Karl Steinacker, Représentant de l’UNCHR quitte le Niger après 4 années dédiées au service des réfugiés et des déplacés. Karl laisse derrière lui le souvenir d’un grand professionnel, une personnalité créatrice, plaçant l’humain et la solidarité au centre de toute prise de décision. « La globalisation est surtout le partage des valeurs communes et la solidarité avec les plus pauvres » mentionnait-il lors du Discours d'acceptation de Karl Steinacker durant la Cérémonie de remise de la médaille « Chevalier du Ordre de Mérite du Niger ». Pour lire l’intégralité de son discours cliquez ici.
Mr. Karl Steinacker, the Representative of UNHCR has left Niger after 4 years of dedicated service to refugees and displaced persons in Niger. Karl leaves behind in the memory of a true professional, a creative personality placing humanism and solidarity at the centre of all of his decisions. Before his departure, in an interview with UNHCR headquarters, Karl describes some of the achievements of UNHCR in Niger, some of his fondest memories and some of the most important lessons he has learned. “Go out and communicate; be humble and proud” – a key message of his conduct, and that of the operation he has left. To read the full interview, click here.
Comment lier urgence et développement ? Question centrale des humanitaires mais qui trouve rarement de réponses. A Diffa, d’ouest en est, l’UNHCR met en place un mécanisme d’accès au gaz domestique de proximité, autonome et durable à destination de 25.000 ménages (déplacés et hôtes), près de 175.000 personnes soit un habitant sur quatre incluant les déplacés. Avec cette intervention Diffa sera la région du Niger avec le meilleur accès au gaz, nigérien. Près de 70.000 personnes, ont déjà été touchées.
Un principe simple pour une réponse durable … et flexible
A travers un partenariat gagnant-gagnant avec le secteur privé, l’intervention s’attaque en même temps à la demande et à l’offre. L’UNHCR subventionne aux familles le goulot d’étranglement qui les empêche d’utiliser le gaz à savoir l’achat du kit initial (bouteille de 6 kg consigné, réchaud et bruleur), 24,000 FCFA (environ 40 euros) soit près de 80 % du salaire minimum nigérien ; en parallèle, le secteur privé ayant de nouveaux clients fait les investissements pour s’installer durablement et étendre son réseau de distribution dans une zone où il ne serait jamais allé. Quand le mécanisme est en place, tout devient facile, même pour répondre en urgence comme cela a été le cas au cours du mois de juin avec l’arrivée dans la ville de Diffa de milliers de déplacés en provenance de Bosso. Près de 800 familles hôtes ont reçu le kit initial pour les accompagner dans l’accueil.
Libérer du pouvoir d’achat, libérer du temps
Diffa fait face à une crise économique profonde. « L’argent ne circule plus » comme on dit au Niger. Le pouvoir d’achat des ménages se contracte. Le niveau d’endettement est tellement fort que les crédits ne se font plus. Mauvais signe. On réduit les rations pour nourrir tout le monde. Pour les ménages pauvres, l’achat de bois pèse lourd sur leur pouvoir d’achat. Il est, après l’alimentation, leur seconde dépense, loin devant celles de santé et d’éducation.
Retournées nigériens installés dans la ville de Diffa, Ibrahim et sa femme Atcha Fadji ont reçu leurs kits ils y a près de 2 mois. Ils viennent dans un point de vente pour échanger leur bouteille vide contre une pleine. Comme l’explique Atcha Fadji , le constat est clair: « Avant d’avoir cette bouteille de gaz, chaque mois on devait payer au moins 14.000 FCFA pour acheter du bois. Avec le gaz, on peut dire que ça va nous couter 3000 FCFA par mois. L’argent que l’on n’utilise plus pour le bois, on l’utilise pour acheter plus de nourriture». Le sac de 25kg de riz coute actuellement 11.000 FCFA a Diffa, l’impact sur la sécurité alimentaire des ménages est donc automatique.
Atcha Fadji est aussi catégorique, cette bouteille de gaz a transformé son quotidien « le temps que je passe à cuisiner aujourd’hui est au moins réduit de moitié. Avant il me fallait au moins deux heures pour préparer un repas. Aujourd’hui avec le gaz, en une heure c’est déjà fini ». Son mari, Ibrahim, est ravi. Il l’est d’autant plus que dans leur couple s’était lui qui allait acheter le bois.
Sur un autre point de vente de Diffa, un groupe d’enfants plaisante autour de leur charriot transportant des bouteilles de gaz. Dans leurs familles, c’était à eux que revenait la tâche d’aller chercher du bois. Kaouram est la plus jeune du groupe mais pas la moins bavarde. Quand on demande aux enfants qu’est-ce qu’ils pensent du gaz, Kaouram parle d’abord du gain d’argent pour sa famille avant de rebondir sur la réduction de la corvée « avec le bois, le problème c’est qu’il fallait aller tous les jours le chercher. Aujourd’hui on revient changer la bouteille juste une ou deux fois par mois».
Pour les enfants vivant sur les sites spontanées le long de la nationale 1, le gaz devient un outil fort pour les protéger. Chargés de la corvée, et vivant dans un environnement à l’agonie, ils passent pour beaucoup plus de deux ou trois heures chaque jour loin de leurs foyers pour ramasser du bois mort ou couper du bois vert. Les abus et violences en tout genre sont fréquents. Le gaz limite les risques leur permettant de ne pas s’éloigner de leur foyer.
Des populations prêtent aux changements, l’environnement va pouvoir prendre un second souffle
Quand les interventions autour du gaz sont présentées lors de forums d’échanges au Niger ou ailleurs, les mêmes remarques sont souvent faites à l’encontre de l’UNHCR. On peut les résumer en une phrase « les populations rurales nigériennes ne sont pas prêtent à utiliser le gaz ». Pourtant sur le terrain, l’enthousiasme est impressionnant. Tout le monde a compris, et très vite, l’avantage du gaz. Les représentants des communautés des prochains sites de distribution appellent régulièrement le bureau de Diffa de l’UNHCR pour savoir quand vient leur tour. Ceux qui ne rentrent pas dans la planification aussi.
Actuellement, en dehors des bénéficiaires accompagnés par l’UNHCR, les points de vente de Diffa enregistrent chacun au moins 100 nouveaux clients par semaine. Beaucoup viennent de loin. L’intervention est d’une si grande ampleur qu’elle a fait baisser le prix du gaz dans la région. Elle fait aussi baisser celui du bois. Un appui à la reconversion est prévu pour les petits revendeurs.
Pour des personnes qui n’y sont pas habituées, l’utilisation du gaz n’est pas sans risque. Jusqu’à présent aucun incident n’a été signalé pour les 70.000 personnes touchées. Un important dispositif de sensibilisation et de suivi a été mis en place. Il couple diffusion de spots via les radios communautaires, théâtre participatif, porte-à-porte de mobilisateurs communautaires et bientôt ligne verte.
Dans la région de Diffa, avant la crise des déplacés, la demande en bois était 30% plus élevée à ce que pouvait produire la nature. Aujourd’hui, la situation est donc catastrophique. Le long de la route nationale 1, les arbres sont coupés en masse mais les déplacés n’ont pas d’alternative et en sont parfaitement conscients « De voir tous les arbres que l’on coupe, bien sûr cela nous fait de la peine » confirme Amina déplacée d’Assaga, « mais comment peut-on faire pour cuisiner ?» conclue-t-elle. Le gaz est en passe d’arrivée à Assaga. Selon les estimations de la Direction Régionale de l’Environnement de Diffa, l’intervention de l’UNHCR permettra dès l’année prochaine à juguler totalement l’écart entre la demande et l’offre de bois dans la région. La partie est cependant loin d’être gagnée, la situation à Diffa reste dynamique pour ne pas dire imprévisible.
Mairou Malam Ligari, est le Président du Conseil Régional de la région de Diffa. Les Conseils Régionaux sont récents au Niger. Ils sont le dernier grand pas réalisé vers la décentralisation et ont en charge la planification des actions de développement au niveau régional. Dans la pratique, le processus de transfert des compétences vers les Conseils Régionaux rencontre des difficultés. Les humanitaires, à Diffa comme dans les autres régions du Niger, apprennent progressivement à appréhender ce nouvel acteur mais les habitudes restent parfois tenaces. Dans le contexte « hors-camp » de Diffa, le Conseil Régional est un acteur incontournable, son Président co-préside d’ailleurs avec le Gouverneur le Comité Régional de Coordination et de Gestion des Réfugiés.
Monsieur le Président, comment va votre région?
Ma région vit des moments difficiles parce que nous avons connu plusieurs attaques au cours des dernières semaines, notamment celle de Bosso du 3 juin. Les insurgés, que l’on pensait affaiblis, ont fait de nouveau parler d’eux. Ces incidents ont fait resurgir de nouvelles urgences et la région est aujourd’hui à un moment critique d’un point de vue humanitaire avec des besoins toujours plus importants à couvrir.
Comment le Conseil Régional qui est l’organe en charge de la planification du développement opère dans un moment durant lequel on ne parle que d’urgence ?
Aujourd’hui le Conseil Régional est à cheval entre l’urgence et le développement. Nous ne pouvons pas faire le choix de l’un ou de l’autre. Nous devons nous aussi nous adapter à ce contexte qui demande des réponses spécifiques. Mais parce que l’urgence finira par passer, on ne peut l’aborder seule car cela nous entrainerait automatiquement vers le cercle vicieux pauvreté-crise. Mis à part les situations extrêmes, Il faut déjà d’envisager le moment pré-crise. Nous devons tous assurer le plaidoyer pour aller dans ce sens.
Quelles sont les actions orientées vers le développement qui selon vous sont nécessaires et possibles de réaliser dans le contexte actuel ?
Il faut bien entendu travailler sur les activités génératrices de revenus pour que les gens puissent renforcer leur propre prise en charge. Mais bien sûr parce que le contexte économique est difficile, il faut d’abord travailler sur la consolidation des activités qui peuvent être porteuses. Les interventions à caractère social, indispensables pour les plus vulnérables, peuvent servir à créer de l’emploi et promouvoir la croissance au niveau de la région. Je parle ici des projets autour de l’immobilier et de la construction de logements sociaux.
Est-ce que vous sentez que vous avez l’oreille attentive des humanitaires ?
Je pense que, de plus en plus, nous arrivons à nous comprendre. Il y avait peu d’humanitaires à Diffa avant cette crise. Il a fallu que chacun apprenne à se connaitre, à appréhender les approches et les méthodes de travail, mais aujourd’hui nous sommes sur une collaboration positive. Cette situation favorise leur promptitude dans leurs activités et des efforts en termes de communication. La prochaine étape est que les partenaires s’adapte et intègre le Plan de Développement Régional que vient d’élaborer la région. C’est d’ailleurs le premier plan régional dont se dote Diffa, c’est donc aussi nouveau pour les acteurs humanitaires. Il est important que nous puissions aller tous dans le même sens pour en assurer une bonne mise en œuvre et la recherche de complémentaire sous l’égide du Conseil Régional.
A l’occasion de la Journée Mondiale du Réfugié, la radio nigérienne « Studio Kalangou » a promené son micro dans l’école Dar Salam 2 de Niamey qui accueillait cette année les festivités. A travers des discussions avec des acteurs diverses, le studio Kalangou a proposé à ses auditeurs un focus intéressant sur les réfugiés maliens de Niamey.
Vous ecoutez Studio Kalangou
(Volker Turk – UNHCR Assistant High Commissioner for Protection)
From the 6th to 8th of June, the Governments of Nigeria, Cameroon, Chad and Niger, as well as UNHCR and representatives of national, international and regional organizations met in Abuja, Nigeria for the Regional Protection Dialogue on the Lake Chad Basin. The Dialogue culminated in a strong Action Statement (see link below for full text) on the part of the Governments, and a commitment to establishing Action Plans at the national level within 6 months of its adoption.
The Lake Chad basin has been the arena for Boko Haram insurgency for the past seven (7) years. Initially confined to the North East of Nigeria, the violence has spilled over into the neighboring countries of Niger, Chad and Cameroon. The insurgency has resulted in the displacement of over 2.7 million people in the region, and a death toll estimated to be in excess of 25,000 people.
Niger witnessed the first attacks on its soil in February 2015 and has been victim of an estimated 115 attacks since then in the Diffa region. In May 2016, there were over 241,000 displaced persons in the region although it is expected that this number has increased following the recent attacks in Bosso town on the 3rd of June 2016. These figures include at least 127,000 internally displaced persons (IDPs). It is now estimated that 1 in every 2 people in the region is displaced. The objective of the dialogue was to identify the most urgent protection risks in the Lake Chad Basin resulting from the conflict, and to agree on measures at the local, national and regional level to improve protection measures to meet the needs of the affected populations, in particular refugees and IDPs.
The Action Statement reaffirmed the commitment of the states to the various principles and standards pertaining to refugee and IDPs protection, most notably the 1951 Convention relating to the Status of Refugees and its 1967 Protocol, the 1969 OAU Refugee Convention, the 2009 Kampala Convention on IDPs, and the 1954 and 1961 Conventions on Statelessness.
The key areas prioritized in the Action Statement are: forced displacements and freedom of movement in conflicts, civil-military coordination and the civilian character of refugee and IDP hosting areas, persons with specific protection risks, comprehensive solutions approaches and the right to nationality and documentation.
The Action Statement emphasizes the need for continuous monitoring of security measures to ensure compliance with international standards, whilst strengthening collaboration between government and humanitarian actors and coordination at the regional level. It stresses the importance of achieving a balance between security and respect for the right to asylum, and in particular the principle of non-refoulement in emergency situations.
The need for capacity development and training is a theme throughout the Action Statement, in particular for security forces including the Multi National Joint Task Force. In addition to security, the need for access to justice is a central priority of the Statement. The need for stronger community participation is pivotal, in particular in terms of the identification of people with specific protection risks, most notably children – of whom there are over 200,000 either separated or unaccompanied, as a direct result of the conflict in the region.
In the ever changing context, the need to support the link between humanitarian response and development and the achievement of durable solutions is emphasized, as a short to medium term solution to this conflict is unlikely. Just over one year on from the Abidjan Declaration on the Eradication of Statelessness 2015, the prevention and reduction of statelessness is a key element of the Statement, with commitments made to simplify birth registration and civil documentation processes, and renewed efforts in terms of awareness raising campaigns.
The Ministerial segment of the dialogue was chaired by the Vice-President of the Federal Republic of Nigeria and attended by UNHCR Assistant High Commissioner for Protection. The delegation from Niger included the newly appointed Minister of Humanitarian Affairs, the Secretary General of the Ministry of Interior, the Director General of Child Protection, the Director of Internal Migration and Refugees and the Secretary General of the Diffa region, as well as the Director de Cabinet of the Minister of Interior. Additionally, representatives of UNHCR, UNICEF, OCHA and IRC Niger participated in the dialogue, which was facilitated by UNHCR. As per the commitments made in the Action Statement, the Niger government is expected to establish a National Action Plan within the next 6 months, to include concrete steps towards the achievement of the overall objectives outlined and agreed upon in Abuja.
AFP:
Silence de mort, rues et maisons désertées, cadavres d'humains en putréfaction, carcasses de chiens et de chèvres à l'abandon… Attaquée début juin par Boko Haram, Bosso est depuis une ville fantôme où se croisent l'armée nigérienne et de rares habitants.
Une sandale a été abandonnée au milieu de la cour d'une concession. Des casseroles, marmites et bidons sont éparpillés sur le sol. A l'intérieur d'une des maisons faites de terre et de paille, un matelas et des verres de thé brisés.
Derrière une tôle ondulée, une chèvre se décompose dégageant une odeur nauséabonde. A l'entrée, un sac entier de poisson fumé est éventré. Les habitants sont partis vite.
Attaquée par les jihadistes nigérians de Boko Haram le 3 juin, Bosso, dans le sud-est du Niger, est située à quelques centaines de mètres à peine du Nigeria et des bases arrière du groupe islamiste armé. Elle avait déjà été victime de plusieurs attaques jihadistes par le passé.
La ville de 6.000 habitants, qui accueillait 20.000 réfugiés et déplacés internes, s'est vidée en quelques heures le 4 juin au petit matin.
- Civils tués -
Officiellement, le bilan est de 26 soldats nigériens et nigérians tués, mais des civils aussi ont péri. Le corps d'un homme est encore présent dans un bâtiment du siège communal. Des témoins parlent d'autres corps disséminés dans la ville.
“Les cadavres jonchaient les rues”, explique Abdelaziz Zembada, 50 ans, petit commerçant revenu à Bosso pour voir si les conditions du retour sont réunies.
Il a perdu sa fille de quatre ans. “On habite en face de la gendarmerie ciblée par la secte. Un voisin m'a conseillé d'aller chez lui. J'ai pris deux de mes enfants, Madame en a pris une. On est partis le temps de revenir la chercher (une autre de ses filles, ndlr), c'est là où l'obus est tombé. Ma fille était dedans avec les deux enfants de mon voisin… Elle n'a pas encore été inhumée”, raconte-t-il.
L'armée a été submergée par l'attaque de Boko Haram. La caserne a été saccagée. On y découvre deux véhicules blindés ainsi que plusieurs camions et voitures brûlés. Les bâtiments et notamment les dortoirs ont été incendiés, seuls restent visibles des carcasses de lits.
Tous les bâtiments publics (gendarmerie, préfecture, mairie) ont aussi été saccagés. Comme une école de campagne de l'Unicef et le centre de santé où quelqu'un a marqué à la craie sur un tableau noir: “Boko Haram”. Les jihadistes se sont également emparés de la plupart des 200 tonnes de céréales destinées aux populations dans le besoin et stockées dans un magasin.
- ‘les militaires sont là’ -
L'armée nigérienne dit avoir réinvesti les lieux, sans dévoiler ses effectifs. “Les militaires sont là. Un effectif conséquent, un dispositif nouveau, un autre moral”, assure le ministre de l'Intérieur Mohamed Bazoum qui a conduit dans la cité une délégation d'une trentaine de véhicules, composée de deux ministres, députés et de personnel des agences onusiennes et d'ONG.
“D'ici quelques semaines, nous allons repeupler Bosso et les populations retourneront à leurs activités”, assure-t-il. Sur place, les soldats sourient et lèvent le poing en signe de confiance.
Lors de la visite de la caserne saccagée, une vive discussion oppose le colonel de gendarmerie au préfet. “Partout où vous êtes, il y a un plan de défense. C'est ça qu'il faut mettre en oeuvre. Pas plus!”, déclare le colonel. “C'est facile de dire ça!” lui rétorque le préfet soulignant qu'il a défendu la place jusqu'à 21H00 le 3 juin avant de décrocher.
Dans le dédale des rues sablonneuses, on ne croise personne ou presque. Nourris par l'armée, quelques vieillards qui n'ont pas pu fuir attendent le retour de leurs proches.
Des habitants font le va-et-vient entre les villes voisines pour récupérer des affaires, comme El Hadj Abba Makani qui charge tout ce qu'il peut sur un vieux 4x4. “La nuit du 3, on l'a passée sur le toit et le matin on a fui à pied avec toute la famille”, raconte ce commerçant nigérian, aux deux épouses et dix enfants. “On a peur mais si tout le monde revient, on reviendra”.
“On est découragés. On veut que les gens reviennent”, assure Souleymane Salissa, coiffeur, qui fait aussi fonctionner un petit groupe électrogène pour charger les téléphones. Sa boutique et sa maison ont été pillées mais il est revenu et survit grâce à la clientèle des soldats.
“On veut qu'on nous aide en nourriture, en eau et qu'on arrange la téléphonie mobile et l'électricité”, poursuit-il, confiant en l'avenir: “On voit que ça va mieux même si hier on a entendu des rafales. Si on entend +Allahou Akhbar+ (Dieu est le plus grand, crié par des combattants de Boko Haram), c'est là qu'on doit s'inquiéter!”
Combien de personnes ont été forcées de se déplacer à Diffa, Toumour et sur la route nationale 1 depuis les attaques survenues au début du mois juin dans la commune de Bosso ? Les estimations varient entre 40,000 et 70,000 personnes. Combien aussi sont-elles celles s’étant réfugiées dans la commune de Maine Soroa, à l’ouest de la ville de Diffa, suite à l’attaque, moins médiatisée, du 6 juin sur le village frontalier nigérian de Kanama?
En parallèle de la délivrance de l’assistance d’urgence, depuis le 15 juin, sous l’égide de la Direction Régionale de l’Etat Civil et des Réfugiés des équipes composées d’agents d’enregistrement de l’UNCHR et des agents de l’état civil nigériens se sont déployés sur les différents sites d’accueil. Via le « porte-à-porte », l’objectif de l’intervention est d’identifier, recenser et documenter tous les ménages déplacés. Alors que certains sites accueillaient déjà avant les derniers évènements des populations en provenance de dizaines de villages différents, la participation des représentants des chefferies est aussi centrale dans cet exercice. Les résultats sont attendus en début de semaine prochaine.
Venus au Niger depuis 2012, les réfugiés maliens se sont établis en milieu urbain, dans les camps de Tillabéry et dans les zones d’accueil de Tahoua. De concert avec les autorités nigériennes, les zones d’accueil d’Intikane et de Tazalite ont été créées pour offrir aux réfugiés des espaces de vie plus larges que les camps leur permettant de maintenir leur mode de vie, et leurs activités liées à l’élevage. Cette disposition favorable à leur mobilité pouvait créer une distension des liens selon qu’ils nomadisent plus ou moins loin du centre administratif des zones d’accueil. Double éloignement donc après celui causé par l’exil.
Depuis l’extension de son réseau dans les départements de Tillia et Tassara dans la région de Tahoua, la société Moov a permis de raccourcir les distances entre les zones d’accueil et leur environnement proche comme éloigné. Garder un contact étroit avec les proches resté au nord-Mali et s’informer sur la situation ; connaitre les activités dans les zones d’accueil telles que les enquêtes, les sensibilisations ou les distributions lorsqu’ils nomadisent avec leur bétail ; faciliter les échangés commerciaux avec la ville de Tahoua grâce à la possibilité d’interagir avec les commerçants sans se déplacer ; voilà ce qu’a permis aujourd’hui l’extension du réseau téléphonique. Akighe Afie Janicet, Conseiller Commercial de Moov au Niger : “ en 2013, la Société Moov avait proposé au HCR d’élargir son réseau pour y inclure les camps et les zones d’accueil de réfugiés maliens. Le HCR a accepté dans le souci de leur donner le droit à communiquer. Moov a par la suite réalisé des investissements importants pour assurer la couverture dans ces zones reculés. Moov est donc devenu le premier fournisseur de téléphonie mobile pour la population des réfugiés au Niger ».
La création des zones d’accueil a permis aux réfugiés de maintenir leur mode de vie et leurs activités, leurs conditions de vie sont aujourd’hui globalement satisfaisantes. Le processus d’autonomisation est lancé, l’autogestion doit donc être renforcée. La possibilité de joindre les réfugiés par téléphone permet aux équipes de l’UNHCR et de ses partenaires d’optimiser les missions depuis Tahoua, à 3 heures de route d’Intikane et 5 de Tazalite, mais aussi de pouvoir être informé rapidement en cas d’urgence.
Depuis l’extension du réseau, Moov et l’UNHCR ont enclenché une nouvelle phase de réflexion collective et étudie notamment la mise en place d’un système de cash transfer via le mobile.
Cet exemple de collaboration montre à lui seul que la mise en place de partenariat gagnant-gagnant avec les opérateurs économiques est un levier essentiel pour accompagner l’intégration des réfugiés dans la vie socio-économique du Niger et cela même dans les zones les plus reculées.
United Nations agencies, the Regional Directorate of Civil Status and Refugees and NGO partners have been carrying out rapid registrations of displaced persons who continue to arrive to Diffa town, following the eruption of the violence in the south-east part of the region over the weekend. There are currently at least 17,000 people who have been registered, amongst whom at least 2,600 are children. As other groups of displaced continue to arrive in the town, registration activities are ongoing.
The local population of Diffa town is estimated to be around 55,000 inhabitants. The situation and arrival of these people is thus putting extreme pressure on the basic services and infrastructure available. Some displaced people are being hosted by family or relatives in the city, however most of the displaced are settling outdoors in precarious conditions, seeking shade to protect them from the sun and the temperatures exceeding 40 degrees Celsius. Even before this massive population movement, a lot of local households in Diffa town were already hosting displaced families from Nigeria.
The majority of the newly displaced communities are coming from Bosso, Yebi and Toumour, east of Diffa town. They are estimated to be at least 50,0000. For this population, the capacity to reach Diffa is also linked with the availability of funds for transportation.
In the whole region, the security situation is currently unclear. UNHCR and other humanitarian actors are working closely with the national authorities to develop a joint emergency response both in and outside Diffa town. However, mobility outside Diffa town and in the east part of region is extremely restricted.
NIAMEY, Niger, June 7 (UNHCR) - Tens of thousands of people have fled their homes in south-east Niger following a series of attacks in recent days by Boko Haram insurgents on the town of Bosso in the troubled Diffa region, the UN Refugee Agency said today.
The attacks occurred on Friday, Sunday and Monday (June 3, 5 and 6). As of today (June 7) the situation in Bosso is unclear. UNHCR warned last month that the security and humanitarian situation was worsening in the Diffa Region.
“We have not been working directly in Bosso since February 2015, when the insurgency spread from Nigeria to Niger, but we operate through local implementing partners to deliver help,” UN spokesperson Adrian Edwards told a news briefing in Geneva.
Edwards said that the Refugee Agency is working with the authorities and partners on a coordinated response to the displacement. A UNHCR emergency team will be deployed to the Diffa region this week.
The most recent attacks follow rising violence in and around Bosso in recent weeks. An assault on May 31 in the nearby town of Yebi that killed nine people and forced an estimated 15,000 residents and displaced people to seek shelter in Bosso. Many had been evacuated a year ago from islands in Lake Chad for security reasons.
An estimated 50,000 people fled Friday’s attack, mainly walking westwards to Toumour, some 30 kilometres west of Bosso. Many people are traumatized and worried about their safety. People are sleeping in the open and urgently need shelter and other assistance.
Some of the displaced have moved on from Toumour and are heading to the town of Diffa, which is located 140 kilometres west of Bosso, and northwards towards Kabelawa where a camp for the internally displaced is near capacity with some 10,000 people.
“The welfare of these people and others forced to flee the violence in Bosso is of great concern,” Edwards told reporters at the briefing. “Insecurity and lack of access have long hampered humanitarian operations in parts of the Diffa region, though Bosso is the only area where we do not implement projects directly,” he added.
There are at least 240,000 displaced people in Diffa Region, including Nigerian refugees, returnees and the internally displaced. Before the latest attack on Bosso, one in every three inhabitants of the Diffa region was forcibly displaced.
Since February last year, UNHCR has been providing protection and assistance to the displaced in Bosso through local and international NGO partners.
Edwards stressed that additional support from the donor community is urgently required. “This is a desperately poor area where the general insecurity has destroyed the socio-economic fabric. The self-reliance capacity of the displaced and their hosts is extremely limited,” he said.
The attacks on Bosso came just ahead of the start of a high-level meeting from Monday to Wednesday in Abuja to discuss the major protection challenges in the Lake Chad basin, including Niger.
Organized by the Nigerian government, with technical support from UNHCR, the dialogue participants include senior officials from Nigeria, Chad, Cameroon and Niger.
Quartier « Pays-Bas » à Niamey, dernière semaine du mois de mai. Une concession de familles nigériennes accueille une équipe de cinéma allemande pour tourner un film sur un jeune réfugié malien. Cela peut paraitre confus mais ça coule de source : la situation dans le nord Mali n’est pas propice pour réaliser un tournage, les atmosphères des concessions peuvent se retrouver à Niamey ; l’Allemagne est en première ligne dans l’accueil des réfugiés en Europe ; pour le quartier « Pays-Bas » … son nom lui a été donné car il est situé dans une cuvette où l’eau rigole lors des pluies.
Le film va donc retracer le parcours d’un jeune réfugié malien : depuis son pays natal qu’il a dut fuir pour s’affranchir de la guerre et de l’oppression ; jusqu’à l’Allemagne et le processus complexe d’intégration. « Ré-humaniser » les statistiques, voilà l’un des objectifs de ce long-métrage tel que l’explique la réalisatrice Feo Aladag : « la problématique des réfugiés est trop souvent dépersonnalisée. On oublie que derrières ces chiffres impressionnants se cachent des parcours de vie unique qui ont amené chacun à faire ou pas le choix de l’exil ».
Le film sera diffusé sur la télévision publique allemande et devrait toucher autour de cinq millions de téléspectateurs. L’industrie du cinéma et la télévision publique allemande ont su tisser de bonnes relations de collaboration permettant d’assurer production de qualité et importante audience. Alors que les images d’accueil, tout sourire et les bras ouverts, des réfugiés sur les quais de gares allemands semblent déjà loin, cette production revêt un caractère particulièrement fort pour accompagner la société allemande vers ce nouveau, nécessaire mais complexe vivre-ensemble.
Lors du tournage, dans la concession du quartier Pays-Bas, le vivre ensemble était bel et bien présent comme le décrit Feo Aladag : « les familles de la concession ont été formidables. Très vite chacun à trouver sa place et à contribuer non seulement à la bonne ambiance de tournage mais aussi à sa bonne réalisation. Malgré un délai très court, nous avons fini avec 2 jours d’avance, ce qui est très rare dans notre travail ».
Via ce blog, nous vous tiendrons informé de la sortie du film.
Depuis l’ouverture du camp de Sayam Forage le 30 décembre 2014, peu de ménages réfugiés faisaient le choix de s’y rendre. Après les premières relocalisations, 1400 réfugiés y vivaient. A la fin du mois d’avril 2016, ils étaient un peu moins de 2000. Plusieurs raisons expliquaient alors cette faible inclinaison des réfugiés à vouloir s’installer à Sayam Forage : son éloignement de la frontière (plus de 50 km selon les normes internationales) signifiait un nouvel éloignement du foyer ; l’économie commençait à souffrir mais était encore très résiliente permettant aux populations hôtes d’accueillir les déplacés et aux déplacés de pouvoir prendre en charge une partie de leurs besoins; l’assistance venait très souvent en complément aux besoins que les ménages ne pouvaient assurer eux-mêmes.
Il y a aujourd’hui des signes qui ne trompent pas. Pour le seul mois de mai, plus de 2000 personnes ont demandé à être relocalisées vers Sayam Forage. 1478 s’y sont rendu depuis Gagamari. Pour les autres, en provenance du village voisin de Chétimari, le processus est en cours, et les rangs des candidats à la relocalisation grossissent. Mahamadou Guide Adamou est chef d’équipe de l’UNHCR à Diffa « lors des entretiens, il ressort que ce nouvel engouement à vouloir rejoindre le camp est principalement lié à des raisons de survie des ménages qui ne reçoivent pas suffisamment d’assistance ou même pas du tout, et qui ne peuvent plus se prendre en charge du fait de la dégradation de l’économie. Il ressort aussi des entretiens que la réputation qui entourait le camp de Sayam Forage est en train de changer. Les informations que reçoivent les réfugiés sont que les conditions de vie y sont bonnes. De notre côté, il faut donc prendre cette nouvelle donne en considération et augmenter graduellement les capacités d’accueil du camp ».
Julian Keane from the BBC spent the past week in Niger, reporting on the situation in the Diffa region. He met with Government officials in Niamey to discuss the security situation, and travelled to Diffa to visit the displaced population who have settled along the Route National 1.
Today he met with Karl Steinacker, Representative of UNHCR Niger to discuss the displacement situation in the Diffa Region.
Although the situation is extremely difficult, Mr. Steinacker pointed out that “it is made easier by the attitude of the population and by the Government” who have been welcoming refugees from Nigeria since 2013.
Mr . Steinacker emphasized the fact that despite the severity of the situation, it remains one of the most underreported crises in the world, with aid agencies having received just 20% of the funds they require for 2016. “In Diffa it is basically impossible to plan in the long run…we are always basically two steps behind the displacement situation there”. However, Mr. Steinacker mentioned some of the positive steps made in terms of settling people, providing them with land plots, and supporting education for Nigerian refugees. He pointed out that these positive experiences motivate the humanitarian community to move forward.
Pour la première fois, depuis la chute du régime Ghadafi en Libye, le Niger a accordé le statut de réfugié aux demandeurs d’asile libyens. Ils étaient cinq (05) au total et ont tous reçu une réponse positive à leur demande, en même temps que des requérants d’asile en provenance de la Centrafrique, de la Syrie (initialement établis en Lybie), du Burundi, et de la République Démocratique du Congo.
Ces décisions ont été prises les 18 et 19 mai 2016 par les 17 membres de la Commission Nationale d’Eligibilité au Statut de Réfugiés (CNE) selon les lois du pays. L’UNHCR participe aux sessions de la CNE comme observateur.
La ville de Niamey, au Niger, abrite des milliers de réfugiés maliens qui ont fui le conflit dans leur pays. Ces réfugiés, au nombre d'environ 5000, vivent en bon terme avec ces populations urbaines de la capitale nigérienne et ne sont pas encore décidés à rentrer au Mali. Un reportage de notre correspondant à Niamey.
Diffa, Niger – Bala never imagined he would have to step over dead bodies to save his life. His brother Mahamadou never thought he would have to hide beneath them to save his.
“They were killing children in the streets. They were shooting at pregnant women,” says Bala, 50, remembering how Boko Haram tore through his town, in northern Nigeria.
“Everyone was terrified, running in any direction. It was chaos. People were being killed in front of me. They were collapsing in front of me. I panicked and I recall stepping over several dead bodies to escape. Bullets were flying around me.”
For more information:
http://www.unhcr.org/news/stories/2016/5/5743107f4/brothers-run-boko-haram-terror-spreads.html
This is a summary of what was said by the UNHCR spokesperson at today’s Palais des Nations press briefing in Geneva. Further information can be found on the UNHCR websites, www.unhcr.org and www.unhcr.fr, which should also be checked for regular media updates on non-briefing days.
Security and humanitarian situations worsen in Diffa, Niger, as Boko Haram continues attacks in the region
UNHCR, the UN Refugee Agency, is seeing increasing insecurity and worsening humanitarian conditions in the region of Diffa, southeastern Niger. According to government figures as of mid-May, the area was hosting over 241,000 Nigerian refugees, internally displaced people from Niger, and returning Niger nationals who had been living in Nigeria. The security situation around the towns of Diffa and Bosso, to the east, has deteriorated in recent months, with a succession of criminal incidents including suicide attacks near villages and spontaneous sites where both Nigerian refugees and the internally displaced are being sheltered.
Some 157,000 people who have fled Boko’s Haram terror have settled in 135 makeshift encampments along 200 kilometres of Route National 1, a major road that runs parallel to the border with Nigeria and the Komadougou river. Two large markets along that road have been closed since April out of fear that infiltrated insurgents could attack. This hits livelihoods and the local economy. A 7pm to 5am curfew is in force across the region, which has been under a state of emergency since February 2015.
Most of the displaced along Route National 1 fled Boko Haram attacks last year in north-eastern Nigeria. The violence spilled over at times into Niger, leaving them with no other choice than to settle along the road as surrounding villages and towns are already hosting people from previous influxes and have no more capacity. Many of these people have been displaced two or three times prior to settling along the road. Both the local and displaced communities are fearful of new attacks.
Living conditions along Route National 1 are harsh: in this remote and semi-desert environment, temperatures are reaching 48 degrees Celsius at present (the current dry season), while rains that will follow in two or three months often flood the ramshackle settlements. Shelters are made of straw, and sanitation is basic, with few latrines and showers. Many children do not have access to education because of limited schooling structures in the nearby villages, which are already overcrowded, and because of closures of many schools in insecure areas close to the border. Food supplies are irregular, and the local population is not always able to share their meagre resources with the displaced people.
Aid agencies are struggling to bring assistance to the displaced due to the highly insecure environment, the increasing number of sites – some of them remote – and a lack of funding. Of US$112 million required by 22 aid agencies including UNHCR, for operations in the Diffa region in 2016 (RRRP 2016), only $20 million has been received to date. Farmers, herders, fishermen, traders, and shopkeepers have lost their main sources of incomes as a result of the displacement and insecurity in the region. Additional funding is needed to develop livelihoods for these people, so that they can become self-reliant and once again a part of the economic development in the region.
More and more refugees and internally displaced tell us they want to move further away from the volatile border area, as they fear insurgents could attack their settlements in Niger, as they did in their villages in Nigeria and Diffa. Ten days ago, at the government’s request, UNHCR started to relocate hundreds of refugees from two spontaneous sites along Route National 1 to a camp some 50 kilometres from the border. Although most people prefer to live outside of the camps, they have decided to move for both protection reasons and for access to food and adequate services. The camp presently hosts some 3,000 people. The voluntary relocation of internally displaced people from the border areas to other areas, such as camps and other villages in Diffa region, where security is better ensured, is also planned in the near future.
In all, 2.7 million (2,674,421) people are displaced in the Lake Chad Basin area because of the violence linked to Boko Haram. 2.1 million are internally displaced in Nigeria. In addition, there are 241,256 displaced people in Niger (82,524 Nigerian refugees, 31,524 Niger returnees, 127,208 IDPs), including 157,945 along Route National 1; 270,210 displaced people are in Cameroon (64,938 Nigerian refugees, 169970 IDPs, 35,302 Cameroon returnees); And 7,337 Nigerian refugees are in Chad.
By Kieran Guilbert
DIFFA, Niger, May 22 (Thomson Reuters Foundation) - Almost a quarter-of-a-million people are living in makeshift camps in Niger’s southeast Diffa region, where Nigerians and Nigeriens alike have been uprooted by Boko Haram violence.
The Islamist militant group has ramped up attacks in Diffa after being driven further and further back into northeast Nigeria, near its borders with Chad and Niger, by a 9,000-strong regional taskforce and Nigerian and Cameroonian troops.
Niger’s President Mahamadou Issoufou told the Thomson Reuters Foundation that his country was facing a “catastrophic humanitarian situation”, ahead of a panel on the Lake Chad Basin at this week’s World Humanitarian Summit in Istanbul.
Here are the main humanitarian needs for the displaced in Diffa, according to some of the world’s leading aid agencies.
STEPHANE DOYON, MEDECINS SANS FRONTIERES (MSF) REGIONAL REPRESENTATIVE FOR WEST AFRICA
“Humanitarian aid is delivered mainly in parts of Diffa that agencies can reach easily, but there are many areas where there could be pockets of displaced people living without any help.
Health-wise, the low rate of immunisation among children is very worrying, and raises fears of epidemics like measles.
One of the most striking features of the displacement is that people do not feel safe. They are traumatised by what they have experienced and seen, including executions, slaughters and houses being burned down.
Many people have lost all of their possessions, and some have also lost members of their families. MSF is providing psychological support to help heal these invisible wounds.”
MOHAMMED CHIKHAOUI, NIGER COUNTRY DIRECTOR FOR OXFAM
“The humanitarian situation is becoming more catastrophic by the day. The despair is read on the faces of the displaced people, refugees from Nigeria and displaced Nigeriens alike.
This crisis has come on top of two years of low harvest and challenges accessing enough staple food and fodder for animals.
The insecurity and restrictions on fishing and other livelihoods introduced by the state of emergency are making it increasingly difficult to access enough food to eat.
Friends, families and host communities do what they can to help, but there are now more mouths to feed and less food to go around and this burden is causing increasing numbers of families to fall into poverty and hunger.”
KARL STEINACKER, NIGER REPRESENTATIVE FOR THE U.N. REFUGEE AGENCY (UNHCR)
“In terms of key challenges, with approximately 135 out-of-camp sites hosting the displaced, it is proving difficult to reach all of the vulnerable populations.
Three years after the arrival of the first refugees from Nigeria, forced displacement has become rampant in Diffa region.
People live in fear of attacks, or face embargoes on agriculture, trade and transport suspected to finance terrorism.
For the counter-insurgency to succeed, local grievances need to be taken seriously. We need to switch from hand-outs to real development so that young men are not lured to go underground and join the extremists.”
MATIAS MEIER, INTERNATIONAL RESCUE COMMITTEE (IRC) NIGER DIRECTOR
“Displaced people and refugees generally live in fear, and are uncertain of their future. Less than five percent of them are in camps, while the rest are in host families or in spontaneous sites, where the delivery of aid is not consistent.
Their current situation is really precarious. Some 100,000 displaced people in Diffa have established themselves along the main national road with self-constructed shelters that will not stand the rainy season and its winds.
In addition to humanitarian assistance, aid agencies need to start large scale recovery and development programmes, to give this part of the world a chance not only to survive and thrive, but also not avoid temptations of joining insurgent groups.”
LOUKAS PETRIDIS, HEAD OF RED CROSS (ICRC) DELEGATION IN NIGER
“Access to food and water remains the top priority for these people, who are increasingly relying on humanitarian aid.
This is exacerbated by the drastic fall, driven mainly by the conflict, in the production of food and cash crops like peppers, the lack of trade with Nigeria, and very few other economic opportunities, such as fishing in the lake.
The vulnerability of these people and the difficulty of accessing health centers means diseases like malaria and diarrhea can have a devastating impact. Malnutrition remains a chronic issue and the conflict makes it even more critical.”
BENOIT THIRY, NIGER COUNTRY DIRECTOR FOR THE U.N. WORLD FOOD PROGRAMME (WFP)
“We are working in a military environment which does not give us the freedom to operate as we would like to.
The security situation is not improving. For example, a couple of months ago, close to 100,000 people living along the border moved to the main highway for safety reasons. Now there is a plan to move another seven villages away from the border.
Even if these people are not in need of food aid now, such relocation will further increase their needs in the future.
The state of emergency declared in the region, along with anti-terrorist measures such as a ban on trade, and transport by motorbike are having negative impact on people’s livelihoods.” (Reporting By Kieran Guilbert, Editing by Ros Russell; Please credit the Thomson Reuters Foundation, the charitable arm of Thomson Reuters, that covers humanitarian news, women’s rights, trafficking, corruption and climate change. Visit news.trust.org)
© Thomson Reuters 2016 All rights reserved
Original link : http://af.reuters.com/article/nigerNews/idAFL5N18G2E5?sp=true
Les derniers chiffres du recensement de la population déplacée dans la région de Diffa, publié par le Ministère de l’Intérieur, font état de plus de 250,000 personnes réparties sur 51 sites spontanés, villages et sur les deux camps de Kabelawa et Sayam Forage. Ces chiffres incluent les réfugiés, les retournés nigériens et les déplacés interne. Ils sont inquiétants et pour autant ils restent partiels. Nombreuses zones restent à couvrir par les agents d’enregistrement de la Direction Régionale de l’Etat Civil et des Réfugiés, structure nationale en charge de cette tâche complexe. Des dizaines de petits villages et de grandes agglomérations telles que Diffa, Maine Soroa, Kablewa ou encore N’Guigmi n’ont pas encore fait l’objet de ce recensement. Dans ces villes, bien que les campements de fortune persistent, la présence visible des déplacés s’est souvent diluée sous les toits des familles hôtes. Ils sont donc toujours là. Dans le département de Bosso où plus de 43,000 déplacés ont été recensés, les résultats sont aussi partiels, une attaque kamikaze ayant précipité le départ des agents recenseurs.
Ces chiffres sont d’autant plus inquiétants si on les met en perspective avec la population de la région de Diffa : autour de 600,000 personnes. Fin 2015, la seule population déplacée en provenance du Nigeria était estimée à près de 130,000 personnes. Avec 250,000 déplacés enregistrés aujourd’hui, cela signifie plus d’une personne sur trois dans la région a été obligée d’abandonner son foyer.
Derrière ces chiffres, la situation devient encore plus préoccupante. Ils ne prennent tout d’abord pas en compte la population hôte affectée directement par la crise. Fin 2015, elle était déjà estimée à 150,000 personnes. L’accueil et la solidarité caractérise le contexte de Diffa, les ménages hôtes étant les premiers « donateurs ». Mais aujourd’hui, le tissu socio-économique de Diffa est totalement déstructuré. « L’argent ne circule plus » comme l’on dit communément au Niger. L’accueil devient toujours plus complexe. Les mouvements massifs causés par l’insécurité enregistrée ces derniers mois ont vu des populations quitter des zones aux services de base précaires vers des zones sans aucun service. Le renforcement des infrastructures existantes était avant cela l’une des stratégies d’intervention des humanitaires. Aujourd’hui, dans nombreux sites, il faut remettre en place l’ensemble des services (eau, sante, éducation) mais aujourd’hui aussi l’argent ne circule pas chez les humanitaires. Début 2016, et alors que depuis la situation s’est encore dégradée, l’UNHCR et 24 autres organisations humanitaires lancaient un appel pour la crise nigériane. Pour le Niger, les besoins humanitaires étaient de plus de 112,000,000 USD. Seul 20% ont été mobilisés jusqu’ici. La solidarité à Diffa est forte, mais il est nécessaire de l’accompagner au plus vite.
Pour plus d’information :
http://data.unhcr.org/SahelSituation/download.php?id=1963
http://data.unhcr.org/SahelSituation/download.php?id=1960
A group of 40 Nigerian secondary school students proudly set off last week on the journey back to their home country of Nigeria to sit the junior cycle BPEC state exams. Despite many of the students having witnessed atrocities and all having been forced to flee their homes, they are a resilient group, who are determined not to allow the misfortune of their situation to slow them down or to interrupt their education, which they see as the key to improving their situation and possibilities for the future.
UNHCR, with partner COOPI established the Distance Education Programme in 2014 in the Diffa region, following requests from Nigerian refugees. The Programme aims to provide Nigerian students who have been forced to flee from the Northern states of Nigeria, with the opportunity to continue their education. The curriculum provided through the Programme is the English language curriculum used in Nigeria. Following negotiations with both the Nigerien and Nigerian Departments of Education, the Programme was validated, and four centres opened their doors in 2014. Sadly the centre in the commune of Bosso had to be closed due to the unstable security situation. However, the three remaining centres in Diffa, Maine Soara and Kabelawa currently cater for 377 students.
In emergency situations, education always suffers. In the Diffa region alone, almost 80 schools located in unstable regions close to the border remain closed following the first attacks in the region in February 2015. However, over 50 emergency schools have been created with over 17,000 students.
The Distance Education Programme focuses on the secondary level Nigerian students and emphasizes self-learning, with the assistance of teachers and tutors. Following a mission by UNHCR, COOPI and the authorities to Nigeria in March to organize the examinations, the students happily received the news that they would travel to Kano in Nigeria to undertake their BPEC exams, certified by the National Examinations Council in Nigeria, from the 25th of April to the 12th of May.
Two students talked of their experiences travelling to Nigeria and the excitement they felt at the opportunity to take their exams. Ousseini Allassuru described that “we spent 6 hours travelling from Niger to Kano…everything went so well for us – from the introduction to the Director of the College where we are taking the exams, to the accommodation and the food. It’s clear that it has been very well organized, which is important, as it allows us to focus on succeeding in our exams”.
Maryam Muhammad described the first day of the examinations, when the students met others from all over Nigeria. She says that the group who came from Niger “are all very confident that we will pass these exams. We’ve had enough time to prepare and have been helped and encouraged in our studies and revision. That’s why we are here today in Kano”.
Next week they will make their return journey to Niger and await the results of their exams and the fruits of their hard work and dedication, despite the many odds stacked against them.
Tazalite, Intikane, Tabareybarey, Mangaize et Niamey. Tous les groupements d’artisans réfugiés maliens sont représentés aux journées de l’Artisanat qui se tiennent en ce moment dans la capitale nigérienne. Tous sauf les groupements d’Abala, sans stock. Avoir du stock suppose d’assurer la régularité des achats de matières premières. Cela suppose aussi en amont que le niveau des ventes permette de réinjecter les fonds nécessaires pour maintenir le rythme de production et cela sans risque pour l’activité et les besoins du ménage. Malgré la permanence d’un système de cotisation au niveau des groupements, la prise de risque est aujourd’hui impossible. Les produits, de grande qualité, sont aujourd’hui souvent bradés.
Lorsqu’ils étaient au Mali, assurer la permanence d’un stock n’était pas un problème. Joaillerie, maroquinerie, sculpture sur bois, l’artisanat Touareg est particulièrement reconnu. On ne trouvera pas un salon de l’artisanat en Afrique de l’Ouest et du Nord sans un stand qui y est consacré. Leur réseau en Europe est aussi dense. « Lorsqu’il y avait une foire à l’étranger, nous nous organisions pour constituer ensemble suffisamment de stock. On se cotisait aussi pour envoyer les produits à l’étranger et même assurer le transport, parfois en avion, pour l’un d’entre nous » explique Agidid artisan du camp Mangaize. Il rajoute : « une fois j’étais en France dans une foire et mon voisin de stand, un Sénégalais qui n’avait pas ses papiers, me demandait pourquoi je n’en profitais pas pour rester. Je lui avais répondu que je n’avais pas besoin de ça car j’étais bien au Mali et que je gagnais bien ma vie ». Agidid sort alors un carnet avec des photos de ces anciennes œuvres dont des « trônes » achetés par certains chefs d’état africains parmi lesquels Mouammar Kadhafi.
Le conflit dans le Nord Mali a provoqué une rupture brutale de leurs activités et de leur réseau, si précieux pour les artisans. « Lorsque la guerre a éclaté, nous avons fui sans rien prendre, même pas un bout de papier. Nous avons perdu tous les numéros de la plupart de nos contacts en Afrique et en Europe ».
Au niveau de leur stand à Niamey, les réfugiés artisans ont reçu la visite et les encouragements du Ministre Nigérien de Tourisme et de l’Artisanat et de l’Ambassadrice des États-Unis au Niger. L’Ambassadrice a d’ailleurs promis d’y envoyer une délégation. Apres quelques journées, la recette n’est pas mirobolante. Le marché de l’artisanat au Niger est d’ailleurs moribond depuis que l’insécurité a anéanti l’industrie touristique. Mais pour les artisans réfugiés, l’essentiel est ailleurs : pouvoir exposer de nouveau leurs produits, se retrouver et échanger sur leur situation. Après le dernier jour d’exposition, rendez-vous est déjà pris avec l’UNHCR pour continuer à rechercher des solutions pratiques. Les représentants des artisans d’Abala vont venir à Niamey pour l’occasion.
Depuis fin avril, le Gouverneur de la région de Diffa a suspendu par arrêté les jours de marché hebdomadaire de Gagamari et Kindjandi. Ces deux grands villages sont d’importants carrefours d’échanges sur lesquels repose l’économie locale. Ils sont aussi des carrefours de mouvements, tous deux accueillant une importante population déplacée.
Les jours de marché hebdomadaire ont toujours été des jours spéciaux pour les populations rurales. De l’installation du marché à sa désinstallation, beaucoup y trouvent leur compte. L’argent circule et, plus que l’assistance, c’est tout à fait ce dont a besoin l’économie de Diffa moribonde depuis l’apparition des violences sur le sol nigérien. L’interdiction de ces grandes messes commerciales hebdomadaires suppose aussi pour les petits producteurs ou encore les pêcheurs de revoir, une fois de plus, la chaine d’écoulement de leurs produits et cela au détriment des bénéfices qu’ils tireront de leurs activités.
A Kindjandi et Gagamari, le déplacés sont venus gonfler les rangs de ceux cherchant sur les marchés quelques nairas, monnaie du Nigéria qui reste toujours plus utiliser que le franc CFA dans la région de Diffa. Malam Issa est l’un deux, il vient du Nigeria et vit aujourd’hui à Gagamari « nous sommes un groupe de dockers avec mes amis. Nous gagnons notre pain le jour du marché hebdomadaire. Notre travail consiste à décharger les véhicules des commerçants qui apportent les denrées alimentaires. Avec la fermeture du marché, rien ne va plus pour nous. Jusqu’à l’arrivée de l’hivernage et de la pluie pour cultiver, nous ne savons pas quoi faire ».
A Gagamari, on trouve aussi nombreuses femmes qui viennent établir des petits commerces de vente d’encens, de condiments et de nourriture prête à la consommation. Atcha Fadji est nigérienne. Elle vivait à Damassak au Nigéria et est revenue au pays lorsque la ville fut attaquée par les insurgés : « la vente de nourriture lors des jours de marché nous fait vivre décemment ma famille et moi. Regardez le nombre de personnes lors du jour de marché à Gagamari, c’est de la clientèle pour mes plats. Si je ne retrouve plus cette clientèle, les besoins de ma famille ne vont plus être couverts. J’ai cinq enfants mais ils ont perdu leur père lors de l’attaque de Damassak ».
Depuis quelques semaines, on assiste à une recrudescence des incidents sécuritaires dans la région de Diffa. Avec la saison chaude, la rivière Komadougou qui se tarit ne joue plus son rôle de barrière naturelle entre le Niger et le Nigeria. Les marchés hebdomadaires sont des cibles potentielles. L’arrêté du Gouverneur se cantonne au marché hebdomadaire brassant beaucoup de population et de va-et-vient. Les activités quotidiennes sur les sites des marchés restent cependant autorisées. Les populations affectées acceptent dans un mélange de compréhension et résignation la décision des autorités.
« Comme le Mali organise prochainement ses élections locales, l’UNHCR au Niger observe un plus grand intérêt des réfugiés maliens à opter pour leur rapatriement volontaire. Comme la plupart des réfugiés au Niger viennent du Cercle de Ménaka, la situation dans cette zone est d'une importance particulière pour nous tous. »
Source:
http://www.studiotamani.org/index.php/politique/7401-10-300-refugies-de-retour-dans-la-region-de-menaka
Mariam a dix ans, une petite voix fluette et de jolies tresses. Mais la petite fille a le regard usé, triste, un peu vide. Il y a un an, quand cette petite peule est rentrée au campement de ses parents après des courses au village, elle n’a trouvé que la désolation. Boko Haram venait de passer. « Ils ont tous été tués, mon papa, ma maman… ».
Le chef du village voisin a cherché des membres de sa famille pour la prendre en charge. Sans succès. Il a finalement confié l’orpheline qui pleurait sans cesse à une vieille femme, une connaissance de son père. Et, ensemble, elles ont pris la route du Niger, jusqu’à atterrir au campement de Kitchendji. Là, elle profite d’un Diap, un dispositif d’appui pyschosocial. Elle joue avec d’autres enfants. Ça la soulage un peu : « Il y a des jeux qui m’aident à oublier, mais il y a certaines choses que je ne peux oublier ».
Pour plus d'information:
http://sahelien.com/viewer?id=57164142e5f42f6a17000195
Did you know that the word Sahel comes from Arabic and literally means side or frontier? I didn’t until recently. Or at least I didn’t truly understand the meaning of this word. You see, in the Sahel, frontiers are sometimes more a conceptual construction than a reality for most people.
People living at the border with Nigeria considers Nigerians as their brothers. The only thing separating them is the Komadougou River, a geographical barrier symbolizing the very concept of sides. So when the conflict in Northern Nigeria broke and forced hundreds of thousands to cross the river to find safety in Niger, they were welcomed like long lost cousins and new friendships were made.
I met Koussou and Fanta just 10 kilometres from Diffa city, in southeast Niger. Before the attack on their villages (named Assaga) they were both living at the border. Koussou was living in Assaga Nigeria, the south side of the Komadougou River and Fanta was living in Assaga Niger, north side of the River.
Uprooted by Boko Haram, they now both live on separate sides of the Route Nationale 1, the main east-west highway across Niger, now a new frontier between Nigerian refugees and Niger’s displaced. Even more unsettling, their spontaneous site, one of more of 135 of this kind, is also named Assaga, after the name of their original villages. With the road as their new separating river, a certain familiarity in this new life is teleported less than 20 kilometres away from the border.
For more information go to :
https://blogs.unicef.org/blog/diffa-the-new-frontier/
Interview avec Mr Boureima Halidou, Directeur Régional de l’Elevage de la Region de Diffa
Comment se présente actuellement la situation pastorale dans la région de Diffa ?
La situation est critique. Nos évaluations de fin 2015 font ressortir un déficit fourrager de l’ordre de 1.600.000 tonnes touchant le bétail des autochtones, des réfugiés, des retournés et des déplacés internes. Mais ce qui est certain, c’est que ces besoins colossaux ont depuis déjà évolués avec l’arrivée de plusieurs centaines de têtes de bétail des frontières du Nigéria, du Cameroun et du Tchad.
Outre le déficit fourrager, qu’est-ce qui explique le fait que la situation pastorale soit aujourd’hui critique ?
C’est à cause des mauvaises fréquences des pluies lors des saisons hivernales passées, mais surtout de la rupture dans les mouvements habituels du fait de la situation sécuritaire le long de la frontière et au niveau du Lac Tchad. Les éleveurs ne sont plus mobiles. Ils se rabattent tous dans les zones périphériques de la région, occupant les points d’eau des animaux qui sont eux dans leur milieu quotidien. On assiste à une concentration des animaux sur des sites qui sans les problèmes que l’on connait aujourd’hui étaient déjà déficitaires du point de vue de la disponibilité des pâturages. Aussi le fait que les transhumances transfrontalières n’ont pu se faire aggrave la situation du cheptel tant du point de vue alimentaire que sanitaire. Pour la période de soudure, le besoin actuel le plus important pour la survie du cheptel est certes d’abord celui du fourrage mais aussi la situation sanitaire demande une attention particulière et des réponses considérables en termes d’antiparasitaires, de vitamines et du son comme complément alimentaire.
Comment les éleveurs que vous rencontrez vivent-ils la situation?
Les éleveurs essayent tant bien que mal de s’adapter. Ils sont dans la recherche de points d’eau permanents avec un peu de couverture en fourrage pour ensuite s’y rendre avec leurs animaux pour les faire y vivre quelques temps. Ils se ruent également vers nous, la Direction de l’Elevage, pour se procurer un peu de foin ou d’autres aliments après avoir vendu un bouc, une brebis ou un taurion. D’autres éleveurs, courent le risque de ne pas s’éloigner du Lac pour pouvoir y retourner à chaque fois que l’accalmie le leur permet pour retrouver l’herbe fraîche et nourrir leur bétail.
Quelles ont été les solutions de l’Etat et les réponses des partenaires par rapport à cette situation de crise que traverse le cheptel dans la Région de Diffa?
L’Etat a répondu sur les 12 communes de la région pour un ensemble de 5700 têtes aux populations vulnérables. Il a également mis en place la vente à prix modéré de 1030 tonnes d’aliment bétail pour l’année 2015. Pour l’année 2016, tous les gaps restent à être couvrir.
Au niveau des partenaires, on peut citer l’acquisition de 700 béliers au profit des populations réfugiées et retournées sous fonds de l’UNHCR ou encore du côté de la FAO une distribution gratuite de 500 tonnes d’aliments bétail et de 2000 chèvres.
Pour la santé animale, le CICR est intervenu de manière considérable en couvrant 25% de la population du cheptel de l’ensemble de la région. Sur plus de 4.000.000 têtes de bétail, 1.073.000 têtes ont été touchées lors d’une campagne de vaccination fin 2015. Le CICR compte couvrir le même taux dans le déparasitage pour l’année 2016. Mais comme vous le constaté le gap est donc encore important.
Fuyant les attaques de Boko Haram, entre 100 000 et 150 000 personnes se sont installées sur les bas-côtés de la route qui longe la frontière entre le Niger et le Nigeria.
Pour plus d'information:
Source: http://www.liberation.fr/planete/2016/04/11/sur-la-nationale-1-les-refugies-en-quete-de-securite_1445530
Considering the recent humanitarian crisis and the increased displacement in the region, the Vulnerability Assessment and Mapping (VAM) unit of the WFP Regional Bureau for West Africa, in collaboration with ACF and other partners, launched a regional market assessment around the Lake Chad basin. The assessment was conducted in four countries in the surrounding zones around the Lake: Chad, Niger, Nigeria and Cameroon. In Niger over a period of 10 days, WFP, Government and partners (SIMA, IRC, Save the Children, ACF, and OXFAM) collected market information with a total of 158 traders in 23 markets were interviewed.
Cereal supply dropped between Nigeria to Niger
Niger’s structural dependence on Nigerian markets for grain supply remains a bottleneck for the Diffa region in 2016. The harvest in Nigeria is generally considered “good” by the interviewed ac-tors. With the closing of Damassak market in Nigeria, the incoming grain flows are further West, via the axis: Gashuwa-Geidem-MainéSoroa. Transactions have decreased following security measures (closure of border points for all-terrain trucks) in the southwestern strip of the region, to minimize the risk of boko haram attacks.
According to traders interviewed, the change in supply routes has caused transports cost to increase. The axis of Kablewa has not been operational since the recent explosion of a mine on a military vehicle, limiting the cereal flow between the two countries.
In Bosso, grain supply level has decreased due to low demand, particularly after the recent internal displacement of populations towards Yebi town. Cereal buffer stocks of wholesalers in Guigmi, Kablewa, Bosso, and Kindjandi on the central market of Diffa has helped to partially stabilize price levels. Cereal supply is steadily increasing in Diffa market (800 tonnes per week) and in Mainé Soroa, due to ongoing food assistance interventions resulting from increased presence of refugees and IDPs. Simultaneously, a constant decline in exports of animals, peppers, and fish towards Nigeria is affecting overall commercial activities. Live-stock flows around the Lake are also affected from the ongoing conflicts.
Limited price increases observed in Maine and Guigmi
Demand and cereal prices are increasing between Mainé and Guigmi. However, in the southwest part (Djajéri-Goudoumaria-Kilakam-Bouti), a general price stability was noted.
The observed increase in demand and prices is attributed to seasonality, increased presence of displaced people, and cash distributions.
37% of retailers say they had fewer customers in January 2016 compared to January 2015, while 31% believe the opposite is true. With constant arrival of IDPs and refugees, the creation of circumstantial markets is on the rise. For example, Yebi market is now considered to be larger than the market in Bosso.
In a number of markets, many IDPs are becoming merchants. For example, in Bosso, most retailers are refugees (approximately 70 percent) and in Yebi, all women involved in the grain retail business are refugees.
40 percent of interviewed transporters indicate to have “suspended their activities”
A first review of responses suggests that 41 percent of carriers say they opted to “suspend their activity” due to insecurity. 33 percent of interviewed transporters used different trading routes. Similarly, 26 percent of interviewed traders say they have resorted to unusual strategies to cope with rising prices and supply problems.
Terms of Trade between Goat and Millet remain volatile
Other livelihoods are suffering as well, especially for pastoralists who have to sell goats to buy millet and are facing erratic trade conditions with constant variation in cattle value.
Cereal price increases will be observed in the coming months, while supply continues to decrease
Increased seasonal demand, reinforced by the presence of dis-placed people and monetized interventions, will be observed in the coming weeks mainly in Mainé, Diffa and Bosso N'guigmi. Almost half of the interviewed traders think that demand will increase in the coming six months. At the same time, 21% of traders believe supply will decrease during the same period.
WFP/ March 2016
C’était il y a 2 ans. L’UNHCR organisé l’opération de la cataracte d’un groupe de réfugiés malvoyants originaires du Nigeria installée dans la ville nigérienne de Maine Soroa (http://unhcrniger.tumblr.com/post/80676926945/récupérer-la-vue-pour-y-voir-un-peu-plus-loin).
Aujourd’hui, la plupart sont toujours présents à Maine Soroa et dans les villages voisins. Certains sont rentrés à Geidam, au Nigeria. Ceux toujours au Niger dressent un bilan positif des deux ans écoulés, avec en toile de fond la dignité retrouvée. Bintou se prononce au nom de huit autres femmes ayant bénéficié de l’opération : “en récupérant la vue nous avons récupéré le respect de nous-mêmes. Nos familles sont à l’abri de la mendicité et du besoin, et nos enfants sont heureux que nous soyons devenues des personnes complètes. Nous avons aujourd’hui des petits commerces de légumes et de condiments. Nous nous déplaçons seules pour aller chercher nos produits ailleurs et se rendre sur les marchés. Cette opération est le plus grand don que l’on pouvait recevoir».
Bachir, marabout, partageait il y a deux ans son besoin de récupérer la vue pour pouvoir reprendre la lecture du Coran. C’est chose faite : « je conduis de nouveau normalement mes activités de marabout. Je reçois des frais pour les consultations. J’ai même commencé une activité de tisserand de cordes que je revends au marché et qui marche assez bien».
Bachir, Bintou sont sortis de l’extrême précarité mais reste vulnérables, comme ceux qui les accueillent. Mais la possibilité pour eux de retrouver une certaine autonomie vient soulager tout le monde. A l’instar des autres villes de la région de Diffa, à Maine Soroa, avec l’accueil des déplacés la taille moyenne d’un ménage est passé de 11 à 20 personnes. A Diffa, accueil égale partage. Pour les ménages hôtes, accueil signifie aussi réduction des nombres de repas. Les légumes et condiments de Bintou, les consultations de Bachir sont les bienvenus pour tout le monde.
Pour Goni cette opération a aussi amené de grands changements : « quand j’ai retrouvé la vue, j’ai passé deux saisons hivernales à cultiver la terre pour produire du mil, du maïs et du sorgho. Le soir, j’enseignais le Coran aux enfants du quartier ». Mais depuis quelques temps un autre mal a frappé Goni : l’hypertension. Aujourd’hui le corps de Goni souffre mais ses yeux tiennent « maintenant je me consacre à la lecture et à l’enseignement du Coran et me contente de ce que Dieu m’offre pour vivre».
There was cause for celebration in the IDP camp of Kabelawa this month, with the opening of a primary school in the camp. 477 students are now enrolled and attending school on a regular basis, including 50% girls. Sadly, education has been one of the main victims of the conflict in Northern Nigeria and in the Diffa region of Niger. The insecurity in the region has led to the closure of many schools, while those fleeing Northern Nigeria were forced to abandon their schooling. However, concerted efforts are being made to re-establish systems to provide education to those affected.
Ibrahim, like many of those living in Kabelawa camp, was amongst those evacuated from the Lake Chad islands in May 2015. He and his family were forced to abandon everything – their livestock, their homes, and move to the camp. Ibrahim was also forced to abandon his education. However, through efforts from the government, UNHCR and the NGO COOPI, the month of March saw jubilation in the camp, with the commencement of the first classes in the newly established school. Ibrahim and his friends (pictured above) are now enjoying daily classes, and are working hard to catch up on what they missed. As stated by Ibrahim, “I love my school…since we left home I have wanted to return to school. We are all very happy to be able to continue learning here, even if we are far from home”.
Due to insecurity in the region, it was not possible to open the doors of the school in October as planned, however the teachers and the students are making big efforts to catch up on the 5 months of the academic year which they missed, and are even taking classes in the evenings and at weekends to cover the material they missed.
In the refugee camp in Sayam Forage, the primary school was opened in October, to coincide with the academic year. 175 refugee students are regularly attending the school. As stated by Adamou, a teacher at the school, “It is essential that the children continue their educations…even in these challenging times. It is a means for them to avoid becoming involved in insurgent activity, and will give them hope for the future”.
Outside of the camps, UNICEF is the lead organisation in the provision of education for displaced children. There are currently 135 official sites along the Route National 1 – the main road in the region. UNICEF currently supports the provision of 31 temporary schools benefitting 1,444 displaced children, including 60 temporary classrooms, and 10 newly constructed permanent classrooms. They also support the government in the provision of temporary classrooms for up to 2,100 additional children. The idea is to integrate the displaced children into the regular education system. For more information on UNICEF’s out-of-camp primary education support, see: http://www.unicef.org/infobycountry/niger_90717.html.
For secondary education outside of the camps, COOPI, with UNHCR support have established 4 Distance Learning Centres in the localities of Diffa, Kabelawa, Maine Soara and Bosso. Unfortunately the centre in Bosso had to be closed due to the insecurity in the area. The Distance Learning Centres are aimed at assisting Anglophone refugees living outside of the camps to continue their education in English, through the Nigerian curriculum. The programme has been approved by the Nigerian and Nigerien governments, allowing the students to complete their exams at the end of the academic year. Almost 400 students are currently benefitting from this programme in the region, which will be scaled up in 2016 with an interactive learning platform.
‘Are the terms refugee and ‘migrant’ interchangeable? ’
No. These terms are too often used interchangeably, in particular in mainstream media and public discourse, which can lead to public confusion and misunderstanding. There is a key legal difference between the two. Refugees are people who have been forced to flee their home countries or “countries of origin” due to a genuine fear of violence, conflict or persecution. They have been forced to cross international borders to seek safety, which their own countries cannot provide. The term migrant is generally understood to describe people who choose to move to improve their lives, for example to seek work, education, to reunite with their families overseas etc. Migrants are distinctly different to refugees in that they can normally choose to return home where they will continue to receive protection from their government. Refugees do not have this choice. If they are forced to return, their lives and freedom will be threatened.
‘What rights are refugees entitled to that migrants are not?’
Migrants, as all other people are protected by international human rights law, which protects their dignity as human beings. Refugees are also protected by international human rights law, but with the added protection of the 1951 Convention related to the Status of Refugees and its 1967 Protocol. This entitles them to seek asylum in another country, and requires states to provide protection and assistance. The Convention enshrines fundamental humanitarian ideals. The most important element is that refugees should never be expelled or returned to situations where their life and freedom would be under threat. It is a universal human right to seek asylum.
‘In Niger, are there both refugees and migrants?’
Sub-Saharan Africa is home to over 4 million refugees. Niger hosts around 128,000 refugees fleeing conflict and violence in Mali and Nigeria and almost 500 refugees and asylum seekers from other countries. It also hosts around 70,000 returnees coming from Nigeria, and over 100,000 internally displaced persons in the Diffa region. At the same time, it is a major transit country for migrants from West and Central Africa, who are moving towards Libya, Algeria and the Mediterranean (approximately 100,000 per year). UNHCR and IOM are working together in Niger to identify those amongst the migrant flows who may qualify to apply for asylum in Niger. IOM provide assistance and information to stranded, returning or vulnerable migrants, while UNHCR assist asylum seekers to access legal procedures to be recognized as refugees. Often the distinction is not understood even by those fleeing their home countries.
‘Why is the language used so important – particularly in Europe?’
Those arriving to Europe are in fact a mixture of refugees and migrants however the majority are refugees who are entitled to protection. Under international law, refugees must be granted asylum and protection. Even if a refugee decides to move onwards from the first host country in which they arrive, it does not change their status as a refugee – they are refugees because of a lack of protection in their home country, this fact remains, regardless of the stages involved in their journey. It is essential that the two terms are not confused. Blurring the distinction between the two takes attention away from the specific situation of refugees - fleeing for their safety, and can undermine public support for refugees. All persons, including refugees and migrants should be treated with dignity and respect for their human rights however refugees should always have access to appropriate protection and assistance.
Words do matter. At a time with an unprecedented level of global displacement, and in particular in the climate of fear that is permeating societies, it is essential that we do not lose sight of the humanitarian ideals enshrined in the 1951 Refugee Convention.
For FAQs on Refugees and Migrants, see: http://www.unhcr.org/56e95c676.html
C’est une petite révolution qui est en cours dans la zone d’accueil de réfugiés d’Intikane et dans le village de Telemces : depuis quelques jours le gaz est arrivé. Il vient du Niger.
Après les camps de réfugiés maliens d’Abala et Tabareybarey via les ONG ACTED et Plan Niger, c’est donc au tour de la zone particulièrement reculée d’Intikane. C’est l’ONG allemande ASB qui vient de surmonter ce défi en collaboration avec l’entreprise nigérienne SONIHY. Près 20,000 personnes, réfugiés et hôtes, sont concernées. Toutes les dispositions sont déjà prises pour que l’accès au gaz perdure bien après la fin de l’intervention.
Depuis 2013, il est apparu incontournable pour l’UNHCR et ses partenaires d’accompagner le passage du bois vers le gaz des ménages réfugiés et de leurs hôtes : le bois est une énergie domestique qui coute entre trois à quatre fois plus cher que le gaz ; le Niger est frappé par la désertification et les tensions autour des ressources naturelles sont fortes ; la collecte de bois expose les jeunes filles et les femmes aux risques et est aussi un frein à la scolarisation des premières et à l’autonomisation des secondes.
A Intikane, Fatima qui devait marcher plus de 40 minutes par jour pour collecter du bois est claire « si jamais mon mari ose vendre ma bouteille de gaz, je divorce ». Le gain de temps pour les femmes lors de la préparation des repas est aussi considérable.
Des interventions similaires sont aussi en cours dans la région de Diffa, dans le camp de réfugiés de Sayam Forage et le camp de déplacés internes de Kabelawa, en attendant dans les prochaines semaines une intervention d’envergure à destination de plus de 140,000 personnes
La chanteuse malienne se fera la voix des réfugiés et des personnes déplacées en Afrique de l'Ouest et centrale
GENEVE / DAKAR, 21 mars (HCR) – Le HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, a annoncé aujourd’hui la nomination de la chanteuse et compositeure malienne Rokia Traoré en tant qu’Ambassadrice de bonne volonté régionale pour l’Afrique l’Ouest et centrale.
La musicienne, maintes fois primée, travaille avec le HCR pour sensibiliser le public sur la situation des personnes forcées de se déplacer, particulièrement en Afrique, depuis 2013. Elle a rendu visite à des réfugiés maliens au Burkina Faso, a participé à la cérémonie annuelle de remise de la distinction Nansen du HCR à Genève en 2014, et a soutenu la campagne #JExiste pour mettre fin à l’apatridie d’ici à 2024.
Pour marquer sa nomination en tant qu’Ambassadrice de bonne volonté, Rokia Traoré a produit une vidéo spéciale pour la chanson titre de son nouvel album “Né So,” qui signifie “Chez soi” en Bambara, sa langue maternelle. Elle dédie cette chanson aux réfugiés maliens déplacés par le conflit qui a éclaté en 2012 au nord-Mali, ainsi qu’aux personnes déplacées à travers le monde. Elle a pris conscience du sort de ses compatriotes après avoir visité le Burkina Faso pendant la Journée Mondiale du Réfugié en 2014. Il y a presque 145,000 réfugiés maliens au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger, et 52,000 déplacés maliens à l’intérieur du Mali.
“C’est un honneur d’assumer ce rôle à un moment si crucial pour les réfugiés,” précise Rokia Traoré, qui est née à Bamako, la capitale malienne, “J’ai vu des milliers de personnes déplacées à l’intérieur du Mali et des réfugiés dans les pays voisins qui ont été forcés de quitter leurs maisons, leurs familles et leur environement.”
“Ils ne sont pas seuls » ajoute-t-elle. « Alors que le monde continue d’être témoin d’un nombre record de personnes déplacées à cause de guerres et de conflits, je suis reconnaissante de pouvoir jouer un rôle en attirant l’attention sur cette crise de réfugiés sans précédent en tant qu’Ambassadrice de bonne volonté.” La chanteuse a aussi mentionner les autres crises qui se déroulent actuellement en Afrique de l’Ouest et centrale, telles que celles en République centrafricaine et au Nigéria, qui nécessitent l’attention et les actions de la communauté internationale. Rokia Traoré a joué dans le monde entier depuis la sortie en 1998 de “Mouneïssa” – le premier de plusieurs albums devenus célèbres.
“Nous sommes profondément reconnaissants des efforts de Madame Traoré au nom des réfugiés et des personnes déplacées du monde entier,” a déclaré Valentin Tapsoba, Directeur du Bureau du HCR pour l’Afrique. “Les Ambassadeurs de bonne volonté partagent la vision et les valeurs qui guident le travail du HCR, et Rokia Traoré a déjà inspiré beaucoup d’autres personnes.”
Entre le Lac Tchad, Bosso, la Nationale 1, et à quelques kilomètres du Nigéria, la ville de Toumour est un carrefour des déplacements forcés. Selon Many Orthe Boucar, Maire de Toumour, 4 personnes sur 5 vivant dans la commune de Toumour sont des déplacés forcés qu’ils soient réfugiés, retournés ou déplacés internes. Ils seraient plus de 35,000.
Les maires de Diffa sont des acteurs centraux dans la gestion de la crise. A l’instar de tous les maires, Mr Orthe Boucar était à Niamey pour l’atelier de planification des opérations 2017 - 2018 de l’UNHCR pour la région de Diffa.
Mr Le Maire, après 2015, c’est votre seconde participation à un atelier de planification de l’UNHCR. Quelle est votre appréciation de ce type d’exercice ?
Cet exercice est une bonne chose pour que les différents acteurs puissent s’accorder sur une vision commune et sur un paquet minimum d’intervention à réaliser. Pour nous élus locaux, c’est aussi un moment important car nous pouvons partager nos soucis, nos inquiétudes et nos propositions. Nous nous sentons écoutés. C’est très constructif.
Depuis l’atelier de planification de 2015 vous avez l’air d’avoir pris de l’âge. Est-ce que c’est les marques de la fatigue après deux jours de route pour se rendre de Diffa à Niamey ou le volume de choses à gérer dans votre commune ?
Je vous avoue que nous vivons une situation difficile. C’est une fatigue psychosomatique. Il est dur de trouver le sommeil. Nous sommes en première ligne, nous sommes les fusibles. Nous les maires sommes sollicités en permanence que ce soit lorsque nous sommes sur le terrain mais aussi au niveau de la mairie. Ce qui est notamment compliqué lors de nos échanges avec les communautés c’est qu’ils ne comprennent pas toujours les mécanismes de l’aide et que la commune à elle seule ne peut répondre à tous les besoins.
Nous sommes aussi à 15 kilomètres de la frontière donc il y a aussi beaucoup de travail dans la gestion des rumeurs et de la psychose mais aussi par exemple des problèmes liés au rapt de bétail. Nous sommes en train de gérer en permanence des urgences. Le développement de la commune a été mis en stand-by.
Quels sont pour vous les principaux besoin au niveau de Toumour ?
En dehors des besoins de base qui ne sont toujours que partiellement couverts, les gros problèmes que nous rencontrons se concentrent autour de la promiscuité. Les interventions réalisées par l’UNHCR autour de l’urbanisme dans les autres communes pourraient nous faire le plus grand bien si elles étaient répétées chez nous. L’essentiel est que chacun trouve une place pour s’installer décemment. Nous savons que beaucoup ne vont pas repartir au Nigeria. Les plus nantis cherchent à acquérir des terrains mais même cela est difficile.
Un autre problème toujours en lien avec la promiscuité est celui de l’assainissement tant en termes d’infrastructures que d’usage par les ménages. Concernant l’usage, il faut comprendre c’est les personnes que nous accueillons viennent des zones rurales et frontalières et ont donc une relation distante, même une méconnaissance, de l’utilisation des services et infrastructures publiques ce qui explique notamment le manque d’utilisation des latrines. On retrouve aussi cette situation au niveau des services de santé : alors que les soins et médicaments sont gratuits pour la population, beaucoup sont ceux qui continuent à acheter les médicaments dans la rue ou se tournent vers la médecine traditionnelle. Beaucoup pensent que ces services ne sont pas pour eux.
Mais au-delà de fournir l’assistance pour les besoins de base, le plus dur est d’accompagner le souhait des populations à se prendre en charge pour acheter condiments, bois, s’habiller ou encore participer aux cérémonies. J’insiste sur les cérémonies : nous vivons dans une zone où les dépenses en lien avec la socialisation coutent cher et où elles sont un élément central du processus d’intégration des nouvelles familles. L’incapacité à contribuer aux mariages ou aux baptêmes amène très souvent l’exclusion et affecte la psychologie des personnes. Il faut aussi prendre en considération qu’avant la crise la population de Diffa avait un niveau de vie plus élevé que ce que l’on peut retrouver ailleurs au Niger. Maintenant, la situation c’est totalement inversée.
Vous évoquez la complexité pour les populations de se prendre en charge. Comment faire dans un environnement économique totalement déstructuré ?
Il va falloir assainir l’environnement économique. La production et le commerce du poivron qui rapportait des milliards se sont toujours fait dans un cadre informel, et nous savons que cela nous a porté préjudice. Si le marché du poivron avait fonctionné dans un cadre plus formel avec une meilleure organisation de toute la chaine, il aurait pu se maintenir malgré la situation. La région a un savoir-faire reconnu dans la production maraichère, et notamment de poivron. Il faut s’appuyer sur ce savoir-faire mais sans travailler en ordre dispersé. Il faut que l’Etat joue un rôle central pour revitaliser le secteur agricole de Diffa mais tout cela reste conditionné au retour de la sécurité.
Depuis le début de l’insécurité dans le nord du Mali, à l’image des différents services administratifs, les services de santé connaissent des disfonctionnement importants. Cette situation vient se greffer sur une situation précaire avant la crise caractérisée déjà par des couvertures sanitaire et vaccinale très faibles. Dans ce contexte, la persistance des maladies transmissibles ou à potentiel épidémique dont l’épidémie de rougeole est d’autant plus forte. La grande mobilité de la population dans la zone frontalière entre le Niger et le Mali où commerçants, nomades et bergers parcourent des espaces également à faible couverture vaccinale augmente le risque de dissémination de l’épidémie ou celui de contracter d’autres maladies à potentiel épidémique (méningite, cholera, poliomyélite…).
Au cours des 4 dernières semaines, plusieurs cas de rougeole ont été enregistrés au sein de la communauté réfugiée malienne de la zone d’accueil d’Intikane et au niveau du camp de réfugiés de Mangaize. Tous les cas enregistrés sont originaires des localités Ménaka et Kidal, au Mali, où les ONG essayent de combler l’absence des structures sanitaires étatiques. Malgré les interventions en cours, dont une campagne de vaccination menée dans la zone de Ménaka par l’ONG Médecins du Monde, la situation reste préoccupante. Seulement 12 districts sanitaires sur les 29 que compte Ménaka sont fonctionnels avec l’aide de Médecins du Monde.
A la date du 8 mars 2016, 28 patients ont été isolés et pris en charge dans les formations sanitaires de Mangaize et de la zone d’accueil d’Intikane. Aucun cas de décès n’a été enregistré. Parallèlement, en riposte à cette épidémie, une campagne de vaccination a été effectuée au niveau de Mangaize, campagne qui a touché 482 enfants âgés de 9 mois à 14 ans. Une riposte est également en cours sur la zone d’accueil d’Intikane ainsi qu’au niveau des localités voisines de Etambo et Agando qui constituent les principales portes d’entrée au Niger pour les réfugiés en provenance de la zone de Kidal. La surveillance épidémiologique a été également renforcée au niveau de toutes les formations sanitaires transfrontalières des camps et zones d’accueil.
L'or rouge du Manga est de retour depuis quelques mois dans les marches et sur les routes de la région de Diffa et vers le Nigeria. Une bouffée d'air pour le secrétaire général du syndicat des commerçants de Diffa, Ari Allassouri, sur VOA Afrique
A le voir assis devant sa boutique au marché de Diffa, au sud-est du Niger, Souleymane semble avoir vécu le double de son existence. Une profonde amertume se lit sur son visage. Pourtant, il n’a que 28 ans et vaquerait probablement à son activité d’exploitant de moto-taxi si sa région n’était pas affectée par les violences liées au groupe armé Boko Haram.
Souleymane a conduit pendant cinq années sa moto-taxi à l’intérieur et aux alentours de Diffa. Ses revenus, quoique modestes, lui permettaient de subvenir aux besoins de sa famille. Il est père de quatre enfants. « Depuis février 2015, je ne peux plus travailler avec ma moto-taxi. J’ai été obligé de trouver d’autres moyens pour nourrir ma famille, mais j’avoue que ce n’est pas toujours facile’’ a-t-il lâché.
La pauvreté est sexiste. Mais où est ce que dans le monde est-il plus difficile d'être né fille? Aujourd'hui à cette occasion : la Journée internationale de la femme (8 Mars) le “ONE Campaign” ( http://www.one.org/fr/blog/ ) dans un rapport a révélé qu’ au Niger la femme a 1 chance sur 20 de mourir à la naissance dans sa vie, alors que 93% des filles au Mali ne seraient jamais allée à l'école ? lire le rapport en entier (en anglais) en cliquant sur le lien ci-dessous:
http://one_org_international.s3.amazonaws.com/international/media/international/2016/03/05003440/PovertySexist_2016.pdf
Si vous voulez vous joindre à la campagne , cliquez ici:
http://act.one.org/sign/pauvrete_est_sexiste_lettre
Poverty is sexist. But where in the world is it toughest to be born a girl? On the occasion of today’s: International Women’s Day (8 March) the “One Campaign” ( http://www.one.org/international/blog/ ) has issued a report revealing that a woman in Niger has a 1 in 20 chance of dying in childbirth in her lifetime while 93% of girls in Mali will never attend school?
Read more the entire report (in English) here:
http://one_org_international.s3.amazonaws.com/international/media/international/2016/03/05003440/PovertySexist_2016.pdf
If you want to join the campaign click here:
http://act.one.org/sign/poverty_is_sexist_letter/
Karl Steinacker, Représentant du HCR au Niger explique à VOA Afrique la difficulté de dénombrer précieusement le nombre de déplacés et de réfugiés cote nigérien de la frontière.
Source: http://www.voaafrique.com/media/video/la-situation-humanitaire-a-diffa-en-chiffres-/3221185.html
La situation alimentaire et
nutritionnelle dans la région de
Diffa reste préoccupante. Ainsi,
le PAM continue en 2016 son
assistance aux réfugiés, déplacés
internes, rapatriés et populations hôtes
vulnérables en adaptant ses outils de
programmation suite aux récents
résultats d’évaluations et en incorporant
les leçons apprises.
Des solutions durables sont initiées
pour un redressement progressif des
ménages vulnérables affectés par la
crise dans la région.
Développement des transferts
d’espèces dans les zones où les
marchés sont accessibles, fonctionnels
et réactif à cette modalité. Les analyses
des marchés agricoles ont confirmé la
possibilité de la mise en œuvre de ce
programme et ont mis en avant les
effets positifs car les moyens de
subsistance traditionnels dans la région
sont basés sur le commerce et les
activités de marché. En effet, la
situation s’est améliorée en termes
d’approvisionnement et les prix restent
stables. Les transferts commenceront
en février dans les communes de Diffa
et de Mainé Soroa auprès de 35 000
bénéficiaires, soit 5000 ménages.
Chaque ménage recevra chaque mois
un montant de 32 500 FCFA.
Mise en œuvre des cantines
scolaires d’urgence pour 8 000
enfants déplacés qui recevront en 2016
des rations alimentaires pour inciter les
familles à envoyer leurs enfants à
l’école afin d’assurer la continuité de
leur éducation, de leur apporter un sens
de normalité et d’améliorer la sécurité
alimentaire et nutritionnelle dans un
environnement salvateur. Le PAM vise
à augmenter le taux d’inscription, avec
une attention particulière pour les filles,
sur le modèle des écoles à cantines en
zones nomades.
Mise en œuvre d’une assistance
conditionnelle auprès de 20 000
bénéficiaires (populations hôtes) par
des transferts de vivres ou d’espèces
contre création d’actifs productifs
par la réhabilitation de terres
dégradées dans certaines communes
de la région de Diffa (communes de
Chétimari et de Mainé Soroa) où la
situation est relativement stable et où
une approche de redressement peut être
initiée.
Rajustement de la stratégie
nutritionnelle : en 2016, le plupart des
centres de santé étant à nouveau
fonctionnels, la supplémentation
nutritionnelle pour la prévention de la
malnutrition cible uniquement les
enfants de 6 à 23 mois, qui sont les plus
touchés par la malnutrition. Les
distributions sont couplées avec un
dépistage actif des enfants et
référencement des cas de malnutrition,
des séances de sensibilisation sur les
pratiques familiales essentielles et des
démonstrations culinaires (super
céréale plus). De plus, le panier
alimentaire distribué aux ménages a été
revu afin d’être davantage orienté sur la
nutrition (ajout de super céréale et de
sel iodé).
Newsletter PAM, Janvier 2016
Lors de son arrivée au Niger, chaque ménage réfugié malien reçoit un kit de biens non alimentaires. Ces kits sont par la suite renouvelés régulièrement via des journées de distribution de masse. Ils sont aussi standards, chacun reçoit les mêmes articles qui de fait ne sont pas toujours appropriés. Parce que la dignité des personnes commence par le maintien de leur libre-arbitre, l’UNHCR et son partenaire CARE ont mis en place un système de foire qui permet à chacun, en utilisant un coupon équivalent à un montant préétabli, de s’approvisionner en biens non alimentaires en fonction de ses besoins et de ses gouts. Le mécanisme est simple : des commerçants locaux proposent leurs marchandises durant l’organisation de foires au cours desquelles les ménages bénéficiaires utilisent les coupons comme monnaie d’échange. Le tissu socio-économique local se retrouve renforcée ; les couts logistiques réduits. La vidéo proposée a été produite par L’ONG CARE. Elle a fait l’objet au cours des derniers jours de diffusions sur différentes chaines de télévision nigériennes.
Une caravane de sensibilisation dans le cadre de la campagne mondiale pour l’éradication de l’apatridie s’est rendue samedi dernier à Hirji, un village du département de Madarounfa. Organisée par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) en collaboration avec l’Agence de communication Bouchara, cette caravane vise à sensibiliser les populations, les autorités et les différents acteurs sur le phénomène de l’apatridie. A cette occasion, plusieurs activités ont été menées dont des séances publiques d’échanges, des représentations théâtrales.
Pour lire l’intégralité de l’article cliquez ici
Après de longs préparatifs, en janvier 2015, le bureau de l’UNHCR au Niger a facilité l’intégration de deux enfants réfugiés malvoyants du camp d’Abala, à l’école spécialisée Solly Abdourahamane de Niamey.
Moussa et Issa, âgés respectivement de huit et treize ans, fréquentent maintenant l’école spécialisée depuis un an. Après avoir passé une année de scolarité, ils partagent avec joie leur expérience et les changements survenus dans leur vie. Ces enfants ne cachent pas leur satisfaction vis-à-vis de leur nouvelle vie dans cette école et des enseignants qui sont devenus leur seconde famille au Niger. Moussa confirme : «Nous nous sentons vraiment bien ici. Nous avons même une cantine au sein de l’établissement, avec des dortoirs qui sont assez agréable ».
L’école spécialisée pour les enfants malvoyants a reçu de la part de l’UNHCR un don en matériel informatique et d’autres outils spécialisés pour accompagner les enseignants et impulser une nouvelle dynamique collective à l’école. Les enfants réfugiés bénéficient aussi d’une prise en charge spécifique. Ils peuvent passer des appels réguliers à leur famille. Lors des vacances, leur transport vers le camp est assuré mais comme le mentionne Issa : « nous avons maintenant des amis Nigériens et c’est pourquoi durant les congés nous sommes pressés de retourner à l’école plutôt que de rester au camp ».
Madame Ibrahim Rabi, Directrice de l’école, partage aussi son expérience : « le début était très difficile pour ces enfants du point de vue de l’adaptation à ce nouveau milieu. Pour les enseignants c’était la première fois que l’école recevait des enfants venus d’un autre pays. Mais ces difficultés ont été bien surmontées et les enfants réfugiés ont pu s’intégrer de manière remarquable. Pour ces enfants, c’est un véritable espoir qui s’est enclenché pour éviter le risque de vivre de la mendicité comme de nombreuses personnes malvoyantes. Le but de notre établissement est que les élèves deviennent indépendants et créent leur propre milieu social ». Les deux enfants ont exprimé le vœu d’être un jour des enseignants pour contribuer à leur tour au bienêtre des enfants en difficultés.
Entire villages in the Diffa region have been deserted following increased attacks by insurgent groups in the region since August 2015. This is most prevalent along the Komadougou River which serves as a natural boundary between Niger and the Northern states or Nigeria. During the first displacements in the region, the majority of the displaced people were welcomed into the homes of the host communities in towns and villages. However with the increase in internal movements following increased violence in the region in 2015, the host community can no longer help all of those in need. Instead entire villages are deserting their homes and fleeing to areas where they feel more secure. The majority of these people are choosing to settle along the main national road in the region, Route National 1 (for more information see: http://unhcrniger.tumblr.com/post/136596283354/route-nationale-1-goudron-des-d%C3%A9plac%C3%A9s).
The humanitarian community is struggling to respond to the urgent needs of the newly displaced. However, the displaced are clinging to their sense of community and identity, despite the hardships they are facing. All along Route National 1 handmade signs can be seen declaring the names of the villages where the various communities have come from. This makes it easier for the humanitarian community to identify the people and to provide the assistance they need, while it also maintains a sense of community and belonging for those who are displaced. The slideshow above shows a small sample of the signs declaring the names of the villages of the displaced communities. It is estimated that there are currently between 50,000 and 70,000 people living along the road with the numbers increasing day by day.
839 réfugiés maliens présents sur le village frontalier d’Inates ont fait le choix d’être relocalisés vers le camp de Tabareybarey. La relocalisation est aujourd’hui achevée. Près de 2000 personnes étaient attendues (http://unhcrniger.tumblr.com/post/137681327244/newly-arrived-malian-refugees-settle-in-to ). Nombreux sont les ménages qui ont préféré rester à Inates ou se rendre ailleurs qu’à Tabareybarey car ils trouvent le camp peu propice au maintien des activités pastorales, principal moyen de subsistance de ces populations. Le camp de Tabareybarey compte aujourd’hui plus de 10,200 personnes soit 20% de plus qu’en 2015 à la même période.
De l’organisation aux témoignages des réfugiés, nous vous proposons une vidéo pour mettre des images et des mots sur ce processus de relocalisation.
En 2014, l’UNHCR a enclenché dans la région de Diffa un vaste programme d’installation d’équipements photovoltaïques au niveau de différents centres de santé. Cette année-là, à travers l’ONG ACTED, 4 centres furent équipés et leur personnel formé à l’entretien et la réparation des panneaux photovoltaïques (http://unhcrniger.tumblr.com/post/96544102669/projet-énergie-unhcracted-la-fin-dun). En 2015, le programme a été étendu à 5 nouveaux centres qui fonctionnent aujourd’hui à l’énergie solaire. A Diffa, le renforcement des services sociaux de base pour tous (population déplacée et population hôte) est une priorité. En ce sens améliorer l’accès à l’énergie est incontournable. Les délestages et la non électrification des zones rurales accentuent les problèmes de fonctionnement de centres de santé fragiles avant la crise des déplacés et sous-pression aujourd’hui. L’installation de panneaux photovoltaïques permet notamment d’améliorer la conservation des médicaments et des vaccins mais aussi d’augmenter les heures d’ouverture.
En présence des autorités locales et régionales, notamment du Gouverneur de Diffa, les installations réalisées au niveau de Sayam Forage ont été réceptionnées il y a quelques jours. La télévision publique nigérienne a couvert cet évènement.
Exhausted but relieved, the first convoy of new Malian refugees arrived from the border area of Inates to the Tabareybarey refugee camp on Wednesday the 13th of January. They are the first of approximately 2,050 newly arrived refugees who are being assisted in relocating from the border area to the refugee camp. They were warmly greeted by the Camp Manager and humanitarian partners, and immediately given water and a hot meal, after their 4 hour journey. Some of the new arrivals were sick and received immediate medical attention, while a number of separated children were identified, and assistance provided by local protection NGO, Dicko.
“My family and I had to flee from Mali, there was too much violence – the conflict was between different ethnic groups” said Aliou Ag Ibrahim (pictured above), “we were at Inates [close to the Mali border] for about 5 months, we had no shelter and slept outdoors. We are happy to arrive at the camp, we have our own shelter now, the people here gave us a warm welcome when we arrived, my family is safe now”.
UNHCR, with the Nigerien National Eligibility Commission (CNE) are currently carrying out the registration of the 2,050 new arrivals. On the 18th of January, 662 people had been successfully transferred and registered, with more convoys to follow in the coming days. This process includes an interview, a health screening, vaccinations for those requiring them, and interviews to determine protection needs and risks. Partners operating in the camp, including Dicko, APBE, ACTED, QRC, Care International, Plan International, the WFP, and the Luxembourg Red Cross are all contributing to the successful registration and peaceful integration of the new arrivals.
Since the second half of 2015, thousands of new refugees from Mali have been arriving in Niger (for more info see: http://unhcrniger.tumblr.com/post/134067463389/les-familles-nont-dautres-choix-que-de). The current number of registered Malian refugees in Niger is 56,012 (end Dec 2015). However, with the registration of the aforementioned refugees, plus additional refugees awaiting registration in the region of Tahoua, this number is expected to rise, exceeding the highest levels previously recorded at the height of the conflict in Mali in 2012.
UNHCR and its partners are struggling to help an estimated 100,000 people newly displaced in recent weeks in south-east Niger’s Diffa region in attacks launched by Nigeria’s Boko Haram insurgency group. Our team in Niger says the situation is very serious with acute shortages of shelter and non-food items for the displaced. These include local villagers, internally displaced people from Niger, people who have been displaced several times and Nigerian refugees who were staying with host families or in sites for the displaced in a 10 to 30-km belt of land between the River Komadougou and Niger’s Route National No.1. Some 170 villages have been left empty in the Diffa region.
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