• Taille du texte Taille normale du texte | Augmentez la taille du texte de 10% | Augmentez la taille du texte de 20% | Augmentez la taille du texte de 30%

« Gens de nulle part - Les apatrides dans le monde »

Articles d'actualité, 13 mai 2015

© HCR
Philippe Leclerc, Représentant du HCR en France, remercie vivement le Conseil Départemental et l'Association Culturelle Franco-Vietnamienne pour avoir permis au grand public d'appréhender la question des apatrides.

PERPIGNAN, France, 13 mai Avoir une nationalité est un droit énoncé dans l'article 15 de la déclaration universelle des droits de l'homme. Ce droit fait pourtant encore aujourd'hui défaut à quelque 10 millions de personnes dans le monde qui répondent à la définition d'apatrides.

Ainsi aller à l'école, ouvrir un compte en banque, voyager, avoir un passeport, une carte d'identité, un certificat de naissance, un certificat de mariage, voire un certificat de décès sont des difficultés quotidiennes auxquelles sont confrontés beaucoup d'apatrides.

Dans le cadre d'une campagne de dix ans pour mettre fin à l'apatridie, le HCR a présenté, avec le soutien du Conseil départemental des Pyrénées Orientales dans le sud de la France et en partenariat avec Thithat Peel, présidente de l'association culturelle franco vietnamienne, l'exposition intitulée « Gens de nulle part, les apatrides dans le monde » du photographe Greg Constantine.

A la Maison de la Catalanité, haut lieu de culture à Perpignan, les représentants du Conseil départemental et de la mairie de Perpignan ont pris la parole pour évoquer non seulement l'histoire de la région avec la Retirada, l'exil des Républicains espagnols dans les Pyrénées-Orientales mais aussi en ayant une pensée particulière vis-à-vis de ceux et celles qui fuient les persécutions et la guerre et se retrouvent à la dérive en Mer Méditerranée mais également dans le Golfe du Bengale à l'instar des Rohingyas, minorité musulmane apatride au Myanmar.

Le vice-président du Conseil Départemental, Alexandre Reynal a dit sa fierté qu'un tel événement soit organisé dans son département et exprimé son sentiment face à ces photos qui interpellent le visiteur avec un mélange de fascination et de stupeur. Le maire adjoint de Perpignan, Pierre Esteve, s'est exprimé en ces termes pour dire son effroi pour les personnes qui vivent cette situation, en terme de statistiques, « 10 millions de personnes, cela représente la Catalanité » et d'ajouter : « Etre apatride, c'est ne pas être reconnu : quoi de plus terrible que d'être traité comme rien ».

Le photographe, Greg Constantine, présent à travers une vidéo s'est dit heureux de cette nouvelle présentation de son travail visant à donner un visage à la question de l'apatridie et se faisant le porte-voix de ces « Gens de nulle part » a notamment déclaré : « Je pense que, grâce à mon expérience de terrain sur l'apatridie, c'est là une chose essentielle que réclament les apatrides dans le monde. Ils veulent être reconnus, ils veulent une identité et ils veulent ressentir avoir le droit à des droits ».

Ce fléau touche chaque année, des dizaines de milliers d'enfants qui héritent, à la naissance, de la condition d'apatridie de leurs parents. L'apatridie peut résulter d'une discrimination doublée d'une privation arbitraire de nationalité, d'une cession de territoires, de mauvaises pratiques d'enregistrement de l'état civil, de l'impossibilité de se procurer des documents prouvant sa nationalité ou de lacunes des législations sur la nationalité.

Philippe Leclerc, représentant du HCR en France, et ancien responsable de l'unité de l'apatridie au siège du HCR a exprimé ses vifs remerciements au Conseil départemental et rappelé combien il est important de comprendre le monde tel qu'il est pour pouvoir répondre aux situations de réfugiés et d'apatridie : « Toutes ces photos recouvrent des réalités d'apatridie très particulières qui ont souvent à leur origine des discriminations et sont le résultat de processus historiques, mais il n' y a pas de fatalité de l'apatridie et le HCR à travers sa campagne de 10 ans s'emploiera avec tous les hommes et les femmes de bonne volonté à contribuer à résoudre les situations politiques et juridiques qui permettront d'éradiquer l'apatridie ».

Thithat Peel, ancienne réfugiée et fonctionnaire du HCR, a été la cheville ouvrière de cet événement et n'a pas hésité à lancer un vibrant appel aux habitants de Perpignan et de la région du Languedoc-Roussillon afin d'exprimer leur solidarité envers les apatrides et les réfugiés et a appelé notamment les municipalités à accueillir des réfugiés syriens dans le cadre du programme d'admission humanitaire mis en œuvre par le HCR et la République française « Ensemble nous pouvons faire quelque chose et compter sur la solidarité dans les Pyrénées Orientales ».

Enfin, le témoignage à chaud inscrit au livre d'or de l'exposition dénote tout simplement le ressenti des visiteurs : « Derrière ces magnifiques photos, il ne faut pas oublier ce terrible désarroi de n'appartenir à aucun pays. Merci pour ces quelques instants de réflexion ».

Cette exposition est présentée à la Maison de la Catalanité, à Perpignan, jusqu'au 1er juin 2015.

Rejoignez notre campagne mondiale J'Existe pour mettre fin à l'apatridie.

http://ibelong.unhcr.org/en/home.do

Visionnez le film d'animation du HCR pour aider à éradiquer l'apatridie.

http://kora.unhcr.org/le-hcr-lance-un-film-danimation-sur-lapatridie/

Par Fadma Moumtaz, Perpignan, France

• FAITES UN DON •

 

• COMMENT NOUS AIDER • • RESTEZ INFORMÉS •

Les apatrides

Des millions d'apatrides sont pris au piège dans un vide juridique, avec des droits fondamentaux limités.

Les Conventions des Nations Unies sur l'apatridie

La Convention de 1954 relative au statut des apatrides et la Convention de 1961 sur la réduction des cas d'apatridie constituent des instruments juridiques essentiels pour la protection des apatrides dans le monde et pour la prévention et la réduction des cas d'apatridie.

#IBELONG

IBELONG
Signez notre lettre ouverte pour mettre fin à l'apatridie.

Dehors dans le froid à Calais

Un grand nombre de jeunes hommes et d'adolescents originaires d'Afghanistan, d'Erythrée, d'Iran, d'Iraq, de Somalie et du Soudan arrivent à Calais, une ville portuaire du nord de la France, après un long et dangereux périple. Certains ont fui leur pays pour échapper aux persécutions, au conflit ou à l'enrôlement forcé ; d'autres recherchent une vie meilleure. La ville de Calais est devenue un point de transit où des passeurs ont des réseaux établis qui amènent ces hommes vers d'autres pays européens. Les demandeurs d'asile et les migrants bâtissent des camps de fortune qui sont régulièrement rasés par la police française. Le plus souvent, ils doivent dormir en plein air et ils vivent dans la crainte constante d'une arrestation ou d'une expulsion. Le HCR a ouvert un bureau à Calais, dans le but d'informer les jeunes arrivants sur les procédures d'asile en France ainsi que d'autres aides disponibles.

Dehors dans le froid à Calais

Depuis Paris avec affection, des jouets pour les enfants syriens

Chaque année, le Musée du Quai Branly à Paris organise une collecte de jouets auprès d'écoliers à Paris et, avec un peu d'aide du HCR et d'autres partenaires clés, les envoie aux enfants réfugiés qui ont tant perdu.

Cette année, les bénéficiaires étaient des dizaines d'enfants syriens vivant dans deux camps de réfugiés en Turquie, l'un des principaux pays d'accueil pour plus de 1,4 million de Syriens qui ont fui leur pays, avec ou sans leurs familles. La plupart des enfants sont traumatisés et ils ont perdu toutes leurs affaires dans les décombres en Syrie.

La semaine dernière, le personnel du musée, le HCR et la Fédération des Associations d'Anciens du Scoutisme ont rassemblé les jouets et les ont emballés dans 60 colis. Ces colis ont ensuite été transportés vers la Turquie par Aviation sans Frontières puis acheminés vers l'école maternelle et des garderies dans les camps de Nizip-1 et Nizip-2 près de la ville de Gaziantep.

Ce cadeau a été donné par des enfants grandissant paisiblement dans la capitale française. Les jouets ont apporté un rayon de soleil dans la vie de ces jeunes réfugiés syriens et leur rappelle qu'ils ne sont pas oubliés par d'autres enfants dans le monde extérieur.

Ces images de la distribution de jouets ont été prises par le photographe Aytac Akad et Selin Unal du HCR.

Depuis Paris avec affection, des jouets pour les enfants syriens

Un « Hôtel » 0 étoile que les demandeurs d'asile appellent « maison » à Dijon

La France est l'une des principales destinations pour les demandeurs d'asile en Europe, avec quelque 55 000 nouvelles demandes d'asile en 2012. Compte tenu du nombre croissant de demandeurs, beaucoup de villes françaises sont confrontées à une pénurie sévère d'hébergements pour demandeurs d'asile.

Le gouvernement essaie de s'attaquer à ce problème et a annoncé, en février 2013, la création de 4 000 places supplémentaires dans les centres d'accueil pour demandeurs d'asile financés par l'État. Cependant de nombreux demandeurs d'asile sont toujours obligés de dormir à la rue ou d'occuper des bâtiments vides. L'un de ces bâtiments, surnommé « Hôtel Réfugiés » par ses occupants de passage, se trouve dans la banlieue de la ville de Dijon, dans l'est de la France. Il illustre la situation critique de l'hébergement.

L'ancien abattoir héberge environ 100 demandeurs d'asile, originaires principalement du Tchad, du Mali et de Somalie, mais aussi de Géorgie, du Kosovo et d'autres pays d'Europe de l'Est. La plupart sont des hommes seuls, mais il y a aussi deux familles.

Dans ce bâtiment vide, froid, humide et infesté de rats, les tuyaux fuient et l'électricité fonctionne de manière sporadique. Il n'y a qu'un seul lavabo, deux robinets d'eau potable, aucune salle de bain et aucune cuisine. Les demandeurs d'asile dorment dans les anciennes chambres froides. Les autorités ont essayé de fermer le squat plusieurs fois. Ces images, prises par le photographe britannique Jason Tanner, montrent l'état épouvantable du bâtiment et représentent les personnes qui l'appellent leur « maison ».

Un « Hôtel » 0 étoile que les demandeurs d'asile appellent « maison » à Dijon

Dehors dans le froid à CalaisPlay video

Dehors dans le froid à Calais

Malgré des températures négatives, des migrants et des demandeurs d'asile continuent à affluer vers la ville portuaire de Calais dans le nord de la France, avec l'objectif de traverser la Manche vers le Royaume-Uni. Certains sont originaires de zones de conflit et le HCR fait son possible pour qu'ils aient accès aux procédures d'asile. 02/02/2010