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Profil d'opérations 2015 - Tchad

| Aperçu |

Environnement opérationnel

  • Etant donne les conflits et violences en cours dans plusieurs pays frontaliers, notamment la République Centrafricaine (RCA), le Nigéria et le Soudan du Sud, la population réfugiée au Tchad augmentera très probablement en 2015.

  • Les besoins de protection et d'assistance des réfugiés centrafricains resteront importants en 2015.

  • Le HCR entretient d'excellentes relations de travail avec le gouvernement tchadien. L'Organisation continuera d'aider le Gouvernement à délivrer des cartes nationales d'identité aux rapatriés tchadiens de deuxième et troisième génération dépourvus de liens familiaux, qui sont exposés à un risque d'apatridie.

  • Le 31 juillet, plus de 1 000 demandeurs d'asile nigérians sont arrivés sur l'île de Choua, dans la région du lac Tchad, à 4 kilomètres environ de la frontière. Le Tchad accueillait déjà plus de 1 500 réfugiés nigérians (488 familles). Un appel supplémentaire a été lancé pour couvrir le coût de la réponse à ces nouveaux besoins urgents. Compte tenu de l'aspect imprévisible des incidents et de la violence au Nigéria, le HCR prend des dispositions pour parer à d'éventuels afflux en 2015.

  • Le Gouvernement a accordé aux réfugiés et aux rapatriés l'accès à des terres agricoles, contribuant ainsi à leur autonomie, et aux stratégies d'intégration sociale et économique. Le Gouvernement soutient les efforts destinés à trouver des solutions alternatives aux camps, en autorisant les réfugiés à s'installer au sein des communautés d'accueil et à accéder aux services collectifs essentiels.

Personnes relevant de la compétence du HCR

En 2015, les principaux groupes relevant de la compétence du HCR seront formés de réfugiés principalement originaires du Soudan et de République centrafricaine (RCA), auxquels il convient d'ajouter plus de 1 600 réfugiés nigérians. Les réfugiés vivent dans des camps, au sein de communautés, dans des sites d'installation dans des villages/régions, et dans des zones urbaines. Un groupe de personnes évacuées du fait de la violence en RCA relève également de la compétence du HCR : ces personnes, nées en RCA de parents tchadiens -- parfois nés eux aussi en RCA -- n'ont plus aucun lien avec le Tchad et risquent donc de devenir apatrides.

Chiffres HCR prévisionnels pour le Tchad
Type de population Origine Janvier 2015 Décembre 2015
Total dans le pays Nb personnes
assistées par
le HCR
Total dans le pays Nb personnes
assistées par
le HCR
Total 526 140 500 780 505 370 479 230
Réfugiés Rép. centrafricaine 97 550 86 920 100 000 96 000
Soudan 368 290 353 560 377 480 355 330
Pays divers 3 000 3 000 5 500 5 500
Demandeurs d'asile Rép. dém. du Congo 130 130 140 140
Soudan 20 20 20 20
Pays divers 110 110 130 130
Réfugiés rapatriés durant l'année Tchad 1 000 1 000 2 000 2 000
Apatrides Apatrides 50 50 100 100
Autres personnes relevant de la compétence du HCR Pays divers 56 000 56 000 20 000 20 000

| Réponse |

Besoins et stratégies

En 2015, le HCR continuera à fournir des services essentiels, portant sur la nutrition, la santé, l'eau, l'assainissement et l'hygiène (WASH), l'éducation et la délivrance de documents, aux réfugiés et autres populations relevant de sa compétence ; et il s'efforcera, en collaboration avec tous ses partenaires, de placer les questions de protection au cœur de toutes les interventions.

L'appui aux activités génératrices de revenus, la recherche de solutions de substitution à l'hébergement dans des camps, l'acquisition de terres et la promotion de la liberté de circulation resteront des priorités clés dans une perspective d'autonomisation. Le HCR travaillera avec le Gouvernement et les partenaires de développement pour intégrer progressivement les réfugiés dans les programmes existants et autres initiatives pertinentes. Les moyens de subsistance non agricoles sont limités, 2 pour cent seulement des réfugiés pouvant espérer avoir accès aux services de microfinance d'ici la fin de 2015.

L'éducation, l'action contre la violence sexuelle et sexiste et la protection de l'enfance seront des priorités. Dans le cadre d'une stratégie pluriannuelle, l'Organisation mettra en place des mesures visant à : identifier et suivre les enfants vulnérables ; déterminer l'intérêt supérieur ; offrir un soutien et des services de qualité aux victimes de violences sexuelles et sexistes ; prévenir l'exploitation et la violence, en particulier à l'égard des filles réfugiées ; et assurer une transition sans heurts entre les programmes scolaires soudanais et tchadien. En cas de financement insuffisant, l'appui destiné à faciliter l'accès à l'enseignement secondaire et à la formation professionnelle sera limité, de sorte que la moitié seulement de la population cible sera scolarisée. Pour venir en aide aux victimes de violences sexuelles et sexistes, le HCR appliquera des mesures de sûreté et de sécurité, offrira une assistance matérielle, constituera des capacités locales de soutien et mènera des activités de sensibilisation.

Le conflit en RCA et les affrontements intercommunautaires en cours au Darfour rendent improbables des rapatriements librement consentis en 2015. Les possibilités d'intégration sur place étant limitées, la réinstallation reste la seule solution viable à long terme. Le HCR préparera les réfugiés aux solutions durables en facilitant les moyens de subsistance, en renforçant l'autosuffisance et en encourageant la coexistence pacifique avec les communautés locales. L'Organisation appuiera aussi des efforts visant à combler les inégalités de niveau de vie entre les refugiés et les communautés d'accueil. Des solutions alternatives aux camps seront étudiées et tous les efforts seront déployés pour faciliter la liberté de mouvement des réfugiés.

Les structures nationales existantes en matière d'approvisionnement en eau, d'assainissement et d'hygiène, de centres médicaux et d'écoles, seront renforcées, et la capacité des ministères de tutelle à gérer et entretenir ces services sera améliorée. Des partenariats importants seront favorisés avec des acteurs du développement, tout comme les liens avec les plans de développement nationaux, pour une viabilité accrue des interventions.

La solution consistant à donner aux nouveaux réfugiés la possibilité de résider au sein des communautés plutôt que dans les camps sera étudiée. Le HCR offrira au Gouvernement des conseils techniques pour l'aider à honorer ses engagements internationaux.

L'Organisation veillera à supprimer les obstacles qui entravent l'accès de quelque 113 000 rapatriés tchadiens à des documents. Elle s'efforcera également de préserver la qualité de l'enregistrement et de distribuer des cartes d'identité, avec l'introduction progressive de la biométrie durant l'année 2015. En outre, du fait de l'adoption d'une nouvelle loi sur l'état civil en 2013, il est probable que d'ici 2017, des actes de naissance seront délivrés automatiquement aux enfant réfugiés dans l'est du Tchad, et le retard accumulé dans le traitement de la situation des Soudanais refugiés sans documents sera rattrapé.

Le HCR aidera les autorités à délivrer des documents d'identité aux rapatriés tchadiens afin de leur éviter de devenir apatrides. Quelque 36 000 tchadiens sans liens familiaux auront reçu ces documents d'ici la fin 2014, et 20 000 autres en 2015.

| Mise en œuvre |

Coordination

La collaboration avec le Gouvernement tchadien, la Commission nationale d'accueil et de réinsertion des réfugiés et des rapatriés (CNARR), les autorités locales et leurs ministères de tutelle respectifs demeure cruciale pour l'atteinte des objectifs. Le HCR continuera à plaider en faveur de l'intégration des programmes concernant les réfugiés et le développement national.

Le Haut Commissariat participera à tous les forums interorganisations concernés pour veiller à ce que les réfugiés soient pris en compte dans tous les secteurs et plans pertinents. Le HCR est co-chef de file du module de coordination et de gestion des camps et du module des abris, chef de file des modules centrés sur la protection, et conduit la réponse multisectorielle en faveur des réfugiés.

2015 Partenaires du HCR - Tchad
Partenaires d'exécution
Organismes gouvernementaux : Commission nationale d'accueil et de réinsertion des réfugiés et des rapatriés (CNARR)
ONG : African Initiative for Relief and Development, Association pour la promotion des libertés fondamentales au Tchad, Association pour le développement économique et social de Kobé, Associazione di Cooperazione Rurale in Africa e America Latina, Bureau d'Appui Santé et Environnement, CARE, Centre de support en santé internationale au Tchad, Christian Outreach for Relief and Development, Comité international de secours, Croix-Rouge du Tchad, Fédération luthérienne mondiale-Action by Churches Together, Hebrew Immigrant Aid Society, International Medical Corps, Refugee Education Trust, Secours catholique pour le développement, Service jésuite des réfugiés
Partenaires opérationnels
Organismes gouvernementaux : Ministère de l'Administration du territoire et de la Sécurité publique; Ministère de l'Agriculture et de l'Environnement; Ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Urbanisme et de l'Habitat; Ministère de l'Assainissement public et de la Bonne gouvernance; Ministère de l'Education nationale, Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports; Ministère de la Fonction publique, du Travail et de l'Emploi; Ministère de la Justice et des Droits de l'Homme; Ministère de la Santé publique, de l'Action sociale et de la Solidarité nationale; Ministère des Affaires étrangères et de l'Intégration africaine; Ministère des Infrastructures, des Transports et de l'Aviation civile; Ministère des Postes et des Nouvelles technologies de l'information et de la communication; Ministère du Plan et de la Coopération internationale; Ministre du Pétrole, des Mines, et de l'Energie
Autres : Banque mondiale, BCAH, Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), FAO, FNUAP, Good Neighbors, HCDH, OIM, OMS, ONUSIDA, PAM, PNUD, UNESCO, UNICEF

| Informations financières |

Les budgets de l'opération du HCR au Tchad diminuent depuis 2011. Le budget 2015 approuvé par le Comité exécutif a été fixé à 162,5 millions de dollars E.-U. Toutefois, les besoins urgents des réfugiés en provenance du Nigéria ont conduit à la création d'un budget supplémentaire en 2014 et il est possible que d'autres besoins financiers en rapport avec cette situation soient présentés en 2015.

Tout manque de fonds pour l'opération au Tchad en 2015 affectera très vraisemblablement : la délivrance de documents et l'enregistrement des refugiés ; l'approvisionnement en eau potable, qui demeurera inférieur à la norme acceptable de 20 litres par personne et par jour ; et la capacité du HCR à promouvoir l'intégration des réfugiés dans les programmes nationaux de développement et à poursuivre les activités visant à améliorer les moyens de subsistance et l'autosuffisance.

Source: HCR Appel global 2015 (actualisation)

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autres documents

L'autre crise de réfugiés au Tchad

Une seconde crise de réfugiés se développe silencieusement dans le sud du Tchad depuis ces dernières années. Cette crise n'attire que peu d'attention de la part des médias et de la communauté internationale. Environ 60 000 réfugiés de la République centrafricaine sont hébergés dans le sud du Tchad. Ils sont répartis dans cinq camps et ils reçoivent une aide régulière du HCR. Toutefois le financement pour cette aide et pour des projets de réintégration reste faible. Les réfugiés ont fui les combats entre des groupes rebelles et les forces gouvernementales au nord de la République centrafricaine. Depuis le début de l'année 2009, 17 000 nouveaux réfugiés sont arrivés dans le sud-est du Tchad.

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Des milliers de personnes sont déplacées à l'intérieur du Tchad

Lors de scènes de dévastation au mode opératoire similaire à celles du carnage perpétré au Darfour voisin, quelque 20 villages dans l'est du Tchad ont été attaqués, brûlés et pillés par des groupes de nomades armés depuis le 4 novembre. Des centaines de personnes ont été tuées, davantage encore ont été blessées. Au moins 15 000 personnes ont été déplacées de leurs villages d'origine.

Quelque 7 000 personnes se sont rassemblées aux alentours de Goz Beida, où elles ont trouvé abri sous des arbres ou ailleurs. L'UNHCR distribuera des articles de secours dès que la situation sécuritaire le permettra. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a déjà distribué des bâches en plastique, des matelas, des couvertures et des médicaments aux déplacés internes nouvellement arrivés dans le camp de Habila. L'agence recherche actuellement un site temporaire pour accueillir les nouveaux arrivants et entre temps va augmenter le nombre de points d'eau dans le camp de Habila.

La détérioration de la situation sécuritaire dans la région est extrêmement préoccupante, ainsi que ses conséquences sur les opérations de l'UNHCR pour aider les déplacés internes et les réfugiés. Il y a 90 000 déplacés internes au Tchad, ainsi que 218 000 réfugiés originaires du Darfour présents dans 12 camps de l'est du Tchad.

Des milliers de personnes sont déplacées à l'intérieur du Tchad

Tchad : l'éducation en exil

L'UNHCR s'associe avec le Ministère de l'éducation et des partenaires ONG pour améliorer l'éducation des réfugiés soudanais au Tchad. La violence continue dans la région ouest du Darfour, au Soudan, a déraciné deux millions de Soudanais dans leur propre pays et a fait fuir quelque 230 000 personnes de l'autre côté de la frontière dans l'est du Tchad. Les réfugiés sont hébergés dans 12 camps au Tchad. Bien que le taux d'inscription à l'école dans les camps au Tchad soit élevé, l'assiduité est variable. Le manque d'instituteurs qualifiés et de fournitures scolaires perturbe le déroulement des classes. Par ailleurs, de nombreux enfants sont accaparés par les tâches domestiques, tandis que d'autres arrêtent l'école pour travailler dans des familles tchadiennes. La fréquentation des filles est moins régulière, surtout après leur mariage qui a lieu généralement lorsqu'elles ont 12 ou 13 ans. Pour les garçons et adolescents, fréquenter l'école diminue le risque d'être recruté par différents groupes armés opérant dans la région.

L'UNHCR et ses partenaires continuent de former et de rémunérer les instituteurs au sein des 12 camps de réfugiés, assurant ainsi une éducation de qualité aux enfants réfugiés. Les ONG partenaires entretiennent les écoles et fournissent les uniformes aux écoliers. L'UNICEF distribue des livres, des cahiers et des fournitures. En août 2007, l'UNHCR, l'UNICEF et le Ministère de l'éducation tchadien ont travaillé conjointement pour améliorer l'éducation des Soudanais déracinés par le conflit au Darfour.

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Réfugiés du Darfour au Tchad : aucune solution en vue

Six ans après le début du conflit dans la région du Darfour au Soudan, plus de 250 000 réfugiés sont toujours exilés au Tchad voisin. La plupart des réfugiés sont des femmes et des enfants, qui restent traumatisés par leur fuite vers un autre pays après avoir quasiment tout perdu pendant les raids aériens et terrestres menés contre leurs villages.

Des familles ont vu leurs villages réduits en cendres, leurs proches ont été massacrés et leur bétail a été volé. Des femmes et des filles ont été victimes de viols, d'abus et d'humiliations et, depuis, nombre d'entre elles ont été bannies de leurs communautés.

La majorité des réfugiés vivent dans 12 camps gérés par le HCR et situés dans une région aride de l'est du Tchad, là où les ressources naturelles comme l'eau et le bois de chauffage sont rares. Les réfugiés ont pu recommencer une nouvelle vie dans un climat de paix relative, mais tous espèrent pouvoir rentrer un jour au Darfour, où des centaines de milliers de leurs compatriotes sont des déplacés internes.

Dans l'est du Tchad, le HCR et d'autres agences aident à prendre en charge 180 000 Tchadiens déplacés internes, qui ont fui des tensions interethniques en 2006 et en 2007. Certaines familles commencent seulement à rentrer dans leurs villages d'origine.

Juin 2009

Réfugiés du Darfour au Tchad : aucune solution en vue

Tchad

Depuis le début des hostilités l'an dernier dans la région du Darfour, à l'ouest du Soudan, plus de 110 000 réfugiés soudanais ont fui vers le Tchad voisin. Ils sont aujourd'hui dispersés le long d'une zone frontalière désertique de 600km, exposés à des conditions extrêmes, sous un soleil de plomb le jour et par des températures glaciales la nuit.

Dans cette zone inhospitalière, l'accès aux réfugiés est difficile. Le personnel de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés doit sillonner la région des jours durant pour les localiser. Les bombardements sur la zone frontalière et les raids transfrontaliers des milices soudanaises mettent ces réfugiés en danger et soulignent l'urgente nécessité de les transférer dans des camps à l'intérieur du pays. De plus, la saison des pluies qui débute en mai rend la circulation impraticable sur les pistes sablonneuses. Les travailleurs humanitaires sont lancés dans une course contre la montre pour apporter un secours d'urgence à ces réfugiés.

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Les 250 000 réfugiés du Darfour exilés dans lest du Tchad luttent chaque jour pour tenter de survivre avec un minimum deau, de nourriture et de combustible.
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Des réfugiés centrafricains fuient vers le Tchad

La guerre se déroulant en République centrafricaine a reçu peu d'attention de la part des médias, en comparaison avec le conflit du Darfour, alors que ses effets sont semblables. Plus de 17 000 Centrafricains ont traversé la frontière vers le Tchad depuis janvier 2009, portant ainsi le total des réfugiés centrafricains à près de 70 000 dans ce pays.