En visite dans le sud du Kirghizstan, le chef du HCR déclare qu'une aide supplémentaire est nécessaire

Articles d'actualité, 30 juin 2010

© HCR/S.Grigoryan
A la frontière ouzbèque, un convoi de matériel de secours entre au Kirghizstan.

OSH, Kirghizstan, le 30 juin (HCR) António Guterres, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a visité aujourd'hui le sud du Kirghizstan où il a appelé la communauté internationale à ne pas détourner son attention des dizaines de milliers de personnes qui doivent encore reconstruire leur vie et surmonter les traumatismes liés aux violents affrontements qui ont eu lieu ici mi-juin.

S'adressant aux journalistes sur un site de la ville d'Osh dédié aux réfugiés de retour et autres personnes déplacées, António Guterres a évoqué les difficultés de ceux qui ont perdu leur maison ou vivent dans la crainte de nouveaux troubles.

« La situation au Kirghizstan a pris le monde entier par surprise et cela ne doit plus se reproduire », a-t-il déclaré. « Ici, des communautés entières se sont retrouvées brisées et perdent foi en l'avenir. Une aide humanitaire immédiate et durable est nécessaire pour ne pas risquer d'autres injustices et pertes en vies humaines ».

Depuis mi-juin, des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées à l'intérieur du Kirghizstan ou vers l'Ouzbékistan. Le HCR a dépêché des centaines de tonnes de matériel de secours d'urgence vers ces deux pays à travers une importante série de vols aériens depuis Dubaï.

Les réfugiés étant de retour au Kirghizstan, l'aide se concentre désormais sur les populations déplacées à l'intérieur et autour d'Osh et dans la région de Jalalabad.

Ce mercredi à Osh, le Haut Commissaire António Guterres a accueilli un premier convoi à la frontière kirghizo-ouzbèque. Composé d'une vingtaine de camions, il transportait du matériel de secours envoyé par l'ONU en Ouzbékistan, où il n'est désormais plus nécessaire.

António Guterres a visité le Kirghizstan en personne pour se faire une idée des conditions de vie sur le terrain des milliers de personnes déplacées en raison des affrontements. Outre sa visite à Osh mercredi, il a aussi rencontré des représentants du gouvernement, dont la Présidente Roza Otunbayeva. Ce jeudi, il visitera d'autres villes dans le sud du pays.

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L'apatridie au Kirghizistan

Deux décennies après la désintégration de l'Union soviétique, des milliers de gens vivant dans d'anciennes Républiques soviétiques comme le Kirghizistan sont toujours confrontés à des problèmes de citoyenneté. Le HCR a recensé plus de 20 000 apatrides dans cette nation d'Asie centrale. Aucun pays ne reconnaît ces personnes comme ses ressortissants en vertu de sa législation. Si bon nombre d'entre eux relèvent en principe de la loi kirghize sur la citoyenneté, leur nationalité n'a pas été confirmée dans le cadre des procédures actuelles.

La plupart des apatrides vivant au Kirghizistan résident sur le territoire depuis de nombreuses années, ont de la famille proche dans le pays et sont bien intégrés, tant du point de vue social que culturel. Mais comme ils ne possèdent pas de documents d'identité, ils ne peuvent faire des choses que la plupart des gens tiennent pour acquises : remplir les formalités nécessaires pour se marier ou déclarer la naissance d'un enfant, voyager au Kirghizistan ou à l'étranger, toucher une pension de retraite ou des allocations sociales, ou encore posséder un bien. Ils sont plus exposés aux difficultés économiques, sont davantage touchés par le chômage et ne peuvent bénéficier pleinement du système public d'enseignement et de santé.

Depuis son accession à l'indépendance en 1991, le Kirghizistan a pris plusieurs mesures positives pour réduire et prévenir l'apatridie. En vertu de son mandat sur l'apatridie, le HCR prête son concours au pays, en dispensant des conseils sur la législation ou les pratiques, et en apportant une aide technique aux personnes chargées de résoudre les problèmes de citoyenneté. Les ONG partenaires de l'agence pour les réfugiés offrent une assistance juridique aux apatrides et les guident dans leurs démarches pour obtenir la nationalité.

Cependant, le problème de l'apatridie au Kirghizistan est complexe et des milliers de personnes, principalement des femmes et des enfants, se heurtent encore à des obstacles juridiques, administratifs et financiers lorsqu'elles cherchent à confirmer leur citoyenneté kirghize ou à obtenir la nationalité du pays. En 2009, avec le soutien du HCR, le gouvernement a adopté un plan d'action national pour prévenir et réduire l'apatridie. En 2011, l'organisation aidera les autorités à réviser le plan et à prendre des mesures concrètes pour le mettre en oeuvre. Tous les intervenants devront déployer un effort concerté, afin d'éviter que l'apatridie ne devienne un problème persistant, se transmettant de génération en génération.

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Long voyage de retour vers Tombouctou

La guerre a atteint Tombouctou en avril dernier, quand des rebelles touaregs se sont emparés de cette ville antique du nord du Mali. Elle est rapidement tombée sous le contrôle des militants, qui ont commencé à imposer aux habitants une version stricte de la charia. Les femmes ont été forcées de porter le voile en public, des personnes suspectées d'adultère étaient fouettées ou lapidées, des voleurs ont eu les mains coupées et des chambres funéraires centenaires ont été détruites.

Des milliers de personnes ont alors fui Tombouctou et beaucoup ont trouvé refuge dans la capitale malienne, Bamako, au sud du pays. Fatima Nialy, une mère de quatre enfants, s'est jointe au flux des civils se dirigeant vers le sud car elle se sentait prisonnière dans sa propre maison à Tombouctou. A Bamako, elle et ses enfants - dont son bébé d'un mois - ont été pris en charge par des proches. Elle a vécu dans une chambre de la maison de son frère aîné.

En février 2013, peu de temps après que les forces françaises et maliennes aient libéré Tombouctou, Fatima a décidé de rentrer chez elle avec ses enfants. Le photographe Thomas Martinez les a suivis

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Colombie : Vivre dans les «barrios»

Après plus de quarante ans de guerre civile, la Colombie recense l'une des plus grandes populations de personnes déplacées au monde. Plus de deux millions de personnes ont été contraintes de fuir leurs maisons ; beaucoup d'entre elles ont quitté des régions rurales éloignées pour aller chercher une sécurité relative dans les villes.

Les familles de personnes déplacées échouent la plupart du temps dans des taudis à la périphérie des grandes villes, où elles vivent dans un grand dénuement. Juste à la sortie de Bogota, des dizaines de milliers de personnes déplacées vivent dans les bidonvilles de Los Altos de Cazuca et de Los Altos de Florida. Les déplacé internes n'ont pratiquement pas accès aux services de santé, d'éducation ou de logement décent. La sécurité est également un problème, des gangs et des groupes armés contrôlant les bidonvilles et prenant souvent pour cible les jeunes.

L'UNHCR travaille en collaboration avec les autorités dans une dizaine de communes à travers la Colombie afin de s'assurer que les droits des personnes déplacées soient respectés, y compris leur accès aux services de base : la santé, l'éducation et la sécurité.

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Il y a un an, lors de l'éruption de violence au Kirghizistan, Saliya et sa famille se sont cachés dans la cave de leur maison durant trois jours, alors que les combats faisaient rage. Aujourd'hui la vie revient lentement à la normale.
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Des milliers de personnes déplacées dans la ville d'Och sont confrontées à d'immenses difficultés pour la reconstruction de leur maison et pour recommencer une nouvelle vie.
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La violence survenue début juin dans le sud du Kirghizistan a forcé quelque 400 000 personnes à fuir leurs maisons. Dans la région de Djalal-Abad, certains racontent ce qu'ils ont vécu durant la crise.