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Burundi : situation des membres du groupe ethnique tutsi, y compris les membres de l'Union nationale pour le progrès (UPRONA); les mesures qui ont été prises par le gouvernement tutsi pour assurer leur protection contre les miliciens extrémistes hutus (avril 2002 - mai 2005)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié, Ottawa
Publication Date 19 May 2005
Citation / Document Symbol BDI100039.F
Reference 1
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Burundi : situation des membres du groupe ethnique tutsi, y compris les membres de l'Union nationale pour le progrès (UPRONA); les mesures qui ont été prises par le gouvernement tutsi pour assurer leur protection contre les miliciens extrémistes hutus (avril 2002 - mai 2005), 19 May 2005, BDI100039.F, available at: https://www.refworld.org/docid/440ed6cc11.html [accessed 28 May 2023]
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Mis sur pied en novembre 2001 conformément à l'accord de paix et de réconciliation d'Arusha (Political Parties of the World 2005, 97; Country Reports 2004 28 févr. 2005, sect. 3; Fondation Hirondelle 5 nov. 2001; AFP 16 déc. 2001; ibid. 1er nov. 2001), le gouvernement de transition actuellement en place au Burundi représente un partage du pouvoir entre les deux groupes ethniques du pays (Political Parties of the World 2005, 97; Country Reports 2004 28 févr. 2005, intr.; Fondation Hirondelle 5 nov. 2001; AFP 16 déc. 2001; ibid. 1er nov. 2001). En effet, sur les 26 ministres, 14 proviennent des partis à dominance hutue et 12, des partis à dominance tutsie (Country Reports 2004 28 févr. 2005,S sect. 3; Fondation Hirondelle 5 nov. 2001).

Les Country Reports 2004 signalent que la plupart des postes au sein du gouvernement de transition sont occupés par des représentants de l'Union pour le progrès national (UPRONA) et du Front pour la démocratie du Burundi (FRODEBU), les deux principales formations politiques du pays (28 févr. 2005, sect. 3). L'UPRONA est le principal parti tutsi (Nations Unies 27 oct. 2003; Afrique-Express 29 janv. 2003). Toutefois, Charles Mukasi, président de l'aile radicale de l'UPRONA, a passé « près de deux mois » en prison à la fin de 2002 pour avoir insulté le président du pays, et a été de nouveau arrêté en janvier 2003 et accusé « d'injure au chef de l'État » (ibid.). Quelques mois plus tard, en octobre 2003, il a encore une fois fait l'objet d'une arrestation : la police présidentielle l'a accusé de [traduction] « "sédition" » et l'a détenu pendant une dizaine de journées (Nations Unies 27 oct. 2003).

Joint par téléphone à Bujumbura le 16 mai 2005, un journaliste de Net Press, agence de presse burundaise, a fourni les renseignements présentés dans les quatre paragraphes qui suivent.

Il existe deux ailes au sein de l'UPRONA. La première est composée principalement de Tutsis, bien que son président, Charles Mukasi, soit d'origine hutue. Cette aile, très radicale, s'était opposée à la signature de l'accord de paix et de réconciliation qui a été signé en 2000 entre les parties rivales. C'est cet accord qui a été à l'origine de la mise en place du gouvernement de transition et des institutions connexes (Assemblée nationale et Sénat). Cependant, les membres de cette faction ne reconnaissent aucune légitimité ni à ces institutions ni aux autorités gouvernementales.

De leur côté, les autorités gouvernementales qualifient les membres de l'aile radicale de l'UPRONA de « perturbateurs » qui menaceraient la paix, l'unité et la réconciliation nationales. C'est ainsi qu'on observe souvent des affrontements entre les forces de sécurité et les membres de cette faction, surtout lors des manifestations que ces derniers organisent sans avoir obtenu préalablement l'autorisation de la police.

La deuxième aile de l'UPRONA est dirigée par Jean-Baptiste Manwangari. Elle participe aux différentes institutions (gouvernement, Assemblée nationale, Sénat) où ses représentants occupent de nombreux postes influents. Par ailleurs, les membres de cette aile de l'UPRONA sont issus de tous les groupes ethniques.

Concernant la sécurité des Tutsis, depuis novembre 2003, date à laquelle le Conseil national pour la défense de la démocratie – Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD) a intégré les institutions de transition, seule la milice hutue du Parti pour la libération du peuple hutu-Forces nationales de libération (PALIPEHUTU-FNL) continue la lutte armée. Cependant, les attaques lancées par cette milice font des victimes chez les Hutus comme chez les Tutsis.

En effet, comme l'a précisé au cours d'un entretien téléphonique du 16 mai 2005 le secrétaire exécutif de la Ligue burundaise des droits de l'homme (la Ligue ITEKA), affiliée à la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), les Tutsis ne sont pas les seuls à être visés par les attaques du PALIPEHUTU-FNL. Selon le secrétaire exécutif de la Ligue ITEKA, cette milice extrémiste hutue est particulièrement active dans la région qui entoure la capitale Bujumbura (la province de Bujumbura rural) (16 mai 2005; voir aussi Nations Unies 16 mai 2005) et dans les provinces de Cibitoke et de Bubanza (Ligue ITEKA 16 mai 2005). Leurs attaques visent aussi les quartiers périphériques de la ville de Bujumbura, dont Musaga, Kanyosha et Gihosha, qui sont habités par les membres de tous les groupes ethniques (ibid.).

Par ailleurs, le secrétaire exécutif de la Ligue ITEKA a signalé que, dans certaines régions du pays, la plupart des Tutsis continuent de vivre dans des camps de personnes déplacées; ces camps avaient été mis sur pied en 1993 après les massacres des Tutsis survenus à la suite de la mort de Melchior Ndadaye, ancien président hutu (ibid.). Selon le secrétaire exécutif de la Ligue ITEKA, les camps sont gardés par des militaires, et les occupants, « très traumatisées », refusent toujours de retourner chez eux malgré que le fait qu'il n'y a plus de combats dans ces régions. Les Country Reports 2004 citent des informations fournies par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, selon lesquelles il y avait, à la fin de 2004, 145 034 personnes déplacées, des Tutsis pour la plupart, qui vivaient toujours sous la protection des militaires dans 170 sites dispersés partout dans le pays (28 févr. 2005, sect. 2.d).

Quant aux membres de l'UPRONA, le secrétaire exécutif de la Ligue ITEKA a dit qu'à sa connaissance, ils ne font l'objet d'aucun traitement spécial. Il a d'ailleurs expliqué que les membres de l'UPRONA sont très influents et qu'ils occupent des postes importants au sein des institutions de transition. Concernant les membres de l'aile radicale dirigée par Charles Mukasi, le secrétaire exécutif de l'ITEKA a signalé que certains dirigeants de cette faction sont souvent arrêtés par les services de sécurité pour avoir organisé des manifestations non autorisées ou pour avoir tenu des propos que les autorités qualifient de « divisionnistes ».

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Afrique-Express. 29 janvier 2003. No 263. « Burundi : Charles Mukasi, président de l'aile radicale du principal parti tutsi, écroué ». [Date de consultation : 16 mai 2005]

Agence France Presse (AFP). 16 décembre 2001. « Le président burundais dément avoir passé un accord avec le principal parti hutu ». (NEXIS)
_____. 1er novembre 2001. « Début de la transition au Burundi : le partage du pouvoir mais sans la paix (Lever de Rideau) ». (NEXIS)

Country Reports on Human Rights Practices for 2004. 25 février 2005. Département d'État des États-Unis. Washington, D.C. [Date de consultation : 16 mai 2005]

Fondation Hirondelle. 5 novembre 2001. « Burundi/Transition: Le nouveau gouvernement a du pain sur la planche ». [Date de consultation : 16 mai 2005]

Ligue burundaise des droits de l'homme (Ligue ITEKA), Bujumbura. 16 mai 2005. Entretien téléphonique avec le secrétaire exécutif.

Nations Unies. 16 mai 2005. Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Réseaux d'information régionaux intégrés (IRIN). « Burundi: Government, Rebel Group Agree To End Hostilities ». [Date de consultation : 17 mai 2005]
_____. 27 octobre 2003. Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Réseaux d'information régionaux intégrés (IRIN). « Burundi: Opposition Leader Charles Mukasi Released ». [Date de consultation : 16 mai 2005]

Net Press [Bujumbura]. 16 mai 2004. Entretien téléphonique avec un journaliste.

Political Parties of The World. 2005. 6th edition. Sous la direction de Bogdan Szajkowski. Londres : John Harper Publishing.

Autres sources consultées

Publications : Africa Confidential, Africa Research Bulletin, dossier de pays du Centre des ressources, Jeune Afrique/L'Intelligent.

Sites Internet, y compris : AllAfrica, Amnesty International, Département d'État des États-Unis, European Country of Origin Information Network (ecoi.net), Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), Human Rights Watch (HRW), International Crisis Group (ICG), Ligue ITEKA, MISNA, ReliefWeb.

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