Kenya : protection offerte par l'État aux personnes visées par des membres d'une secte ou par des adorateurs du diable; position officielle du gouvernement concernant les sectes (2004 - août 2006)
Publisher | Canada: Immigration and Refugee Board of Canada |
Author | Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa |
Publication Date | 7 September 2006 |
Citation / Document Symbol | KEN101593.F |
Reference | 7 |
Cite as | Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Kenya : protection offerte par l'État aux personnes visées par des membres d'une secte ou par des adorateurs du diable; position officielle du gouvernement concernant les sectes (2004 - août 2006), 7 September 2006, KEN101593.F, available at: https://www.refworld.org/docid/45f1475f2f.html [accessed 31 May 2023] |
Disclaimer | This is not a UNHCR publication. UNHCR is not responsible for, nor does it necessarily endorse, its content. Any views expressed are solely those of the author or publisher and do not necessarily reflect those of UNHCR, the United Nations or its Member States. |
État de la situation
Selon un article de la BBC, il y aurait plus de 100 sectes au Kenya (19 juill. 2006). Sans nommer toutes les sectes, le même article mentionne celle appelée la maison de Yahvé (The House of Yahweh) qui prédit que ce sera la fin du monde en septembre 2006 (BBC 19 juill. 2006; Kenya Times 19 juill. 2006; The Star 17 juill. 2006).
En outre, plusieurs sources soulignent l'existence d'une secte illégale appelée Mungiki (AFP 18 oct. 2005; Mail and Guardian 13 janv. 2006; KBC 21 janv. 2006; The Standard 29 déc. 2005; ibid. 7 oct. 2005; voir aussi Sunday Times 14 mai 2006). Plus implantée dans la région centrale du Kenya (AFP 18 oct. 2005; News24 18 oct. 2005; Mail and Guardian 13 janv. 2006), à Nairobi, capitale du pays, et dans les provinces orientales de la vallée du Rift (ibid.; voir aussi Africa Research Bulletin 29 juill. 2005, 15803), la secte est majoritairement composée de jeunes sans emploi issus du groupe ethnique kikuyu (ibid.; News24 18 oct. 2005; AFP 18 oct. 2005).
Par ailleurs, la secte Mungiki est connue pour ses activités criminelles diverses, y compris les meurtres (News24 18 oct. 2005; Mail and Guardian 13 janv. 2006; Sunday Times 14 mai 2006; Africa Research Bulletin 29 juill. 2005, 15803; The Standard 7 oct. 2005), le harcèlement (ibid. 29 déc. 2005; Mail and Guardian 13 janv. 2006) et l'extorsion des fonds, notamment dans le secteur du transport en commun (AFP 10 oct. 2005; News24 18 oct. 2005; Mail and Guardian 13 janv. 2006; The Standard 29 déc. 2005). Selon deux sources d'information, la secte dispose de sa propre milice qui est entrainée pour tuer (Africa Research Bulletin 29 juill. 2004, 15803; AFP 18 oct. 2005; East African Standard 9 mars 2004). Cette milice s'appelle Bagation, ce qui signifierait [traduction] « la mort sans compris » (ibid.; Africa Research Bulletin 29 juill. 2004, 15803). Certains articles indiquent que les membres de la secte opèrent maintenant par l'intermédiaire d'une organisation politique appelée alliance nationale de la jeunesse kényane (Kenya National Youth Alliance – KNYA) (Sunday Times 14 mai 2006; Mail and Guardian 13 janv. 2006; AFP 18 oct. 2005; News24 18 oct. 2005; The Standard 7 oct. 2005) dont, d'après un commandant de la police kényane, ils seraient membres (Sunday Times 14 mai 2006).
Protection offerte par l'État aux victimes de sectes.
Des sources concordantes signalent qu'à la demande des autorités gouvernementales, les forces policières kenyanes arrêtent des membres de la secte Mungiki (Mail & Guardian 13 janv. 2006; KBC 21 janv. 2006; The Standard 29 déc. 2005; ibid. 7 oct. 2005). Toutefois, un article publié le 14 mai 2006 dans le Sunday Times et qui citait les propos d'un commandant de la police dans la province centrale du Kenya, signale que l'action de la police contre la secte Mungiki est entravée par l'absence d'un cadre juridique clair permettant de sanctionner les membres de la secte. De même, The Standard signale, en citant des sources policières, que des agents de police hésitent à confronter les membres de la secte Mungiki qui sont parfois leurs complices (16 mai 2005). Selon le même journal, un policier signale, à titre d'exemple, le cas de l'escouade Rhino celle-ci avait été créée pour éradiquer la secte mais certains des membres se sont retrouvés partenaires de la secte Mungiki (The Standard 16 mai 2005).
En ce qui concerne la maison de Yahvé, un article paru le 19 juillet 2006 dans le Kenya Times signale que [traduction] « [un commissaire du district de Nyandurua] a ordonné l'arrestation des membres de la secte [...] qui ne conduisaient pas les enfants à l'école et de ceux qui ne se faisaient pas soigner ». Un autre article publié sur le site Internet de The Star, journal sud africain, indique que [traduction] « les autorités gouvernementales [...] ont ordonné aux chefs de village et à la police [de la région centrale du Kenya] d'arrêter les dirigeants [de la secte] qui ordonnent aux membres de vendre leur maison ainsi que tous leurs biens » en prévision de l'arrivée de la fin du monde (17 juill. 2006).
Toutefois, un rapport présenté conjointement par l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et par cinq organisations non gouvernementales kényanes de défense des droits de la personne devant la Commission des droits humains des Nations Unies, signale qu'au Kenya, nombreux sont les groupes religieux illégaux qui se livrent à la « torture » d'enfants et que les autorités gouvernementales ne font pas grand-chose pour contrer ces pratiques (OMCT juin 2005, 112). Le même rapport, en faisant précisément allusion à la secte Mungiki, indique que les autorités kényanes ont déjà fait preuve d'une [traduction] « indulgence absolue » à l'égard des membres de la secte pourtant impliqués dans la violence et se sont déjà montrés [traduction] « très bienveillantes » (ibid.). La même source d'information cite, à titre d'exemple, le cas de Ndwiga, dirigeant national de la secte qui, après s'être caché pendant quelques mois, a retrouvé sa liberté en payant une [traduction] « petite » amende (ibid.)
Aucune information sur les adorateurs du diable et sur la position officielle du gouvernement concernant les sectes n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches.
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Références
Africa Research Bulletin. 29 juillet 2004. Vol. 41, no 6. « War on Mungiki Sect ».
Agence France Presse (AFP). 18 octobre 2005. « Kenya : les ambitions politiques d'une secte inquiètent les autorités ». (Minorités.org) British Broadcasting Corporation (BBC). 19 juillet 2006. Caroline Karobia. « Kenya Sect Bunkers Down for Doomsday ». East African Standard [Nairobi]. 9 mars 2004. Eliud Miring'uh. « "Hunt for Mungiki Followers" ». Center for Studies on New Religion – CESNUR) Kenya Broadcasting Corporation (KBC). 21 janvier 2006. « Mungiki Shoot, Injure Police Officers ». (The Rick A. Ross Institute for the Study of Destructive Cults, Controversial Groups and Movements) Kenya Times [Nairobi]. 19 juillet 2006. Kamau Clement. « DC Orders Action on Doomsday Cult Members ». Mail and Guardian [Johannesburg]. 13 janvier 2006. « Kenya Orders Crackdown on Outlawed Sect ». (The Rick A. Ross Institute for the Study of Destructive Cults, Controversial Groups and Movements) News24.com 18 octobre 2005. « Violence Youth Cult Alarms Govt ». Organisation mondiale contre la torture (OMCT). Juin 2005. State Violence in Kenya. < The Star [Cape Town]. 17 juillet 2006. « Conflict Boosts Sect's Belief in September Armageddon » Sunday Times [Nairobi]. 14 mai 2006. Mwangi Muiruri. « Mungiki Resurfaces with Vengeance ». Autres sources consultées
Publication : Political Parties of the World.
Sites Internet, y compris : AllAfrica, Amnesty International (AI), European Country of Origin Information Network (ECOI), Human Rights Watch (HRW), Minorities at Risk Project, Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR), ReliefWeb, United States Department of State.
_____. 7 octobre 2005. Cyrus Ambati. « GSU Commandos Raid Mungiki Nerve Centre ». (The Rick A. Ross Institute for the Study of Destructive Cults, Controversial Groups and Movements)
_____. 16 mai 2005. Dauti Kahura. « Mungiki Hit Matatu Trade ». (The Rick A. Ross Institute for the Study of Destructive Cults, Controversial Groups and Movements)