« Comme le Mali organise prochainement ses élections locales, l’UNHCR au Niger observe un plus grand intérêt des réfugiés maliens à opter pour leur rapatriement volontaire. Comme la plupart des réfugiés au Niger viennent du Cercle de Ménaka, la situation dans cette zone est d'une importance particulière pour nous tous. »
Source:
http://www.studiotamani.org/index.php/politique/7401-10-300-refugies-de-retour-dans-la-region-de-menaka
Mariam a dix ans, une petite voix fluette et de jolies tresses. Mais la petite fille a le regard usé, triste, un peu vide. Il y a un an, quand cette petite peule est rentrée au campement de ses parents après des courses au village, elle n’a trouvé que la désolation. Boko Haram venait de passer. « Ils ont tous été tués, mon papa, ma maman… ».
Le chef du village voisin a cherché des membres de sa famille pour la prendre en charge. Sans succès. Il a finalement confié l’orpheline qui pleurait sans cesse à une vieille femme, une connaissance de son père. Et, ensemble, elles ont pris la route du Niger, jusqu’à atterrir au campement de Kitchendji. Là, elle profite d’un Diap, un dispositif d’appui pyschosocial. Elle joue avec d’autres enfants. Ça la soulage un peu : « Il y a des jeux qui m’aident à oublier, mais il y a certaines choses que je ne peux oublier ».
Pour plus d'information:
http://sahelien.com/viewer?id=57164142e5f42f6a17000195
Did you know that the word Sahel comes from Arabic and literally means side or frontier? I didn’t until recently. Or at least I didn’t truly understand the meaning of this word. You see, in the Sahel, frontiers are sometimes more a conceptual construction than a reality for most people.
People living at the border with Nigeria considers Nigerians as their brothers. The only thing separating them is the Komadougou River, a geographical barrier symbolizing the very concept of sides. So when the conflict in Northern Nigeria broke and forced hundreds of thousands to cross the river to find safety in Niger, they were welcomed like long lost cousins and new friendships were made.
I met Koussou and Fanta just 10 kilometres from Diffa city, in southeast Niger. Before the attack on their villages (named Assaga) they were both living at the border. Koussou was living in Assaga Nigeria, the south side of the Komadougou River and Fanta was living in Assaga Niger, north side of the River.
Uprooted by Boko Haram, they now both live on separate sides of the Route Nationale 1, the main east-west highway across Niger, now a new frontier between Nigerian refugees and Niger’s displaced. Even more unsettling, their spontaneous site, one of more of 135 of this kind, is also named Assaga, after the name of their original villages. With the road as their new separating river, a certain familiarity in this new life is teleported less than 20 kilometres away from the border.
For more information go to :
https://blogs.unicef.org/blog/diffa-the-new-frontier/
Interview avec Mr Boureima Halidou, Directeur Régional de l’Elevage de la Region de Diffa
Comment se présente actuellement la situation pastorale dans la région de Diffa ?
La situation est critique. Nos évaluations de fin 2015 font ressortir un déficit fourrager de l’ordre de 1.600.000 tonnes touchant le bétail des autochtones, des réfugiés, des retournés et des déplacés internes. Mais ce qui est certain, c’est que ces besoins colossaux ont depuis déjà évolués avec l’arrivée de plusieurs centaines de têtes de bétail des frontières du Nigéria, du Cameroun et du Tchad.
Outre le déficit fourrager, qu’est-ce qui explique le fait que la situation pastorale soit aujourd’hui critique ?
C’est à cause des mauvaises fréquences des pluies lors des saisons hivernales passées, mais surtout de la rupture dans les mouvements habituels du fait de la situation sécuritaire le long de la frontière et au niveau du Lac Tchad. Les éleveurs ne sont plus mobiles. Ils se rabattent tous dans les zones périphériques de la région, occupant les points d’eau des animaux qui sont eux dans leur milieu quotidien. On assiste à une concentration des animaux sur des sites qui sans les problèmes que l’on connait aujourd’hui étaient déjà déficitaires du point de vue de la disponibilité des pâturages. Aussi le fait que les transhumances transfrontalières n’ont pu se faire aggrave la situation du cheptel tant du point de vue alimentaire que sanitaire. Pour la période de soudure, le besoin actuel le plus important pour la survie du cheptel est certes d’abord celui du fourrage mais aussi la situation sanitaire demande une attention particulière et des réponses considérables en termes d’antiparasitaires, de vitamines et du son comme complément alimentaire.
Comment les éleveurs que vous rencontrez vivent-ils la situation?
Les éleveurs essayent tant bien que mal de s’adapter. Ils sont dans la recherche de points d’eau permanents avec un peu de couverture en fourrage pour ensuite s’y rendre avec leurs animaux pour les faire y vivre quelques temps. Ils se ruent également vers nous, la Direction de l’Elevage, pour se procurer un peu de foin ou d’autres aliments après avoir vendu un bouc, une brebis ou un taurion. D’autres éleveurs, courent le risque de ne pas s’éloigner du Lac pour pouvoir y retourner à chaque fois que l’accalmie le leur permet pour retrouver l’herbe fraîche et nourrir leur bétail.
Quelles ont été les solutions de l’Etat et les réponses des partenaires par rapport à cette situation de crise que traverse le cheptel dans la Région de Diffa?
L’Etat a répondu sur les 12 communes de la région pour un ensemble de 5700 têtes aux populations vulnérables. Il a également mis en place la vente à prix modéré de 1030 tonnes d’aliment bétail pour l’année 2015. Pour l’année 2016, tous les gaps restent à être couvrir.
Au niveau des partenaires, on peut citer l’acquisition de 700 béliers au profit des populations réfugiées et retournées sous fonds de l’UNHCR ou encore du côté de la FAO une distribution gratuite de 500 tonnes d’aliments bétail et de 2000 chèvres.
Pour la santé animale, le CICR est intervenu de manière considérable en couvrant 25% de la population du cheptel de l’ensemble de la région. Sur plus de 4.000.000 têtes de bétail, 1.073.000 têtes ont été touchées lors d’une campagne de vaccination fin 2015. Le CICR compte couvrir le même taux dans le déparasitage pour l’année 2016. Mais comme vous le constaté le gap est donc encore important.
Fuyant les attaques de Boko Haram, entre 100 000 et 150 000 personnes se sont installées sur les bas-côtés de la route qui longe la frontière entre le Niger et le Nigeria.
Pour plus d'information:
Source: http://www.liberation.fr/planete/2016/04/11/sur-la-nationale-1-les-refugies-en-quete-de-securite_1445530
Considering the recent humanitarian crisis and the increased displacement in the region, the Vulnerability Assessment and Mapping (VAM) unit of the WFP Regional Bureau for West Africa, in collaboration with ACF and other partners, launched a regional market assessment around the Lake Chad basin. The assessment was conducted in four countries in the surrounding zones around the Lake: Chad, Niger, Nigeria and Cameroon. In Niger over a period of 10 days, WFP, Government and partners (SIMA, IRC, Save the Children, ACF, and OXFAM) collected market information with a total of 158 traders in 23 markets were interviewed.
Cereal supply dropped between Nigeria to Niger
Niger’s structural dependence on Nigerian markets for grain supply remains a bottleneck for the Diffa region in 2016. The harvest in Nigeria is generally considered “good” by the interviewed ac-tors. With the closing of Damassak market in Nigeria, the incoming grain flows are further West, via the axis: Gashuwa-Geidem-MainéSoroa. Transactions have decreased following security measures (closure of border points for all-terrain trucks) in the southwestern strip of the region, to minimize the risk of boko haram attacks.
According to traders interviewed, the change in supply routes has caused transports cost to increase. The axis of Kablewa has not been operational since the recent explosion of a mine on a military vehicle, limiting the cereal flow between the two countries.
In Bosso, grain supply level has decreased due to low demand, particularly after the recent internal displacement of populations towards Yebi town. Cereal buffer stocks of wholesalers in Guigmi, Kablewa, Bosso, and Kindjandi on the central market of Diffa has helped to partially stabilize price levels. Cereal supply is steadily increasing in Diffa market (800 tonnes per week) and in Mainé Soroa, due to ongoing food assistance interventions resulting from increased presence of refugees and IDPs. Simultaneously, a constant decline in exports of animals, peppers, and fish towards Nigeria is affecting overall commercial activities. Live-stock flows around the Lake are also affected from the ongoing conflicts.
Limited price increases observed in Maine and Guigmi
Demand and cereal prices are increasing between Mainé and Guigmi. However, in the southwest part (Djajéri-Goudoumaria-Kilakam-Bouti), a general price stability was noted.
The observed increase in demand and prices is attributed to seasonality, increased presence of displaced people, and cash distributions.
37% of retailers say they had fewer customers in January 2016 compared to January 2015, while 31% believe the opposite is true. With constant arrival of IDPs and refugees, the creation of circumstantial markets is on the rise. For example, Yebi market is now considered to be larger than the market in Bosso.
In a number of markets, many IDPs are becoming merchants. For example, in Bosso, most retailers are refugees (approximately 70 percent) and in Yebi, all women involved in the grain retail business are refugees.
40 percent of interviewed transporters indicate to have “suspended their activities”
A first review of responses suggests that 41 percent of carriers say they opted to “suspend their activity” due to insecurity. 33 percent of interviewed transporters used different trading routes. Similarly, 26 percent of interviewed traders say they have resorted to unusual strategies to cope with rising prices and supply problems.
Terms of Trade between Goat and Millet remain volatile
Other livelihoods are suffering as well, especially for pastoralists who have to sell goats to buy millet and are facing erratic trade conditions with constant variation in cattle value.
Cereal price increases will be observed in the coming months, while supply continues to decrease
Increased seasonal demand, reinforced by the presence of dis-placed people and monetized interventions, will be observed in the coming weeks mainly in Mainé, Diffa and Bosso N'guigmi. Almost half of the interviewed traders think that demand will increase in the coming six months. At the same time, 21% of traders believe supply will decrease during the same period.
WFP/ March 2016
C’était il y a 2 ans. L’UNHCR organisé l’opération de la cataracte d’un groupe de réfugiés malvoyants originaires du Nigeria installée dans la ville nigérienne de Maine Soroa (http://unhcrniger.tumblr.com/post/80676926945/récupérer-la-vue-pour-y-voir-un-peu-plus-loin).
Aujourd’hui, la plupart sont toujours présents à Maine Soroa et dans les villages voisins. Certains sont rentrés à Geidam, au Nigeria. Ceux toujours au Niger dressent un bilan positif des deux ans écoulés, avec en toile de fond la dignité retrouvée. Bintou se prononce au nom de huit autres femmes ayant bénéficié de l’opération : “en récupérant la vue nous avons récupéré le respect de nous-mêmes. Nos familles sont à l’abri de la mendicité et du besoin, et nos enfants sont heureux que nous soyons devenues des personnes complètes. Nous avons aujourd’hui des petits commerces de légumes et de condiments. Nous nous déplaçons seules pour aller chercher nos produits ailleurs et se rendre sur les marchés. Cette opération est le plus grand don que l’on pouvait recevoir».
Bachir, marabout, partageait il y a deux ans son besoin de récupérer la vue pour pouvoir reprendre la lecture du Coran. C’est chose faite : « je conduis de nouveau normalement mes activités de marabout. Je reçois des frais pour les consultations. J’ai même commencé une activité de tisserand de cordes que je revends au marché et qui marche assez bien».
Bachir, Bintou sont sortis de l’extrême précarité mais reste vulnérables, comme ceux qui les accueillent. Mais la possibilité pour eux de retrouver une certaine autonomie vient soulager tout le monde. A l’instar des autres villes de la région de Diffa, à Maine Soroa, avec l’accueil des déplacés la taille moyenne d’un ménage est passé de 11 à 20 personnes. A Diffa, accueil égale partage. Pour les ménages hôtes, accueil signifie aussi réduction des nombres de repas. Les légumes et condiments de Bintou, les consultations de Bachir sont les bienvenus pour tout le monde.
Pour Goni cette opération a aussi amené de grands changements : « quand j’ai retrouvé la vue, j’ai passé deux saisons hivernales à cultiver la terre pour produire du mil, du maïs et du sorgho. Le soir, j’enseignais le Coran aux enfants du quartier ». Mais depuis quelques temps un autre mal a frappé Goni : l’hypertension. Aujourd’hui le corps de Goni souffre mais ses yeux tiennent « maintenant je me consacre à la lecture et à l’enseignement du Coran et me contente de ce que Dieu m’offre pour vivre».