Des milliers de réfugiés continuent de fuir le Burundi

Articles d'actualité, 30 juin 2015

© HCR
Des réfugiés burundais, pour la plupart des femmes et des enfants, dans une file d'attente au bord du Lac Tanganyika pour être transférés par bateau vers Kigoma puis au camp de réfugiés de Nyaragusu.

GENEVE, 30 juin (HCR) Près de 10 000 réfugiés burundais ont fui le pays ce week-end avant que le Burundi ne ferme ses frontières dimanche soir avant les élections parlementaires le lendemain, a indiqué le HCR.

Le HCR a indiqué que selon les autorités burundaises, la frontière resterait fermée pendant 48 heures, « selon ce qui se fait habituellement » lors d'élections

« Les réfugiés rejoignent désormais d'autres pays via des points de passage frontière informels à travers la forêt », a indiqué Melissa Fleming, porte-parole du HCR lors d'un point de presse à Genève.

Les bureaux du HCR en Tanzanie, au Rwanda et en République démocratique du Congo signalent une forte augmentation des arrivées de réfugiés depuis mercredi dernier.

« Ce week-end, le rythme des arrivées s'est accéléré, avec plus de 6000 arrivées en Tanzanie et plus de 3000 au Rwanda », a ajouté Melissa Fleming. « Lundi, nous avons enregistré 777 arrivants burundais au Rwanda, alors que plus de 2000 réfugiés ont réussi à rejoindre la Tanzanie à travers la forêt »

Selon les chiffres du HCR, près de 144 000 réfugiés ont fui le Burundi depuis début avril. L'instabilité politique au Burundi a commencé début avril, lorsque le Président Pierre Nkurunziza avait annoncé qu'il allait se présenter pour un troisième mandat, une décision dénoncée par l'opposition comme étant inconstitutionnelle.

Les réfugiés arrivés au Rwanda, en Tanzanie et en République démocratique du Congo déclarent que les routes sont bloquées et que des personnes qui sont suspectées de se diriger vers la frontière sont forcées de monter dans des bus.

Certains auraient été arrêtés et d'autres ont vu leurs biens confisqués. Des arrivants en Tanzanie ce week-end ont déclaré avoir dû marcher pendant plusieurs heures, souvent à travers la brousse et sans bagages afin de ne pas attirer l'attention des milices et de la police.

Les fonctionnaires des Services de l'Immigration et des réfugiés dans les pays voisins continuent d'enregistrer les réfugiés burundais qui parviennent à passer la frontière, même via des points de passage frontière informels.

« Alors qu'initialement, la plupart des réfugiés étaient des femmes et des enfants, nous avons récemment observé un nombre croissant d'hommes parmi les arrivants », a indiqué Melissa Fleming.

Ils citent l'échec des mesures visant à résoudre la situation et le manque d'espoir comme motifs de leur départ, craignant que la violence ne s'intensifie durant la période des élections qui a commencé lundi avec les élections législatives et qui devrait prendre fin avec les élections présidentielles le 15 juillet.

En Zambie, 90 pour cent des Burundais enregistrés en tant que demandeurs d'asile sont des hommes jeunes.

Dans les pays voisins, le HCR fournit aux réfugiés une aide initiale, y compris des repas chauds et le transport vers des centres de transit. Puis ils sont transférés vers des camps de réfugiés, où ils sont enregistrés et bénéficient des services de santé et de protection, de la distribution d'eau potable et d'installations d'assainissement ainsi que d'autres types d'assistance.

Alors que le HCR et ses partenaires se préparent à un accroissement des arrivées, le Plan d'aide régional aux réfugiés burundais d'un montant de 207 millions de dollars pour protéger et assister jusqu'à 200 000 réfugiés burundais, demeure gravement sous-financé, seulement à hauteur de 13 pour cent.

Depuis que la violence pré-électorale a commencé au Burundi, près de 144 000 réfugiés ont fui le pays, principalement vers la Tanzanie voisine (66 612), le Rwanda (56 508), la République démocratique du Congo (11 500), l'Ouganda (9038) et la Zambie (400).

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La présence limitée d'organisations humanitaires et de développement est un sérieux problème, entraînant une assistance insuffisante pour les personnes déplacées qui éprouvent des difficultés à accéder aux services essentiels. Il existe 28 sites accueillant des personnes déplacées internes dans le nord de la province du Katanga et de très nombreuses autres personnes déplacées sont hébergées par les communautés d'accueil. Si le HCR a construit quelque 1 500 abris d'urgence depuis janvier, les personnes déplacées ont également besoin de bien d'autres choses, notamment d'un accès aux soins de santé, à l'eau potable, à de la nourriture et à des possibilités d'éducation. Les photographies ci-dessous ont été prises par Brian Sokol pour le HCR et elles soulignent le désespoir et la souffrance endurés par les populations.

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