Plus de 40 000 nouveaux déplacés à cause des violences à Bangui

Articles d'actualité, 1 octobre 2015

© HCR/O Laban-Mattei
Des femmes déplacées se protègent contre la pluie dans le site pour déplacés internes de Mpoko situé près de l'aéroport international à Bangui.

BANGUI, République centrafricaine, 1er octobre (HCR) Un calme relatif est revenu à Bangui, la capitale de la République centrafricaine, mais des violences et des tensions ont été signalées dans les provinces et le nombre de déplacés dépasse désormais les 40 000 à l'intérieur de Bangui, selon l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

D'après les estimations tirées des chiffres compilés par le HCR conjointement avec l'OIM, des ONG partenaires et des responsables des camps, quelque 42 575 personnes ont été récemment déplacées dans la ville depuis que des violences sanglantes ont éclaté samedi dernier après le meurtre d'un chauffeur de taxi musulman. Selon des employés des hôpitaux et les organisations du secteur de la santé, les violences ont fait au moins 41 morts et plus de 260 blessés.

Environ 19 000 nouveaux déplacés ont trouvé refuge près de l'aéroport dans le site pour déplacés internes de Mpoko dont la population atteint désormais 30 000 personnes. Les autres sites accueillant un grand nombre de nouveaux déplacés sont notamment le Centre Jean XXIII, Four Square (500 personnes), Ben-Zvi (5 106 personnes) et la Faculté de théologie (4 595 personnes). De nombreux déplacés sont retournés dans ces sites.

« Nous ne pouvons toujours pas rendre visite à ces personnes en raison de la situation sécuritaire, mais nous avons des réserves de produits les plus urgents à Bangui matériel pour les abris et produits non alimentaires tels qu'ustensiles de cuisine, couvertures et nattes pour dormir et nous sommes prêts à les distribuer dès que nous recevrons le feu vert », a déclaré Leo Dobbs, porte-parole du HCR à Genève.

Des rations alimentaires supplémentaires et des produits sanitaires et d'hygiène seront également nécessaires si les personnes ne peuvent pas rentrer chez elles. Quelques marchés situés dans les zones qui hébergent des déplacés restent ouverts et accessibles, mais les réserves baissent et les prix montent.

« Nous demandons un accès urgent aux déplacés et nous lançons un appel au calme à toutes les parties », a ajouté Leo Dobbs.

Dans les rues de Bangui, quelques chauffeurs de moto taxi et certains habitants se sont aventurés dehors, mais la plupart des magasins et de nombreux marchés sont restés fermés. La plupart des barricades non autorisées sur les principales artères de la ville ont été enlevées, permettant d'évacuer le personnel international vers la MINUSCA et un hôtel.

Mais les troupes de la MINUSCA ont essuyé des tirs à plusieurs reprises. Mercredi, trois membres des forces de maintien de la paix ont été blessés par des coups de feu, dont deux grièvement, dans le 4ème district de Bangui. La MINUSCA a aidé à escorter certains travailleurs humanitaires internationaux, dont 198 appartenant aux agences des Nations Unies, entre leur résidence et le siège de la MINUSCA.

Mercredi, la présidente du gouvernement de transition, Catherine Samba -Panza, est revenue à Bangui sous haute sécurité après avoir écourté sa participation au sommet de l'Assemblée Générale des Nations Unies à New York et elle a appelé les habitants à retourner au travail.

Pendant ce temps, le personnel du HCR présent dans la ville divisée de Bambari a déclaré que la situation était extrêmement tendue. Ils ont signalé que des manifestations avaient eu lieu mardi et indiqué que 15 à 20 maisons avaient été incendiées et au moins 10 blessés transportés à l'hôpital. Des tensions ont également été signalées dans les villes de Kaga Bandoro, Boali et Berberati, tandis que 60 détenus se sont évadés d'une prison à Bouar.

Par Dalia Al Achi, à Bangui

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Dans plus de 50 pays du monde entier, quelque 24 millions de personnes sont déracinées et déplacées dans leur propre pays suite à un conflit ou à des violations des droits de l'homme.

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Nombre des déplacés internes vivent dans la brousse, non loin de leurs villages. Ils y ont construit des abris de paille et d'herbe, ils cultivent des légumes et ils crééent même des écoles de brousse pour leurs enfants. Cependant, l'accès à l'eau potable et aux soins de santé demeure un vaste problème. De nombreux enfants souffrent de diarrhées et du paludisme, mais leurs parents ont trop peur de les emmener dans des hôpitaux ou des cliniques pour les faire soigner.

Des gardiens de troupeaux au nord de la République centrafricaine sont la proie des zaraguinas - des bandits qui enlèvent des enfants contre rançon. Les villageois sont alors contraints de vendre leur bétail pour pouvoir payer les rançons.

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Des batailles de rue ont déplacé environ 400 000 personnes uniquement à Bangui, la capitale. Quelque 100 000 d'entre elles ont trouvé refuge à l'Aéroport international et bénéficient d'une relative protection de la part d'une force de l'Union africaine et des militaires français qui sont basés à l'aéroport. A la fois les civils chrétiens et musulmans craignent des attaques de représailles de la part des rebelles et des militants si d'aventure ils rentraient chez eux. D'énormes défis humanitaires sont à relever pour approvisionner les camps en abris, en eau potable, en latrines, en vivres et pour assurer des soins médicaux. Le HCR a répondu en fournissant des tentes et des articles non alimentaires aux personnes déplacées à l'aéroport et dans des églises dans la capitale.

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