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Algérie : information sur la campagne antiterroriste menée par l'armée entre 1997 et 2000, y compris la stratégie de l'armée

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa
Publication Date 27 August 2007
Citation / Document Symbol DZA102593.EF
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Algérie : information sur la campagne antiterroriste menée par l'armée entre 1997 et 2000, y compris la stratégie de l'armée, 27 August 2007, DZA102593.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/474eacadc.html [accessed 27 May 2023]
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Des médias indiquent que l'armée est [traduction] " l'autorité suprême " (Le Monde diplomatique févr. 1998) et [traduction] " l'institution nationale la plus puissante " en Algérie (Financial Times 19 avr. 1999). Forced Migration Online (FMO), un site Internet visant à fournir de l'information concernant la situation des migrants forcés partout dans le monde (FMO s.d.), souligne que l'armée détient le pouvoir, et non les politiciens, et qu'elle [traduction] " agit librement, quasiment sans contraintes juridiques " (ibid. janv. 2004). Amnesty International (AI) signale que les forces de sécurité se sont rendus coupables de violations des droits de la personne dans les années 1990, y compris des exécutions extrajudiciaires, [traduction] " "disparitions" [et] torture " notamment (10 juill. 2006). FMO précise qu'en 1997 et 1998, des massacres de civils à grande échelle ont été commis; toutefois, il n'est pas clair qui est responsable de ces massacres puisque des groupes armés ont mené des opérations en uniformes militaires et les militaires sont connus pour avoir porté des vêtements de civils lors d'affrontements (janv. 2004).

Selon un article du 21 juillet 1997 de Reuters, l'armée avait adopté une [traduction] " stratégie consistant à "rechercher et détruire" " qui a causé la mort de plus de 90 rebelles en une seule opération. Dans le même ordre d'idées, un article du 16 juin 1997 du Middle East Economic Digest (MEED) mentionne que l'un des éléments de la stratégie du président de l'époque, M. Zeroual, consistait en une [traduction] " campagne militaire brutale contre les mouvements islamistes clandestins opposés au régime ".

En 1999, le gouvernement du président Bouteflika, dans le cadre de la Loi sur la Concorde civile, a accordé une amnistie limitée aux opposants responsables de crimes moins graves (Jane's Intelligence Review 1er mars 2000; Z Magazine déc. 2000; FMO janv. 2004). Cette amnistie a créé des tensions et des divisions au sein du Front islamique du salut (FIS) (ICG 9 juill. 2001, 12; Jane's Intelligence Review 1er mars 2000; voir aussi É.-U. avr. 2000).

Selon un article de Z Magazine, mensuel indépendant qui a pour mission de combattre l'injustice, de favoriser la liberté et de défendre ceux qui font l'objet de la répression (Z Magazine s.d.), lorsque l'amnistie a pris fin au début de 2000, les forces de sécurité ont mobilisé des milliers de réservistes et ont lancé une offensive [traduction] " visant à éliminer le reste des activistes récalcitrants " (déc. 2000).

Dans le même ordre d'idées, un article publié en 2000 dans le Jane's Intelligence Review fournit l'information suivante concernant la campagne de l'armée algérienne contre les insurgés islamistes après l'expiration de l'amnistie :

[traduction]

Après avoir conclu une entente avec plusieurs groupes d'activistes, le gouvernement algérien était déterminé à lancer une attaque massive contre le reste des rebelles. Immédiatement après le 13 janvier [2000], des dizaines de milliers de militaires, y compris des parachutistes et des membres du Groupe d'intervention spécial (GIS), ont été déployés dans l'est, l'ouest et le sud de la capitale. Des convois de militaires et des hélicoptères de combat ont été aperçus quittant les installations militaires aux environs de la capitale. Il s'est avéré que les combattants qui s'étaient rendus aidaient les forces de sécurité du gouvernement à dépister leurs anciens alliés - nouveau retournement de situation amer dans un conflit qui dure.

L'attaque était surtout une opération de l'Armée nationale populaire [ANP]; toutefois, la Gendarmerie nationale et des unités spéciales de la police ont été aperçues. Ces dernières étaient principalement affectées à des tâches de gardes et à des postes de contrôle pour suppléer aux bénévoles locaux comme Les Patriotes et les gardes communautaires.

Les plus importantes opérations ont eu lieu dans les provinces de Tizi Ouzou, Bouira, Bejaia et Boumerdes. Dans certaines régions, l'ANP a participé à des affrontements sanglants avec les derniers terroristes qu'elle tentait de détruire. Il est notoire que les données d'Algérie ne sont pas fiables, mais il est probable que plusieurs centaines de soldats, et autant de terroristes, sont morts avant la fin de janvier lors des combats dans les montagnes, les villages isolés et dans les forêts d'Ain Tanik dans la région de Relizan, à l'ouest d'Alger (1er mars 2000).

AI explique que le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), auparavant appelée Sécurité militaire, est la branche des forces de sécurité la plus souvent accusée d'avoir infligé de mauvais traitements (10 juill. 2006). Le DRS est un service de renseignements spécialisé dans l'interrogatoire des personnes soupçonnées de détenir des renseignements sur des activités terroristes (AI 10 juill. 2006). Dans son rapport sur les mauvais traitements infligés par la sécurité militaire algérienne, AI signale ce qui suit :

[version officielle d'AI]

En réalité, la campagne de l'Algérie contre le terrorisme vise avant tout à anéantir des groupes armés dans le cadre d'une lutte pour le pouvoir au niveau national.

[...]

L'escalade de la violence en Algérie a été le résultat d'une dynamique complexe dans laquelle les forces de sécurité ont joué un rôle central en se livrant elles-mêmes à des violences de grande ampleur. Elles ont déclenché une campagne de violence contre les membres et les sympathisants, avérés ou présumés, du FIS pour éradiquer tout soutien à ce mouvement au sein de la population en général.

[...]

Dans les années 90, les branches intérieures auraient ouvert dans tout le pays des centres locaux, les Centres territoriaux de recherche et d'investigation (CTRI), qui étaient en première ligne des " opérations antiterroristes ". D'autres branches de l'armée, ainsi que des éléments de la police et de la gendarmerie, auraient agi sous les ordres du DRS et de ses responsables. Qui plus est, le DRS a, semble-t-il, créé au sein de l'organisation des sous-structures qui ne conservaient aucun document écrit et dont la composition et le fonctionnement étaient peu clairs même pour les officiers supérieurs du service. Dès le début du conflit, ces structures auraient été responsables de l'exécution extrajudiciaire de sympathisants présumés du FIS ainsi que de missions non officielles d'infiltration des groupes armés (10 juill. 2006).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Amnesty International (AI). 10 juillet 2006. " Unrestrained Powers: Torture by Algeria's Military Security ". (MDE 28/004/2006) [Date de consultation : 23 août 2007]

États-Unis (É.-U.). Avril 2000. Department of State. " Algeria ". Patterns of Global Terrorism 1999. [Date de consultation : 27 août 2007]

Financial Times [Londres]. 19 avril 1999. " Algeria's One-Candidate Election Leaves Army as Dominant Force ". (Factiva)

Forced Migration Online (FMO). Janvier 2004. Michael Collyer. " FMO Research Guide: Algeria ". [Date de consultation : 27 août 2007]
_____. S.d. " About Us ". [Date de consultation : 27 août 2007]

International Crisis Group (ICG). 9 juillet 2001. " The Civil Concord: A Peace Initiative Wasted ". (Africa Report no 31) [Date de consultation : 23 août 2007]

Jane's Intelligence Review [Surrey]. 1er mars 2000. Vol. 12, no 3. Paul Harris. " Algeria Faces the Challenges of Peace ". (>(([80](%20Algeria%20D>%20army)%20%20body),%20([100]%20([100](%20Algeria%20D>%20army)%20%20title)%20D>%20([100](%20Algeria%20D>%20army)%20%20body))))> [Date de consultation : 23 août 2007]

Middle East Economic Digest (MEED). 16 juin 1997. " Algeria's Generals Bid for Legitimacy ". (Factiva)

Le Monde diplomatique [Paris]. Février 1998. Lahouari Addi. " In the Dark Shadow of Terror: The Algerian Army Holds the Levers of Power ". [Date de consultation : 23 août 2007]

Reuters. 21 juillet 1997. " Algerian Forces Kill 90 Guerrillas ". (Factiva)

Z Magazine. Décembre 2000. Ahmed Bouzid. " The Algerian Tragedy Continues: Thousands Disappeared or Massacred ". [Date de consultation : 23 août 2007]
_____. S.d. " Mission ". [Date de consultation : 23 août 2007]

Autres sources consultées

Publications : Political Handbook of the World 2007, La guerre civile en Algérie et Violences ambiguës : Aspects du conflit armé en Algérie.

Sites Internet, y compris : Algeria-Watch, États-Unis - Department of State, Factiva, Freedom House, Human Rights Watch (HRW), Jane's Terrorism and Security Monitor, Jeuneafrique.com, El Moudjahid [Alger], Services du chef du gouvernement, Le Soir d'Algérie [Alger], El Watan [Alger], World News Connection (WNC).

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