Le HCR inaugure un système d'eau potable pour des réfugiés somaliens en Ethiopie

Agir pour faire la différence, 4 mai 2010

© HCR/K.Egziabher
Le Haut Commissaire adjoint des Nations Unies pour les réfugiés T. Alexander Aleinikoff, ici avec des réfugiés somaliens dans l'est de l'Ethiopie, avait officiellement inauguré le nouveau système de distribution d'eau de la vallée de Jarrar.

VALLÉE DE JARRAR, Éthiopie, 4 mai (HCR) Le HCR a inauguré un projet de plusieurs millions de dollars pour la distribution d'eau et d'électricité qui bénéficiera à des dizaines de milliers de personnes, y compris des réfugiés somaliens et des membres de la communauté locale, dans une région semi-aride à l'est de l'Ethiopie.

Ce programme d'un montant de cinq millions de dollars pour l'alimentation en eau de la vallée de Jarrar dans la région Somali en Ethiopie vise à utiliser l'électricité pour pomper 1,3 million de litres d'eau potable au bénéfice de 51 000 personnes, y compris 16 000 réfugiés. Le projet a été récemment inauguré par le Haut Commissaire adjoint des Nations Unies pour les réfugiés T. Alexander Aleinikoff et prévoit de fournir de l'eau potable à 100 000 personnes durant la saison sèche.

« C'est un projet novateur et un bon modèle », a déclaré T. Alexander Aleinikoff, qui effectuait son premier voyage en Afrique en tant que Haut Commissaire adjoint du HCR. « Il permet de fournir une importante source d'eau pour les réfugiés et il bénéficie également à la communauté locale. Il respecte l'environnement et permet d'économiser de l'argent. »

Le projet a été bien accueilli par ses futurs bénéficiaires. « Après des années pendant lesquelles nous avons vécu d'énormes difficultés, nous avons désormais de l'eau potable en quantité abondante pour cuisiner et nous laver », a déclaré Rodo, une mère de quatre enfants qui a passé les deux dernières décennies dans le camp de Kebribeyah après avoir fui le conflit dans sa Somalie natale. « Grâce à un bien meilleur approvisionnement en eau, nous sommes beaucoup plus propres et en meilleure santé qu'avant. »

Dans le passé, des camions-citernes étaient utilisés pour amener l'eau à Kebribeyah, mais son acheminement coûtait cher et représentait un défi au niveau logistique. Le HCR et les autorités régionales avaient alors foré des puits en 2004 dans la vallée de Jarrar à une distance de 21 kilomètres et ils acheminaient l'eau vers le camp au moyen de canalisations en utilisant des pompes à moteur diesel.

Dans le but de réduire encore les coûts, le HCR a financé l'extension du réseau électrique de la vallée de Jarrar. Les travaux ont été réalisés l'an dernier et 15 générateurs pompent désormais l'eau de sept puits à Kebribeyah, garantissant ainsi un approvisionnement régulier en eau pour les réfugiés et les membres de la communauté locale qui vivent le long de la route de l'eau ainsi que de nouvelles lignes électriques.

« Nous sommes maintenant en mesure de répondre pleinement aux besoins des réfugiés et il était évidemment logique d'étendre ce service à la population locale », a déclaré Anthony Mulenga, l'ingénieur hydraulicien du HCR responsable du système de la vallée de Jarrar. « Ce système est également rentable. En passant du diesel à l'électricité, nous avons réduit nos coûts de 7 000 dollars à 2 700 dollars par mois », a-t-il ajouté.

Kebribeyah dispose désormais de 28 points de distribution d'eau contre quatre il y a cinq ans. L'utilisation quotidienne d'eau a par ailleurs augmenté, passant de 12 litres à 20 litres pour chacun des 16 000 réfugiés qui vivent actuellement dans le camp. Cette quantité de 20 litres correspond au volume minimal établi par les normes humanitaires internationales. L'accès facile à l'eau dans cette région semi-aride signifie également que les femmes n'ont plus à risquer leur sécurité en parcourant de longues distances à pied pour se procurer de l'eau.

Ce projet contribue également à apaiser les tensions entre les habitants et les réfugiés, car il bénéficie aussi à la communauté locale. A la fois le réseau électrique et les canalisations d'eau sont reliés aux villages et à des points le long de la route, améliorant ainsi la vie des Ethiopiens et stimulant l'économie locale.

« Avant que le HCR ne nous ait fourni ce précieux réseau de distribution d'eau potable salubre, nous étions confrontés à de graves pénuries d'eau », a déclaré Fadumo Bashir, un membre de la communauté locale, ajoutant que l'eau était auparavant collectée dans des étangs pollués, « ce qui provoquait de graves problèmes de santé. »

Pendant ce temps, le HCR travaille également à l'amélioration de l'approvisionnement en eau dans le camp voisin de Sheder, qui abrite 8 000 réfugiés. Ce camp a été établi à la mi-2008 pour accueillir un nouvel afflux de réfugiés venant de Somalie et il dispose de trois puits. Dans le camp d'Aw Barre, qui abrite également 8 000 réfugiés, le travail a commencé pour augmenter les points de distribution d'eau car il n'y a que deux puits pour les 20 000 habitants de la communauté locale.

L'Ethiopie accueille actuellement quelque 149 000 réfugiés, dont 60 000 Somaliens hébergés dans cinq camps à l'est du pays. Quelque 16 600 d'entre eux sont des réfugiés de longue date ayant fui la Somalie dans les années 90, alors que les autres réfugiés sont arrivés après 2006.

Par Yusuf Hassan et Kisut Gebre Egziabher dans la vallée de Jarrar, Ethiopie

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Le rythme d'arrivée des réfugiés somaliens au Kenya est alarmant

Les trois camps de Dadaab, dont la capacité d'accueil était initialement prévue pour 90 000 personnes, comptent désormais une population d'environ 250 000 civils somaliens, ce qui fait de ce complexe accueillant des réfugiés l'un des plus grands et des plus surpeuplés au monde. Le HCR craint l'arrivée de dizaines de milliers d'autres réfugiés en 2009 dans cette région isolée située au nord-est du Kenya, alors que la situation continue à se détériorer dans leur pays en proie à des troubles.

Les ressources, comme l'eau et la nourriture, se réduisent dangereusement dans les camps surpeuplés, avec parfois 400 familles se partageant l'usage d'un robinet d'eau. Il n'y a plus de place pour monter de nouvelles tentes, et les nouveaux arrivants doivent partager des abris déjà surpeuplés avec d'autres réfugiés.

Début 2009, le Gouvernement kényan a donné son accord pour allouer des terres supplémentaires à Dadaab, ce qui permettra d'héberger quelque 50 000 réfugiés. Les photos ci-après montrent les conditions de vie dans le camp de Dadaab en décembre 2008.

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La contrée isolée de Dolo Ado devient le refuge de quelque 10 000 Somaliens fuyant la violence dans leur pays.

Depuis le début de l'année, environ 10 000 Somaliens ont traversé la frontière en quête de refuge et ils sont arrivés à Dolo Ado, un lieu isolé, brûlé par le soleil et situé au sud-est de l'Ethiopie - où les habitants sont majoritairement de l'ethnie somali. La plupart ont fui l'insécurité après le retrait des troupes éthiopiennes du centre et du sud de la Somalie et la reprise de ces régions par des insurgés. Au pic de l'afflux au début du mois de février 2009, quelque 150 personnes franchissaient la frontière chaque jour. En réponse à cette situation, une équipe d'urgence du HCR a été envoyée sur place pour aider à gérer un centre de transit à Dolo Ado. De plus, le HCR a fait parvenir des convois contenant des articles de secours, y compris des moustiquaires, des couvertures, des jerrycans, des batteries d'ustensiles de cuisine et des bâches en plastique. Les efforts humanitaires sont coordonnés avec d'autres agences des Nations Unies et des ONG pour assurer que les besoins sont satisfaits. Bien que de nombreux Somaliens déplacés à l'intérieur du sud et du centre de la Somalie ont commencé à rentrer, principalement vers Mogadiscio, de nombreux Somaliens restent à Dolo Ado car ils ont besoin de protection. Etant donné les faibles perspectives de rapatriement dans un avenir proche, un nouveau camp est actuellement en cours de préparation et les cas des réfugiés sont maintenant examinés.

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Ce week-end, l'UNHCR a commencé, avec l'aide de l'armée américaine, le largage aérien d'urgence d'environ 200 tonnes de biens de secours destinés aux milliers de réfugiés affectés par de graves inondations dans les camps de réfugiés de Dadaab au nord du Kenya.

Ces largages aériens offrent un spectacle impressionnant. Un avion cargo C-130 a largué, à chaque rotation, 16 tonnes de bâches en plastique, de moustiquaires, de tentes et de couvertures, au-dessus d'un site préalablement évacué de toute présence humaine et animale. Des réfugiés ont ensuite chargé le matériel dans des camions pour l'acheminer vers les camps.

Dadaab, un complexe de trois camps accueillant quelque 160 000 réfugiés, principalement originaires de Somalie, a été coupé du monde par un mois de fortes pluies qui ont emporté la seule route permettant de relier les camps isolés depuis la capitale kenyane, Nairobi. Le transport aérien s'est avéré la seule solution pour faire parvenir les secours vers les camps.

L'UNHCR a transféré 7 000 réfugiés parmi les plus touchés depuis Ifo vers le camp d'Hagadera, à quelque 20 kilomètres plus loin. 7 000 autres réfugiés ont été transférés vers un nouveau site, appelé Ifo 2, situé plus en altitude.

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