Un rêve devenu réalité pour une meilleure intégration locale au Venezuela

Agir pour faire la différence, 15 août 2012

© FUGU/JavierJara
Environ 20 ans après son exil depuis la Colombie, Celina Gelvez a reçu gratuitement une maison pour sa famille.

GUASDUALITO, Venezuela, 14 août (HCR) Celina Gelvez a organisé une pendaison de crémaillère avec ses amis réfugiés, ses voisins, des membres des autorités locales et du personnel du HCR. Le curé de la cathédrale de Guasdualito était là également pour bénir la nouvelle maison de Celina, qui compte trois chambres et qui lui a été allouée par les autorités vénézuéliennes.

Près de 20 ans après son exil depuis la Colombie, le rêve est devenu réalité.

Celina Gelvez est née à San Ignacio, dans le Département de Cesar, en Colombie. Elle a passé une décennie en tant que déplacée dans son pays d'origine, fuyant plusieurs fois les groupes irréguliers armés avec sa famille.

« Finalement, la situation est devenue intolérable au point que nous n'avons pas eu d'autre choix que de quitter le pays avec les enfants », a-t-elle expliqué. « Nous avons quitté notre maison et nous sommes partis sans rien. Nous sommes arrivés au Venezuela les mains vides. »

En 2002, elle rejoint le Venezuela avec ses deux fils. Maintenant âgés de 35 et 30 ans, l'un est affecté d'une légère déficience cognitive mais le second souffre d'un handicap mental sévère. Depuis leur arrivée, cette femme chef de famille âgée de 66 ans et demandeur d'asile vivait dans une petite cabane délabrée à Samaria, dans la banlieue de Guasdualito, dans l'Etat d'Apure.

« En vivant dans un nouveau pays avec un enfant handicapé et sans emploi régulier, je n'avais aucune possibilité d'améliorer ma situation », a déclaré Celine Gelvez, en se référant, parmi d'autres problèmes, à sa recherche d'un logement décent pour vivre. « Néanmoins, j'ai toujours rêvé d'une maison plus agréable et plus sûre pour mes enfants. »

Malgré les problèmes, Celina Gelvez, qui est bénéficiaire d'un programme de micro-financement, gère un élevage de poules et de canards pour gagner sa vie, ce qui lui permet de rester active dans la communauté et d'aider à sa propre intégration.

Elle participe à des projets organisés par le HCR, CARITAS, les autorités culturelles de l'Etat d'Apure et le programme d'aide publique intitulé Bario Adentro qui bénéficie aux personnes âgées réfugiées et vénézuéliennes dans la région de Guasdualito. Le programme inclue des activités sportives et culturelles, et les bénéficiaires ont également des visites médicales chaque semaine.

De plus, Celina Gelvez est bénéficiaire d'autres projets communautaires financés par le HCR et la mairie de Samaria qui visent à faire respecter les droits humains et à œuvrer pour l'intégration locale des réfugiés et des demandeurs d'asile. Le HCR a enregistré dans l'Etat d'Apure quelque 400 réfugiés reconnus et 4 300 demandeurs d'asile, qui sont tous originaires de Colombie.

Après examen de la situation de Celina Gelvez, la mairie de Samaria l'a inclue avec sa famille comme bénéficiaires du projet de logement géré par les autorités intitulé Rancho por Casa (des maisons plutôt que des cabanes). Dans le cadre de ce programme, la mairie construit des maisons gratuitement pour les personnes extrêmement démunies. En retour, Celina préparait les repas pour les maçons qui construisent ces maisons et elle a peint non seulement sa maison mais aussi celles de ses voisins qui ont été construites dans le cadre de ce programme.

Son cas illustre ce qui peut se faire dans le cadre des projets communautaires du HCR en partenariat avec les institutions locales. Il a également montré l'engagement des autorités vénézuéliennes pour les droits des réfugiés en les faisant bénéficier des politiques publiques.

La vie de Celina Gelvez a pris une nouvelle tournure, haute en couleur et pleine d'espoir. Après une journée de fête passée avec ses amis, ses voisins et les représentants de sa communauté, Celina Gelvez et ses enfants ont passé leur première nuit en sécurité dans leur nouvelle maison.

Marcela Rodriguez-Farrelly, chef du bureau de terrain du HCR à Guasdualito, Venezuela

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Intégration sur place

Grâce à l'intégration dans leur communauté d'accueil, les réfugiés peuvent vivre dans la dignité et dans la paix.

Colombie : Vivre dans les «barrios»

Après plus de quarante ans de guerre civile, la Colombie recense l'une des plus grandes populations de personnes déplacées au monde. Plus de deux millions de personnes ont été contraintes de fuir leurs maisons ; beaucoup d'entre elles ont quitté des régions rurales éloignées pour aller chercher une sécurité relative dans les villes.

Les familles de personnes déplacées échouent la plupart du temps dans des taudis à la périphérie des grandes villes, où elles vivent dans un grand dénuement. Juste à la sortie de Bogota, des dizaines de milliers de personnes déplacées vivent dans les bidonvilles de Los Altos de Cazuca et de Los Altos de Florida. Les déplacé internes n'ont pratiquement pas accès aux services de santé, d'éducation ou de logement décent. La sécurité est également un problème, des gangs et des groupes armés contrôlant les bidonvilles et prenant souvent pour cible les jeunes.

L'UNHCR travaille en collaboration avec les autorités dans une dizaine de communes à travers la Colombie afin de s'assurer que les droits des personnes déplacées soient respectés, y compris leur accès aux services de base : la santé, l'éducation et la sécurité.

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Forcés de fuir la violence sévissant sur leurs territoires, les peuples indigènes en Colombie luttent pour éviter une rupture de leurs liens communautaires et culturels. On compte environ un million de personnes indigènes en Colombie. Elles appartiennent à 80 groupes différents et composent l'un des héritages autochtones les plus riches et les plus variés au monde. Mais le conflit armé interne frappe particulièrement sévèrement ces populations indigènes.

Comme de nombreux Colombiens, les peuples indigènes n'ont souvent pas d'autre choix que celui de fuir leurs terres pour échapper à la violence. Le déplacement forcé est tout spécialement tragique pour eux car ils sont attachés à leurs terres ancestrales par des liens très forts. Souvent leur survie économique, sociale et culturelle dépend de la préservation de ces liens. Selon l'Association nationale indigène colombienne (ONIC), quelque 18 groupes ethniques minoritaires se trouvent en danger réel d'extinction. L'UNHCR travaille avec eux pour les aider dans leur lutte à rester sur leurs terres ou pour reconstruire leur vie quand ils ont été forcés à fuir.

L'UNHCR aide aussi des réfugiés indigènes accueillis dans des pays voisins comme le Panama, l'Equateur, le Vénézuela et le Brésil. L'UNHCR développe une stratégie régionale pour mieux répondre aux besoins spécifiques des populations indigènes durant l'exil.

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Réfugiés invisibles au Panama

La guerre civile en Colombie a forcé des millions de personnes à fuir de chez elles, dont des centaines de milliers qui ont cherché refuge dans d'autres pays de la région.

Au Panama, le long de la frontière avec la Colombie, la région de Darien est recouverte d'une épaisse jungle inhospitalière et accessible uniquement par bateau. Néanmoins, de nombreux Colombiens sont venus jusque-là pour trouver refuge, après avoir fui les groupes armés irréguliers qui contrôlent de vastes territoires de jungle de l'autre côté de la frontière.

De nombreuses familles réfugiées au Darien font partie de minorités éthniques de Colombie - indigènes ou afro-colombiennes - qui ont été particulièrement affectées par le conflit et déplacées en grand nombre. Ces dernières années, un nombre croissant de réfugiés colombiens ont également rejoint la capitale, Panama City.

Environ 12 500 Colombiens relevant du mandat de l'UNHCR se trouvent au Panama, mais beaucoup préfèrent ne pas se faire connaître des autorités et rester cachés. Venir en aide à cette population « invisible » est l'un des plus grands défis que rencontre l'UNHCR non seulement au Panama, mais aussi en Equateur et au Vénézuela.

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La violence sévissant dans plusieurs régions de la Colombie menace l'existence des populations indigènes dans le pays. Voici le témoignage de l'un de ces groupes, les indigènes Tulé.