Internet boosts assistance & protection for people displaced by Boko Haram

By Mariko Hall | August 2017
DIFFA, Niger: Remote, dusty, dangerous – the border region of Diffa hosts over 106,000 Nigerian refugees and more than 127,000 internally displaced people forced to flee Boko Haram’s terror. Located a two-day drive from the capital Niamey, humanitarian organisations in Diffa face seemingly insurmountable challenges, from insecurity and remoteness to lack of funding. At least now, lack of connectivity is no longer on this list of challenges.

In an area where internet is sometimes frustratingly slow, but most often completely non-existent, the UNHCR-led Refugee Emergency Telecommunications Sector (RETS) has deployed the Government of Luxembourg’s ‘emergency.lu’ solution, providing reliable connectivity to implementing partners Action Pour Le Bien Etre (APBE), Karkara, and Secours Des Oubliés (SDO).

“Connectivity allows us to better design and implement programmes that will help improve protection and assistance of individuals,” says Abdouraouf Gnon-Konde, Deputy Representative, UNHCR Niger. “Internet improves the way UNHCR and partners work together for people of concern.”

The population of Diffa has almost doubled since 2015, as people flee violence, forced recruitment and suicide bombings. In an area that already suffers from chronic poverty, harsh climate, recurrent epidemics, poor infrastructure and limited access to basic services, the influx continues to stretch already scarce resources.

Sayam Forage Refugee Camp, Diffa where the population has almost doubled as a result of ongoing violence. Photo: UNHCR/ Fardy Mandy


Emergency Telecommunications for Refugee Response
Within the framework of the Refugee Coordination Model, RETS provides vital internet connectivity and security communications services to UNHCR, its partners and the extended humanitarian community in emergencies. The emergency.lu deployment in Diffa is the first of such where services are being provided for partners, through partners.

“As ICT, it’s our role to ensure people responding to the needs of refugees have the technology tools available to efficiently, effectively and safely carry out their work,” says Doug Greene, Chief Information Officer and Director of Division of Information Systems and Telecommunications (DIST), UNHCR. “Across Africa alone, UNHCR is responding to the needs of over four and a half million refugees and in each and every one of these situations, communications technology is critical. The emergency.lu deployment in Diffa is the first where we have been able to quite literally link partners who support us with services, and partners who support the lives of displaced people and refugees.”

Mounting the emergency.lu satellite terminal in the UNHCR office, Diffa. Photo: UNHCR/ Fardy Mandy


Connecting Sites, Bridging Gaps
The emergency.lu solution has been installed in UNHCR’s Diffa office, and wirelessly linked to the offices of partners to provide connectivity to these sites, including Sayam Forage refugee camp. “The most challenging part was the link to Sayam Forage,” says Fardy Mandy, West Africa Senior Regional ICT Officer, UNHCR. “The straight line distance is 36km, so we needed long-distance microwave antennas which look like two giant balls. We had one of us at the office, and another at Sayam Forage, carefully pointing the balls to each other to establish the connection.”

“Connectivity is a medium to bridge the gap,” says Abdouraouf. “We have a detailed learning programme in Diffa to help kids who came from Nigeria maintain access to the Nigerian curriculum.” At the end of the 2017 academic year, groups of junior and senior secondary school refugee students temporarily returned to Nigeria to complete their exams. In partnership with Italian non-governmental organisation COOPI, UNHCR is finalising an action plan for Nigeria National Examination Council accreditation of two distance examination centres in Diffa.

“Now we have internet, all these things will improve,” says Abdouraouf. “We can use the internet to support better education for children in the camp.”

A lighter moment with children who watched the equipment being installed in Sayam Forage Camp. Photo: UNHCR


Supporting Safety & Security Communications technology enables better and faster humanitarian assistance and protection, as well as supports safety and security in the world’s most challenging and remote environments.

Diffa has suffered a number of Boko Haram attacks in recent years. In June two female suicide bombers entered the internally displaced people camp of Kablewa and detonated the bombs they were carrying, killing themselves, as well as two others, and injuring 11 more.

“The same internet link we connected also supports security communications,” says Fardy. “Through the internet we can connect the two-way VHF radio so that someone in Sayam Forage can speak to someone Diffa.” RETS connectivity services in Diffa are being used by 30 partner staff. Equipment and services are being provided at no-cost to UNHCR, for use by its partners, by the Government of Luxembourg for an initial period of 6 months.

The next step for the project is to extend connectivity services to the new office being built for UNHCR’s Government of Niger counterparts. “The way that protection was before, registration was before, security access was before, education was before, partners working together with UNHCR and refugees themselves – all of this has changed,” says Abdouraouf. “Connectivity changes the way we communicate and operate.”

Augmentation des réfugiés au camp de Sayam Forage : quand la sortie du « tout humanitaire » devient un impératif à Diffa

Bakou et sa fille, réfugiés nigérianes, quelque minutes avant leur départ pour le camp de Sayam Forage

Depuis quelques temps, le camp de réfugiés de Sayam Forage enregistre un nombre inhabituel d’arrivées spontanées. Depuis février, la population a augmenté de 25%. Près de 9500 personnes y sont aujourd’hui présentes. Créé fin 2014, et seul camp de réfugiés formel, Sayam Forage n’a jamais été une destination de prédilection pour les réfugiés. Loin des villages d’origine et des zones fertiles (50 km de la frontière selon les standards internationaux), offrant peu d’opportunités économiques, le choix de s’y rendre apparaissait comme un choix de dernier recours. Pour l’opération de l’UNHCR au Niger, cette situation soutenait d’autant plus la nécessité de renforcer la stratégie d’alternative aux camps déjà en place avant la création de Sayam Forage.

Vivre de l’assistance représente un réel déclassement social pour les populations du bassin du Lac Tchad à l’orgueil fort et habituées à la pluriactivité. Diffa, « la région la plus pauvre dans le pays le plus pauvre ». Rhétorique facile et répandue, mais préjudiciable à cette région et à la façon dont elle est appréhendée. Avant la crise, les mouvements vers Diffa n’étaient pas ceux de personnes fuyant l’insécurité. Ils étaient ceux de personnes en quête d’activités économiques dans une région dynamique. Avant la crise, le bassin du Lac Tchad était la seule zone rurale sahélienne avec un solde migratoire positif. La crise sécuritaire a créé une crise économique profonde dans la région de Diffa. Les arrivées spontanées à Sayam Forage font échos aux difficultés des réfugiés pour subvenir à leurs besoins les plus basiques, à une forme de lassitude dans leur combat quotidien. Bakou est une réfugiée nigériane originaire de Malam Fatori. Bakou est veuve. Avec ses enfants, elle s’était installée dans un premier temps à Bosso. Suite à une attaque, ils se déplaçaient vers Toumour. Deuxième mouvement en laissant derrière eux le peu qui leur restait. Au dernier recensement, Toumour accueillait près de 33,000 déplacés forcés. Originellement, la ville ne comptait pas plus de 5000 habitants. Comme partout, à Toumour le volume de l’assistance ne permet de couvrir qu’une partie des besoins. Bakou explique : « la situation ne nous permettait pas de continuer à vivre à Toumour. Nous ne savions plus quoi faire car après plus d’un an passé là-bas nous n’avons reçu que très peu d’assistance alimentaire. Comment peut-on vivre sans activité et sans recevoir d’assistance ? Nous sommes fatigués». Troisième mouvement vers le camp.

En réponse à une demande croissante des réfugiés, une activité en cours prévoit d’ici à la mi-juin la relocalisation volontaire de près de 2500 personnes ayant exprimé le choix de se rendre à Sayam Forage. Il est attendu que d’autres candidats à la relocalisation se manifestent. Dans le camp, les réfugiés reçoivent une assistance pour l’ensemble de leurs besoins de base. Prenez le même nombre de personnes dans un camp et en dehors d’un camp, les moyens mis à la disposition pour les besoins des premiers seront automatiquement supérieurs à ceux mis à la disposition des seconds. C’est le principe des vases communicants, au détriment des seconds.

Trois ans déjà depuis l’arrivée des premiers réfugiés nigérians à Diffa, l’avenir reste incertain. La région n’est pas prête de tourner la page de Boko Haram, mais les populations sont résolues à aller vers l’avant. Au sein des autorités, de la communauté humanitaire et des bailleurs de fonds, les réflexions sont engagées. Tout le monde s’accorde sur la nécessité de sortir du « tout humanitaire ». Récemment, l’UNHCR et les acteurs de protection menaient une évaluation sur les intentions de retour des déplacés internes et des réfugiés. Le résultat est sans appel : 93% de la population se voit rester là où elle est au cours des prochains mois. Ramener la sécurité le long de la frontière naturelle, la rivière Komadougou, semble complexe à court terme. Sur le Lac Tchad, la situation est d’autant plus délicate. La saison des pluies arrive, c’est une nouvelle production de perdue dans les zones fertiles abandonnées. Le nord du Nigeria n’étant pas guérit de ses maux, il y en aura surement d’autres.

La route nationale 1, zone de concentration des populations déplacées, était originellement une zone servant à écouler les produits du Lac et de la Komadougou. La route nationale 1 n’a jamais été une zone d’habitation mais elle l’est aujourd’hui. Diffa est aussi la région du Niger avec le taux de croissance annuel de la population le plus élevée. Il est de 4,7 % ce qui signifie qu’au rythme actuel la population de Diffa doublera tous les 15 ans. Les statistiques de l’UNHCR révèlent que la durée moyenne de l’exil d’un réfugié en Afrique est de 17 ans, soit une génération au Niger. La carte administrative de la région se redessine d’elle-même. Des hameaux sont devenus des villes faites de paille et de bâches plastiques, d’écoles d’urgence, de forages d’urgence, de centrés de santé d’urgence. Les services sont principalement fournis par les humanitaires.

Le temps est venu d’accélérer une nouvelle phase de développement tout en accompagnant une relation services publics – population qui n’était pas particulièrement forte avant la crise. Les investissements structurels doivent être réalisés là où sont les déplacés sans trop se poser l’éternelle question du risque de fixation des populations bien qu’analysant de près les capacités d’absorption des terroirs d’accueils en termes de ressources naturelles et de moyens de production. Les déplacés iront là où ils se sentiront bien et en sécurité. Les autorités approuvent. L’administration et les élus locaux ont fait preuve d’un engagement important dans la gestion de cette crise. Le terreau est favorable pour une vaste phase de concertation pour coupler les forces des uns et des autres. Continuer à trouver des alternatives aux camps est un impératif. Sur base d’un financement de Fonds fiduciaire pour l’Afrique, l’Union Européenne vient d’approuver à l’UNHCR un vaste programme d’urbanisation et de construction de 4000 logements sociaux

De l’énergie solaire en appui aux centres de santé de Diffa


En 2014, l’UNHCR a enclenché dans la région de Diffa un vaste programme d’installation d’équipements photovoltaïques au niveau de différents centres de santé. Cette année-là, à travers l’ONG ACTED, 4 centres furent équipés et leur personnel formé à l’entretien et la réparation des panneaux photovoltaïques (http://unhcrniger.tumblr.com/post/96544102669/projet-énergie-unhcracted-la-fin-dun). En 2015, le programme a été étendu à 5 nouveaux centres qui fonctionnent aujourd’hui à l’énergie solaire. A Diffa, le renforcement des services sociaux de base pour tous (population déplacée et population hôte) est une priorité. En ce sens améliorer l’accès à l’énergie est incontournable. Les délestages et la non électrification des zones rurales accentuent les problèmes de fonctionnement de centres de santé fragiles avant la crise des déplacés et sous-pression aujourd’hui. L’installation de panneaux photovoltaïques permet notamment d’améliorer la conservation des médicaments et des vaccins mais aussi d’augmenter les heures d’ouverture.
En présence des autorités locales et régionales, notamment du Gouverneur de Diffa, les installations réalisées au niveau de Sayam Forage ont été réceptionnées il y a quelques jours. La télévision publique nigérienne a couvert cet évènement.

Le nouveau visage du camp de Sayam Forage dans la région de Diffa


Construction en cours des « abris transitionnels » dans le camp de Sayam Forage, Diffa: Photo @ UNHCR/ Ibrahim Abdou UNHCR

Aujourd’hui, un nouveau visage se dessine au camp de Sayam Forage avec les nouveaux abris implantés et toutes les infrastructures misent en place. Un nouvel espoir de vie pour la communauté des réfugiés et d’avenir pour leurs enfants est en train d’être ressenti, de la concrétisation des efforts du HCR et de ses partenaires, notamment l’ONG COOPI, pour la mise en place des solutions durables pour ces populations réfugiées du camp de Sayam Forage.

Le camp connait actuellement une implantation des « abris transitionnels » au profit des populations réfugiées en remplacement des abris d’urgence vétustes. L’action de la confection et l’implantation des nouveaux abris constitue une superbe chaine d’accompagnement pour les jeunes issus de la formation du Centre Professionnelle et Technique de Diffa sur fonds UNHCR. Ils étaient recrutés à cet effet par COOPI pour les travaux de confection. Aussi, 20 réfugiés du camp jouissent de prise en charge journalière par le système « Cash for Work ». En effet, l’atelier de soudure mis en place pour la confection de ces abris est composé de 20 jeunes parmi les populations déplacées et autochtones vulnérables de Diffa. Ils avaient bénéficié d’une formation au Centre de Formation Professionnelle et Technique de Diffa pour l’apprentissage de métiers à travers le partenaire IEDA Relief sur fonds UNHCR, l’an dernier. Quatre superviseurs sont également recrutés pour l’encadrement technique des travaux.

Pour la prestation ces jeunes ont un contrat de travail, chacun bénéficie d’au moins 150.000 FCFA de salaire mensuel. Ces jeunes, sont bien contents aujourd’hui comme ils le laissent entendre par la voix de Baana Balimbé:

« Nous sommes heureux d’être formés à un métier et d’être embauchés pour vivre de ce que nous avons appris ». « La formation a été bénéfique pour nous et nous continuons d’apprendre au niveau de l’atelier de soudure où nous découvrons de nouvelles choses ». Vision d’avenir, Yacouba Abdo, en ces termes s’exprime: « Nous épargnons de l’argent dans ce que nous gagnons pour qu’à l’avenir nous puissions payer de matériels de travail et nous mettre à notre compte ».


Les jeunes travaillant à l’atelier de soudure mis en place pour la confection des « abris transitionnels » a Diffa Photo @ UNHCR/ Ibrahim Abdou UNHCR

Le deuxième groupe de réfugiés sur le camp qui participe au montage des abris, est composé de 20 personnes qui perçoivent 2,500 FCFA par jour pour du « Cash for Work ». Ils travaillent à monter leurs propres abris par groupe de 5 personnes. Les pensées des bénéficiaires ont été exprimées par Malam Adji, en ces termes :

« Nous avons appris avec COOPI à monter les abris. Les abris que nous montons sont les nôtres et, pour cela nous sommes payés. C’est vraiment bien qu’on trouve le moyen de travailler et de gagner. L’argent que nous recevons, nous permet de couvrir quelques petits besoins des ménages ». « Les nouveaux abris sont meilleurs à ce qu’on avait avant, vraiment merci au HCR qui a tout fait pour nous. Sans nul doute, ces nouveaux abris nous protègent plus du froid et nous offre un meilleur espace pour abriter nos famille ».

Aujourd’hui, il y a 150 abris transitionnels implantés au camp de Sayam Forage et 50 en cours d’implantation au camp de Kabléwa dans la région de Diffa. L’UNHCR à travers le partenaire de mise en œuvre du projet des abris transitionnels, COOPI, a l'intention de compléter le nombre des abris sur les deux camps pour atteindre le total de 1,000 abris transitionnels dans les deux camps. Ça sera suffisant pour abriter la population entière vivant dans ces deux camps.