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Éthiopie : information sur le traitement réservé aux personnes d'origine amhara ainsi qu'aux membres, aux dirigeants et aux militants du Parti de l'unité de tous les Éthiopiens (All Ethiopian Unity Party - AEUP) (2002-2006)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa
Publication Date 26 January 2006
Citation / Document Symbol ETH100913.EF
Reference 2
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Éthiopie : information sur le traitement réservé aux personnes d'origine amhara ainsi qu'aux membres, aux dirigeants et aux militants du Parti de l'unité de tous les Éthiopiens (All Ethiopian Unity Party - AEUP) (2002-2006), 26 January 2006, ETH100913.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/45f1472f2f.html [accessed 25 May 2023]
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Personnes d'origine amhara

Les Amharas sont considérés comme l'un des groupes ethniques qui exercent le plus d'influence dans la vie politique et culturelle de l'Éthiopie (Country Reports 2004 28 févr. 2004, sect. 5); ils représentent environ 30 p. 100 de la population éthiopienne (Countries of the World and Their Leaders Yearbook 2006 2005, 642).

En 2001, des différends territoriaux dans la région d'Oromiya (c.-à-d. là où des milliers de personnes d'origine amhara avaient été [traduction] « réinstallés de force » à la suite de la famine de 1984) ont mené à de la violence entre les personnes d'origine amhara et les Oromos (USCRI 2002). Selon le Comité américain pour les réfugiées et les immigrants (U.S. Committee on Refugees and Immigrants – USCRI), le conflit entre les deux groupes a donné lieu au transfert de plus de 10 000 personnes, majoritairement des Amharas (ibid.).

Selon un rapport de Writenet publié en 2004, de nombreux Amharas sont d'avis que le gouvernement éthiopien a brossé un tableau [traduction] « négatif " d'eux, " [les tenant] historiquement responsables de bon nombre des maux qui frappent l'Éthiopie » (janv. 2004, 17).

Aucune autre information sur le traitement réservé aux personnes d'origine amhara entre 2002 et 2006 n'a été trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches.

Parti de l'unité de tous les Éthiopiens

Le Parti de l'unité de tous les Éthiopiens (All Ethiopian Unity Party – AEUP) était anciennement connu sous le nom d'Organisation de tous les peuples de l'Amhara (All-Amhara People's Organization – AAPO) (Political Handbook of the World 2005-2006 déc. 2005, 381; Europa World Yearbook 2005 2005, 1654), organisation qui avait été créée en 1991 dans le but de [traduction] « défendre les droits du peuple amhara » (Political Parties of the World 2005 2005, 206). Selon un rapport de Writenet publié en 2004, le parti [traduction] « fondé sur l'ethnicité » se trouvait :

[traduction]

coincé entre son intention de tirer profit de la frustration au regard de ce que plusieurs considèrent la présentation de l'élite amhara sous un jour défavorable par le gouvernement qui la tient historiquement responsable de bon nombre des maux dont est frappé l'Éthiopie, et le ressentiment [que sentent] de nombreux Amharas envers l'introduction de l'ethnicité comme une rivale du nationalisme éthiopien (janv. 2004, 17).

En 2002, le parti a changé son nom pour adopter celui de Parti de l'unité de tous les Éthiopiens afin de résoudre ce problème (ibid.) et de tendre la main à [traduction] « "tous les Éthiopiens" » (Political Handbook of the World 2005-2006 déc. 2005, 381). En 2005, l'AEUP était dirigé par Hailu Shawel (ibid.; Europa World Yearbook 2005 2005, 1654).

En 2004, l'AEUP a fusionné avec la Ligue démocratique éthiopienne (Ethiopian Democratic League – EDL), le Parti d'union démocratique éthiopienne-Medhin (Ethiopian Democratic Unity Party-Medhin – EDUP-M), et l'Alliance arc-en-ciel (Rainbow Alliance)/Mouvement pour la démocratie et la justice sociale (Movement for Democracy and Social Justice) afin de former la Coalition pour l'unité et la démocratie (Coalition for Unity and Democraty – CUD) (AI 29 avr. 2005, 3). Le dirigeant de l'AEUP, Hailu Shawel, est le chef de cette coalition (BBC 29 déc. 2005; RFI 2 nov. 2005).

La CUD de même que le Front éthiopien démocratique uni (United Ethiopian Democratic Forces – UEDF) constituent les principaux partis d'opposition au pays (AI 29 avr. 2005, 3; BBC 17 déc. 2005; AFP 26 sept. 2005). Depuis les dernières élections en mai 2005 (HRW nov. 2005; UE 17 mai 2005), la CUD détient 109 des 546 sièges de la Chambre des représentants du peuple (House of People's Representatives) (Éthiopie 13 déc. 2005) et est considérée comme le groupe d'opposition le plus important d'Éthiopie (BBC 5 juill. 2005; The Ethiopian Reporter 10 déc. 2005).

Aucune mention de l'ethnicité des membres, des dirigeants et des militants de l'AEUP et de la CUD n'a été trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches. Depuis que l'AAPO est, en 2002, devenue l'AEUP (Writenet janv. 2004, 17), le parti s'est donné pour mandat de rejoindre [traduction] « "tous les Éthiopiens" » (Political Handbook of the World 2005-2006 déc. 2005, 381).

Traitement des membres, des dirigeants et des militants de l'AEUP

De nombreux actes [traduction] « [d']intimidation [et de] violence » envers les membres de l'opposition, dont ceux de l'AEUP, ont été signalés (HRW 13 janv. 2006; AI 29 avr. 2005, 9; Country Reports 2005 28 févr. 2005, sect. 1.a), allant [traduction] « des insultes publiques à l'endroit des membres des partis d'opposition par les représentants locaux lors d'événements municipaux, d'attentats à la bombe et de confiscation de propriétés, en passant par le meurtre et la destruction de domiciles par le feu » (ibid., sect. 3).

En 2004 et 2005, des articles ont mentionné que des membres, des dirigeants et des partisans de l'AEUP et de la CUD avaient été enlevés (AP 8 févr. 2005), attaqués et tués par des membres du parti éthiopien au pouvoir (Country Reports 2004 28 févr. 2004, sect. 1.a; AP 8 févr. 2005). En avril 2004, 200 membres présumés de l'AEUP ont été arrêtés et [traduction] « harcelés »; la durée d'incarcération des personnes arrêtées s'étendait de 7 à 30 jours (Country Reports 2004 28 févr. 2004, sect. 1.d).

Plusieurs articles ont révélé que la milice du gouvernement (ibid., sect. 1.c) et la milice des comités de quartier (kebelle) (AI 29 avr. 2005) avaient agressé les partisans de l'AEUP, alors que les [traduction] « [r]responsables locaux fermaient souvent les yeux sur ces attaques ou en étaient complices » (Country Reports 2004 28 févr. 2004, sect. 1.c). De décembre 2003 à mai 2004, la milice et des soldats du gouvernement auraient tué 11 partisans de l'AEUP (ibid., sect. 1.a.). En février 2005, 5 membres de la CUD ont été tués et 22 autres ont été blessés au cours d'une attaque effectuée par des membres du parti au pouvoir (AP 8 févr. 2005).

Selon un article de l'Associated Press paru en 2005, 17 membres de la CUD ont aussi été [traduction] « emprisonnés ou enlevés par les autorités gouvernementales; on ne sait pas où ils sont détenus » (ibid.).

Avant les élections de mai 2005 en Éthiopie, diverses sources ont publié des articles faisant état de [traduction] « harcèlement » (AFP 16 avr. 2005; ibid. 14 avr. 2005) et [traduction] « [d']intimidation » à l'égard de membres de l'opposition (EU 17 mai 2005; AI 29 avr. 2005). La CUD a révélé que neuf de ses membres avaient été [traduction] « harcelés » et arrêtés dans la zone d'Hadiya (c.-à-d. à 360 km au sud d'Addis-Abeba) pendant la période du 26 mars à la mi-avril 2005 (AFP 16 avr. 2005). En avril 2005, huit autres membres de la coalition ont été arrêtés pour incitation à la violence dans le nord du pays (AFP 14 avr. 2005). Un porte-parole de la CUD a affirmé que les accusations portées contre les membres arrêtés s'inscrivaient dans le cadre de la stratégie du parti au pouvoir de « voler » les élections (ibid.).

Amnesty International a signalé qu'un certain nombre de partis d'opposition, notamment l'AEUP et la CUD, s'étaient heurtés à des [traduction] « restrictions concernant leurs activités [politiques en préparation des élections et] les candidats ainsi que les membres de ces organisations ont été victimes d'intimidation ou de violations des droits de la personne en raison de leurs activités politiques, menées pacifiquement et légitimement » (29 avr. 2005).

De même, la Mission d'observation des élections de l'Union européenne a signalé que, dans le cadre des élections de mai 2005, des membres des partis d'opposition, dont la CUD, avaient été victimes [traduction] « [d']intimidation », avant et pendant les élections (UE 17 mai 2005, 4). Les actes suivants, tels que soulignés par la Mission d'observation des élections, figuraient parmi les problèmes entourant les élections :

[traduction]

« Le recours à des barrières administratives au regard des réunions ou des grands rassemblements des partis d'opposition par certaines autorités locales »; « Intimidation des opposants politiques par des fonctionnaires »; [...] « Perturbation des grands rassemblements des partis d'opposition par la milice et des personnes qui seraient liées au Front démocratique révolutionnaire des peuples d'Éthiopie [Ethiopian People's Revolutionary Democratic Front c.-à-d. le parti au pouvoir] avec coups de feu et passages à tabac des participants »; [...] « Détention, souvent de courte durée, des militants de l'opposition pour divers motifs, liés en général à la campagne électorale; [...] Plusieurs centaines de partisans de l'opposition arrêtés ou disparus »; [...] « Plusieurs jeunes militants de l'opposition ont été tués [...] [dont un] membre de la CUD » (ibid.).

Des observateurs aux bureaux de vote auraient aussi été expulsés et [traduction] « harcel[és] » (ibid., 7).

À la suite des élections de mai 2005, des membres et des partisans de l'opposition ont accusé le gouvernement de s'être livré à une [traduction] « fraude électorale massive » (HRW nov. 2005), ce qui a eu pour conséquence le boycott du Parlement par les membres de l'opposition (ibid.; The Ethiopian Herald 21 sept. 2005) et la tenue de manifestations par des partisans de l'opposition (HRW nov. 2005; BBC 2 nov. 2005; RFI 2 nov. 2005). Environ 88 partisans ont été tués (Nations Unies 4 janv. 2006), plus d'une centaine d'autres ont été blessés (RFI 2 nov. 2005; HRW nov. 2005) et plusieurs milliers ont été arrêtés dans l'ensemble du pays (ibid.; Nations Unies 4 janv. 2006; HRW 13 janv. 2006) à la suite de manifestations tenues en juin et en novembre 2005 (ibid.).

En janvier 2006, les chefs de l'opposition étaient toujours en détention en attendant leur procès qui devait se tenir le 23 février 2006 (Nations Unies 4 janv. 2006), certains d'entre eux étant accusés de trahison (Jeuneafrique.com 4 janv. 2006; HRW 13 janv. 2006; Nations Unies 4 janv. 2006) et de génocide (ibid.; HRW 13 janv. 2006). Les personnes arrêtées sont passibles d'une peine [traduction] « allant de trois ans d'emprisonnement à la peine capitale » (BBC 29 déc. 2005). En décembre 2005, alors qu'ils étaient en détention, les défendeurs se seraient vu refuser l'accès à leur avocat (ibid.; Jeuneafrique.com 4 janv. 2006; Nations Unies 4 janv. 2006).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Agence France-Presse (AFP). 26 septembre 2005. « Ethiopian Police Arrest 43 Opposition Members ahead of Planned Demo ». (Factiva)
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Amnesty International (AI). 29 avril 2005. Ethiopia: the 15 May Elections and Human Rights. Recommendations to Government, Election Observers and Political Parties. (Index AI : AFR 25/002/2005) [Date de consultation : 6 janv. 2006]

Associated Press (AP). 8 février 2005. Dagnachew Teklu. « Opposition Says Members Killed in Attacks by Ethiopia's Ruling Party ». (Dialog)

British Broadcasting Corporation (BBC). 29 décembre 2005. « Ethiopia Threatened With Aid Cuts ». [Date de consultation : 9 janv. 2006]
_____. 17 décembre 2005. « Treason Charges Filed in Ethiopia ». [Date de consultation : 9 janv. 2006]
_____. 2 novembre 2005. « Violence Across Ethiopian Capital ». [Date de consultation : 9 janv. 2006]
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Countries of the World and Their Leaders Yearbook 2006. 2005. Vol. 1. « Ethiopia ». Sous la direction de Karen Ellicott. Farmington Hills, Michigan : Thomson Gale.

Country Reports on Human Rights Practices for 2003. 25 février 2004. « Ethiopia ». États-Unis. Department of State. [Date de consultation : 6 janv. 2006]

The Ethiopian Herald. 21 septembre 2005. « Hailu Shawl Says His Party Won't Join Parliament, Other Cud Members Are Free to Decide ». (Comtex/Factiva)

The Ethiopian Reporter. 10 décembre 2005. « An EDUP-Medhin Electee Beaten Up ». [Date de consultation : 9 janv. 2005]

Éthiopie. 13 décembre 2005. Parliament of the Federal Democratic Republic of Ethiopia. « Political Parties and their Seats in the House of Peoples' Representatives ». [Date de consultation : 10 janv. 2006]

Europa World Year Book 2005. 2005. Vol. 1. « Ethiopia ». Londres : Routledge, Taylor and Francis Group.

Human Rights Watch (HRW). 13 janvier 2006. « Ethiopia: Hidden Crackdown in Rural Areas ». [Date de consultation : 19 janv. 2006]
_____. Novembre 2005. « Submission to the 38th Ordinary Session of the African Commission on Human Rights and People's Rights ». [Date de consultation : 9 janv. 2006]

Jeuneafrique.com. 4 janvier 2006. « Pas de remise en liberté pour des opposants et des journalistes ». [Date de consultation : 9 janv. 2006]

Nations Unies. 4 janvier 2006. Réseau d'information régional intégré (IRIN). « Ethiopia: Opposition Leaders Denied Bail ». (AllAfrica) [Date de consultation : 10 janv. 2006]

Political Handbook of the World 2005-2006. Décembre 2005. Sous la direction de Arthur S. Banks, Thomas C. Muller et William R. Overstreet. Washington, DC : CQ Press.

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Union européenne (UE). 17 mai 2005. Mission d'observation des élections de 2005 en Éthiopie. « Preliminary Statement ». [Date de consultation : 9 janv. 2006]

U.S. Committee for Refugees and Immigrants (USCRI). 2002. World Refugee Survey 2002. « Country Report: Ethiopia ». [Date de consultation : 10 janv. 2006]

Writenet. Janvier 2004. Sarah Vaughan. « Ethiopia: A Situation Analysis and Trend Assessment ». Sur commande du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Protection Information Section (DIP). [Date de consultation : 10 janv. 2006]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : Addis Tribune; Africa Confidential, Africa Research Bulletin, African Studies Center – University of Pennsylvania, Ethioindex, European Country of Origin Information (ECOI) Network, Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), Freedom House, Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Norwegian Refugee Council (NRC), Réseau d'information régional intégré (IRIN), United Kingdom (UK) Home Office, Voice of America.

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