Last Updated: Friday, 26 May 2023, 13:32 GMT

Algérie : information sur le terrorisme et le banditisme; information indiquant qui sont les personnes et organismes visés par les groupes terroristes, et notamment quel est le traitement réservé aux artistes; information sur les mesures prises par l'État pour lutter contre le terrorisme et le banditisme

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Publication Date 9 May 2011
Citation / Document Symbol DZA103732.F
Related Document(s) Algeria: Terrorism and banditry; the people and organizations targeted by terrorist groups, and particularly the treatment of artists; measures taken by the state to fight terrorism and banditry
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Algérie : information sur le terrorisme et le banditisme; information indiquant qui sont les personnes et organismes visés par les groupes terroristes, et notamment quel est le traitement réservé aux artistes; information sur les mesures prises par l'État pour lutter contre le terrorisme et le banditisme, 9 May 2011, DZA103732.F, available at: https://www.refworld.org/docid/50aa1f6d2.html [accessed 27 May 2023]
DisclaimerThis is not a UNHCR publication. UNHCR is not responsible for, nor does it necessarily endorse, its content. Any views expressed are solely those of the author or publisher and do not necessarily reflect those of UNHCR, the United Nations or its Member States.

Des sources consultées par la Direction des recherches affirment que les actes de violence commis par des groupes armés en Algérie ont beaucoup diminué (Human Rights Watch janv. 2011; DNA 12 juill. 2010; É.-U. 5 août 2010). Selon certaines sources, les années 1990 ont été ponctuées d'affrontements violents entre militants islamiques et les forces du gouvernement (Human Rights Watch janv. 2011; UPI 6 juill. 2010). Le groupe armé Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) y serait toujours actif (Human Rights Watch janv. 2011; UPI 6 juill. 2010). Ce groupe est impliqué dans des attentats (Reuters 22 nov. 2010; Freedom House 2010; STRATFOR 24 juin 2009). L'AQMI est décrit comme le plus important groupe armé en Algérie (É.-U. 21 avr. 2011; APS 15 avr. 2011). Ce groupe constituerait toujours une [traduction] « menace » importante (É.-U. 21 avr. 2011; UPI 6 juill. 2010).

Anciennement connu sous le nom de Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), le groupe a pris le nom de Al-Qaïda au Maghreb islamique en 2007 après s'être allié à Al-Qaïda (UPI 6 juill. 2010; Human Rights Watch 16 mars 2010; National Consortium s.d.). Selon le National Consortium for the Study of Terrorism and Responses to Terrorism (START), un centre d'études de l'Université du Maryland parrainé par le département de la Sécurité intérieure (Department of Homeland Security) des États-Unis, la raison d'être du groupe est de renverser le gouvernement laïque d'Algérie et de le remplacer par un gouvernement islamique (START s.d.). START soutient que le mot « salafi » signifie intégriste et, quoique tous les salafistes ne sont pas des extrémistes, [traduction] « les salafistes croient dans une interprétation 'pure' du Coran » (ibid.) Selon certaines sources, l'AQMI compterait 300 membres armés actifs en Algérie (UPI 6 juill. 2010; National Consortium s.d.). D'après le quotidien algérien L'Expression, il y avait plus de 28 000 « terroristes » en Algérie en 1994 et en janvier 2010, il y en avait entre 600 et 800 (24 janv. 2010).

Des sources notent que la distinction entre terroristes et bandits est floue en Algérie (LADDH 24 avr. 2011; DNA 12 juill. 2010; Le Monde 19 déc. 2010). L'agence Algérie Presse Service (APS) signale également que selon le coordinateur du bureau de contre-terrorisme du Département d'État des États-Unis, l'AQMI utilise l'enlèvement contre rançon comme une source de financement pour ses activités (APS 15 avr. 2011). Cependant, des bandes criminelles prennent également part à des enlèvements contre rançon (Le Monde 19 déc. 2010; DNA 12 juill. 2010). En raison des nombreux enlèvements en Algérie, certaines sources parlent d'une « industrie » du rapt (Le Monde 19 déc. 2010; DNA 12 juill. 2010).

Quoique principalement présent en Algérie, l'AQMI mène également des attaques dans d'autres pays dans le nord de l'Afrique (UPI 6 juill. 2010; Human Rights Watch 16 mars 2010; É.-U. 5 août 2010). En Algérie, l'AQMI cible principalement les forces de sécurité du gouvernement ainsi que les ressortissant étrangers (É.-U. 21 avr. 2011; Freedom House 2010; STRATFOR 24 juin 2009). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches le 24 avril 2011, une représentante de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), organisation non gouvernementale (ONG) indépendante (LADDH s.d.), a expliqué que

durant la décennie précédente, les intellectuels, les journalistes, les hommes politiques et les artistes étaient particulièrement traqués par [les groupes terroristes] mais ces dernières années, les militaires, les policiers et tous ceux qui leur prêtent assistance (chefs des circonscriptions administratives...) sont particulièrement visés ainsi que les institutions de l'État.

La région de la Kabylie est en particulier la scène d'attaques contre les forces de sécurité et d'enlèvements (LADDH 24 avr. 2011; Le Monde 19 déc. 2010; Reuters 22 nov. 2010). Selon l'agence de presse Reuters, la Kabylie est l'un des bastions de la section locale d'Al-Qaïda (ibid.). La représentante de la LADDH a précisé ce qui suit :

Les régions de Boumerdès, Dellys et Tizi ouzou [en Kabylie] restent des fiefs privilégiés des terroristes à cause surtout des massifs montagneux qui s'y trouvent. Ces régions d'ailleurs sont le théâtre d'affrontements et de ratissages fréquents : en témoignent les nombreux barrages dressés sur la route et qui empoisonnent la vie des citoyens de ces régions (LADDH 24 avr. 2011).

Des sources signalent que l'AQMI aurait notamment commis les attaques suivantes en 2009 : un attentat-suicide a causé la mort de 2 gardes en mars (Freedom House 2010; É.-U. 5 août 2010); une embuscade a entraîné la mort de 18 policiers en juin (ibid.; Freedom House 2010; STRATFOR 24 juin 2009); 7 gardiens de sécurité ont été tués dans une attaque en octobre (ibid.; É.-U. 5 août 2010).

Traitement réservé aux artistes

Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction des recherches a trouvé peu d'information sur le traitement réservé aux artistes par les groupes terroristes et les bandits en Algérie depuis 2007. Cependant, des médias signalent que la sécurité des artistes s'est améliorée dans le pays depuis la fin des années 1990 (Jeune Afrique 27 janv. 2010; Reuters 18 févr. 2009).

Un article de Reuters publié le 18 février 2009 signale que dans les années 1990, les artistes à Alger étaient les cibles d'assassins et que la vie artistique algérienne a été marginalisée. Selon l'article, artistes, acteurs, dramaturges et musiciens furent ciblés par des islamistes radicaux durant cette période (Reuters 18 févr. 2009). L'article note que certains craignent néanmoins une nouvelle menace en raison de l'essor du conservatisme religieux (ibid.).

Dans un article sur des artistes algériennes exilées en France, l'hebdomadaire Jeune Afrique, basé à Paris, cite une artiste en arts plastiques qui affirme qu'elle ne pourrait pas exposer toutes ses œuvres en Algérie car « "[l]a société algérienne est trop influencée par l'islamisme pour ne pas être choquée par mes œuvres qui interrogent la religion" » (27 janv. 2010). Cependant, Jeune Afrique signale également que les autorités cherchent à donner une plus grande ouverture aux artistes (ibid.). L'hebdomadaire signale notamment que le président Bouteflika a déclaré ce qui suit :

« L'Algérie est en train de sortir des affres de l'anarchie et du terrorisme, mais le succès de la réconciliation nationale ne serait pas complet s'il se réduisait à une victoire sur le désordre barbare. L'Algérie à besoin des pinceaux de ses peintres, du regard de ses cinéastes, des gestes de ses acteurs et de ses danseurs, des rythmes de ses musiciens et de l'écriture de ses femmes et hommes de lettres » (ibid.).

Mesures prises par l'État

L'Algérie collabore avec d'autres pays dans le nord de l'Afrique dans un combat régional contre le terrorisme (UPI 6 juill. 2010; Reuters 17 mars 2010; Freedom House 2010). Les forces de l'ordre algériennes mènent une lutte active contre le terrorisme (Le Monde 19 déc. 2010; UPI 6 juill. 2010). Selon le département d'État des États-Unis, la lutte anti-terroriste [traduction] « semble avoir réduit l'efficacité de l'AQMI au cours des deux dernières années » (É.-U. 5 août 2010).

L'état d'urgence a été levé en Algérie en février 2011 (Algérie Plus 24 févr. 2011; AFP 24 févr. 2011; Le Monde 24 févr. 2011). Cet état d'urgence, instauré pour combattre la guérilla islamiste, était en vigueur depuis 1992 (AFP 24 févr. 2011; Le Monde 24 févr. 2011). Cependant, l'armée a gardé les responsabilités principales de la lutte anti-terroriste au pays (AFP 24 févr. 2011; Algérie Plus 24 févr. 2011).

Le journal parisien Le Monde signale qu'en décembre 2010, l'Algérie a lancé « la plus grosse intervention militaire de ces dernières années contre les combattants d'AQMI, et plusieurs milliers de militaires, envoyés sur place, auraient été mobilisés » (19 déc. 2010). Selon le Conseil consultatif de sécurité outre-mer (Overseas Security Advisory Council - OSAC) des États-Unis, une autre opération militaire a eu lieu à l'automne 2010 et a mené à des centaines d'arrestations de « terroristes » et à la mort d'un grand nombre d'entre eux (É.-U. 21 avr. 2011). Un article publié le 6 juillet 2010 par l'UPI signale que plusieurs chefs de l'AQMI se seraient rendus en 2010, et que l'armée algérienne aurait envoyé 3 000 autres soldats pour appuyer les 15 000 déjà en poste pour lutter contre le terrorisme près des frontières dans le sud du pays. De plus, selon le Département d'État des États-Unis, le gouvernement d'Algérie aurait mis sur pied en 2008 un programme visant à embaucher 100 000 nouveaux policiers et agents de police paramilitaires (É.-U. 5 août 2010).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information

Références

Agence France-Presse (AFP). 24 février 2011. « En Algérie, l'état d'urgence en vigueur depuis 19 ans a été levé ». (Radio France internationale - RFI). [Date de consultation : 18 avr. 2011]

Algérie Plus. 24 février 2011. « Les personnes inculpées de terrorisme auront droit de faire appel ». [Date de consultation : 31 mars 2011]

Algérie Presse Service (APS). 15 avril 2011. « Terrorisme : les kidnappings contre rançon rapportent à l'AQMI des ressources substantielles ». (Algérie Focus) [Date de consultation : 8 avr. 2011]

Dernières nouvelles d'Algérie (DNA). 12 juillet 2010. Farid Alilat et al. « Kidnappings et rançons : Enquête et témoignages sur un business qui rapporte des milliards ». [Date de consultation : 18 mars 2011]

États-Unis (É.-U.). 21 avril 2011. Overseas Security Advisory Council (OSAC). « Algeria 2011 Crime and Safety Report ». [Date de consultation : 6 mai 2011]

_____. 5 août 2010. Department of State. « Middle East and North Africa Overview ». Country Reports on Terrorism 2009. [Date de consultation : 28 avril 2011]

L'Expression [Alger]. 24 janvier 2010. Ikram Ghioua. « Des spécialistes l'affirment : 'le banditisme remplacera le GSPC' ». [Date de consultation : 30 mars 2011]

Freedom House. 2010. « Algeria ». Freedom in the World 2010. [Date de consultation : 18 avr. 2011]

Human Rights Watch. Janvier 2011. « Algérie ». Rapport mondial 2011 : événements de 2010. [Date de consultation : 30 mars 2011]

_____. 16 mars 2010. « L'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique devrait cesser de prendre les civils pour cible ». [Date de consultation : 18 avr. 2011]

Jeune Afrique [Paris]. 27 janvier 2010. Leïla Slimani. « Algériennes malgré tout ». [Date de consultation : 18 avr. 2011]

Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH). 24 avril 2011. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par une représentante.

_____. S.d. « Présentation ». [Date de consultation : 6 mai 2011]

Le Monde [Paris] avec l'Agence France-Presse (AFP). 24 février 2011. « Algérie : l'état d'urgence levé en Algérie ». [Date de consultation : 18 avr. 2011]

_____. 19 décembre 2010. Isabelle Mandraud « L'armée algérienne mène une vaste offensive en Kabylie contre Al-Qaida ». (Factiva)

National Consortium for the Study of Terrorism and Responses to Terrorism (START), University of Maryland. S.d. « Terrorist Organization Profile: Al-Qaeda Organization in the Islamic Maghreb ». [Date de consultation : 18 avr. 2011]

Reuters. 22 novembre 2010. Lamine Chikhi. « Algerians Protest Over al Qaeda Violence ». [Date de consultation : 15 avr. 2011]

_____. 17 mars 2010. Lamine Chikhi. « Sahara States Say Agree Joint Action Against Qaeda ». [Date de consultation : 15 avr. 2011]

_____. 18 février 2009. Tom Pfeiffer. « New Museum Brings Art to War-Weary Algerians ». [Date de consultation : 19 avr. 2011]

STRATFOR. 24 juin 2009. Scott Stewart et Fred Burton. « Algeria: Taking the Pulse of AQMI ». [Date de consultation : 18 avr. 2011]

United Press International (UPI). 6 juillet 2010. « Special Reports: Al-Qaida Digs in to Resist Region's Armies ». [Date de consultation : 15 avr. 2011]

Autres sources consultées

Sources orales : Les tentatives faites pour joindre deux analystes spécialisés en sécurité en Afrique du Nord affiliés au groupe de réflexion The Jamestown Foundation ont été infructeuses.

Publications : Algeria: Current Issues; Salafism and Radical Politics in Postconflict Algeria.

Sites Internet, y compris : Algérie-Watch, Amnesty International (AI), City DZ Magazine, Council on Foreign Relations (CFR), Crime & Justice International, European Country of Origin Information Network (ecoi.net), Human Security Gateway, International Crisis Group, Jane's Intelligence Review, Jane's Terrorism and Security Monitor, Liberté [Alger], Memorial Institute for the Prevention of Terrorism (MIPT), Nations Unies - Refworld, Nations Unies - Réseaux d'information régionaux intégrés (IRIN), Le Soir d'Algérie, Sources.

Copyright notice: This document is published with the permission of the copyright holder and producer Immigration and Refugee Board of Canada (IRB). The original version of this document may be found on the offical website of the IRB at http://www.irb-cisr.gc.ca/en/. Documents earlier than 2003 may be found only on Refworld.

Search Refworld

Countries