Le HCR demande aux autorités kényanes de revoir leur décision de fermer Dadaab

Articles d'actualité, 14 avril 2015

© HCR/B.Bannon
Des réfugiés somaliens à Dadaab, un camp situé au nord-est du Kenya. Dadaab est le plus important camp de réfugiés au monde.

GENÈVE, 14 avril (HCR) En réponse à l'annonce du Kenya concernant les camps de réfugiés de Dadaab devant être fermés d'ici trois mois et le retour des 350 000 réfugiés somaliens dans leur pays, le HCR a appelé mardi le gouvernement kényan à revoir sa décision.

La décision du gouvernement a été annoncée ce week-end après l'horrible attentat à l'Université de Garissa au Kenya qui est survenu début avril.

« Le HCR est également sous le choc et consterné par l'attaque de Garissa. Le Haut Commissaire [pour les réfugiés António Guterres] et son personnel sont solidaires avec le peuple du Kenya. Nous réitérons nos condoléances aux familles de toutes les victimes », a déclaré Karin de Gruijl, porte-parole du HCR, aux journalistes à Genève mardi.

Le Kenya accueille généreusement et assure la protection des réfugiés qui ont fui la violence et la persécution en Somalie voisine depuis plus de deux décennies, a-t-elle déclaré. Elle a ajouté : « Le HCR travaille en étroite collaboration avec le Gouvernement du Kenya et nous comprenons bien la situation de sécurité régionale actuelle ainsi que la gravité des menaces auxquelles le Kenya est confronté. Nous reconnaissons également l'obligation du gouvernement d'assurer la sécurité de ses citoyens et d'autres personnes vivant au Kenya, y compris les réfugiés. »

Karin de Gruijl a souligné que le HCR « déplore néanmoins que la brusque fermeture des camps de Dadaab ainsi que le fait de forcer les réfugiés à rentrer en Somalie auraient de graves conséquences aux niveaux humanitaire et pratique. Ce serait également une violation des obligations internationales du Kenya. »

Elle a ajouté : « Nous exhortons donc les autorités kenyanes à réétudier cette décision. Le HCR se tient prêt à travailler en étroite collaboration avec le Gouvernement du Kenya pour renforcer les services policiers à Dadaab ainsi que la protection des réfugiés et des Kenyans contre d'éventuelles intrusions de bandes armées depuis l'autre côté de la frontière. »

En décembre dernier, un projet pilote avait été lancé pour fournir une assistance aux personnes souhaitant rentrer sur une base volontaire dans l'une des trois zones relativement sûres de la Somalie, dans les régions de Luuq, Baidoa et Kismayo.

Le HCR se tient prêt à travailler avec les gouvernements du Kenya et de la Somalie pour renforcer ce programme de rapatriement librement consenti. Néanmoins, pour le moment, le HCR estime que les retours à grande échelle ne sont encore pas possibles dans de nombreuses régions de la Somalie, en particulier dans le sud-centre du pays.

Le HCR a réitéré son engagement continu à appuyer les autorités kényanes pour assurer la protection des réfugiés somaliens.

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Le rythme d'arrivée des réfugiés somaliens au Kenya est alarmant

Les trois camps de Dadaab, dont la capacité d'accueil était initialement prévue pour 90 000 personnes, comptent désormais une population d'environ 250 000 civils somaliens, ce qui fait de ce complexe accueillant des réfugiés l'un des plus grands et des plus surpeuplés au monde. Le HCR craint l'arrivée de dizaines de milliers d'autres réfugiés en 2009 dans cette région isolée située au nord-est du Kenya, alors que la situation continue à se détériorer dans leur pays en proie à des troubles.

Les ressources, comme l'eau et la nourriture, se réduisent dangereusement dans les camps surpeuplés, avec parfois 400 familles se partageant l'usage d'un robinet d'eau. Il n'y a plus de place pour monter de nouvelles tentes, et les nouveaux arrivants doivent partager des abris déjà surpeuplés avec d'autres réfugiés.

Début 2009, le Gouvernement kényan a donné son accord pour allouer des terres supplémentaires à Dadaab, ce qui permettra d'héberger quelque 50 000 réfugiés. Les photos ci-après montrent les conditions de vie dans le camp de Dadaab en décembre 2008.

Le rythme d'arrivée des réfugiés somaliens au Kenya est alarmant

Kenya : largages aériens pour les camps de réfugiés affectés par les inondations

Ce week-end, l'UNHCR a commencé, avec l'aide de l'armée américaine, le largage aérien d'urgence d'environ 200 tonnes de biens de secours destinés aux milliers de réfugiés affectés par de graves inondations dans les camps de réfugiés de Dadaab au nord du Kenya.

Ces largages aériens offrent un spectacle impressionnant. Un avion cargo C-130 a largué, à chaque rotation, 16 tonnes de bâches en plastique, de moustiquaires, de tentes et de couvertures, au-dessus d'un site préalablement évacué de toute présence humaine et animale. Des réfugiés ont ensuite chargé le matériel dans des camions pour l'acheminer vers les camps.

Dadaab, un complexe de trois camps accueillant quelque 160 000 réfugiés, principalement originaires de Somalie, a été coupé du monde par un mois de fortes pluies qui ont emporté la seule route permettant de relier les camps isolés depuis la capitale kenyane, Nairobi. Le transport aérien s'est avéré la seule solution pour faire parvenir les secours vers les camps.

L'UNHCR a transféré 7 000 réfugiés parmi les plus touchés depuis Ifo vers le camp d'Hagadera, à quelque 20 kilomètres plus loin. 7 000 autres réfugiés ont été transférés vers un nouveau site, appelé Ifo 2, situé plus en altitude.

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Inondations dans les camps de réfugiés au Kenya

Des inondations dans le nord-est du Kenya à la mi-novembre ont causé des dégâts dans les trois camps de réfugiés du complexe de Dadaab. Plus de 100 000 réfugiés sur les 160 000 qui y sont accueillis ont été affectés par ces inondations, en particulier au camp d'Ifo. Les réfugiés ont perdu leurs abris et les latrines ont été inondées et détruites. La route d'accès principale reliant Dadaab au reste du Kenya a été coupée par les inondations dues aux fortes pluies, empêchant tout approvisionnement d'aide par voie terrestre.

L'UNHCR a commencé à transférer les réfugiés - souvent avec des charrettes, tirées par des ânes - vers un lieu plus en sécurité, le camp de Hagadera, situé à 20 kilomètres et à une altitude plus élevée. La mise en place d'un pont aérien a permis d'apporter du carburant pour les générateurs, des kits médicaux d'urgence, des bâches en plastique et des pelles pour remplir des sacs de sable afin de consolider les digues anti-inondations. Des biens de premier secours ainsi que de la nourriture ont été distribués aux réfugiés démunis.

L'ampleur de ces inondations rappelle celle des inondations massives ayant suivi les pluies record d'El Nino en 1997, qui avaient submergé toutes les basses terres de l'est du Kenya.

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Un groupe de familles rentre à Zanzibar en Tanzanie après avoir vécu en exil pendant plus de 10 ans à Mogadiscio en Somalie.