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Jordanie : information sur la situation des chrétiens et le traitement qui leur est réservé; protection offerte par l'État et services de soutien accessibles (2013juillet 2015)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Publication Date 4 August 2015
Citation / Document Symbol JOR105234.EF
Related Document(s) Jordan: Situation and treatment of Christians; state protection and support services available (2013-July 2015)
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Jordanie : information sur la situation des chrétiens et le traitement qui leur est réservé; protection offerte par l'État et services de soutien accessibles (2013juillet 2015), 4 August 2015, JOR105234.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/55dee4524.html [accessed 20 May 2023]
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1. Aperçu

Les estimations du pourcentage de chrétiens en Jordanie vont de moins de 2 p. 100 (É.U. 28 juill. 2014, 1) à 6 p. 100 de la population (JICRC s.d.; ICNL 19 juin 2015; Jordanie s.d.). Selon des sources, les chrétiens en Jordanie vivent généralement à Amman (ibid.; É.U. 28 juill. 2014, 1) et dans la vallée du Jourdain (ibid.). Certains vivent aussi à Fuhais et à Madaba (ibid.). Selon un article publié dans The National, journal de langue anglaise dont le siège est à Abou Dhabi, [traduction] « la plupart » des chrétiens en Jordanie appartiennent aux « classes moyennes et supérieures » (14 févr. 2015). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens. Selon des sources, l'Église orthodoxe grecque et l'Église catholique sont les principales Églises chrétiennes en Jordanie (Jordanie s.d.; BBC 11 oct. 2011).

D'après des sources, la constitution prévoit que l'islam est la religion de l'État en Jordanie, mais que les gens sont libres de pratiquer d'autres religions (Georgetown University s.d.; É.U. 28 juill. 2014, 1), en accord avec [traduction] « la coutume observée dans le pays, à moins qu'elles violent l'ordre public ou la moralité » (ibid.). L'article 6 de la constitution du Royaume hachémite de Jordanie (Constitution of the Hashemite Kingdom of Jordan) prescrit que [traduction] « les Jordaniens sont égaux devant la loi. Toute discrimination entre eux eu égard à leurs droits et obligations pour des motifs fondés sur […] la religion est interdite » (Jordanie 1952). Dans l'International Religious Freedom Report for 2013 publié par le Département d'État des États-Unis, on peut lire que, bien que la constitution garantisse aux nonmusulmans le libre exercice du culte, le gouvernement [traduction] « interdit les pratiques religieuses qui entrent en conflit avec l'interprétation officielle de la [C]haria (loi islamique) » (É.-U. 28 juill. 2014, 1).

Des sources affirment que le christianisme est une religion officiellement reconnue en Jordanie (Freedom House 2015; É.U. 28 juill. 2014, 3). On peut lire aussi dans l'International Religious Freedom Report for 2013 que les confessions chrétiennes officiellement reconnues comprennent : [traduction] « l'Église orthodoxe grecque, l'Église catholique romaine, l'Église catholique grecque (melkite), l'Église orthodoxe arménienne, l'Église catholique maronite, l'Église assyrienne, l'Église copte, l'Église anglicane, l'Église luthérienne, l'Église adventiste du septième jour et l'Église presbytérienne » (ibid., 34). La même source ajoute que les Églises suivantes ne sont pas officiellement reconnues, mais plutôt enregistrées comme des sociétés : [traduction] « l'Église évangélique libre, l'Église du Nazaréen, l'Église pentecôtiste unie, les Assemblées de Dieu, l'Alliance chrétienne et missionnaire et l'Église des Saints des derniers jours (mormons) » (ibid., 4). Elle précise que l'Église baptiste est enregistrée à titre de [traduction] « "confession" » et ne jouit pas de tous les avantages liés à l'enregistrement, et que « l'Église pentecôtiste unie et les Témoins de Jéhovah » ne sont pas reconnus ni enregistrés comme des sociétés (ibid.). Toutefois, dans son rapport sur la mission qu'il a menée en septembre 2013 en Jordanie (Report of the Special Rapporteur on Freedom of Religion or Belief), le Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction affirme que les baptistes et les pentecôtistes ne sont pas reconnus, mais que leurs organisations ont un statut qui est [traduction] « essentiellement comparable à celui d'associations enregistrées » (Nations Unies 27 janv. 2014, paragr. 23).

Des sources précisent que la loi prévoit que 9 des 150 sièges du parlement sont réservés à des chrétiens (ibid., paragr. 17; É.U. 28 juill. 2014, 4). Selon le Rapporteur spécial des Nations Unies, les chrétiens [traduction] « ont généralement occupé des postes au gouvernement à côté des musulmans » et ont occupé « des postes de haut rang au sein d'autres institutions de l'État, comme les forces de police, les médias publics et les universités » (Nations Unies 27 janv. 2014, paragr. 17). On affirme dans l'International Religious Freedom Report for 2013 que le gouvernement a l'habitude d'attribuer quelques postes de haut niveau au sein de l'armée à des chrétiens et que le nombre de ces postes [traduction] « serait estimé à environ 4 p. 100 » (É.-U. 28 juill. 2014, 4).

Selon des sources, des écoles chrétiennes privées en Jordanie sont ouvertes à toutes les confessions (ibid., 5; Nations Unies 27 janv. 2014, paragr. 39). Elles ajoutent que les écoles publiques n'enseignent que la doctrine religieuse de l'islam, bien que les élèves non musulmans ne soient pas tenus de participer (ibid.; É.-U. 28 juill. 2014, 5).

2. Traitement réservé aux chrétiens

Des sources qualifient les relations entre les chrétiens et la majorité musulmane en Jordanie [traduction] de « bonnes » (The New York Times 26 oct. 2014), de [traduction] « positives » (Nations Unies 27 janv. 2014, paragr. 16) ou de [traduction] « généralement pacifiques » (É.U. 28 juill. 2014, 1). Des sources affirment que les chrétiens en Jordanie [traduction] « peuvent exercer librement leur culte » (Freedom House 2015), ou jouissent d'une [traduction] « liberté politique et religieuse plus grande » que les autres habitants de la région (Georgetown University s.d.). Dans son rapport, le Rapporteur spécial des Nations Unies précise que des personnes appartenant à des minorités religieuses ont affirmé [traduction] « [qu']elles peuvent généralement exercer librement leur culte », notamment le choix de porter des vêtements associés à leur religion, d'organiser des « cortèges publics » et d'accomplir des rites et des prières (Nations Unies 27 janv. 2014, paragr. 18).

Dans un article publié dans The National, on peut lire que la plupart des chrétiens en Jordanie ont tendance à vivre loin des secteurs plus conservateurs [traduction] « dont les résidants peuvent se montrer moins tolérants envers les chrétiens » (14 févr. 2015). Dans son rapport, le Rapporteur spécial dit que sa mission était essentiellement basée à Amman, mais [traduction] « [qu']il a appris que » dans les régions rurales où « les traditions tribales conservatrices » forgent les rapports sociaux, le « climat peut être très différent et beaucoup moins tolérant », et que dans les secteurs où les chrétiens n'ont pas l'habitude de résider, les résidants locaux peuvent considérer qu'ils n'appartiennent pas à la société arabe (Nations Unies 27 janv. 2014, paragr. 20).

Selon les Nations Unies, bien que la Jordanie ait une [traduction] « tradition de modération religieuse », des inquiétudes sont exprimées concernant « le fondamentalisme religieux » et le fait que « des voix radicales parmi les chrétiens et les musulmans semblent gagner du terrain » (ibid., paragr. 45).

Selon Open Doors, [traduction] « ministère international au service des chrétiens et des églises persécutés » sis au RoyaumeUni qui mène des activités de sensibilisation et qui distribue des bibles, donne de la formation et offre des services de soutien (Open Doors s.d.a), [traduction] « certains » membres de communautés chrétiennes peuvent être victimes de discrimination dans le domaine de l'emploi (ibid. s.d.b). Le Rapporteur spécial des Nations Unies affirme au contraire que les minorités [traduction] « ne sont généralement pas » victimes de discrimination en matière d'emploi, sur le marché du logement ou dans les hôpitaux (27 janv. 2014, paragr. 18). Cette appréciation [traduction] « était essentiellement partagée » par des membres de communautés religieuses non reconnues (ibid., paragr. 19). Toutefois, des sources soulignent que la carte d'identité personnelle précise l'affiliation religieuse de son titulaire (É.U. 28 juill. 2014, 7; Nations Unies 27 janv. 2014, paragr. 2627) et, selon les Nations Unies, cette pratique [traduction] « rend les titulaires vulnérables à un traitement discriminatoire fondé sur leur religion ou leur conviction » (ibid. paragr. 27). Ces documents sont utilisés pour l'inscription à l'école et les demandes de visa, de même que pour les candidatures à des charges publiques et la participation aux élections (ibid.).

Selon des sources, les questions de statut personnel sont réglées par les tribunaux islamiques pour les musulmans et par les tribunaux religieux des communautés reconnues pour les nonmusulmans (É.U. 28 juill. 2014, 2; Georgetown University s.d.; Nations Unies 27 janv. 2014, paragr. 29) lorsqu'il s'agit de mariage, de divorce, de garde d'enfants et d'héritage (ibid.). Selon l'International Religious Freedom Report for 2013, il y a trois types de tribunaux pour les nonmusulmans, soit [traduction] « les tribunaux catholiques, grecs orthodoxes et anglicans », et les membres des confessions protestantes enregistrés comme des « "sociétés" » peuvent soumettre leur affaire aux tribunaux anglicans (É.U. 28 juill. 2014, 2). Il n'y a pas de tribunal pour les membres de groupes non reconnus (ibid.). D'après les Nations Unies, [traduction] « les personnes qui n'entrent pas dans les structures de communautés reconnues s'exposent à un problème si elles souhaitent régler leurs affaires relatives à leur statut personnel d'une façon prévisible, équitable et non discriminatoire » (Nations Unies 27 janv. 2014, paragr. 29). Ainsi, [traduction] « avec des degrés de gravité grandissants », le problème touche les membres de confessions chrétiennes non reconnues, comme les membres de la communauté baha'ie et les musulmans convertis au christianisme (ibid.). Les chrétiens de confessions non reconnues doivent en appeler à [traduction] « "l'hospitalité" d'une autre confession chrétienne ou s'en remettre aux tribunaux civils », ce qui aurait pour conséquence que les membres de ces groupes se plaignent d'un traitement discriminatoire (ibid., paragr. 30) puisque les tribunaux civils appliquent essentiellement la charia (ibid., paragr. 23). Toutefois, les Nations Unies affirment aussi [traduction] « qu'il est habituellement possible de régler les problèmes dans la pratique », bien que le processus engendre des complications et des fardeaux supplémentaires (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

Selon l'International Religious Freedom Report for 2013, en février 2013, plusieurs pierres tombales chrétiennes ont été vandalisées dans un cimetière pour musulmans et chrétiens à Amman et, bien qu'on ait dit à des dirigeants chrétiens qu'une enquête était en cours, à la fin de 2013, [traduction] « personne n'avait été arrêté pour cet acte » (É.U. 28 juill. 2014, 8). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

En outre, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement concernant des actes de violence commis contre des chrétiens.

Des sources signalent que plusieurs Iraquiens de confession chrétienne se sont établis en Jordanie en 2014 (Freedom House 2015; Al-Monitor 19 mars 2015; The New York Times 26 oct. 2014). Le New York Times affirmait en octobre 2014 qu'en trois mois, environ 4 000 chrétiens provenant de Mosul, en Iraq, s'étaient réinstallés en Jordanie après des attentats commis par le groupe radical État islamique (ibid.). Au dire d'Al-Monitor, en mars 2015, 1 000 Iraquiens de confession chrétienne qui avaient fui le Nord de l'Iraq vivaient dans des églises en Jordanie, après avoir été [traduction] « conduits en Jordanie avec l'aide de prêtres locaux et du gouvernement » (19 mars 2015).

2.1 Traitement réservé aux personnes converties au christianisme

Selon des sources, le prosélytisme n'est pas autorisé en Jordanie (BBC 11 oct. 2011; É.U. 28 juill. 2014, 3) et l'évangélisation auprès de musulmans [traduction] « peut donner lieu à des poursuites aux termes du code pénal » (ibid.). Selon Open Doors, en novembre 2014, un pasteur américain appartenant à l'Église Grace à Amman a été expulsé (Open Doors s.d.b). D'après la description qu'en donne Open Doors, le travail de l'Église Grace consiste à [traduction] « tendre la main aux réfugiés musulmans » (ibid.). Le 13 novembre 2014, le Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction a envoyé une lettre au roi Abdullah II pour demander plus de détails sur la raison pour laquelle le pasteur avait été arrêté et expulsé (Nations Unies 13 nov. 2014). Dans sa lettre, le Rapporteur spécial des Nations Unies écrit que, d'après l'information obtenue, le Département du renseignement général de la Jordanie (Jordanian General Intelligence Department - GID) [traduction] « exerçait une surveillance étroite de l'Église Grace en raison de l'important travail humanitaire qu'elle a mené ces dernières années auprès de réfugiés iraquiens et syriens » et que le fait que « de nombreux » musulmans eurent demandé l'aide de l'Église avait éveillé les soupçons du GID (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement sur la réaction de l'État face au prosélytisme.

Des sources soulignent que ni la constitution ni le droit civil ne prévoient de sanction contre des musulmans qui abandonnent l'islam (É.U. 28 juill. 2014, 3; Georgetown University s.d.). Le Rapporteur spécial des Nations Unies affirme que la conversion de musulmans à une autre religion n'est pas une infraction sanctionnée aux termes du code pénal (Nations Unies 27 janv. 2014, paragr. 32).

Toutefois, selon l'International Religious Freedom Report for 2013, la constitution prévoit que les questions relatives au statut personnel, notamment les questions se rapportant à la religion, au mariage, au divorce, à la garde d'enfants et à l'héritage, relèvent de [traduction] « la compétence exclusive des tribunaux religieux » et que les musulmans sont « assujettis à la compétence des tribunaux de la [C]haria » (É.U. 28 juill. 2014, 2). Selon des sources, la charia interdit la conversion de l'islam à une autre religion (Georgetown University s.d.; É.U. 28 juill. 2014, 3) et les convertis de l'islam sont encore [traduction] « considérés comme des musulmans et généralement vus comme des apostats » (ibid.). Par ailleurs, ces convertis de l'islam ne sont pas reconnus comme [traduction] « relevant de la compétence juridique de leur nouvelle communauté religieuse » (ibid.).

Selon les Nations Unies, [traduction] « les implications relevant du droit civil de ces conversions sont graves et de nature purement punitive » pour ceux qui délaissent l'islam pour le christianisme (Nations Unies 27 janv. 2014, paragr. 32). Dans son rapport, le rapporteur spécial des Nations Unies dit que la conversion de l'islam peut invalider le mariage de la personne concernée et entraîner la perte de la garde d'enfants et des droits successoraux (ibid.). De même, l'International Religious Freedom Report for 2013 souligne que [traduction] « tout membre de la société peut déposer une plainte pour apostasie » contre une personne qui abandonne l'islam, et les juges du tribunal de la charia peuvent annuler le mariage de convertis, enlever les enfants à leurs parents et en confier la garde à d'autres membres de la famille musulmans ou déclarer les enfants « "pupilles de l'État" » et transférer des droits de propriété à des membres de la famille musulmans (É.U. 28 juill. 2014, 3). En outre, une femme non musulmane qui divorce de son mari musulman perd la garde de son enfant lorsque ce dernier atteint l'âge de sept ans (ibid.). On peut lire aussi dans le rapport des Nations Unies qu'en cas de divorce d'un couple chrétien et musulman, lorsque les enfants auront sept ans, [traduction] « une femme chrétienne perdra la garde » de ceux-ci tandis qu'une femme musulmane conservera ses droits de garde jusqu'à ce que les enfants atteignent l'âge de 14 ans (Nations Unies 27 janv. 2014, paragr. 34).

Selon l'International Religious Freedom Report for 2013, certains convertis de l'islam et du christianisme disent vivre [traduction] « de l'ostracisme social, des menaces et de la violence physique et verbale de la part de membres de leur famille et de leurs chefs religieux », et des personnes dans des relations interconfessionnelles font aussi état d'ostracisme et, dans certains cas, de violence (É.U. 28 juill. 2014, 9). Selon un aperçu sur la liberté de culte en Jordanie produit par le Centre Berkley pour la religion, la paix et les affaires mondiales (Berkley Center for Religion, Peace & World Affairs) de l'Université Georgetown, en Jordanie, la conversion d'une religion à une autre est [traduction] « un tabou social grave et il y a eu des meurtres d'honneur dans des familles chrétiennes et musulmanes dont des membres ont changé de religion » (Georgetown University s.d.). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement sur les meurtres d'honneur de chrétiens convertis.

On peut lire dans l'International Religious Freedom Report for 2013 que des musulmans convertis au christianisme qui avaient été victimes, par le passé, de harcèlement de la part des services gouvernementaux du renseignement, disaient [traduction] « [qu']ils n'avaient pas été suivis ni interrogés au cours des dernières années » (É.U. 28 juill. 2014, 8). Open Doors affirme que [traduction] « l'État ne joue pas un rôle actif » pour s'opposer à la conversion au christianisme, « mais fait preuve d'une attitude permissive à l'égard des menaces et de la violence qui découlent de telles conversions » (Open Doors s.d.b). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

3. Protection offerte par l'État et services de soutien accessibles

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu de renseignements sur la protection offerte par l'État aux chrétiens en Jordanie. Selon des sources, le gouvernement de Jordanie a organisé des conférences sur la coopération interconfessionnelle (Coptic Solidarity 14 sept. 2013; Georgetown University s.d.) et parraine l'Institut royal d'études interconfessionnelles (Royal Institute for Inter-Faith Studies - RIIFS), un forum pour l'étude interdisciplinaire de questions religieuses (ibid.). Selon des sources, le roi Abdullah II a fait des déclarations publiques favorables à la coexistence des chrétiens et des musulmans dans la région (ibid.; The Jerusalem Post 10 mars 2015; Al-Monitor 19 mars 2015). Dans l'allocution qu'il a prononcée en 2014 devant l'Assemblée générale des Nations Unies, le roi Abdullah II a déclaré que [traduction] « l'islam interdit la violence contre les chrétiens et les autres communautés qui composent chaque pays. J'insiste : les chrétiens arabes font partie intégrante du passé, du présent et de l'avenir de ma région » (24 sept. 2014, 1).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un professeur au programme d'études sur les relations internationales et le Moyen-Orient de l'Université du Sud de la Californie a écrit que, à sa connaissance, les chrétiens en Jordanie [traduction] « jouissent du même accès aux autorités policières et à d'autres autorités gouvernementales […] et peuvent s'attendre à recevoir la même réponse […] que tout autre citoyen » (23 juill. 2015). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

On affirme dans l'International Religious Freedom Report for 2013 que des chrétiens ont signalé la présence d'agents de sécurité en civil à l'extérieur des églises [traduction] « de certaines confessions chrétiennes » et que des dirigeants religieux ont interprété leur présence comme « une tentative d'assurer une meilleure protection par suite de menaces proférées contre des groupes chrétiens dans la région » (É.U. 28 juill. 2014, 7). Selon l'aperçu produit par le Centre Berkley, [traduction] « le gouvernement protège et entretient activement le patrimoine et les lieux historiques chrétiens » (Georgetown University s.d.).

Il est écrit dans l'International Religious Freedom Report for 2013 que le gouvernement est doté d'un organe consultatif sur [traduction] « les affaires religieuses chrétiennes », le Conseil des autorités ecclésiastiques (Council of Church Leaders - CCL) (É.U. 28 juill. 2014, 3). Le CCL est composé des chefs des 11 Églises chrétiennes officiellement reconnues et il s'emploie à [traduction] « faciliter le règlement de questions officielles » pour les organisations chrétiennes, notamment la délivrance de permis fonciers et de permis de travail (ibid.). De concert avec le gouvernement, le CCL est aussi responsable de la délivrance de certificats de mariage et d'actes de naissance à des particuliers (ibid., 3).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Al-Monitor. 19 mars 2015. Brenda Stoter. « Iraqi Christians Find Safe Haven in Jordan's Churches ». [Date de consultation : 16 juill. 2015]

_____. 11 octobre 2011. « Guide: Christians in the Middle East ». [Date de consultation : 14 juill. 2015]

Coptic Solidarity. 14 septembre 2013. Patrick Sookhdeo, Ph. D. « King of Jordan's Defence of Arab Christians Amplifies Silence of Western Leaders ». [Date de consultation : 14 juill. 2015]

États-Unis (É.-U.). 28 juillet 2014. Department of State. « Jordan ». International Religious Freedom Report for 2013. [Date de consultation : 14 juill. 2015]

Freedom House. 2015. « Jordan ». Freedom in the World 2015. [Date de consultation : 14 juill. 2015]

Georgetown University. S.d. Berkley Center for Religion, Peace & World Affairs. « Jordan ». [Date de consultation : 14 juill. 2015]

The International Center for Not-for-Profit Law (ICNL). 19 juin 2015. « NGO Law Monitor: Jordan ». [Date de consultation : 16 juill. 2015]

The Jerusalem Post. 10 mars 2015. Ariel Cohen. « King Abdullah II Tells European Parliament Religious Coexistence Combats Extremism ». [Date de consultation : 16 juill. 2015]

Jordanie. 1952. Constitution of the Hashemite Kingdom of Jordan. [Date de consultation : 31 juill. 2015]

_____. S.d. Ambassade du Royaume hashémite de Jordanie, Washington, DC. « Culture and Religion ». [Date de consultation : 14 juill. 2015]

Jordan Interfaith Coexistance Research Center (JICRC). S.d. « About Jordan ». [Date de consultation : 14 juill. 2015]

The National. 14 février 2015. Justin Vela. « Jordan: The Safe Haven for Christians Fleeing ISIL ». [Date de consultation : 16 juill. 2015]

Nations Unies. 13 novembre 2014. Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH). « Mandate of the Special Rapporteur on Freedom of Religion or Belief ». (UA JOR 3/2014). [Date de consultation : 22 juill. 2015]

_____. 27 janvier 2014. Report of the Special Rapporteur on Freedom of Religion or Belief: Mission to Jordan. (A/HRC/25/58/Add.2). [Date de consultation : 17 juill. 2015]

The New York Times. 26 octobre 2014. Rana F. Sweis. « Christians of Mosul Find Haven in Jordan ». [Date de consultation : 14 juill. 2015]

Open Doors. S.d.a. « About Us ». [Date de consultation : 17 juill. 2015]

_____. S.d.b. « Jordan ». [Date de consultation : 14 juill. 2015]

Professeur, International relations and Middle East studies, University of Southern California. 23 juillet 2015. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Roi Abdullah II. 24 septembre 2014. « Remarks by His Majesty King Abdullah II : Plenary Session of the 69th General Assembly, the United Nations, New York, 24 septembre 2014 ». [Date de consultation : 14 juill. 2015]

Autres sources consultées

Sources orales : Les tentatives faites pour joindre les organisations suivantes dans les délais voulus ont été infructueuses : Caritas; The Jordan Interfaith Coexistence Research Center; The Royal Institute for Inter-Faith Studies; Salam Institute for Peace and Justice.

Sites Internet, y compris : The Algemeiner; Al Jazeera; Amman Newspaper; Amnesty International; Cable News Network; ecoi.net; ÉtatsUnis - Commission on International Religious Freedom; Factiva; Human Rights Watch; Jane's Intelligence Review; Jordanie - Ministry of Justice; The Jordan Times; Minority Rights Group International; The Muslim World; Nations Unies - Haut Commissariat pour les réfugiés, Refworld; Salam Institute for Peace and Justice; The Washington Institute.

Date modified:

2015-08-13

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