C'est un « non-sens absolu » de faire porter aux réfugiés la responsabilité des événements tragiques

Articles d'actualité, 17 novembre 2015

© HCR/I.Szabo
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres avec le Premier Ministre Aleksandar Vucic au centre d'enregistrement de Presevo, où les réfugiés sont enregistrés.

Presevo, Serbie, 17 novembre (HCR) Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a déclaré aujourd'hui que c'est un « non-sens absolu » de faire porter aux réfugiés la responsabilité des attaques terroristes. Il a souligné que les réfugiés en sont plutôt les « premières victimes » et qu'en aucun cas, ils ne peuvent être tenus pour responsables de ce qui est arrivé à Paris, Beyrouth et ailleurs.

Le Haut Commissaire s'est exprimé lors de sa visite d'une journée en Serbie. António Guterres a exhorté les gouvernements européens à ne prendre aucune décision unilatérale suite aux récentes attaques, mais plutôt à travailler conjointement sur une réponse unie pour résoudre la crise actuelle.

« Ce ne sont pas les afflux de réfugiés qui causent le terrorisme. C'est plutôt le terrorisme, la tyrannie et la guerre qui génèrent des réfugiés », a-t-il souligné lors de sa visite au centre d'accueil des réfugiés à Presevo, à la frontière avec l'Ex-République yougoslave de Macédoine.

« Il est clair que la stratégie de Daech consiste non seulement à monter les Européens contre les réfugiés mais aussi, au sein de l'Europe, à diviser les citoyens entre eux au sein des communautés, les communautés entre elles au sein des pays et les pays entre eux au sein de l'Union européenne. »

Actuellement, la Serbie est le premier pays localisé sur l'Itinéraire de l'ouest des Balkans où presque tous les arrivants sont enregistrés ainsi que leurs empreintes digitales. Depuis début 2015, 436 000 demandeurs d'asile ont été enregistrés en Serbie. Presevo est le principal point d'entrée.

« La Serbie donne une leçon à certains des États membres de l'Union européenne, même si elle n'est pas elle-même membre de l'UE », a ajouté António Guterres, exprimant sa « profonde, profonde gratitude » à l'égard du Gouvernement et du peuple de la Serbie pour la tolérance et le bon accueil réservés aux réfugiés.

Dans une déclaration à la presse, le Haut Commissaire António Guterres a réitéré la position de son organisation selon laquelle les réfugiés et les migrants devraient être soumis à un dispositif de tri à leur entrée dans l'UE pour être ensuite répartis de manière ordonnée parmi les Etats membres.

Entre 6000 et 8000 personnes arrivent à Presevo chaque jour. Après l'enregistrement, elles continuent leur voyage vers Sid au nord-ouest de la Serbie d'où elles rejoignent ensuite la Croatie ou d'autres pays.

Le Premier Ministre Aleksandar Vucic a réitéré l'engagement de la Serbie à maintenir ses frontières ouvertes et à ne pas les équiper de barbelés.

António Guterres s'est entretenu avec de nombreux réfugiés parmi 600 d'entre eux qui étaient présents au centre ce jour-là. Il leur a assuré que tout a été fait pour prévenir une tragédie humaine du fait de l'arrivée de l'hiver. Il a toutefois lancé une mise en garde sur le fait que tous doivent s'attendre à des moments difficiles.

Le Haut Commissaire a ensuite commenté l'information selon laquelle le passeport d'une personne ayant traversé la Serbie avait été abandonné aux abords de l'une des scènes de terreur à Paris. Il a averti que cela faisait partie de la stratégie des terroristes pour attiser l'hostilité envers les réfugiés et augmenter la pression sur les pays européens pour sceller leurs frontières.

« Ce passeport a été abandonné pour être vu, ce qui signifie que Daech met stratégiquement les réfugiés à l'honneur ... L'objectif est également de tenter à forcer l'Europe à fermer ses frontières », a-t-il déclaré aux journalistes. « Faire porter la responsabilité des attentats aux réfugiés est donc un non-sens absolu. »

Il a ajouté que les choses seraient « complètement différentes si l'Europe avait une capacité efficace de réception aux points d'entrée ou s'il y avait davantage de voies légales pour les futurs arrivants. Mais, malheureusement, sur ces deux sujets, l'Europe a complètement échoué et ce sont donc les passeurs qui mènent le bal. »

António Guterres et le Premier Ministre serbe Vucic se sont également rendus dans les bâtiments d'une ancienne usine de tabac, où la Serbie prépare actuellement un centre d'hébergement pour l'hiver avec le soutien du HCR. Ils ont visité les bureaux où les demandeurs d'asile sont enregistrés ainsi que leurs empreintes digitales. Ils ont également visité le dispensaire, des logements de réfugiés qui ont été développés par IKEA ainsi que des tentes du HCR.

Pour le seul mois d'octobre, 93,5 pour cent des demandeurs d'asile étaient originaires des cinq pays qui génèrent la majorité des réfugiés à travers le monde, y compris 53,5 pour cent de Syriens, 29,6 pour cent d'Afghans et 9,9 pour cent d'Iraquiens.

Depuis juin 2015, le HCR a fourni une aide humanitaire d'une valeur de 3,1 millions de dollars à la Serbie. Avec l'augmentation des efforts pour l'équipement contre les conditions hivernales, ce montant devrait passer à 8,7 millions de dollars, soit près d'un milliard de dinars, d'ici la fin 2015.

Melita Sunjic, Presevo, Serbie

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L'envoyé de bonne volonté de l'UNHCR Khaled Hosseini en visite en Afghanistan

L'envoyé de bonne volonté de l'UNHCR Khaled Hosseini s'est rendu en Afghanistan début septembre, pour se rendre compte de l'envergure et de la complexité de l'une des plus grosses opérations de l'UNHCR. Pendant 10 jours, l'écrivain célèbre a passé en revue des projets de l'UNHCR et a rencontré des rapatriés dans les provinces du nord de Kunduz, Baghlan, Balkh, Parwan et Kaboul. Khaled Hosseini, lui-même ancien réfugié afghan, maintenant installé aux Etats-Unis, a noté qu'il faudrait encore du temps et du travail pour que l'Afghanistan puisse offrir aux rapatriés des infrastructures et des services adéquats. Il a exhorté la communauté internationale à poursuivre son engagement envers l'Afghanistan, en lui donnant le temps nécessaire pour la reconstruction.

Khaled Hosseini n'a pas pu se rendre dans le sud et dans certaines régions de l'est, où l'insécurité ralentit le travail de l'UNHCR pour évaluer les besoins et pour fournir une assistance à ceux qui en ont le plus besoin. Depuis 2003, l'UNHCR a aidé plus de quatre millions de réfugiés à rentrer chez eux en Afghanistan. Cette année, environ 300 000 réfugiés afghans sont rentrés du Pakistan. Plus de 900 000 réfugiés afghans se trouvent en Iran, et deux millions au Pakistan.

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La rentrée scolaire des enfants iraquiens en Syrie

L'UNHCR a pour objectif d'aider 25 000 enfants réfugiés à retourner à l'école en Syrie, en soutenant financièrement leurs familles et en leur fournissant des uniformes et du matériel scolaire. Environ 1,4 million d'Iraquiens sont réfugiés en Syrie ; la plupart ont fui l'extrême violence sectaire déclenchée par le bombardement de la Mosquée d'Or de Samarra en 2006.

Pour de nombreux parents réfugiés iraquiens, l'éducation est une priorité d'une importance équivalente à celle de la sécurité. En Iraq, à cause de la violence et des déplacements forcés, les enfants iraquiens n'allaient pas régulièrement à l'école et nombre d'enfants réfugiés ont manqué une bonne partie de leur scolarité. Bien que l'éducation soit gratuite en Syrie, des frais pour l'achat de fournitures, d'uniformes et les frais de transport ne permettent pas d'accéder à l'éducation. Par ailleurs, de nombreux enfants réfugiés sont contraints de travailler plutôt que de fréquenter l'école, pour subvenir aux besoins de leur famille.

Afin d'encourager les familles iraquiennes défavorisées à inscrire leurs enfants à l'école, l'UNHCR prévoit d'aider financièrement au moins 25 000 enfants en âge d'être scolarisés et de fournir des uniformes, des livres et des fournitures scolaires aux réfugiés iraquiens enregistrés auprès de l'agence. L'UNHCR va également informer les réfugiés sur leur droit d'envoyer leurs enfants à l'école, et soutiendra les programmes d'ONG en faveur des enfants qui travaillent.

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Bien que 90 pour cent des personnes déplacées soient rentrées chez elles dans les premiers jours qui ont suivi le cessez-le-feu du 14 août, de nombreux Libanais n'ont pas pu regagner leur foyer et sont hébergés chez des proches ou dans des abris publics, tandis que quelques milliers sont restés en Syrie.

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