Les retours au Kirghizistan doivent être durables, exhorte le HCR

Articles d'actualité, 23 juin 2010

© HCR
Des réfugiés de retour de l'Ouzbékistan à Balti Kazyk, au Kirghizistan.

GENÈVE, 23 juin (HCR) Le HCR a exhorté mercredi à la prudence concernant les retours de réfugiés et d'autres personnes déplacées dans le sud du Kirghizistan, suite à des informations faisant état du retour de milliers de personnes dans leurs communautés. Certaines de ces personnes ont subi, de la part de fonctionnaires locaux, des pressions pour rentrer.

Dans une déclaration publiée à Genève, le HCR s'est félicité des efforts du Kirghizistan et de l'Ouzbékistan pour répondre aux besoins des personnes déplacées. Par ailleurs, l'agence pour les réfugiés a indiqué qu'il était essentiel que le caractère volontaire des retours soit garanti et que les personnes rentrent en toute connaissance de cause.

« Le HCR se félicite du processus de retour des réfugiés et des personnes déplacées et apprécie que la réadmission au Kirghizistan soit permise », peut-on lire dans la déclaration. « Les retours devraient s'opérer dans l'ordre ainsi que dans des conditions de sécurité et de dignité. Leur caractère volontaire doit également être garanti. Nous exhortons les autorités et les communes à s'abstenir de toute mesure menant à une demande de retour contre la volonté de réfugiés et d'autres personnes déplacées. »

Le HCR travaille avec les autorités des deux pays pour répondre aux besoins des personnes déplacées par l'éruption des violences il y a deux semaines à Och et dans les alentours de cette ville, au sud du Kirghizistan. Un nombre indéterminé de personnes ont trouvé la mort durant ces violences et environ 300 000 personnes ont été déplacées au sein du Kirghizistan. Quelque 100 000 autres ont fui de l'autre côté de la frontière en Ouzbékistan.

Le HCR a acheminé plus de 300 tonnes de matériel d'aide humanitaire dans le cadre d'un pont aérien d'urgence la semaine dernière, en travaillant avec les gouvernements concernés ainsi que des partenaires locaux dans des conditions parfois dangereuses et en établissant rapidement une présence de soutien à l'aéroport d'Och et dans la ville de Djalal-Abad.

Dans sa déclaration, le HCR a souligné l'importance pour les rapatriés d'accéder à l'aide humanitaire pour permettre une réintégration durable. « Nous lançons également un appel d'urgence sur la garantie du caractère volontaire des retours qui devraient d'abord se dérouler dans des régions accessibles aux agences humanitaires », peut-on encore lire dans la déclaration.

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L'apatridie au Kirghizistan

Deux décennies après la désintégration de l'Union soviétique, des milliers de gens vivant dans d'anciennes Républiques soviétiques comme le Kirghizistan sont toujours confrontés à des problèmes de citoyenneté. Le HCR a recensé plus de 20 000 apatrides dans cette nation d'Asie centrale. Aucun pays ne reconnaît ces personnes comme ses ressortissants en vertu de sa législation. Si bon nombre d'entre eux relèvent en principe de la loi kirghize sur la citoyenneté, leur nationalité n'a pas été confirmée dans le cadre des procédures actuelles.

La plupart des apatrides vivant au Kirghizistan résident sur le territoire depuis de nombreuses années, ont de la famille proche dans le pays et sont bien intégrés, tant du point de vue social que culturel. Mais comme ils ne possèdent pas de documents d'identité, ils ne peuvent faire des choses que la plupart des gens tiennent pour acquises : remplir les formalités nécessaires pour se marier ou déclarer la naissance d'un enfant, voyager au Kirghizistan ou à l'étranger, toucher une pension de retraite ou des allocations sociales, ou encore posséder un bien. Ils sont plus exposés aux difficultés économiques, sont davantage touchés par le chômage et ne peuvent bénéficier pleinement du système public d'enseignement et de santé.

Depuis son accession à l'indépendance en 1991, le Kirghizistan a pris plusieurs mesures positives pour réduire et prévenir l'apatridie. En vertu de son mandat sur l'apatridie, le HCR prête son concours au pays, en dispensant des conseils sur la législation ou les pratiques, et en apportant une aide technique aux personnes chargées de résoudre les problèmes de citoyenneté. Les ONG partenaires de l'agence pour les réfugiés offrent une assistance juridique aux apatrides et les guident dans leurs démarches pour obtenir la nationalité.

Cependant, le problème de l'apatridie au Kirghizistan est complexe et des milliers de personnes, principalement des femmes et des enfants, se heurtent encore à des obstacles juridiques, administratifs et financiers lorsqu'elles cherchent à confirmer leur citoyenneté kirghize ou à obtenir la nationalité du pays. En 2009, avec le soutien du HCR, le gouvernement a adopté un plan d'action national pour prévenir et réduire l'apatridie. En 2011, l'organisation aidera les autorités à réviser le plan et à prendre des mesures concrètes pour le mettre en oeuvre. Tous les intervenants devront déployer un effort concerté, afin d'éviter que l'apatridie ne devienne un problème persistant, se transmettant de génération en génération.

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Long voyage de retour vers Tombouctou

La guerre a atteint Tombouctou en avril dernier, quand des rebelles touaregs se sont emparés de cette ville antique du nord du Mali. Elle est rapidement tombée sous le contrôle des militants, qui ont commencé à imposer aux habitants une version stricte de la charia. Les femmes ont été forcées de porter le voile en public, des personnes suspectées d'adultère étaient fouettées ou lapidées, des voleurs ont eu les mains coupées et des chambres funéraires centenaires ont été détruites.

Des milliers de personnes ont alors fui Tombouctou et beaucoup ont trouvé refuge dans la capitale malienne, Bamako, au sud du pays. Fatima Nialy, une mère de quatre enfants, s'est jointe au flux des civils se dirigeant vers le sud car elle se sentait prisonnière dans sa propre maison à Tombouctou. A Bamako, elle et ses enfants - dont son bébé d'un mois - ont été pris en charge par des proches. Elle a vécu dans une chambre de la maison de son frère aîné.

En février 2013, peu de temps après que les forces françaises et maliennes aient libéré Tombouctou, Fatima a décidé de rentrer chez elle avec ses enfants. Le photographe Thomas Martinez les a suivis

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Colombie : Vivre dans les «barrios»

Après plus de quarante ans de guerre civile, la Colombie recense l'une des plus grandes populations de personnes déplacées au monde. Plus de deux millions de personnes ont été contraintes de fuir leurs maisons ; beaucoup d'entre elles ont quitté des régions rurales éloignées pour aller chercher une sécurité relative dans les villes.

Les familles de personnes déplacées échouent la plupart du temps dans des taudis à la périphérie des grandes villes, où elles vivent dans un grand dénuement. Juste à la sortie de Bogota, des dizaines de milliers de personnes déplacées vivent dans les bidonvilles de Los Altos de Cazuca et de Los Altos de Florida. Les déplacé internes n'ont pratiquement pas accès aux services de santé, d'éducation ou de logement décent. La sécurité est également un problème, des gangs et des groupes armés contrôlant les bidonvilles et prenant souvent pour cible les jeunes.

L'UNHCR travaille en collaboration avec les autorités dans une dizaine de communes à travers la Colombie afin de s'assurer que les droits des personnes déplacées soient respectés, y compris leur accès aux services de base : la santé, l'éducation et la sécurité.

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Il y a un an, lors de l'éruption de violence au Kirghizistan, Saliya et sa famille se sont cachés dans la cave de leur maison durant trois jours, alors que les combats faisaient rage. Aujourd'hui la vie revient lentement à la normale.
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Des milliers de personnes déplacées dans la ville d'Och sont confrontées à d'immenses difficultés pour la reconstruction de leur maison et pour recommencer une nouvelle vie.
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La violence survenue début juin dans le sud du Kirghizistan a forcé quelque 400 000 personnes à fuir leurs maisons. Dans la région de Djalal-Abad, certains racontent ce qu'ils ont vécu durant la crise.