Grâce au soutien financier de l'Allemagne et du Danemark, le HCR au Niger a initié avec la participation des réfugiés, différents projets de promotion de leurs moyens de subsistance. La stratégie du HCR pour l'autonomisation économique des réfugiés comprend aussi bien l'appui technique et financier pour les artisans et auto-entrepreneurs, que la formation professionnelle et le restockage de bétail pour les petits éleveurs. Les réfugiés, parmi les plus vulnérables, saisissent l'opportunité d'avoir une activité génératrice de revenus pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.
Le projet de restockage de bétail au camp de réfugiés de Tabareybarey a permis de reconstituer le cheptel de petits ruminants des ménages habitués aux activités d’élevage itinérant dans leur pays d’origine. Le projet a ciblé les plus vulnérables en mettant particulièrement l’accent sur les femmes qui se sont constituées en des groupes solidaires.
La mise en œuvre du projet à Tabareybarey a démarré avec la réception des chèvres et boucs commandés par le HCR. Une fois réceptionnés, les animaux ont reçu des traitements vétérinaires avant leur distribution aux bénéficiaires.
Le fournisseur sélectionné dans le cadre d’un appel d’offre a livré les animaux le jeudi 19 décembre 2013 dans un enclos dans la ville d’Ayorou, à 6 km du camp. Au total 750 chèvres et 150 boucs ont été livrés, soit 900 caprins. A la suite de la livraison des animaux, les services d’élevage ont procédé au tri nécessaire pour s’assurer que les animaux sont tous sains et aptes à l’activité d’élevage. Les animaux ont été déparasités et ont reçu une dose d’antibiotique.
Le fournisseur a conduit les animaux sur le camp de Tabareybarey où ils ont été distribués aux bénéficiaires. Les animaux ont été regroupés à Tabareybarey dans un enclos grillagé mis en place par le partenaire ASA pour faciliter l’activité de distribution.
Par la suite, chaque animal a été marqué avec une boucle portant un numéro d’identification.
2. Distribution des animaux aux ménages bénéficiaires
La distribution des animaux a été faite sur le camp. Afin d’assurer une certaine équité au sein des bénéficiaires, il a été adopté un mode aléatoire d’attribution des animaux sur la base d’un tirage au hasard. Des ‘’tokens’’ portant les numéros des animaux ont été répartis dans deux urnes différentes : l’une comportait les numéros de mâles, et l’autre ceux des femelles. Chaque réfugié est ainsi appelé pour choisir dans chacune des urnes un numéro de mâle et deux numéros de femelles. Le réfugié se présente ensuite devant le poste de distribution pour recevoir ses animaux selon son tirage.
Chaque ménage bénéficiaire a reçu trois caprins, un mâle et deux femelles. A l’issue de cette opération qui a duré 3 jours, 888 animaux ont été distribués à 296 ménages (quelques pertes en animaux ayant été enregistrées).
3. Activités d’accompagnement
Les réfugiés bénéficieront de divers services d’accompagnement pour l’entretien des animaux et la conduite de leur élevage. D’abord dans les prochaines semaines, les animaux recevront des doses de vaccins contre la peste des petits ruminants (PPR), la pasteurellose et le charbon bactéridien. Ces vaccinations sont programmées de manière à ce que les animaux puissent les supporter progressivement.
Ensuite chaque ménage va recevoir une pierre à lécher, un complément alimentaire sous forme de bloc comportant des oligo-éléments contre les carences éventuelles. Les animaux vont les lécher à volonté pour corriger ces carences. En plus, chaque ménage recevra pour son troupeau un stock d’aliments de bétail de démarrage, constitués de tourteaux de coton (25 kg) et de son de blé (40 kg).
En outre un aspect important des mesures d’accompagnement est la formation de dix (10) auxiliaires vétérinaires parmi les réfugiés volontaires qui pourront prendre en charge les cas de pathologies courantes des animaux sur le camp. Ces auxiliaires vétérinaires recevront après la formation un kit initial de produits et matériels veterinaires pour des prestations de services payants au profit des éleveurs.
Grâce à l’ensemble de ces mesures et aux activités de sensibilisation, le projet de restockage au camp de Tabareybarey pourra se poursuivre sans difficultés à la grande satisfaction des réfugiés.
Crédit photos: Camp de réfugiés de Tabareybarey, décembre 2013 © UNHCR
© UNHCR Niger / Harandane Dicko, April 2013
Around 60% of the refugee population in Niger is under 18. This means that most of the people placed under our protection mandate in the country are actually children. Because of their young age, they are also the most vulnerable, and often suffer from risks of forced recruitment during conflict, family separation during the flight, lack of access to education, child abuse, neglect and other violations. So far in Niger, there are some 710 children that have been identified as separated from their parents and placed under the responsibility of a caregiver. More than 3,120 children are considered at risk and benefit from UNHCR’s protection monitoring and solutions to respond to their specific needs. UNHCR aims to protect and promote the rights of all refugees including the children. To achieve this, UNHCR is supporting and strengthening the national child protection systems in Niger.
During a workshop between 17-20 December 2013 in Niamey, the Government of Niger, UNHCR, UNICEF and all key stakeholders discussed the child protection framework, and UNHCR’s Best Interest Determination (BID) guidelines and the mechanisms of conducting a “BID” in Niger. The workshop resulted in the establishment of the first BID panel for the office that will act as a safeguard for children’s best interests, in particular for the resolution of child protection individual cases.
“Maurice Moussouravi in discussions with refugees at Abala camp”.
Please use this link to view a video on the same topic of return:
http://www.youtube.com/watch?v=NxWyI9Uo2Lg&feature=youtu.be
Everyone has the right to return to his or her own country. This sounds simple and straight forward but it isn’t. Take the case of Mali: A sizable minority among the more than 160,000 Malian refugees in the various asylum countries has expressed its will to return. These refugees have a different perception than UNHCR and many outside observers regarding the safety and risks of return.
But given that refugees should be recognized and respected as independent decision-makers, and that refugees may base their decision on different sources of information specific to their individual situation, UNHCR has decided to support their return to northern Mali.
In Niger, many refugees live solely from the monthly assistance they are receiving from UNHCR, WFP, and other charities. In Abala camp, 58% of the refugee families declared recently to have no income at all. In Abala and elsewhere, refugees are indebted to local traders and a significant portion of the assistance they are receiving is spent on serving debts. In this situation refugees have simply no means to return, even if they wish to do so, unless they increase their debts and/or start selling off their few household belongings: pots, and mosquito nets, tents and blankets.
Four weeks ago, more than 4,000 out of a total of 14,000 refugees in Abala camp declared their wish to return. When UNHCR started its information campaign and registered the candidates the number dropped to less than 2200 (or 462 households). Maurice Moussouravi, Senior Repatriation Officer, spent an entire week in the camp discussing with refugees. He stressed that UNHCR would respect the decision of each and every refugee but shared with them also UNHCR’s concerns: frequent reports of terrorist attacks and pointing to the fact that humanitarian agencies have difficulties in reaching the returnee areas effectively.
Eventually, eighty percent of the refugees remained unimpressed and solicited UNHCR’s assistance: a travel document and 35,000 Francs CFA (equivalent to 70 US Dollars) so they could return. Twenty percent changed their mind and decided to stay for the time being in Abala camp.
Those who organized their return travel with the money provided by UNHCR called Maurice by phone from Ménaka and Anderaboukane (the main areas of return) to tell him about their safe arrival. They told him that they are happy and that the situation is peaceful at home. They promised to stay in touch. They know, that UNHCR and the government of Niger would re-admit them should they be forced to flee again.
As the facilitated return programme for 2013 draws to its close, statistics show that 2,761 Malian refugees have left the camps of Mangaizé, Abala and Tabareybarey with UNHCR’s assistance. Almost 50,000 others remain in Niger. With the security situation in Northern Mali remaining volatile, the dilemma of staying or returning will remain on everybody’s agenda in 2014 as well. But whatever refugees decide, they can continue to count on UNHCR’s support.
Quelques mamans exhibant les extraits de naissance de leurs enfants après l’audience, le 9 décembre 2013, camp de réfugiés de Tabareybarey © UNHCR
Dans le cadre de ses activités de protection de l’enfance, en particulier la délivrance des documents de naissance, le Tribunal de Grande Instance de Tillabéri, sur demande du HCR et du partenaire Afrique Assistance et secours (ASA), a tenu les 07 et 09 décembre 2013, des audiences foraines en vue de l’établissement d’extraits de naissance pour les enfants du camp de Tabareybarey nés au Niger. Il faut noter qu’il s’agit d’enfants nés au Niger, soit sur le camp, soit dans les sites spontanés et dont les parents n’ont pas fait la déclaration de naissance dans les délais prescrits par la loi (10 jours pour les enfants nés dans un centre de santé et 30 jours pour les enfants nés à la maison ou ailleurs).
Ces audiences qui concernent 86 enfants au départ ont été présidées par le juge Hama Haya, Magistrat, Vice-président du Tribunal de Grande Instance de Tillabéri. Il était assisté par deux Greffiers, et deux Assesseurs identifiés au sein de la communauté réfugiée. La Mairie d’Ayorou était également présente avec le Registre de l’état civil en vue de la transcription et de la délivrance des extraits ; le Vice-Maire étant l’Officier d’état civil.
Les audiences foraines sont soutenues par un financement de l'Union européenne. Véhicule du TGI au camp de réfugiés de Tabareybarey, décembre 2013 © UNHCR
Le juge appose sa signature sur le jugement déclaratif de naissance donnant une existence juridique officielle aux enfants non déclarés, décembre 2013 © UNHCR
Pères et mères viennent déclarer leurs enfants à la salle d'audience, camp de réfugiés de Tabareybarey, décembre 2013 © UNHCR
Comment l’audience s’organise dans le camp de réfugiés ?
Les parents se présentent à tour de rôle devant le juge avec le ou les enfants qui n’ont pas été enregistrés à leur naissance. Après audition des parents et des témoins, le Tribunal établit et délivre un jugement déclaratif de naissance. Ce jugement déclaratif est par la suite présenté à l’Officier de l’état civil de la Mairie pour être transcrit dans le Registre de l’état civil par les agents de transcription. Enfin, l’extrait d’acte de naissance est délivré sur place et remis aux parents. Ils en éprouvent un sentiment de grande joie grâce a ce résultat immédiat.
Au total 90 extraits d’actes de naissance ont été délivrés dont 27 à l’Audience du 07/12/2013 et 63 à celle du 09/12/2013. Il convient de préciser que sur la liste initiale, il y avait eu des absents. Mais l'engouement et l'intérêt suscités par ces audiences ont permis d'établir sur place une liste additionnelle d'enfants sans documentation civile qui ont pu être pris en compte à la satisfaction de tous.
En réponse à la question posée par le HCR sur les raisons de la non déclaration des naissances dans les délais légaux, Seya Ikna, jeune maman de Lachakara né le 01/01/2013 à Tabareybarey, évoque l’ignorance et le peu d’importance accordée aux documents de naissance des enfants, la méconnaissance des procédures de déclarations et des délais, et le nomadisme de certaines familles et les déplacements répétés.
Le HCR poursuit ses efforts de sensibilisation pour identifier et prendre en charge les enfants encore dans cette situation en vue d’une meilleure protection de leurs droits.
Grâce aux audiences foraines, Seya Ikna, jeune maman d'un bébé de près d'un an né dans le camp de Tabareybarey, dispose maintenant d'un acte de naissance pour son fils, décembre 2013 © UNHCR
FAIT SAILLANT:
Les premiers réfugiés maliens quittent le Niger alors que d’autres arrivent.
Le 4 décembre 2013, le Gouvernement du Niger a publié un arrêté accordant le bénéfice du statut temporaire de réfugiés aux nigérians, ressortissants des Etats de Borno, Yobé et Adamawa, entrés au Niger à la suite des événements survenus dans leurs Etats depuis le 14 mai 2013