Golfe du Bengale : la coopération régionale pour gérer l'afflux d'embarcations

Articles d'actualité, 4 décembre 2015

© AFP/Christophe Archambault
Des réfugiés à la dérive dans la mer d'Andaman recueillent de la nourriture larguée par un bateau de pêche.

BANGKOK, Thaïlande, 4 décembre (HCR) Alors que les traversées du golfe du Bengale reprennent, les pays de la région ont aujourd'hui affirmé que la seule façon de réduire les décès en mer consiste à collaborer dans le cadre d'approches globales et durables permettant de gérer les mouvements migratoires mixtes.

À moins d'une amélioration de leurs conditions de vie dans leur patrie d'origine, le nombre de personnes qui tenteront la traversée du golfe du Bengale ces prochains mois pour trouver la sécurité et la stabilité des pays de l'Asie du Sud-Est, va augmenter.

Vendredi, les délégués de plus de vingt pays et organisations internationales se sont rencontrés à Bangkok dans le cadre de la deuxième conférence sur la migration clandestine dans l'océan Indien. Ils ont fait le point sur ce qui a été réalisé depuis la réunion de la fin mai, quand 5 000 Rohingyas et Bangladais environ ont finalement débarqué après des semaines à la dérive, afin de mieux se préparer pour de nouveaux déplacements.

« Avec 60 millions de personnes déplacées aujourd'hui, un chiffre sans précédent, il est devenu évident que les problèmes liés au déplacement forcé constituent un phénomène global qu'aucun pays ne peut gérer ou régler de lui-même », a déclaré Volker Türk, le Haut Commissaire assistant du HCR en charge de la protection.

« Il est possible de gérer les chiffres que nous observons dans cette région et nous saluons la mise en place d'une approche régionale, a-t-il ajouté. Le fait que seulement 1 000 personnes aient embarqué depuis septembre est une occasion propice pour mettre ces plans en action. »

Au cours de la réunion, le HCR, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ont élaboré ensemble un document visant à conseiller les pays touchés sur les mesures immédiates à prendre lorsque de tels mouvements reprendront.

Le document souligne combien les efforts en matière de recherche élargie et de sauvetage doivent être intensifiés et coordonnés, de même ceux pour les débarquements prévisibles et pour l'accueil et le séjour qui doivent également être harmonisés. Il met aussi l'accent sur l'importance de procédures de contrôle efficaces afin d'identifier les personnes ayant besoin d'une protection internationale et les groupes de personnes vulnérables comme les femmes, les enfants et les victimes de traite.

« Tant que les réfugiés ne pourront pas retourner chez eux en toute sécurité, de manière digne et volontaire, nous aurons besoin de créer des refuges temporaires novateurs ou de trouver des solutions de séjour humanitaire qui permettent de garantir aux réfugiés l'accès à la santé, à l'éducation et au travail, a déclaré Volker Türk. Leur permettre de travailler dans des pays importateurs de main-d'œuvre est une solution gagnante pour tous : les arrivants acquièrent dignité et autonomie, et le fardeau est moins lourd pour les pays hôtes. »

À l'ouverture de la réunion, le Ministre des Affaires étrangères de la Thaïlande, Don Pramudwinai, a insisté pour des solutions globales allant de la prévention à la solution, et incluant les opportunités de travail pour les réfugiés à leur retour chez eux, l'organisation d'une migration sécurisée, l'application rigoureuse de la loi et la protection temporaire pour ceux qui sont déjà partis et en attente de solutions plus durables.

Lors d'une récente visite de l'État du Rakhine au Myanmar, Volker Türk a constaté que la recherche de solutions pour les personnes déplacées à l'intérieur du pays avait progressé, mais il a également pris note de « griefs légitimes » qui doivent encore être réglés.

« Il faut d'abord et avant tout assurer une identité légale à tous les ressortissants du Myanmar, avec les libertés fondamentales qui l'accompagnent comme la liberté de mouvement, la non-discrimination et l'accès aux services, a-t-il dit. Nous espérons que le nouveau gouvernement accordera à ce problème l'attention qu'il mérite, d'autant que l'absence de ces droits déclenche le déplacement et, par conséquent, a des répercussions internationales. »

Il a ajouté que les objectifs du développement durable constituent un cadre pour régler les causes profondes du problème et pour être assuré qu'aucune personne n'est oubliée dans ses droits, entre autres ceux d'accès à la santé, à l'éducation, au travail et à l'identité légale.

Les estimations portent à 95 000 le nombre de personnes qui ont effectué la traversée, si dangereuse, du golfe du Bengale et de la mer d'Andaman depuis 2014. Mille cent ont péri en mer et des centaines d'autres ont été trouvées enterrées dans des fosses communes anonymes.

Par Vivian Tan à Bangkok, Thaïlande

• FAITES UN DON •

 

• COMMENT NOUS AIDER • • RESTEZ INFORMÉS •
Asile et migration

Asile et migration

Tous dans le même bateau : les défis de la migration mixte à travers le monde.

Migration mixte

Les migrants diffèrent des réfugiés, mais ces deux populations voyagent parfois côte à côte.

Magazine Réfugiés N° 148

Magazine Réfugiés N° 148

Réfugié ou migrant ? Pourquoi cette question compte

Migration internationale

Le lien qui existe entre les mouvements de réfugiés et les migrations plus larges fait l'objet d'une attention croissante.

Liens Internet autour de ce thème

Le HCR n'est pas responsable du contenu et de la disponibilité des sites Internet externes

Myanmar : Les besoins persistent dans des zones reculées

Avec huit vols cargo et un convoi terrestre depuis la Thaïlande, l'UNHCR a déjà acheminé vers le Myanmar, en date du 6 juini, 430 tonnes de matériel d'abri et d'articles de première nécessité pour aider environ 130 000 victimes du cyclone Nargis. L'aide inclut des bâches et des rouleaux de plastique, des moustiquaires, des couvertures et des ustensiles de cuisine. Elle est rapidement distribuée une fois sur place.

Aux alentours de Yangon - une région qui a également été touchée par le cyclone - et dans le delta d'Irrawaddy, des familles ont construit des abris de fortune avec des toits de feuilles de palmier. Ils ont cependant désespérément besoin de bâches en plastique pour se protéger des pluies de mousson.

Myanmar : Les besoins persistent dans des zones reculées

L'aide d'urgence de l'UNHCR parvient aux victimes du cyclone au Myanmar

Avec huit vols cargo et un convoi terrestre depuis la Thaïlande, l'UNHCR a déjà acheminé vers le Myanmar, en date du 6 juin, 430 tonnes de matériel d'abri et d'articles de première nécessité pour aider environ 130 000 victimes du cyclone Nargis. L'aide inclut des bâches et des rouleaux de plastique, des moustiquaires, des couvertures et des ustensiles de cuisine. Elle est rapidement distribuée une fois sur place.

Aux alentours de Yangon - une région qui a également été touchée par le cyclone - et dans le delta d'Irrawaddy, des familles ont construit des abris de fortune avec des toits de feuilles de palmier. Ils ont cependant désespérément besoin de bâches en plastique pour se protéger des pluies de mousson.

Légendes.

L'aide d'urgence de l'UNHCR parvient aux victimes du cyclone au Myanmar

Cyclone dévastateur au Myanmar

Les 2 et 3 mai 2008, le cyclone Nargis a dévasté le Myanmar, causant la mort de milliers de personnes et en laissant plus d'un million d'autres sans abri. En réponse immédiate à la catastrophe, le bureau de l'UNHCR à Yangon a acheté et distribué l'équivalent de 50 000 dollars de bâche en plastique et de nourriture en conserve aux rescapés.

Depuis, avec un premier convoi d'aide humanitaire par camion, l'UNHCR a fait parvenir 22 tonnes de tentes et de bâche en plastique en provenance des stocks de l'agence dans le nord-ouest de la Thaïlande. Par ailleurs, plus de 100 tonnes de toile goudronnée, de couvertures, d'ustensiles de cuisine et de moustiquaires sont acheminées par avion depuis l'entrepôt régional de l'UNHCR à Dubaï.

L'UNHCR n'intervient pas habituellement en cas de catastrophe naturelle, mais l'agence a agi en raison de l'ampleur de la dévastation, du besoin urgent des victimes et de la proximité de ses entrepôts d'aide d'urgence, qui sont situés non loin du Myanmar.

Cyclone dévastateur au Myanmar

Inde : Jeune et seulePlay video

Inde : Jeune et seule

Ni Ang, âgée de 16 ans, parcourt le marché de nuit à Delhi pour trouver de la nourriture pour elle et ses trois frères et soeurs. Ces enfants non accompagnés luttent pour leur survie en Inde après avoir fui leur village au Myanmar.