Le HCR et ses partenaires militent pour le programme européen commun de réinstallation

Articles d'actualité, 17 mai 2010

© HCR/H.Davies
Ces réfugiés éthiopiens suivent des cours d'anglais, après avoir été réinstallés au Royaume-Uni.

BRUXELLES, Belgique, 17 mai (HCR) La tentative conjointe du HCR pour obtenir des pays européens la mise en place d'un programme commun de réinstallation pour les réfugiés a pris forme ce mois-ci, grâce à un large éventail de parlementaires appelant à une augmentation significative du nombre de réfugiés réinstallés dans les pays de l'UE.

Cette manifestation de soutien est intervenue lors d'une réunion mercredi dernier au Parlement européen à l'occasion de la « Journée de sensibilisation sur les réfugiés et la réinstallation. » Le débat a également montré que la plupart des députés européens sont davantage influencés par des rencontres avec des personnes ayant besoin de protection plutôt que par des statistiques.

Vincent Cochetel, du HCR, notant que l'objectif de la réinstallation était de « sauver des personnes qui ne peuvent bénéficier d'une protection là où elles se trouvent, » a indiqué aux participants que les dossiers de candidature de 128 000 personnes avaient été soumis par le HCR à des pays de réinstallation l'année dernière.

Quelque 84 000 d'entre elles ont été acceptées par 26 pays, a ajouté Vincent Cochetel, qui dirige au HCR le service de la réinstallation. Toutefois seulement 6 800 d'entre elles se sont vus offrir une nouvelle vie dans des pays européens, en comparaison des 62 000 personnes acceptées par les Etats-Unis.

L'agence pour les réfugiés estime que près de 750 000 réfugiés auront besoin d'être réinstallés dans les deux ans qui viennent car ils ne peuvent ni s'installer dans leur premier pays d'asile ni rentrer en sécurité dans leur pays d'origine. Ces personnes représentent six pour cent de la population réfugiée dans le monde.

Plusieurs participants à la réunion de mercredi ont indiqué que leur volonté d'appuyer le programme de réinstallation en Europe s'était renforcée après avoir entendu des témoignages de réfugiés ou rencontré des réfugiés durant des missions d'enquête dans des pays d'accueil.

Rui Tavares, un député européen indépendant du Portugal, a présenté une mission sur le terrain lors de laquelle il a rencontré cette année des réfugiés iraquiens et palestiniens en Syrie comme un « voyage de l'espoir. » Peu après, Akoi Bazzie, un ancien réfugié libérien qui aide des réfugiés après avoir lui-même bénéficié d'une réinstallation au Royaume-Uni en 2004, a indiqué aux participants de la réunion : « Ce qu'ils veulent le plus, c'est rendre à la société ce qu'elle leur a donné. »

La Commission européenne avait proposé en début d'année un programme européen commun de réinstallation. Bien que la participation des pays se fera toujours sur une base volontaire, ce programme pourrait accélérer la réinstallation. La Commission de Parlement européen pour les libertés civiles, la justice et les affaires intérieures recommande qu'une unité permanente pour la réinstallation soit créée au sein de la Commission européenne et que le soutien financier de la Commission européenne pour le programme de réinstallation soit augmenté.

Les députés européens ayant participé à la réunion la semaine dernière ont convenu qu'il était nécessaire pour les Etats membres de l'UE d'approcher conjointement la réinstallation, et ce sur la base de critères communs. Ils ont également convenu que l'intégration réussie des réfugiés réinstallés dépendait de la participation active de la population et des autorités locales.

Le HCR fait pression depuis des années pour un programme européen commun de réinstallation. Vincent Cochetel a indiqué être encouragé par la volonté croissante des Etats membres d'accepter des réfugiés qui ne peuvent rentrer dans leur pays d'origine ou s'installer ailleurs dans la sécurité. Toutefois il a ajouté que « ce qui manque toujours, c'est une approche stratégique commune. »

L'Union européenne examine la réinstallation en tant qu'outil de protection depuis six ans. Le HCR, avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et d'autres partenaires, a facilité ces discussions lors de réunions organisées dans toute l'Europe. L'organisation a fait pression pour une politique globale et commune ainsi que pour un nombre accru de places de réinstallation. Le HCR a également organisé des missions d'enquête pour des députés européens afin qu'ils puissent rencontrer des réfugiés vulnérables et se rendre compte de leur situation par eux-mêmes.

Après une mission d'enquête européenne en Syrie, des Etats membres de l'UE ont accepté en 2008 de réinstaller près de 10 000 réfugiés iraquiens. La même année, un centre de transit d'urgence a été ouvert en Roumanie pour des cas urgents de réinstallation.

Par Melita H. Sunjic à Bruxelles, Belgique

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Manuel de réinstallation du HCR

Un document de référence dans l'élaboration des critères régissant la réinstallation et des différentes approches en matière de politique de réinstallation.

Réinstallation

Cette alternative, offerte à ceux qui ne peuvent pas rentrer chez eux, est rendue possible par le HCR et les gouvernements.

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Il est peu fréquent qu'une simple phrase fasse précipitamment réagir un photographe, mais le photographe hongrois Barnabas Szabo n'a pas eu besoin d'entendre davantage que ce que le Ministre hongrois des Affaires étrangères de l'époque, Guyla Horn, avait annoncé à la télévision il y a 25 ans - le 10 septembre 1989 : A minuit, la Hongrie ouvrirait sa frontière avec l'Autriche pour laisser les réfugiés d'Allemagne de l'Est quitter le pays. « Dès la toute première phrase, je me suis levé d'un bond, j'ai pris mon appareil photo, j'ai couru chercher ma vieille Trabant et je suis parti vers la frontière », se souvient-il. Cette décision capitale de la Hongrie a offert la liberté à des dizaines de milliers d'Allemands de l'Est qui arrivaient par larges flux en Hongrie depuis mai. Au départ, ils avaient trouvé refuge à l'Ambassade d'Allemagne de l'Ouest mais, au fur et à mesure que leur nombre augmentait, des camps de réfugiés avaient été créés à Budapest et au bord du Lac Balaton. L'effondrement du mur de Berlin a suivi à peine deux mois plus tard. Fin 1989, le communisme était balayé de l'Europe de l'Est. Après avoir visité le camp de réfugiés abandonné à Csilleberc le lendemain de l'ouverture de la frontière, un autre photographe hongrois, Tamas Szigeti, a photographié la hâte avec laquelle les personnes sont parties, abandonnant des vêtements, des jouets et même des repas à moitié terminés. Peu importait l'incertitude de la nouvelle vie qui les attirait, les Allemands de l'Est étaient clairement prêts à quitter la crainte et la dictature communiste pour toujours.

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