Un nouvel outil pour mesurer l'intégration des réfugiés en Europe centrale

Articles d'actualité, 16 février 2010

© HCR/W.Ejalu
Des délégués gouvernementaux discutent de ce nouvel outil d'évaluation.

BUDAPEST, Hongrie, 16 février (HCR) L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a dévoilé un outil sur Internet qui permettra aux gouvernements d'Europe centrale de mesurer plus efficacement l'intégration des réfugiés dans les pays d'accueil.

L'outil d'évaluation sur l'intégration, développé pour le HCR par le Groupe de la politique sur la migration basé à Bruxelles, a été récemment présenté à Budapest aux représentants de gouvernements de l'Europe centrale et aux organisations non gouvernementales intéressés par ce nouveau logiciel. Il devrait être mis en œuvre à travers la région durant les 18 prochains mois.

« Cet outil concerne de nombreux aspects de la vie des réfugiés, depuis la question des emplois occupés par les réfugiés correspondant ou non à leurs compétences et à leurs qualifications jusqu'à la scolarisation des enfants réfugiés ou d'autres problèmes d'ordre plutôt administratifs, comme les budgets gouvernementaux pour des programmes d'orientation sociale », a expliqué Gottfried Köefner, le délégué régional du HCR pour l'Europe centrale.

Plus largement, cet outil d'évaluation étudie des problèmes généraux ainsi que l'intégration juridique, socio-économique et culturelle des réfugiés. Il comprend plus de 200 indicateurs quantitatifs et qualitatifs sur l'intégration couvrant tous les aspects de la vie de réfugié. L'information rassemblée aidera à la fois à déterminer la façon dont les réfugiés enregistrés s'intègrent et à analyser les forces et les faiblesses des politiques appliquées dans les différents pays.

L'information sera référencée dans une base de données à laquelle toutes les parties concernées pourront accéder. Celles-ci pourront la consulter sur des sujets comme l'accès à la santé, au logement et à l'emploi, l'acquisition de droits de résidence, la réunification familiale, la capacité de communiquer ainsi que la connaissance de la culture et de l'histoire du pays hôte.

Le développement de cet outil d'évaluation est considéré comme important car l'intégration est désormais la solution durable observée le plus couramment pour les réfugiés en Europe. Il est également difficile d'évaluer l'impact et le coût-efficacité des mesures d'intégration à cause de la multitude des acteurs engagés dans l'aide aux réfugiés, allant des ministères et des organisations humanitaires aux écoles, aux banques, aux syndicats, aux propriétaires, aux enseignants et tant d'autres.

Gottfried Köefner a estimé que dans le passé, les Etats membres de l'Union européenne et le HCR s'étaient davantage concentrés sur la façon d'aider les demandeurs d'asile à obtenir le statut de réfugié, synonyme de protection. « Toutefois que se passe-t-il une fois que le demandeur d'asile a obtenu un statut de protection ? », a-t-il demandé, avant d'ajouter : « Nous voyons que des échecs dans le domaine de l'intégration sont souvent utilisés pour alimenter la rhétorique anti-réfugiés et pour justifier une législation restrictive sur les réfugiés. »

Il incombe désormais aux gouvernements de mettre en œuvre l'outil d'évaluation sur l'intégration, qui pourrait également être adopté dans le reste de l'Europe. Dans les pays où il sera introduit, le HCR travaillera avec un large éventail d'experts dans des domaines spécifiques, comme la naturalisation ou l'emploi et la santé. Ils pourront également consulter la base de données sur Internet. Un examen critique par les pairs suivra lorsque des informations pertinentes y auront été saisies.

Dans toute la région, il sera possible d'échanger les meilleures pratiques et d'apprendre sur la base de l'expérience des uns et des autres pays. Des études et suivis seront menés régulièrement.

Par Melita H. ?unji? à Budapest, Hongrie

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Retour sur le passé : Quand les frontières entre la Hongrie et l'Autriche ont été ouvertes aux Allemands de l'Est

Il est peu fréquent qu'une simple phrase fasse précipitamment réagir un photographe, mais le photographe hongrois Barnabas Szabo n'a pas eu besoin d'entendre davantage que ce que le Ministre hongrois des Affaires étrangères de l'époque, Guyla Horn, avait annoncé à la télévision il y a 25 ans - le 10 septembre 1989 : A minuit, la Hongrie ouvrirait sa frontière avec l'Autriche pour laisser les réfugiés d'Allemagne de l'Est quitter le pays. « Dès la toute première phrase, je me suis levé d'un bond, j'ai pris mon appareil photo, j'ai couru chercher ma vieille Trabant et je suis parti vers la frontière », se souvient-il. Cette décision capitale de la Hongrie a offert la liberté à des dizaines de milliers d'Allemands de l'Est qui arrivaient par larges flux en Hongrie depuis mai. Au départ, ils avaient trouvé refuge à l'Ambassade d'Allemagne de l'Ouest mais, au fur et à mesure que leur nombre augmentait, des camps de réfugiés avaient été créés à Budapest et au bord du Lac Balaton. L'effondrement du mur de Berlin a suivi à peine deux mois plus tard. Fin 1989, le communisme était balayé de l'Europe de l'Est. Après avoir visité le camp de réfugiés abandonné à Csilleberc le lendemain de l'ouverture de la frontière, un autre photographe hongrois, Tamas Szigeti, a photographié la hâte avec laquelle les personnes sont parties, abandonnant des vêtements, des jouets et même des repas à moitié terminés. Peu importait l'incertitude de la nouvelle vie qui les attirait, les Allemands de l'Est étaient clairement prêts à quitter la crainte et la dictature communiste pour toujours.

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Les triplés de l'hiver : un conte doux-amer du Nouvel An

La naissance de ces triplés au jour du Nouvel An dans la plaine de la Bekaa à l'est du Liban n'a pas été célébrée dans la joie, car elle s'est accompagnée d'une terrible nouvelle. La mère des nouveau-nés, Amal, une réfugiée syrienne, est décédée peu après l'accouchement. Elle n'aura jamais eu la chance de voir ses garçons.

Par un cruel caprice du destin, la propre mère d'Amal était elle aussi décédée en donnant naissance à Amal, dont le nom signifie « espoir ». Elle était impatiente à l'idée d'avoir des triplés et elle était confiante pour la naissance. Elle avait nommé les trois garçons avant leur naissance - Riyad, Ahmed et Khaled - et elle avait demandé à son mari de prendre bien soin d'eux au cas où quelque chose lui arriverait.

La météo dans la plaine de la Bekaa a semblé refléter le tourment de la famille d'Amal. Moins d'une semaine après sa mort, la pire tempête de l'hiver depuis des années a balayé la région, apportant des températures glaciales et la chute d'énormes quantités de neige dans toute la plaine de la Bekaa. Cette famille, qui vit désormais loin de chez elle, fait à la fois le deuil de l'être cher tout en luttant pour garder les nouveau-nés au chaud et en sécurité. Le photojournaliste Andrew McConnell, en mission pour le HCR, s'est rendu auprès de cette famille.

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Cette année, près de 200 000 personnes sont entrées dans l'Union européenne (UE) en empruntant des itinéraires irréguliers – dont beaucoup moyennant des voyages périlleux à travers la Méditerranée. Aux portes de l'UE, de part et d'autre de la frontière entre la Hongrie et la Serbie, plusieurs Afghans et Syriens ont récemment expliqué au HCR pourquoi ils avaient eu recours à des passeurs pour fuir la guerre et la persécution et tenter de trouver la sécurité en Europe. Certains séjournaient dans une usine de briques désaffectée en Serbie, en attendant que des passeurs les fassent entrer en Hongrie puis dans d'autres pays de l'UE. D'autres ont été arrêtés alors qu'ils traversaient la frontière et ont été temporairement détenus dans les cellules d'un poste de police au sud-est de la Hongrie. Les images qui suivent ont été prises par Kitty McKinsey, du HCR.

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