Last Updated: Friday, 19 May 2023, 07:24 GMT

Éthiopie : information sur le traitement réservé aux Érythréens par les autorités gouvernementales éthiopiennes (2008-2010)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa
Publication Date 14 January 2010
Citation / Document Symbol ETH103319.F
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Éthiopie : information sur le traitement réservé aux Érythréens par les autorités gouvernementales éthiopiennes (2008-2010), 14 January 2010, ETH103319.F, available at: https://www.refworld.org/docid/4b7cee5428.html [accessed 21 May 2023]
DisclaimerThis is not a UNHCR publication. UNHCR is not responsible for, nor does it necessarily endorse, its content. Any views expressed are solely those of the author or publisher and do not necessarily reflect those of UNHCR, the United Nations or its Member States.

Traitement réservé aux déplacés érythréens en Éthiopie

Selon un rapport publié le 30 juin 2008 par Refugees International, une organisation non gouvernementale (ONG) dont le siège est à Washington et qui fournit des conseils sur les questions liées aux réfugiés et aux personnes déplacées (Refugees International s.d.), l'Éthiopie abritait environ 80 000 [traduction] « réfugiés » en juin 2008, principalement en provenance de l'Érythrée, de la Somalie, du Soudan et du Kenya. Un rapport publié en 2009 par le Comité américain pour les réfugiés et les immigrants (U.S. Committee for Refugees and Immigrants – USCRI) a signalé qu'en 2008, il y avait environ 42 000 réfugiés érythréens en Éthiopie. Un rapport publié par Human Rights Watch (HRW) le 8 mai 2009 signale que, chaque mois, des centaines d'Érythréens quitteraient leur pays pour l'Éthiopie. D'après Refugees International, ce nombre s'élèverait à environ 600 nouveaux venus mensuellement (30 mai 2008). Selon un article publié le 10 mars 2009 par l'Agence de presse éthiopienne (Ethiopian News Agency – ENA), le gouvernement de l'Éthiopie et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont affirmé lors d'une réunion à Addis-Abeba que le nombre de nouveaux venus Érythréens augmenterait parfois pour atteindre plus de 900 personnes par mois. D'après le HCR et le gouvernement de l'Éthiopie, on compte plus 30 000 réfugiés érythréens dans différents camps situés au nord de l'Éthiopie (ENA 10 mars 2009).

Selon l'USCRI, le gouvernement de l'Éthiopie exige que presque tous les réfugiés, y compris les Érythréens, vivent dans des camps installés près de la frontière de leur respectif (2009). Les réfugiés doivent obtenir un permis de sortie qui précise la période de temps allouée pour obtenir des soins médicaux ou pour faire des études (ibid.). Le gouvernement de l'Éthiopie délivre également aux Érythréens qui ont reçu la permission de quitter le camp des [traduction] « cartes oranges » qui indiquent les endroits spécifiques (ibid.). Le gouvernement de l'Éthiopie accorderait maintenant plus de liberté de mouvement à certains Érythréens ayant des membres de leur famille en dehors des camps (ibid.; Refugees International 30 mai 2008). Par exemple, le gouvernement les laisserait vivre avec leurs proches dans les milieux urbains et étudier dans des établissements d'enseignement supérieurs à leurs propres frais (ENA 18 janv. 2008).

Traitement réservé à des Érythréens résidant en Éthiopie

Selon un article publié par Refugees International le 30 mai 2008, bien que l'Éthiopie réserve un bon accueil aux réfugiés érythréens, les Érythréens vivant en Éthiopie seraient toujours marginalisés. Dans un rapport publié le 11 mai 2009, l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) cite un spécialiste qui affirme que les personnes d'origine érythréenne vivant en Éthiopie connaissent entre autres difficultés :

[l]'animosité persistante d'une grande partie de la population,

[la] discrimination lors des contacts avec des fonctionnaires de rang inférieur,

[le] risque de persécution en cas d'aggravation des tensions entre l'Ethiopie et l'Erythrée, voire de déclenchement de nouvelles hostilités (11 mai 2009, 5).

Dans un article publié en mai 2009 par la Revue des Migrations forcées, l'auteure Katherine Southwick signale que la confusion entourant le statut de la nationalité après la création de l'Érythrée aurait permis à l'Éthiopie « de priver des milliers de personnes d'origine érythréenne et issues des couples mixtes de nombreux d[r]oits fondamentaux » (Southwick mai 2009, 16). Bien qu'en 2003 le gouvernement de l'Éthiopie ait proclamé une nouvelle loi sur la nationalité, laquelle devrait permettre aux Érythréens vivant en Éthiopie de reprendre la citoyenneté éthiopienne (Southwick mai 2009, 16; Refugees International 30 mai 2008), de nombreuses personnes n'obtiendraient pas facilement le rétablissement de leur nationalité éthiopienne (OSAR 11 mai 2009, 5). D'après un spécialiste éthiopien cité par l'OSAR, en Éthiopie, les lois ne sont pas appliquées rigoureusement, du fait que les organismes chargés de leur mise en application le feraient généralement de manière « aléatoire et hautement arbitraire » (ibid.).

Toutefois, selon certaines sources non précisées consultées par Refugees International, un bon nombre d'Érythréens vivant en Éthiopie auraient recouvré la citoyenneté éthiopienne grâce à la proclamation de la loi sur la nationalité de 2003 (Refugees International 30 mai 2008). Cependant, en plus d'être aux prises avec des problèmes liés à l'obtention des cartes d'identité nationale, notamment des délais de trois ans et des interrogatoires, les citoyens éthiopiens d'origine érythréenne auraient l'impression d'être obligés de cacher leur origine, certains déclarant subir de la discrimination (ibid.; Southwick mai 2009, 16), notamment en matière d'emploi (Refugees International 30 mai 2008).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Ethiopian News Agency (ENA). 10 mars 2009. « Ethiopian Government, UNHCR Appeal for Additional Assistances to Eritrean Refugees ». [Date de consultation : 27 nov. 2009]
_____. 18 janvier 2008. « Eritrean Refugees Allowed to Reside in Urban Areas Arrive to Debre Markos ». [Date de consultation : 27 nov. 2009]

Human Rights Watch (HRW). 8 mai 2009. Ben Rawlence. « Eritrea: Slender Land, Giant Prison ». [Date de consultation : 27 nov. 2009]

Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR). 11 mai 2009. Alexandra Geiser. Ethiopie : origine érythréenne. [Date de consultation : 25 nov. 2009]

Refugees International. 30 juin 2008. « Ethiopia: Eritrean Refugees in Ethiopia ». [Date de consultation : 27 nov. 2009]
_____. 30 mai 2008. « Ethiopia-Eritrea: Stalemate Takes Toll on Eritreans and Ethiopians of Eritrean Origin ». [Date de consultation : 25 nov. 2009]
_____. S.d. « Who we are ». [Date de consultation : 27 nov. 2009]

Southwick, Katherine. Mai 2009. « Ethiopie -Erythrée : l'apatridie et la succession d'Etats ». Revue des Migrations forcées, n° 32. [Date de consultation : 25 nov. 2009]

U.S. Committee for Refugees and Immigrants (USCRI). 2009. « Country Report : Ethiopia ». World Refugee Survey 2009. [Date de consultation : 27 nov. 2009]

Autres sources consultées

Sources orales : Les tentatives faites pour joindre la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et le Comité international de la Croix Rouge (CICR) ont été infructueuses.

Sites Internet, y compris : Africa Action, Africa Governance Monitoring and Advocacy Project (AfriMAP), Afrik.com, Agence France-Presse (AFP), AllAfrica.com, Amnesty International (AI), Banque africaine de développement (BAD), Banque mondiale, États-Unis – Department of State, Ethiomedia, Fonds monétaire international (FMI), France 24, Freedom House, The Heritage Foundation, Institute for Security Studies (ISS), International Crisis Group, Nations Unies – Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Panapress (PANA), Radio France internationale (RFI), Reporters sans frontières (RSF), Reuters, Syfia Grands Lacs, Voice of America (VOA).

Copyright notice: This document is published with the permission of the copyright holder and producer Immigration and Refugee Board of Canada (IRB). The original version of this document may be found on the offical website of the IRB at http://www.irb-cisr.gc.ca/en/. Documents earlier than 2003 may be found only on Refworld.

Search Refworld

Countries