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Slovaquie : information sur la situation des minorités sexuelles chez les Roms, y compris les lois connexes; traitement réservé aux minorités sexuelles par les Roms, protection offerte par l'État et services de soutien, tout particulièrement dans les régions de Prešov et de Levoca (2013-2015)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Publication Date 11 June 2015
Citation / Document Symbol SVK105179.EF
Related Document(s) Slovak Republic: Situation of sexual minorities within the Roma community, including legislation; treatment by the Roma community, state protection and support services, specifically in Prešov and Levoca areas (2013-2015)
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Slovaquie : information sur la situation des minorités sexuelles chez les Roms, y compris les lois connexes; traitement réservé aux minorités sexuelles par les Roms, protection offerte par l'État et services de soutien, tout particulièrement dans les régions de Prešov et de Levoca (2013-2015), 11 June 2015, SVK105179.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/55952d784.html [accessed 22 May 2023]
DisclaimerThis is not a UNHCR publication. UNHCR is not responsible for, nor does it necessarily endorse, its content. Any views expressed are solely those of the author or publisher and do not necessarily reflect those of UNHCR, the United Nations or its Member States.

1. Aperçu

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, plusieurs sources ont signalé qu'elles ne sont au fait d'aucune étude qui aurait été réalisée sur la situation et le traitement des minorités sexuelles chez les Roms en Slovaquie (CVEK 20 mai 2015; HRL 15 mai 2015; ancien conseiller en matière de politiques 6 mai 2015) et qu'elles ne connaissent aucun universitaire ou militant pour les droits des Roms lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres (LGBT) qui étudierait ces questions (ibid.). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, le directeur de la Human Rights League (HRL), association civique d'avocats offrant gratuitement une aide juridique aux migrants et aux réfugiés en Slovaquie (HRL s.d.), a transmis des renseignements recueillis par deux ONG de langue slovaque traitant de questions liées aux LGBT : TransFusion (TransFúzia) et la Fondation Milan Simecka (Foundation Milan Simecka) (ibid. 15 mai 2015). Le représentant de TransFúzia s'est dit d'avis que [traduction] « les deux sujets [les Roms et les minorités sexuelles] sont si marginalisés qu'ils ne se rejoignent en fait […] jamais » (ibid.).

2. Attitudes et traitement

2.1 Attitudes de la société à l'égard des minorités sexuelles et traitement qui leur est réservé

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un ancien conseiller en matière de politiques d'une ONG sise à Bratislava, l'Institut pour les Roms (Roma Institute), qui se consacre à l'inclusion des Roms et aux politiques publiques connexes, a affirmé que les questions liées aux LGBT sont toujours [traduction] « marginales » au sein de la « société slovaque traditionnelle, qui est encore très homophobe » (ancien conseiller en matière de politiques 6 mai 2015). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, le directeur général du Centre national slovaque pour les droits de la personne (Slovak National Centre for Human Rights - SNSLP), organisme responsable de l'étude, de la surveillance et de l'évaluation de l'observation du droit au traitement équitable qui fournit de l'aide juridique aux victimes de discrimination, a déclaré qu'il est difficile pour les minorités sexuelles de s'afficher ouvertement en Slovaquie (Slovaquie 20 mai 2015). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, une représentante du Centre for the Research of Ethnicity and Culture (CVEK), centre de recherche indépendant situé à Bratislava dont les travaux sont axés sur les droits des minorités et l'analyse de politiques (CVEK s.d.), a souligné que les LGBT en Slovaquie [traduction] « dissimulent généralement leur identité », car leur orientation sexuelle peut s'avérer un « obstacle » dans les sphères de l'emploi, des soins de santé et de l'éducation ou dans les « interactions sociales quotidiennes » (ibid. 20 mai 2015). D'après le SNSLP, une partie de la société slovaque est [traduction] « intolérante envers les [lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres et intersexués] (LGBTI) » (Slovaquie 20 mai 2015). On peut lire dans les Country Reports on Human Rights Practices for 2013 publiés par le Département d'État des États-Unis que les défenseurs des droits des LGBT ont signalé que [traduction] « les préjugés et la discrimination de la part de la société et des autorités ont continué » contre les LGBT au cours de cette année-là, même si « aucune affaire officielle n'a pu être citée à cet égard » (É.-U. 27 févr. 2014, 27).

Dans son examen annuel de 2015 de la situation des droits des LGBT en Europe, l'Association internationale des lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels et intersexués (International Lesbian Gay, Bisexual, Trans, and Intersex Association - ILGA), la [traduction] « fédération mondiale des organisations locales et nationales oeuvrant pour l'égalité des droits des [LGBTI] » (s.d.), a fait observer que, en Slovaquie, des militants pour les droits des LGBT ont signalé une [traduction] « augmentation marquée des discours entachés de préjugés partout dans la sphère publique », notamment de la part d'organisations s'opposant à l'égalité « qui établissaient un lien entre les LGBTI et leurs droits à une "culture de la mort" » (2015, 146).

Il est écrit dans un article publié par le Slovak Spectator en septembre 2013 que 80 000 participants environ ont participé à une [traduction] « marche pour le droit à la vie » à Košice, événement qui visait à « souligner le fait que le mariage est une institution entre un homme et une femme » et qui était organisé pendant la même fin de semaine que le défilé de la fierté gaie à Bratislava (30 sept. 2013b).

2.2 Incidents de violence contre des minorités sexuelles

D'après un rapport de 2014 sur la Slovaquie préparé par l'organisme indépendant de défense des droits de la personne du Conseil de l'Europe, la Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI), il n'existe aucune donnée officielle sur la violence homophobe et transphobe en Slovaquie (Conseil de l'Europe 16 sept. 2014, paragr. 70). Dans le Crime and Safety Report de 2015 sur la Slovaquie publié par le Département d'État des États-Unis, il est écrit au sujet des minorités sexuelles dans leur ensemble [traduction] « [qu']il est rare que les incidents de violence et de harcèlement visant les groupes des gais, lesbiennes et bisexuels soient dénoncés » (É.-U. 16 janv. 2015).

2.3 Attitudes des Roms à l'égard des minorités sexuelles et traitement qu'ils leur réservent

Le directeur général du SNSLP a affirmé que, [traduction] « [d']habitude, la question de la bisexualité ou de l'homosexualité est soumise au tabou dans les familles roms », soulignant que « les règles qui s'appliquent chez les Roms en général et à un Rom en particulier ne sont pas seulement fondées sur les lois et les règles de l'État même »; en effet, « la vie de famille, la vie privée et la vie en société sont […] aussi assujetties à la loi coutumière commune - des règles séculaires non écrites qui ne sont pas favorables aux homosexuels » (Slovaquie 20 mai 2015). La même source a ajouté que

[traduction]

[l]e Centre a joint l'Association des jeunes Roms (Združenie mladých rómov), laquelle a consulté […] trois ONG oeuvrant auprès des Roms dans l'Est de la Slovaquie. En général, elles ont toutes confirmé que la situation des Roms membres d'une minorité sexuelle est taboue chez leurs semblables (ibid.).

La représentante du CVEK a fait observer [traduction] « [qu']il est fort possible que des Roms qui sont LGBTI soient ostracisés par leur propre peuple qui, dans une large mesure, est très traditionnel, surtout dans les régions de l'Est où les Roms vivent dans des localités isolées et extrêmement pauvres (y compris à Levoca et à Prešov) » (CVEK 20 mai 2015). Au dire d'un professeur d'anthropologie de l'Université Thompson Rivers dont la spécialisation en recherche porte notamment sur les Roms slovaques, les voisins et les parents hétérosexuels des gais et lesbiennes roms [traduction] « peuvent démontrer qu'ils désapprouvent, dans une certaine mesure (souvent pour des motifs religieux) » (professeur 23 mai 2015). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, une chercheuse indépendante s'intéressant aux questions liées aux Roms en Europe et doctorante à l'Université de Brighton, dont les travaux portent principalement sur les expériences des Roms qui sont lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres, allosexuels et intersexués (LGBTQI) et qui vivent notamment en Slovaquie, a écrit que, d'après la preuve empirique et les entretiens individuels qu'elle a réalisés avec des Roms hétérosexuels et homosexuels, [traduction] « les attitudes envers les Roms LGBTQI à Prešov et dans d'autres régions de l'Est de la Slovaquie ont encore des racines négatives très profondes nourries par le catholicisme, au nom duquel les minorités sexuelles et les identités sexuelles sont vues comme une maladie » (chercheuse indépendante 25 mai 2015). Elle a ajouté que [traduction] « l'idée préconçue que les relations n'existent qu'à des fins de reproduction » fait en sorte que « de nombreux Roms qui sont gais s'imaginent être bisexuels et finissent par nouer une relation hétérosexuelle et élever des enfants, tout en ayant des relations sexuelles avec un homme à l'occasion » (ibid.).

Des sources font état d'une affaire survenue en 2014 au Royaume-Uni, dans laquelle les parents d'une famille rom qui s'était installée dans ce pays après avoir quitté la Slovaquie ont cherché à empêcher l'adoption de leurs deux enfants par un couple formé de partenaires du même sexe parce que le [traduction] « style de vie » de ces derniers ne cadrait pas avec les valeurs des parents (BBC 24 mai 2014a; Legal Monitor Worldwide 24 mai 2014). Dans une déposition à titre de témoin devant le Tribunal de la famille (Family Court) du Royaume-Uni saisi de l'affaire, les parents roms de la Slovaquie ont déclaré que les personnes cherchant à adopter leurs enfants [traduction] « "sont un couple d'homosexuels, ce qui fait que leur style de vie va à l'encontre de notre culture et de notre mode de vie roms" » (ibid.). La BBC a précisé que les parents roms de la Slovaquie avaient aussi affirmé que [traduction] « "[l']homosexualité n'est pas reconnue chez les Roms de par le monde" » (BBC 24 mai 2014a).

2.4 Traitement réservé par la société en général aux Roms membres d'une minorité sexuelle

De nombreuses sources ont exprimé l'opinion selon laquelle les Roms qui font partie d'une minorité sexuelle subiraient de la discrimination à divers niveaux parce que les Roms et les minorités sexuelles sont déjà chacun de leur côté des groupes faisant l'objet de discrimination en Slovaquie (Slovaquie 20 mai 2015; CVEK 20 mai 2015; HRL 15 mai 2015). Selon l'ancien conseiller en matière de politiques, puisque les Roms et les LGBT sont deux groupes contre lesquels s'exerce de la discrimination en Slovaquie, le [traduction] « fait de se réclamer des deux doit être extrêmement difficile » (6 mai 2015). Au dire du directeur de la HRL, le représentant de la Fondation Milan Simecka s'est dit d'avis qu'une personne rom provenant d'une [traduction] « localité isolée dans [une] région désavantagée sur le plan économique » ferait l'objet « de discrimination et de racisme » de la part de la majorité en raison de son origine ethnique rom, en plus d'être exclue de « sa propre communauté (traditionnelle) parce qu'elle fait partie des LGBTI » (HRL 15 mai 2015). De même, un représentant du Conseil des organisations non gouvernementales des Roms (Rada mimovládnych organizácií rómskych komunít - RMORK), lequel regroupe plus de 120 organisations roms (Slovaquie [2014]), joint par le SNSLP a fait observer que la discrimination contre les Roms homosexuels vivant dans des [traduction] « villages isolés de l'Est de la Slovaquie est critique en ce qui a trait à ce type de discrimination » (Slovaquie 20 mai 2015).

Des sources signalent que des Roms se considérant comme membre d'une minorité sexuelle ont déménagé à Bratislava, en République tchèque et en Europe de l'Ouest (chercheuse indépendante 25 mai 2015; Slovaquie 20 mai 2015). Selon deux sources ayant fourni des renseignements tirés d'entretiens individuels et de contacts personnalisés, certains Roms membres d'une minorité sexuelle sont capables de vivre ouvertement leur sexualité (professeur 23 mai 2015; chercheuse indépendante 25 mai 2015), tout particulièrement s'ils habitent dans une grande ville (ibid.). Au dire de la chercheuse indépendante, les personnes avec qui elle s'est entretenue qui sont des [traduction] « Roms LGBTQI venant de Prešov étaient des hommes qui cachaient leur véritable orientation sexuelle ou identité sexuelle à leur famille ou à leur communauté », mais qui ne la cachaient plus lorsqu'ils participaient à des activités organisées pour les LGBT en République tchèque ou après avoir déménagé en Europe de l'Ouest (ibid.). Le professeur a affirmé que, au cours de son étude des taux de fécondité [1] à Svinia, un village de 1 200 Roms situé dans la région de Prešov, il s'est aperçu que 9 Roms LGBT y vivaient sans se cacher (professeur 23 mai 2015). Le professeur a ajouté qu'en se fondant sur des données empiriques, il a appris que des Roms LGBT habitant à Svinia et dans deux autres villages de la région de Prešov [traduction] « forment en quelque sorte une unité familiale à part entière avec leur partenaire de même sexe » (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

2.5 Incidents de violence contre des Roms membres d'une minorité sexuelle

Le SNSLP a souligné qu'il n'avait pas reçu ni traité de cas de discrimination ou de mauvais traitements à l'endroit de Roms membres d'une minorité sexuelle et vivant à l'intérieur ou à l'extérieur d'une localité rom (Slovaquie 20 mai 2015). Selon des renseignements fournis au SNSLP par le ministère de l'Intérieur (à savoir le Présidium de la force policière, Bureau de la police criminelle), de 2013 à mai 2015, aucun signalement de crime contre des Roms membres d'une minorité sexuelle n'a été reçu (ibid. 21 mai 2015). De l'avis du SNSLP, de telles personnes sont en pratique victimes d'actes de discrimination et de mauvais traitements, mais ceux-ci ne sont pas signalés au Centre, ou encore ils ne sont pas signalés du tout (ibid. 20 mai 2015).

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucune information additionnelle sur la situation et le traitement des Roms LGBT en Slovaquie, tout particulièrement dans la région de Prešov.

3. Lois et mise en oeuvre

Des sources affirment que les activités homosexuelles sont légales en Slovaquie depuis 1962 (GlobalGayz 5 mars 2012; ILGA mai 2015, 27). Human Rights Watch précise que les relations entre partenaires du même sexe ne sont pas reconnues par la loi en Slovaquie (Human Rights Watch 8 févr. 2015). Des sources ajoutent que, en 2014, a été adoptée et est entrée en vigueur une modification constitutionnelle définissant le mariage exclusivement comme une union entre un homme et une femme (ibid.; ILGA 2015, 146).

La discrimination fondée sur l'orientation sexuelle est interdite par la loi en Slovaquie (É.-U. 27 févr. 2014, 16; GlobalGayz 5 mars 2012), plus précisément par la loi antidiscrimination (ibid.; Conseil de l'Europe 16 sept. 2014, paragr. 20-21) qui transpose les directives de l'Union européenne en matière de lutte contre la discrimination et qui comporte des dispositions sanctionnant [version française du Conseil de l'Europe] « la discrimination directe et indirecte, le harcèlement, les brimades, l'injonction à pratiquer la discrimination et l'incitation à la discrimination […] dans les domaines de l'emploi, de la sécurité sociale, de la santé, de l'éducation et de la fourniture de biens et services » (ibid.). Selon le Conseil de l'Europe, en application de la loi, [version française du Conseil de l'Europe] « la discrimination fondée sur "l'identification" sexuelle ou de genre est considérée comme une discrimination fondée sur le genre » (ibid.). Le SNSLP serait l'organisme de l'État responsable du contrôle de la mise en oeuvre de la loi antidiscrimination (ibid., 9). D'après le SNSLP, [traduction] « dans de nombreux cas, le faible taux de dénonciation empêche » la mise en oeuvre et l'application efficaces des mesures législatives protégeant les droits des minorités sexuelles en Slovaquie (Slovaquie 20 mai 2015). On peut lire dans le rapport de l'ECRI que la loi antidiscrimination [version française du Conseil de l'Europe] « n'est pas appliquée de façon conforme », car le SNSLP « ne fonctionne pas de façon indépendante et de manière efficace » (Conseil de l'Europe 16 sept. 2014, 9). Selon la même source, les ONG pour les LGBT ont signalé plusieurs cas de [version française du Conseil de l'Europe] « propos hostiles, voire injurieux, visant l'orientation sexuelle tenus par des dirigeants politiques », comme ceux qu'a proférés le dirigeant du Parti national slovaque (SNS), « qui a qualifié les homosexuels de pervers anormaux assimilables à des pédophiles » - propos qui ont d'ailleurs été publiés sur le site Internet du parti -, ainsi que des déclarations publiques offensantes faites par la conférence des évêques catholiques; cependant, aucune de ces déclarations n'a, pour l'heure, donné lieu à des poursuites pénales ou civiles, et cela n'a entraîné « aucune réaction pleinement pertinente » de la part du SNSLP (ibid., 21).

Des sources signalent que, en mai 2013, une modification apportée au code pénal a fait en sorte d'ajouter une disposition interdisant les crimes haineux motivés par l'orientation sexuelle (ibid., paragr. 75; Freedom House 2014, 577). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucune information additionnelle sur la mise en oeuvre des dispositions concernant les crimes haineux motivés par l'orientation sexuelle.

4. Protection offerte par l'État

Des sources affirment que le gouvernement a créé un comité dont le mandat est d'examiner des questions liées aux droits des LGBT; ce comité fait partie du Conseil gouvernemental pour les droits de l'homme, les minorités nationales et l'égalité entre les sexes (Government Council for Human Rights, National Minorities and Gender Equality) (Conseil de l'Europe 16 sept. 2014, 9; É.-U. 27 févr. 2014, 16) et sa création remonte à octobre 2012 (ibid.). Le Conseil est [traduction] « un organisme consultatif du gouvernement de la Slovaquie comptant des représentants de l'administration de l'État, du milieu universitaire et du secteur non gouvernemental (ONG) » (Slovaquie 17 oct. 2012). Par surcroît, ILGA-Europe signale que le gouvernement de la Slovaquie a mis la dernière touche à sa stratégie nationale pour les droits de la personne en 2014; toutefois, le document a reçu [traduction] « de fortes critiques de la part du public, surtout en ce qui a trait au chapitre concernant les droits des LGBTI » (ILGA 2015, 146). D'après le Slovak Spectator, le secrétaire du Conseil, qui a donné son appui aux objectifs relatifs aux droits des LGBT, et d'autres hauts fonctionnaires ayant soutenu la cause ont été la cible [traduction] « "d'invectives personnelles, d'attaques vicieuses [et] de chantage haineux" » (30 sept. 2013a).

Selon le rapport de l'ECRI, ILGA-Europe a signalé deux [version française du Conseil de l'Europe] « agressions physiques mineures » pendant le défilé de la fierté gaie de Bratislava en 2013 sur lesquelles « les forces de police ont enquêté avec succès » (Conseil de l'Europe 16 sept. 2014, note 51). Le Présidium de la force policière a affirmé au SNSLP que, de 2013 à 2015, il avait été saisi de trois affaires criminelles où les victimes avaient été prises pour cibles parce qu'elles faisaient partie d'une minorité sexuelle : deux responsables ont été détenus, et des actes d'accusation ont été déposés contre eux pour [traduction] « menaces dangereuses »; et un autre a été détenu, a subi un procès et a été condamné pour extorsion (Slovaquie 21 mai 2015). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

Le premier défilé de la fierté gaie en Slovaquie s'est tenu en 2010; toutefois, l'événement a été perturbé par une contre-manifestation organisée par un groupe d'opposants de la droite (GlobalGayz 5 mars 2012; É.-U. 16 janv. 2015) décrit comme un groupe de skinheads néonazis (ibid.). D'après l'Agence France-Presse (AFP), au moins deux personnes ont été blessées lorsque plusieurs dizaines de skinheads ont attaqué le défilé en lançant des pierres et des fumigènes dans la foule (22 mai 2010). L'agence de presse slovaque Tlacova Agentura Slvenskej Republiky (TASR) a signalé que 200 policiers avaient été déployés à cette occasion, et que 29 [traduction] « extrémistes » ont été arrêtés à la suite de cet accrochage (26 mai 2010). Le Slovak Spectator a interviewé les organisateurs du défilé à Bratislava en 2013, qui ont affirmé que l'événement s'était déroulé sans anicroche et qu'aucun incident grave n'avait été signalé, [traduction] « contrairement aux années précédentes »; cependant, ils ont fait observer que certains hauts fonctionnaires qui avaient « publiquement soutenu le défilé de la fierté gaie ou accepté d'y participer ont été la cible de messages haineux […], ce qui en a poussé certains à retirer leur appui » (30 sept. 2013a). Selon le Crime and Safety Report publié par les États-Unis en 2015, au cours des dernières années, les événements organisés pour la fierté gaie n'ont pas été troublés, car [traduction] « la police et le gouvernement étaient mieux préparés » (É.-U. 16 janv. 2015).

La chercheuse indépendante a déclaré que, [traduction] « de manière générale, les organismes chargés de l'application de la loi en Slovaquie entretiennent des préjugés à l'endroit des Roms et les maltraitent » et que, « compte tenu du faible taux de dénonciation et du manque de confiance des Roms envers la police, il y a fort à parier qu'une personne rom LGBTQI ayant subi une agression ne le signalerait pas » (25 mai 2015). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucune information additionnelle sur le traitement que réserve la force policière aux Roms membres d'une minorité sexuelle.

5. Services de soutien

Le SNSLP a affirmé que les deux principales organisations de soutien aux LGBT en Slovaquie se trouvent à Bratislava : l'Initiative pour la différence (Iniciatíva Inakost) et le Forum des leaders allosexuels (Queer Leaders Forum - QLF) (Slovaquie 20 mai 2015). L'Iniciatíva Inakost a un site Internet où les gens peuvent signaler des incidents à caractère homophobe (ibid.; Conseil de l'Europe 16 sept. 2014, paragr. 70). Grâce à l'aide financière du gouvernement de la Slovaquie, le QLF a mis sur pied le [traduction] « centre Q » où les LGBTI peuvent obtenir des services d'aide psychologique, sociale et juridique, de même qu'avoir accès à une bibliothèque pour les LGBTI (QLF s.d.; Slovaquie 20 mai 2015) et à un service d'assistance téléphonique (ibid.).

Le SNSLP précise qu'il ne connaît pas d'organisations pour les LGBT à Levoca ou à Prešov, ni de groupes dont les activités visent principalement à venir en aide aux Roms membres d'une minorité sexuelle en Slovaquie (ibid.). Le directeur de la HRL a cité les propos du représentant de la Fondation Milan Simecka, selon lesquels les Roms membres d'une minorité sexuelle et vivant dans des endroits [traduction] « isolés » ou « désavantagés sur le plan économique » doivent « de fait » composer avec « une aide insuffisante » de la part des associations pour les LGBT (HRL 15 mai 2015). Au dire de la représentante du CVEK, seulement quelques organisations en Slovaquie soutiennent les LGBT, et les Roms habitant dans des [traduction] « localités isolées n'ont généralement pas accès aux institutions de la société non rom en raison de leur exclusion sociale » (CVEK 25 mai 2015).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Note

[1] Les renseignements du professeur sur les Roms LGBT ne proviennent pas d'une étude précise réalisée sur ces personnes en Slovaquie (professeur 23 mai 2015). Dans le cadre de ses recherches continues (il met à jour ses données tous les deux ou trois ans) sur les taux de fécondité et le comportement reproducteur des Roms à Svinia [une localité rurale de la région de Prešov située à environ 8 kilomètres de la ville de Prešov], s'il s'aperçoit qu'une personne n'a pas eu d'enfants, il en cherche la raison; l'appartenance aux LGBT est l'une des raisons observées, qui constitue une variable dans l'étude du comportement reproducteur (ibid.). Les renseignements du professeur sont fondés sur des données qu'il obtient des membres de la localité et lors d'entretiens individuels pour son ensemble de données sur la fécondité (ibid.).

Références

Agence France-Presse (AFP). 22 mai 2010. « Skinheads Attack Slovakia Gay Pride Parade: Report ». (Factiva)

Ancien conseiller en matière de politiques, Roma Institute. 6 mai 2015. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

British Broadcasting Corporation (BBC). 24 mai 2014a. « Same-Sex Couple Can Adopt Roma Boys, Court Rules ». [Date de consultation : 20 mai 2015]

Centre for the Research of Ethnicity and Culture (CVEK). 25 mai 2015. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par une représentante.

_____. 20 mai 2015. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par une représentante.

_____. S.d. « Mission Statement and Main Activities ». [Date de consultation : 3 juin 2015]

Chercheuse indépendante. 25 mai 2015. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Conseil de l'Europe. 16 septembre 2014. Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI). ECRI Report on Slovakia (Fifth Monitoring Cycle). [Date de consultation : 18 avr. 2015]

États-Unis (É.-U.). 16 janvier 2015. Department of State. Slovakia 2015 Crime and Safety Report. [Date de consultation : 7 avr. 2015]

_____. 27 février 2014. Department of State. « Slovakia ». Country Reports on Human Rights Practices for 2013. [Date de consultation : 11 mai 2015]

Freedom House. 2014. « Slovakia ». Nations in Transit 2014. Grigorij Meseznikov, Miroslav Kollár et Martin Bútora. [Date de consultation : 6 mai 2015]

Global Gayz. 5 mars 2012. « Gay Life in Slovakia ». [Date de consultation : 21 mai 2015]

The Human Rights League (HRL). 15 mai 2015. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par le directeur.

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Human Rights Watch. 8 février 2015. « Slovakia: Low Turnout Scuttles Discriminatory Referendum ». [Date de consultation : 3 juin 2015]

International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association (ILGA). Mai 2015. Aengus Carroll et Lucas Paoli Itaborahy. State-Sponsored Homophobia. A World Survey of Laws: Criminalisation, Protection and Recognition of Same-Sex Love. 10th Edition. [Date de consultation : 11 mai 2015]

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_____. S.d. « About Us ». [Date de consultation : 3 juin 2015]

Legal Monitor Worldwide. 24 mai 2014. « Family Law Court Rejects Romani Parents' Bid to Return Children ». (Factiva)

Professeur d'anthropologie, Thompson Rivers University. 23 mai 2015. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Queer Leaders Forum (QLF). S.d. « Q-Centrum is Here for You! ». [Date de consultation : 22 mai 2015]

Slovaquie. 21 mai 2015. Slovak National Centre for Human Rights (SNSLP). Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par le directeur général.

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The Slovak Spectator. 30 septembre 2013a. Michaela Terenzani. « Rainbow Pride Takes Place amid Hateful Campaign ». [Date de consultation : 2 juin 2015]

_____. 30 septembre 2013b. Michaela Terenzani. « Big Turnout at Kosice Pro-Life March ». [consulté le 2 juin 2015]

Tlacova Agentura Slovenskej Republiky (TASR). 26 mai 2010. « Amnesty International: Police Failed to Protect Gay Parade ». (Factiva)

Autres sources consultées

Sources orales : Les personnes et les organisations suivantes n'ont pu fournir de renseignements : Center for Civil and Human Rights de Košice; chercheur spécialiste des questions liées aux sexes ayant travaillé avec le Conseil de l'Europe sur des enjeux propres aux Roms; conseiller juridique spécial ayant travaillé sur des questions de discrimination multiple à l'égard des Roms, Equality and Diversity Forum; ILGA-Europe; Iniciatíva Inakost.

Les tentatives faites pour joindre les organisations suivantes dans les délais voulus ont été infructueuses : European Roma Rights Centre; Ganymedes; Queer Leaders Forum; Rainbow Hearts; Slovaquie - Public Defender of Rights; Victim Support Slovakia.

Sites Internet, y compris : Amnesty International; BBC; ecoi.net; Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme; Ganymedes; Gay Star News; Human Rights Watch; Institute for War and Peace Reporting; International Gay and Lesbian Human Rights Commission; IRIN; Minority Rights Group International; Nations Unies - Haut-Commissariat aux droits de l'homme, Refworld, ReliefWeb; The New York Times; Pink News; Q-Centrum; Radio Free Europe/Radio Liberty; TransFúzia; Victim Support Slovakia.

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