap and blankets and water and sanitation (WASH) activities.

Context analysis and scenario planning was crucial in deciding how best to support displaced people in a rapidly changing emergency environment. Sharing weekly situation reports and MSAs with the UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA), who then shared them with the wider humanitarian community (UN agencies, NGOs, donors, clusters), enabled others to respond to needs more quickly and appropriately. During the peak of displacement in Diffa, the IRC produced and shared reports on a daily basis, including during weekends. This helped keep everyone informed of the situation, and provided an opportunity to highlight the need for fast and flexible decision-making in relation to responses. Donors and other key decision-makers responded in turn by quickly approving projects based on the MSAs and issuing calls for proposals utilising the data collected by the RRM team, as well as the strategic advice and context analyses we provided. Interest in and support for the rapid response mechanism also increased as the benefits of this agile programmatic approach in an uncertain and volatile environment like Diffa became evident.

As the humanitarian situation became ever more critical in 2015 and 2016, the number of UN agencies and NGOs in Diffa increased to about 60, and the displaced population to more than 300,000 in a region of some 600,000 inhabitants. OCHA increased its presence and stepped up its coordination efforts, as did the government, and the rapid response mechanism was further developed and adapted. Each cluster in Niger participated in identifying, reviewing and approving the data collected through the MSAs. Triggered by IRC-verified reports from focal points, MSAs provided a snapshot of humanitarian needs at a specific point in time. Quantitative and qualitative data was obtained through community group discussions, interviews with key informants and surveys of around 100 households, ensuring representation of host communities, IDPs, refugees and returnees. OCHA staff and UN Children’s Fund (UNICEF) technical experts helped ensure a more inclusive, coordinated and robust approach. The realtime, accurate information from the MSAs allows agencies to adapt programming to current needs and achieve better geographical and sectoral coverage across Diffa.

Examples of rapid and adaptive responses include the use of trucks and water bladders to provide water to people in spontaneous displacement sites, which are often near main roads. At one site we provided three million litres of water a month, while simultaneously working on longer-term solutions such as the construction of wells. Another example involved creating a ‘mobile e-voucher’ programme to serve remote displacement sites, building on and adapting the electronic food voucher (e-voucher) programme in Diffa town. The IRC trained retailers on the use of tablets (on which people can be shown pictures and prices of available food items), card readers and the purchasing system. Agreements with retailers stipulated that they were to provide trucks to transport food to displacement areas.

Challenges
There were of course no shortage of challenges. One of the main difficulties was lengthy procurement procedures, which are designed to manage financial risk yet undermined one of the IRC’s strategic objectives of increasing the speed and timeliness of our support. Staff burnout was also a serious concern. Another major challenge was the government’s unofficial prohibition on data-sharing in 2015, which reduced the contextual information available and inhibited adaptive management.

Humanitarian needs in Diffa region continue to outstrip the resources available. More than 408,000 people are now in need of humanitarian assistance. As of early July 2017, more than 30 people have died from Hepatitis E, most of them pregnant women, while hundreds of others are infected. Meanwhile, according to OCHA 540 people have been killed, injured or abducted in attacks by Boko Haram. Since the attacks began in February 2015, a state of emergency has been in place, including restrictions on key economic activities. With these restrictions in place, and continued Boko Haram attacks in Niger and in areas of potential return in Nigeria, a durable solution to the crisis in Diffa remains elusive.

Conclusion
The experience of using an adaptive programme approach to build systems to collect credible and actionable information has changed the way the IRC works in Diffa. We have expanded the number of sectors in which we work, increased the speed and flexibility of emergency response efforts and demonstrated how information-sharing can be used to enhance the responsiveness of the wider humanitarian community. Taking the time to conduct good contextual analysis and scenario planning was a crucial part of this, as was the support of the local population and the authorities. The informant networks of focal points and protection committees the IRC established led to the creation of the rapid response mechanism, which has enhanced the timeliness, quality and appropriateness, not only of the IRC’s response, but of the humanitarian response overall. Having dedicated funding and staff has been key to the RRM’s success. Being part of the Humanitarian Country Team, and sharing credible weekly reports, multi-sector assessments and other information, has also enabled more rapid and flexible donor decision-making, further facilitating adaptation. Even so, the IRC’s efforts were still sometimes hampered by cumbersome procurement procedures, government data sharing restrictions and staff burnout.

Matias Meier is Country Director, International Rescue Committee – Niger.
Source: http://odihpn.org/magazine/adaptative-humanitarian-programming-in-diffa-niger/

« Il existe un gap de plus de 700 enseignants pour la région de Diffa »



Les résultats sont tombés il y a quelques semaines et ils sont sans appel: seul 16% des enseignants contractuels présents à Diffa ont passé le test d’évaluation de leurs compétences lancé sur l’ensemble du territoire par le Ministère de l’Enseignement. 44% n’ont pas atteint la note de 5 sur 20. Diffa est classée en dernière position au niveau national. A l’image des autres services publics et déjà précaire avant la crise, le système éducatif dans la région de Diffa se voit aujourd’hui particulièrement affecté. Les acteurs humanitaires sont profondément engagés auprès des autorités mais la tâche reste colossale. Comment expliquer cette situation et quelles solutions ? Éléments de réponses avec Mr Assane Hamza, Directeur Régional de l’Education Primaire.

Monsieur le Directeur, comment analysez-vous les résultats des évaluations des enseignants du niveau primaire pour la région de Diffa?

C’est une opportunité que vous m’offrez de me prononcer sur une des questions qui est forcément d’actualité tant au niveau national que régional et qui reste une préoccupation majeure pour le système éducatif nigérien. Il y a d’abord eu une première évaluation en début d’année scolaire ayant ciblé un échantillon d’enseignants par région dont les résultats se sont confirmés avec l’évaluation générale ayant touché l’ensemble des enseignants sur l’étendue du territoire. Sur les huit régions du pays, la région de Diffa reste la plus faible en termes de performance à l’issue des deux différentes évaluations réalisées.

Pourquoi cet écart avec le reste du pays ?

Avant de répondre à cette question, je voudrais évoquer un élément qui nous fait penser que la région devrait être classée plus en haut du classement et qui n’a pas forcément été pris en compte. De quoi s’agit-il ? Diffa bénéficie de l’appui de plusieurs partenaires intervenant dans le cadre de l’éducation en général et de l’éducation primaire en particulier. Ce que l’on perd de vue, c’est que ces partenaires ne sont là pour la plupart que seulement depuis deux à trois ans. C’est-à-dire que cet appui n’a réellement existé qu’à partir de la période de crise humanitaire que traverse la région alors que le manque d’enseignants, en nombre suffisant et de qualité, perdure depuis deux décennies.

Les enseignants qui sont affectés à Diffa sont souvent ceux qui n’ont pas été recrutés dans leurs propres régions ou sur des postes qu’ils ont sollicités. Dans ces conditions, les gens acceptent de venir malgré eux. Nous savons également que l’Ecole Normale d’Instituteurs à vocation de former les enseignants, mais celle de Diffa est la dernière du pays à avoir été créée. Elle ne date que de quelques années. Ceci explique aussi que la moyenne intellectuelle de ce corps de métier soit très faible en termes de nombre pour couvrir la région. Pour revenir à la situation de crise que nous observons, nous pouvons dire que cela a déstabilisé le maintien des élèves à l’école, cela accentue la baisse du niveau chez les enfants et trouble l’enseignement dans beaucoup d’endroits malgré les efforts de l’Etat à travers la Direction Régionale et les partenaires.

Quelles solutions sont envisagées pour inverser la tendance ?

L’Etat a fourni des efforts pour construire des classes. Il reste à fournir les enseignants en nombre suffisant pour prendre en charge ces classes. Suite à la dernière évaluation qui a déterminé inapte une partie des enseignants, Il existe un gap de plus de 700 enseignants pour la région de Diffa.

En termes de mesures prises ou en instance, pour ne citer que les deux premières prises par l’Etat au niveau national, nous pouvons mentionner le redéploiement de 60 instituteurs et de 30 enseignants. Nous procéderons bientôt au niveau local à un redéploiement des enseignants du centre urbain de Diffa vers les centres ruraux. Dans le même cadre, pour combler le gap des 700 enseignants, nous opérerons à partir cette année à ce que nous appelons la multi-gradation qui consiste à regrouper plusieurs niveaux et un plus grand nombre d’élèves dans une seule classe qui peut aller jusqu’à 60 élèves alors que la norme d’une classe à un seul niveau est de 25 élèves.

Sur le volet formation, nous avons également introduit une feuille de route au niveau local qui vulgarisera cinq modules aux enseignants sur le terrain, ce qui va notamment favoriser la gestion du temps scolaire et améliorer à la fois la prestation des enseignants dans la pratique. La contribution des parents et bien entendu aussi une priorité.

Le centre d’éducation à distance de Bosso ouvre ses portes de nouveau

Le Directeur de centre (à gauche) et le Préfet de Bosso (à droite), lors de la cérémonie


Février 2015, après seulement 3 mois d’existence le Centre d’Education à Distance de Bosso, créé pour les étudiants réfugiés nigérians, fermait ses portes. Bosso était attaquée et vivra dès lors sous la menace permanente des insurgés. Juin 2016, nouvelle attaque, nouveau déplacement. Le centre d’éducation à distance de Bosso est l’un des cinq centres crées par l’UNHCR et son partenaire COOPI dans la région de Diffa. Les autres se situent dans les villes de Diffa, Maine Soroa, Kabelawa et enfin, depuis peu, au niveau du camp de réfugiés de Sayam Forage. Le programme d’éducation à distance qui vise à permettre aux étudiants réfugiés de poursuivre leur étude au Niger en suivant leur curricula nigérian, a bien entendu une forte charge symbolique dans cette crise.

Preuve d’une certaine accalmie, il y a quelques jours le centre de Bosso a ouvert ses portes de nouveau. Un véritable évènement. Au centre des attentions les étudiants bien sûr, 50 élèves dont 10 filles, mais aussi le directeur du centre. Ce dernier avait dû fuir lors de la dernière attaque des insurgés. Dans le contexte de Diffa, les équipes éducatives sont d’autant plus exposées aux menaces. Le Directeur a répondu aux appels des autorités pour revenir. Louant « son courage et sa loyauté », le préfet de Bosso lui a rendu un hommage appuyé lors de son discours qui se termina par l’acclamation d’une foule dense venue assister à la cérémonie de réouverture du centre.

Diffa: Launch of the biometric registration of the displaced population


Forcibly displaced persons (IDPs, refuges, returnees) are estimated at more than 200,000 in the Region of Diffa. 80% of these individuals do not possess any identification, which remains a significant obstacle to their mobility. The provision of documentation which enables individuals to identify themselves is now a real challenge for conflict-affected communities which have not previously been reached by fragile national civil registration systems.

The lack of an effective registration mechanism adapted to the context of forced displacement in Diffa region, has created major obstacles to the humanitarian response by the authorities and humanitarian actors in the region. In spite of the many registration exercises and efforts conducted since 2014 by the General Directorate of Civil Status Registration, Migration and Refugees (DGECM/R) with the support of the UNHCR, the results remain largely unreliable.

On Wednesday 20 September, the General Directorate of Civil Status Registration, Migration and Refugees (DGECM/R), with the support of the UNHCR, launched a biometric registration operation (commonly called BIMS) targeting all the displaced persons in the region of Diffa. This registration method is already functional for Malian refugees. (http://unhcrniger.tumblr.com/post/155713412159/un-enregistrement-de-qualit%C3%A9-est-le-gage-de-la )

The first phase of this operation is being undertaken in the refugee camp of Sayam Forage. The objective of beginning in Sayam Forage is to test the operational system in a relatively stable environment; thus enabling the more than 100 people mobilized to conduct the enrolment to familiarize themselves with the tools before moving on the more challenging out-of-camp stage. This operation will continue until the end of 2017.

BIMS is necessary due to the protection challenges currently faced in the region of Diffa, but will also lay the groundwork for important next steps with regard to the implementation of the NADRA project, officially known as the ‘Administrative Census of Humanitarian Development (NADRA) (http://unhcrniger.tumblr.com/post/160048879384/avec-le-projet-recensement-administratif-de ). This project will move beyond the registration of displaced population by facilitating a census of the entire population of the Region of Diffa and the setting up of an effective and modern national registration and identification system.

« Le défi est de sortir d’une réponse basée sur une expertise humanitaire individuelle pour arriver à une réponse reposant sur l’intelligence collective »


Dans la région de Diffa, la production de connaissance reste l’apanage des humanitaires. En dépit de leur importance, ces connaissances restent trop réduites répondant automatiquement à des besoins opérationnels spécifiques et sectoriels. Pour l’UNHCR au Niger, le besoin d’analyse qualitative se pose avec d’autant plus d’acuité pour accompagner les alternatives aux camps de déplacés. Etoffer la grille d’analyse pour en aval développer des interventions suffisamment informées des contextes locaux est incontournable. Il faut donc se « frotter » aux socio-anthropologues. Au Niger, il existe une structure de référence en socio-anthropologique, le LASDEL. Un luxe. Au cours du premier semestre 2017, l’UNHCR a commandité au LASDEL une recherche autour de l’accueil, des solidarités et des reconfigurations économiques en contexte d’insécurité et d’aide humanitaire. Apres deux ateliers de restitution à Niamey et Diffa, Jean Francois Caremel qui a piloté cette recherche répond, sans détour, à nos questions.

A travers le titre que l’on donne à une recherche on souhaite généralement transmettre un élément clés de l’analyse ? Pourquoi ce titre « in Gudun Higira, les gens de l’hégire » ?

Donner ce titre c’est une manière de poser la question : Qu’est ce qui est perdu et gagné en termes de sens lorsque l’on lit la crise à travers le triptyque « déplacé-retourné-réfugié » plutôt qu’à travers les catégories locales ? En s’appelant « in Gudun Higira » les populations font référence à la fuite de Mahomet de la Mecque pour Médine en raison de l’oppression dont son peuple était victime. Etre « in Gudun Higira » définit donc tout à la fois un mouvement et un motif, une fuite face à une menace qui repose sur une oppression religieuse, ici le Boko Haram, une communauté de destin et un régime de solidarité fondé sur l’aide aux plus démunis, la Zakat. Un autre élément intéressant de la désignation, « in Gudun Higira » est qu’elle ne fait pas la distinction entre les populations fuyant Boko Haram et celles déplacées par les mesures de l’Etat d’Urgence par exemple.


Le premier objectif de ce titre était de souligner l’univers de sens social et religieux que recouvre « en Gudun Higira » et les décalages qu’il y a avec les catégories « refugiés-retournés-déplacés » de l’aide qui sont essentiellement opératoires et qui reposent plutôt sur des lectures et des cadres juridiques.

Il y a un deuxième objectif à ce titre. Il vise aussi à insister sur l’importance de la notion de « personne » que l’on retrouve dans « in Gudun Higira » et qui a largement disparu dans les discours courants des acteurs de l’aide sur les « refugiés-retournés-déplacés ». Cette disparition de l’individu dans les manières de désigner les populations qui sont l’objet d’interventions d’aide contribue à réduire les personnes à de simples « bénéficiaires », largement passifs, ce qu’ils ne sont pas…

Ce titre renvoie finalement à une idée clef du rapport qui est aussi une proposition pour améliorer le fonctionnement de l’aide : repartir des catégories locales pour penser les contextes et pour organiser l’aide plutôt que de lire et d’intervenir sur des enjeux locaux, toujours spécifiques, à travers des catégories globales.

Vous proposez une analyse de la crise de Diffa « par le bas » c’est-à-dire a travers le regard des populations. En quoi l’analyse que font les populations est-elle différente de celle des humanitaires ?

Votre question est symptomatique… (sourire) Cette recherche ne propose pas seulement de lire la crise de Diffa à partir du point de vue des « populations ». L’analyse que nous avons commencé à déployer avec ce financement du HCR, et que nous continuons à développer dans d’autres recherches, vise plutôt une analyse qui s’intéresse de manière compréhensive aussi bien aux perceptions et stratégies des populations, en gudun higira et hôtes, qu’à celles des acteurs de l’aide sur le terrain, des pouvoirs publiques, des forces de défenses (que nous n’avons pas pu interroger dans cette étude) … C’est en comprenant la manière dont leurs lectures et stratégies s’agencent que nous pourrons décrypter les dynamiques du contexte et de l’aide et comprendre comment celle-ci ne constitue pas seulement une action ponctuelle mais aussi une politique publique en train de se faire.

Parmi les multiples décalages qui existent entre le regard de populations et celui des acteurs de l’aide sur le contexte de Diffa, on peut en retenir 3 principaux. Tout d’abord, les acteurs de l’aide ont une lecture relativement uniforme du contexte. Ils le découpent pour la plupart entre la phase d’urgence, actuelle, puis de relèvement qu’ils souhaitent amorcer en 2018 avant que le développement ne prenne le relais. Dans la réalité, ces dynamiques coexistent aujourd’hui mais ne sont pas ou peu appréhendées. Les populations ont des lectures plus fines en fonctions des dynamiques générales mais aussi d’enjeux plus locaux. Si l’on adopte le point de vue populaire le contexte de Diffa ressemble au moins autant à une urgence liée à l’insécurité qu’a une situation de crises emboitées : crise de mobilité, crise des solidarités, crise du cosmopolitisme, crise économique, crise de genre et de l’autorité…

Deuxièmement, quand bien même on adopterait la lecture des acteurs de l’aide, celle-ci reste tronquée. Les ONG et agences ont eu tendance à oublier que « les premiers acteurs humanitaires, ça a été les populations hôtes » comme nous le dit un interviewé. Les populations hôtes continuent encore aujourd’hui, malgré l’afflux d’aide à être des acteurs centraux : elles continuent de mettre à disposition des terres, des points d’eau, de ressources naturelles, à accepter que de latrines soient construites dans leurs champs… il est essentiel de garder cela en tête et d’éviter de penser une aide qui serait centrale… Enfin, un troisième décalage qu’illustre ce rapport est l’importance de la capacité d’initiative / de débrouille, des in gudun higira et la résilience des populations hôtes… qui sont loin d’être des bénéficiaires ou des acteurs passifs. Si l’aide est essentielle à leur survie, elle constitue aussi une ressource dans des stratégies locales qui restent peu documentées et prises en compte par les acteurs extérieurs.

Reconfiguration des activités économiques, reconfiguration des modes de gouvernance communautaire, reconfiguration des relations à la frontière, reconfiguration et reclassement social, reconfiguration de l’unité familiale. Vos analyses démontrent que la région de Diffa a profondément changé au cours de ces dernières années. Plus dur sur la phase post-crise ?

Oui, certaines dynamiques ont fondamentalement évolué du fait de l’insécurité, des déplacements, mais aussi des dynamiques de l’aide. Elles transforment la réalité et complexifient les stratégies de sortie de crise.

Nucléarisation de solidarités familiales, chefferie émiettée par les déplacements et concurrencée les comités de gestion, développement de lectures ethniques de la conflictualité etc. constituent des défis majeurs qui sont malheureusement peu saisis du fait des approches très standardisées et orientées sur les besoins de base. Mais il y a d’autres enjeux du, mal nommé, « post crise ». Premièrement, d’importants défis rencontrés aujourd’hui dans la région de Diffa sont structurels. La crise les a accentués. Nombre de leurs réponses sont identifiées de longue date dans les recherches qui ont porté sur le bassin du lac Tchad, les plans de développement communaux et de la région, les projets de développement. Malheureusement du fait d’approches très standardisées et des logiques de « table rase » les urgentistes méconnaissant souvent ces solutions.

Deuxièmement, l’aide connait un problème d’efficience. La recherche sur le terrain a permis d’observer les logiques de concurrence, de plantage de drapeau, de saupoudrage dans lesquels les interventions sont inscrites, ce qui pose de problèmes d’efficience importants. Finalement on peut souhaiter que la sortie de crise puisse conduire à renouveler la manière d’aborder la question de la responsabilité et de la redevabilité. L’enjeu est de les sortir des bureaux, des clusters et des tableurs excel pour les ramener sur le terrain. C’est à ce prix-là que les politiques publiques, notamment celles d’aide, pourront mieux prendre en compte les dynamiques de crise emboitée et agir dessus. Sans cela les acteurs de l’aide, continueront à proposer des solutions « prêt à porter » alors qu’il est plus que jamais temps de faire du « sur mesure »…

En résumé le défi de la phase qui s’ouvre est à mes yeux de sortir d’une réponse basée sur une expertise humanitaire individuelle pour arriver à une réponse reposant sur l’intelligence collective… j’espère que cette recherche et celles qui sont en préparation pourront y contribuer.
Pour consulter l’intégralité de la recherche
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A Sayam Forage, bientôt des poissons au milieu du sable


Pour les amateurs de guides de voyages, vous trouverez une trace de Sayam Forage dans les éditions du « Guide du routard » des années 2000. Sayam Forage faisait partie des « choses à voir ». A Sayam est adossé le mot « Forage » car le village dispose d’un forage profond qui en faisait un lieu incontournable pour les éleveurs tant pour abreuver les animaux que pour son marché qui s’est développé autour. Moins connue des itinéraires touristiques qu’Agadez, Diffa n’en est pas moins une région qui a fasciné touristes et coopérants. Aujourd’hui, le Guide du Routard rappelle que le Ministère des Affaires Etrangères français déconseille les deux régions. A côté du village de Sayam Forage, un camp qui porte le même nom accueille 12,000 personnes.

Pour les réfugiés de Sayam Forage, ni touriste bien sûr, ni bétails. Malgré la crise, le spectacle de troupeaux affluant vers le forage le jour de marché existe toujours. Les réfugiés l’observent, peu sont ceux qui possèdent du bétail. Quand à la pèche, pour ceux qui la pratiquaient, elle n’est aujourd’hui, loin du Lac Tchad et de la rivière Komadougou, qu’un lointain souvenir. L’environnement du camp offre la sécurité mais, en pleine zone semi-désertique, peu d’activités.

Sur la photo ci-dessus, derrière les personnes autour du bassin, vous pouvez observer une couverture végétale. C’est la saison des pluies sur la bande sahélienne, une fine couche verte recouvre le sable. Ne vous y m’éprenez cependant pas, dans quelques semaines il n’y aura que du sable à Sayam Forage. Mais le bassin restera et des dizaines d’autres sont en train de voir le jour. En partenariat avec l’Université de Diffa, récemment créé mais qui se positionne comme un acteur central pour le relèvement de la région, l’UNHCR vient de commencer une intervention qui vise à développer la production agro-sylvo-pastorales et …. piscicoles. Près de 500 ménages réfugiés et hôtes sont impliqués.

La situation dans la région de Diffa impose de penser le relèvement et le bien-être des populations différemment de ce qu’il en était avant la crise. Les zones fertiles ont été abandonnées à cause de l’insécurité, l’argent ne circule plus. Les leviers sur lesquels travailler pour accompagner les déplacés à se prendre en charge sont rares. On ne peut attendre un retour à la normale, les populations s’impatientent, la réduction des fonds pour la réponse humanitaire ne devrait pas tarder à frapper à la porte des abris d’urgence.

C’est donc un pari ambitieux que celui de l’UNHCR et de l’Université de Diffa de produire des poissons au milieu du sable. Pari ambitieux qui s’inscrit cependant dans les objectifs que s’est assignée l’Université de Diffa celui notamment d’incuber de telles initiatives à travers la région. Premier essai que le Recteur de l’Université de Diffa voit aussi « comme un laboratoire de support pédagogique pour les enseignements ».

Dans quelques mois, nous reviendrons vers nous pour vous informer si la pèche a été bonne.

Internet boosts assistance & protection for people displaced by Boko Haram

By Mariko Hall | August 2017
DIFFA, Niger: Remote, dusty, dangerous – the border region of Diffa hosts over 106,000 Nigerian refugees and more than 127,000 internally displaced people forced to flee Boko Haram’s terror. Located a two-day drive from the capital Niamey, humanitarian organisations in Diffa face seemingly insurmountable challenges, from insecurity and remoteness to lack of funding. At least now, lack of connectivity is no longer on this list of challenges.

In an area where internet is sometimes frustratingly slow, but most often completely non-existent, the UNHCR-led Refugee Emergency Telecommunications Sector (RETS) has deployed the Government of Luxembourg’s ‘emergency.lu’ solution, providing reliable connectivity to implementing partners Action Pour Le Bien Etre (APBE), Karkara, and Secours Des Oubliés (SDO).

“Connectivity allows us to better design and implement programmes that will help improve protection and assistance of individuals,” says Abdouraouf Gnon-Konde, Deputy Representative, UNHCR Niger. “Internet improves the way UNHCR and partners work together for people of concern.”

The population of Diffa has almost doubled since 2015, as people flee violence, forced recruitment and suicide bombings. In an area that already suffers from chronic poverty, harsh climate, recurrent epidemics, poor infrastructure and limited access to basic services, the influx continues to stretch already scarce resources.

Sayam Forage Refugee Camp, Diffa where the population has almost doubled as a result of ongoing violence. Photo: UNHCR/ Fardy Mandy


Emergency Telecommunications for Refugee Response
Within the framework of the Refugee Coordination Model, RETS provides vital internet connectivity and security communications services to UNHCR, its partners and the extended humanitarian community in emergencies. The emergency.lu deployment in Diffa is the first of such where services are being provided for partners, through partners.

“As ICT, it’s our role to ensure people responding to the needs of refugees have the technology tools available to efficiently, effectively and safely carry out their work,” says Doug Greene, Chief Information Officer and Director of Division of Information Systems and Telecommunications (DIST), UNHCR. “Across Africa alone, UNHCR is responding to the needs of over four and a half million refugees and in each and every one of these situations, communications technology is critical. The emergency.lu deployment in Diffa is the first where we have been able to quite literally link partners who support us with services, and partners who support the lives of displaced people and refugees.”

Mounting the emergency.lu satellite terminal in the UNHCR office, Diffa. Photo: UNHCR/ Fardy Mandy


Connecting Sites, Bridging Gaps
The emergency.lu solution has been installed in UNHCR’s Diffa office, and wirelessly linked to the offices of partners to provide connectivity to these sites, including Sayam Forage refugee camp. “The most challenging part was the link to Sayam Forage,” says Fardy Mandy, West Africa Senior Regional ICT Officer, UNHCR. “The straight line distance is 36km, so we needed long-distance microwave antennas which look like two giant balls. We had one of us at the office, and another at Sayam Forage, carefully pointing the balls to each other to establish the connection.”

“Connectivity is a medium to bridge the gap,” says Abdouraouf. “We have a detailed learning programme in Diffa to help kids who came from Nigeria maintain access to the Nigerian curriculum.” At the end of the 2017 academic year, groups of junior and senior secondary school refugee students temporarily returned to Nigeria to complete their exams. In partnership with Italian non-governmental organisation COOPI, UNHCR is finalising an action plan for Nigeria National Examination Council accreditation of two distance examination centres in Diffa.

“Now we have internet, all these things will improve,” says Abdouraouf. “We can use the internet to support better education for children in the camp.”

A lighter moment with children who watched the equipment being installed in Sayam Forage Camp. Photo: UNHCR


Supporting Safety & Security Communications technology enables better and faster humanitarian assistance and protection, as well as supports safety and security in the world’s most challenging and remote environments.

Diffa has suffered a number of Boko Haram attacks in recent years. In June two female suicide bombers entered the internally displaced people camp of Kablewa and detonated the bombs they were carrying, killing themselves, as well as two others, and injuring 11 more.

“The same internet link we connected also supports security communications,” says Fardy. “Through the internet we can connect the two-way VHF radio so that someone in Sayam Forage can speak to someone Diffa.” RETS connectivity services in Diffa are being used by 30 partner staff. Equipment and services are being provided at no-cost to UNHCR, for use by its partners, by the Government of Luxembourg for an initial period of 6 months.

The next step for the project is to extend connectivity services to the new office being built for UNHCR’s Government of Niger counterparts. “The way that protection was before, registration was before, security access was before, education was before, partners working together with UNHCR and refugees themselves – all of this has changed,” says Abdouraouf. “Connectivity changes the way we communicate and operate.”

Le camp de Kabelawa est vide

Le camp de Kabelawa est vide. Après les incidents survenus le 28 juin (voir post ci-dessous), ses 12,000 habitants se sont dispersés dans les alentours de la ville de Kabelawa ou ont rejoint des sites le long de la route nationale 1.

Ce n’est pas la première fois que la population du camp se déplace à cause de l’insécurité. Pour autant, un mouvement de retour vers le camp n’est cette fois pas attendu. Des discussions sont en cours avec les autorités régionales quant à l’avenir du camp. Sa fermeture est possible. Sa sécurisation reste particulièrement complexe, comme celle de la zone. Il y a quelques jours 37 jeunes étaient enlevées et 9 personnes égorgées dans le village de Ngalewa.