Syriens arrivés en Grèce : une population en mouvement hautement qualifiée

Articles d'actualité, 8 décembre 2015

© UNHCR/I.Prickett
Afich et Racha, deux réfugiés syriens, serrent leurs filles dans leurs bras peu de temps après leur arrivée sur l'île de Lesbos, en Grèce.

GENÈVE, 8 décembre (HCR) La traversée de la Méditerranée est traîtresse et le risque de noyade est permanent. Pourtant, ils continuent d'arriver, jour après jour, à bord d'embarcations de fortune qui les déversent sur le rivage des îles grecques près de la Turquie. Depuis début 2015, ils sont déjà près de 800 000 réfugiés à avoir débarqué.

La plupart fuient le conflit en Syrie. Sur le plan de l'éducation, ils sont la fine fleur du pays : 86 % déclarent avoir fait des études secondaires ou universitaires. La moitié a étudié à l'université.

Mais ils portent en eux les blessures de la guerre. Un sur cinq cherche toujours un membre de sa famille disparu en Syrie.

Ces résultats ne sont que quelques-uns d'une enquête annoncés par le HCR à Genève aujourd'hui (8 décembre) ; les résultats complets peuvent être consultés ici (en anglais). L'enquête s'appuie sur des entretiens réalisés par les équipes du HCR en charge de la protection qui sont déployées en Grèce, le long de la frontière avec la Turquie. Au total, 1 245 Syriens ont été interrogés entre les mois d'avril et septembre 2015.

La grande majorité des personnes interrogées (78 %) avaient moins de 35 ans.

La profession la plus souvent mentionnée était « étudiant » : 16 % des personnes interrogées ont affirmé qu'elles étudiaient au moment de fuir. Viennent ensuite les commerçants (9 %), les menuisiers, les électriciens et les plombiers (7 %), les ingénieurs et les architectes (5 %), les médecins et les pharmaciens (4 %).

Dans l'ensemble, le profil qui se dégage est celui d'une population en mouvement hautement qualifiée.

Près des deux tiers des personnes interrogées (63 %) ont indiqué avoir quitté la Syrie en 2015. Et quelque 85 % ont déclaré avoir atteint l'une des îles grecques lors de leur première tentative. La plupart des personnes qui ont répondu au questionnaire (65 %) ont affirmé n'avoir aucun besoin particulier. Environ 5 % des personnes ont déclaré avoir été torturées.

Pour la majorité, les personnes ont passé moins de trois mois dans un pays de premier asile ou de transit avant de traverser la Méditerranée. Très peu de personnes, à peine 13 %, avaient les documents nécessaires pour rester dans un pays tiers. Sur toutes les personnes (91 %) qui ont vécu dans un pays de premier asile ou de transit pendant plus d'un mois, une majorité écrasante a résidé dans un logement privé. Seule une poignée de personnes (3 %) a été logée dans des camps.

Les principales raisons qui ont incité les réfugiés à quitter un pays tiers et à traverser la Méditerranée sont la difficulté à trouver un travail et les craintes en matière de sécurité.

« Cette enquête est la première d'une série d'évaluations que le HCR réalise pour comprendre qui sont ces réfugiés, d'où ils viennent et ce qu'ils ont vécu », précise Diane Goodman, directrice adjointe du Bureau du HCR pour l'Europe. « Les gouvernements, le HCR et les partenaires ne pourront vraiment répondre aux besoins en matière d'aide et de protection pour ces familles que s'ils disposent de ces renseignements. »

Parmi les personnes interrogées, quelque 58 % ont déclaré avoir l'intention d'essayer de faire venir d'autres membres de la famille plus tard dans leur pays d'asile.

Alors que le conflit en Syrie s'apprête à entrer dans sa cinquième année, la plupart des réfugiés ayant débarqué sur les côtes européennes espèrent obtenir le statut de réfugié en Allemagne. Le pays européen suivant sur la liste était la Suède. Les principales raisons données par les personnes interrogées étaient le regroupement familial, l'aide accordée aux réfugiés, les possibilités d'emploi et d'éducation.

« Les Syriens risquent leur vie et celle de leurs enfants pour essayer de se rendre en Europe, pour pouvoir étudier et travailler et pour avoir la chance de vivre en sécurité et en paix », dit Diane Goodman. « Pourtant, il pourrait y avoir des voies légales d'arriver en Europe, des solutions plus sûres, mieux réglementées et infiniment plus humaines, comme le regroupement familial, les visas d'étudiant ou de travail, le parrainage privé et davantage de places pour la réinstallation des réfugiés. »

L'enquête du HCR n'est pas représentative du contingent complet des réfugiés syriens arrivant en Grèce, la méthodologie n'étant pas un échantillonnage aléatoire.

Cependant, l'analyse donne un bon aperçu du « profil » des Syriens arrivés en Grèce entre les mois d'avril et septembre 2015.

Cliquez ici pour voir une vidéo (en anglais) sur les résultats de l'enquête.

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La rentrée scolaire des enfants iraquiens en Syrie

L'UNHCR a pour objectif d'aider 25 000 enfants réfugiés à retourner à l'école en Syrie, en soutenant financièrement leurs familles et en leur fournissant des uniformes et du matériel scolaire. Environ 1,4 million d'Iraquiens sont réfugiés en Syrie ; la plupart ont fui l'extrême violence sectaire déclenchée par le bombardement de la Mosquée d'Or de Samarra en 2006.

Pour de nombreux parents réfugiés iraquiens, l'éducation est une priorité d'une importance équivalente à celle de la sécurité. En Iraq, à cause de la violence et des déplacements forcés, les enfants iraquiens n'allaient pas régulièrement à l'école et nombre d'enfants réfugiés ont manqué une bonne partie de leur scolarité. Bien que l'éducation soit gratuite en Syrie, des frais pour l'achat de fournitures, d'uniformes et les frais de transport ne permettent pas d'accéder à l'éducation. Par ailleurs, de nombreux enfants réfugiés sont contraints de travailler plutôt que de fréquenter l'école, pour subvenir aux besoins de leur famille.

Afin d'encourager les familles iraquiennes défavorisées à inscrire leurs enfants à l'école, l'UNHCR prévoit d'aider financièrement au moins 25 000 enfants en âge d'être scolarisés et de fournir des uniformes, des livres et des fournitures scolaires aux réfugiés iraquiens enregistrés auprès de l'agence. L'UNHCR va également informer les réfugiés sur leur droit d'envoyer leurs enfants à l'école, et soutiendra les programmes d'ONG en faveur des enfants qui travaillent.

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Les équipes de l'UNHCR ont commencé dès la deuxième quinzaine d'août 2006 à distribuer de l'aide humanitaire dans les villages meurtris du sud du Liban. Des tentes, des bâches en plastique et des couvertures sont distribuées aux personnes les plus vulnérables. Le matériel de l'UNHCR provient des entrepôts de Beyrouth, Saïda et Tyr, et continue d'arriver au Liban par voie aérienne, maritime et par camion.

Bien que 90 pour cent des personnes déplacées soient rentrées chez elles dans les premiers jours qui ont suivi le cessez-le-feu du 14 août, de nombreux Libanais n'ont pas pu regagner leur foyer et sont hébergés chez des proches ou dans des abris publics, tandis que quelques milliers sont restés en Syrie.

Depuis le début de la crise à la mi-juillet, l'UNHCR a acheminé 1 553 tonnes de matériel de secours en Syrie et au Liban pour venir en aide aux victimes du conflit. Cela représente environ 15 000 tentes, 154 510 couvertures, 53 633 matelas et 13 474 kits de cuisine. L'agence pour les réfugiés a également importé 5 camions et 15 autres sont en route.

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Réfugiés iraquiens en Syrie

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés est de plus en plus préoccupée par la violence en Iraq et par l'absence d'une réponse humanitaire internationale face au nombre très important de personnes déplacées. Suite à une mission d'évaluation effectuée en novembre 2006, des responsables de l'UNHCR ont signalé que l'agence faisait face à une crise humanitaire de plus grande ampleur que celle prévue pour 2002-2003. Cependant l'UNHCR et les autres organisations manquent cruellement de fonds pour venir en aide aux personnes déplacées en nombre croissant. Pour combler ce manque de financement, l'UNHCR a donc publié en janvier 2007 un appel de 60 millions de dollars pour financer ses programmes d'assistance aux réfugiés iraquiens en Syrie, en Jordanie, au Liban, en Egypte et en Turquie, ainsi qu'aux réfugiés non iraquiens et aux déplacés internes au sein de l'Iraq déchiré par la guerre.

Plus le conflit durera en Iraq, plus la situation deviendra difficile pour des centaines de milliers de déplacés ainsi que les communautés qui tentent de les aider - à l'intérieur et à l'extérieur de l'Iraq. Le fardeau pour les gouvernements et les communautés d'accueil de la région est important, il est donc essentiel que la communauté internationale soutienne les efforts humanitaires.

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