La République centrafricaine doit permettre aux réfugiés de voter

Articles d'actualité, 14 juillet 2015

© HCR/O.Laban-Mattei
Une réfugiée et sa famille dans leur tente sur le site de Lolo, dans l'est du Cameroun.

GENÈVE, 14 juillet (HCR) Le HCR a fait part de sa préoccupation sur la décision du Parlement de transition d'exclure des prochains votes, prévus en octobre prochain, les réfugiés ayant fui dans les pays voisins et au-delà pour échapper aux combats dans leur pays.

Le HCR et ses partenaires ont indiqué que cette décision ne respecte pas les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies 2149 (2014) et 2217 (2015) qui prévoient des élections inclusives pour aider à rétablir la paix.

« Dans cet objectif, il est important que les réfugiés et les personnes déplacées internes puissent voter », a indiqué le porte-parole du HCR Leo Dobbs lors d'un point de presse à Genève.

On compte actuellement quelque 460 000 réfugiés centrafricains (soit un dixième de la population), principalement au Cameroun, au Tchad, en République démocratique du Congo et au Congo.

« Environ 190 000 d'entre eux pourraient voter. La population réfugiée comprend une grande proportion de musulmans », a ajouté Leo Dobbs. « Les personnes qui souhaitent voter doivent tout d'abord rentrer en RCA, ce qui est impossible pour la plupart des Centrafricains du fait de la poursuite des tensions et des violences. »

Toutefois le Conseil national de transition de la République centrafricaine a rejeté les dispositions du projet de loi électoral permettant aux réfugiés centrafricains de voter. Du fait de cette décision (datée du 30 juin), le HCR craint qu'une partie importante de l'électorat ne puisse prendre part au processus politique qui devrait conduire à des élections démocratiques et inclusives pour rétablir la paix et réconcilier les différentes communautés.

« Nous sommes convaincus que ce serait un sérieux revers, pour ne pas dire dangereux, d'exclure les réfugiés des élections qui sont l'aboutissement d'un processus politique où les réfugiés ont contribué et qui a été mené dans un esprit de transparence et d'inclusion. Nous appelons à ce que les réfugiés puissent voter afin d'aider à décider de l'avenir de leur pays », a indiqué Leo Dobbs, ajoutant : « Des élections libres, transparentes et ouvertes peuvent contribuer à la consolidation de la paix, de la sécurité et de la réconciliation nationale et permettre le retour dans la sécurité et la dignité pour tous les réfugiés. »

Le HCR et ses partenaires, y compris le Coordonnateur humanitaire Aurélien Agbenonci et la mission de stabilisation des Nations Unies, poursuivront les pourparlers avec le gouvernement de transition sur la participation des réfugiés aux élections et l'autorisation pour les réfugiés de prendre part au vote.

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Nombre des déplacés internes vivent dans la brousse, non loin de leurs villages. Ils y ont construit des abris de paille et d'herbe, ils cultivent des légumes et ils crééent même des écoles de brousse pour leurs enfants. Cependant, l'accès à l'eau potable et aux soins de santé demeure un vaste problème. De nombreux enfants souffrent de diarrhées et du paludisme, mais leurs parents ont trop peur de les emmener dans des hôpitaux ou des cliniques pour les faire soigner.

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