Last Updated: Friday, 19 May 2023, 07:24 GMT

Guinée : information sur le parti de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), y compris sur sa structure, le nom de son président et de ses principaux dirigeants; information sur le traitement réservé à ses membres par les autorités (2009-février 2012)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Publication Date 1 March 2012
Citation / Document Symbol GIN104033.F
Related Document(s) Guinea: The Union of Guinea's Democratic Forces (Union des forces démocratiques de Guinée, UFDG) party, including its structure, the name of its president and its main leaders; how its members are treated by the authorities (2009-February 2012)
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Guinée : information sur le parti de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), y compris sur sa structure, le nom de son président et de ses principaux dirigeants; information sur le traitement réservé à ses membres par les autorités (2009-février 2012), 1 March 2012, GIN104033.F, available at: https://www.refworld.org/docid/50851d262.html [accessed 20 May 2023]
DisclaimerThis is not a UNHCR publication. UNHCR is not responsible for, nor does it necessarily endorse, its content. Any views expressed are solely those of the author or publisher and do not necessarily reflect those of UNHCR, the United Nations or its Member States.

1. Les dirigeants et la structure de l'Union des forces démocratiques de Guinée

D'après un article publié par l'Agence France-Presse (AFP), les trois principales forces politiques de la Guinée seraient, en ordre d'importance, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et l'Union des forces républicaines (UFR) (AFP 3 juill. 2011). Alpha Condé est le président de la Guinée ainsi que le chef du RPG (President Alpha Conde s.d.; Reuters 24 déc. 2010). Selon l'article de l'AFP, l'UFDG est le principal parti d'opposition et il est présidé par Cellou Dalein Diallo (3 juill. 2011; Guinéenews 14 févr. 2012). Quant à l'UFR, ce parti est dirigé par Sidya Touré (Africaguinee.com 21 févr. 2012; RFI 24 févr. 2012).

Parmi les dirigeants de l'UFDG, on retrouve les personnes suivantes : M. Bah Oury, vice-président chargé des relations extérieures et de la communication (UFDG 31 juill. 2011), qui est aussi considéré comme « le numéro deux » du parti (Le Monde 7 févr. 2012); M. Fodé Oussou Fofana, vice-président chargé des affaires juridiques et sociales (UFDG 31 juill. 2011); Mme Tofani, vice-présidente chargée des questions culturelles (ibid.); M. Bano Sow, administrateur du siège du parti (UFDG 31 janv. 2012); M. Abdoulaye Mané, chef de la section UFDG de Hamdallaye-mosquée et membre du bureau fédéral UFDG de Ratoma, ainsi que M. Thierno Sadou Diallo, secrétaire général d'une section du parti à Hamdallaye (Lejour.info et Le Populaire 9 févr. 2012). Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction des recherches n'a trouvé aucune autre information portant sur les dirigeants de l'UFDG.

Selon le site Internet de l'UFDG, le parti serait également représenté à l'étranger par des fédérations situées dans les pays suivants : Allemagne, Angola, Belgique, Bénin, Canada, Chine, Côte d'Ivoire, Espagne, États-Unis (Chicago, New York, Ohio, Philadelphie, Washington DC, Washington Metro), France, Gambie, Hollande, Maroc, Portugal, Royaume-Uni, Sierra Leone, Suisse, Tchad et Togo (UFDG 3 déc. 2011). D'après des articles publiés par l'UFDG, M. Mouctar Barry et M. Baldé Ibrahima seraient, respectivement, les responsables des fédérations de New York et de la Côte d'Ivoire (UFDG 31 juill. 2011) et M. Alpha Souleymane Diallo serait le secrétaire administratif et politique de la fédération du Royaume-Uni (ibid. 25 janv. 2012). Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction des recherches n'a trouvé aucune autre information sur les responsables des autres fédérations ni sur la structure de l'UFDG.

2. Traitement réservé aux membres de l'UFDG par les autorités

Selon un article publié par Amnesty International (AI), « les forces de sécurité guinéennes [auraient] abattu plus de 150 manifestants non armés durant un rassemblement de l'opposition » qui aurait eu lieu le 28 septembre 2009 à Conakry (AI 28 sept. 2011). Selon cet article, « [p]lus de 40 femmes [auraient] été violées en public, au moins 1 500 personnes [auraient] été blessées et beaucoup d'autres [auraient] disparu » (ibid.). On peut lire dans cet article que « les principaux responsables de ces actes [n'auraient] pas été relevés de leurs fonctions et aucun d'eux [n'aurait] été traduit en justice » (ibid.). Lors d'une entrevue accordée à deux médias en février 2012, le président de l'UFDG, Cellou Dalein Diallo, a précisé que « l'écrasante majorité des victimes du 28 septembre [étaient] de l'UFDG » (Lejour.info et Le Populaire 9 févr. 2012). De plus, il a signalé que cette même journée, il aurait lui aussi été victime des forces de sécurité qui lui auraient cassé quatre côtes (ibid.). Le président de l'UFDG a expliqué que les forces de sécurité se seraient rendues à deux reprises à son domicile, qu'elles auraient « détruit la maison en tirant sur tout » et qu'elles seraient reparties avec plusieurs de ses biens (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction des recherches n'a trouvé aucune autre information allant dans le même sens.

Selon deux sources, le domicile d'Alpha Condé, président de la Guinée et chef du RPG, aurait fait l'objet d'une « attaque » le 19 juillet 2011 (RFI 3 août 2011; Le Monde 7 févr. 2012) par un groupe de militaires (ibid.). Aux petites heures du jour, le lendemain de l'attaque, des civils armés se seraient rendus au domicile de Bah Oury, membre de l'UFDG (ibid.; voir aussi RFI 3 août 2011) qui avait entendu « [d]epuis plusieurs semaines des rumeurs […] selon lesquelles [il allait] être impliqué dans un coup d'État » (Le Monde 7 févr. 2012). Lors d'une entrevue accordée à Radio France internationale (RFI), M. Oury a déclaré « heureusement que j'avais eu le réflexe de me rendre compte qu'ils ne venaient pas de manière amicale » et qu'il avait été obligé de disparaître (RFI 3 août 2011). Il se serait donc enfui au Sénégal, avant de se rendre en France (Le Monde 7 févr. 2012). Selon M. Oury, les militaires seraient retournés à sa résidence dans la soirée [du 20 juillet 2011], cette fois vêtus de leur uniforme, et auraient tout dévasté (RFI 3 août 2011). Un article publié par l'UFDG relate également la « descente musclée des forces de sécurité guinéennes au domicile de Bah Oury » (UFDG 27 juill. 2011). On peut lire dans cet article que lors de celle-ci, une « trentaine d'hommes et femmes armés jusqu'aux dents, […] avec des fusils à lunettes et autres, ont volé tout ce qu'ils pouvaient emporter - des bijoux et autres objets de valeur » (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction n'a pas trouvé de source indépendante de l'UFDG qui aurait relaté cet événement.

À la mi-septembre 2011, toujours selon un article de l'UFDG, « [s]ans qu'aucun élément à charge n'ait été produit », Alpha Condé aurait accusé Bah Oury « d'avoir inspiré [le] coup de force [qui a eu lieu à sa résidence] » (ibid.). L'article précise qu'un mandat d'arrêt international aurait été lancé contre Bah Oury par la justice guinéenne pour « "association de malfaiteurs, détention de drogue et atteinte à la sûreté de l'État" » (ibid.). Toutefois, deux sources signalent qu'Interpol n'a pas accédé à la requête des autorités guinéennes et n'a donc pas produit de mandat d'arrêt (Le Monde 7 févr. 2012; Guinéenews 6 oct. 2011) car « l'article 3 de la convention de l'organisation internationale de la police criminelle interdit à l'Interpol de se mêler des affaires à caractère politique, racial, militaire et religieux » (ibid.) Cité dans un article publié par l'UFDG le 31 juillet 2011, M. Fodé Oussou Fofana a signalé que depuis l'attaque de la résidence du président, il y aurait

« "une sorte de psychose [à laquelle] on soumet les pauvres population[s] qui sont fortement traumatisées par les fouilles intempesti[ves] dans tous les carrefours par des milita[ires] surarmés et très nerveux mais aussi nous enregistrons des perquisitions à des heures indues en violation de notre législation en vigueur ».

Également en septembre 2011, des manifestants auraient été tués (AI 28 sept. 2011; Afrik.com 28 sept. 2011) et d'autres blessés (Afrik.com 28 sept. 2011) au cours « d'affrontements entre la police et des manifestants lors d'un rassemblement de l'opposition qui avait été interdit » (AI 28 sept. 2011). Cette manifestation, à l'appel de deux des principaux partis d'opposition, visait à contester la manière dont les élections législatives, qui étaient prévues en décembre 2011, étaient organisées (ibid.). La directrice adjointe du Programme Afrique d'AI a souligné que « "[c]haque fois que des manifestations populaires ont réclamé des réformes politiques ou économiques, les forces de sécurité guinéennes ont réagi en frappant et tuant des manifestants » (AI 28 sept. 2011). De plus, elle a ajouté « [qu']il est très inquiétant de constater que le président Alpha Condé [arrivé au pouvoir en septembre 2010] a recours aux mêmes méthodes brutales que ses prédécesseurs » (ibid.).

Selon l'UFDG, des membres du parti auraient fait l'objet d'arrestations (UFDG 25 janv. 2012; ibid. 31 janv. 2012; ibid. 3 févr. 2012). Ainsi, M. Bano Sow et M. Alpha Souleymane Diallo auraient été « kidnappés » le 25 janvier 2012 (UFDG 25 janv. 2012) et M. Abdoulaye Mané aurait été arrêté le 2 février 2012 (ibid. 3 févr. 2012). Le motif de cette arrestation serait inconnu (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction des recherches n'a trouvé aucune autre source faisant état de ces arrestations.

Lors d'une entrevue accordée à deux médias le 9 février 2012, Cellou Dalein Diallo, président de l'UFDG, a affirmé qu'il y a plusieurs membres du parti qui seraient emprisonnés; l'un d'entre eux, M. [Thierno] Soufiana Diallo, qui était responsable de l'un des comités de base du parti, aurait subi « beaucoup de torture » et serait mort en prison (Lejour.info et Le Populaire 9 févr. 2012; Guinée58 30 janv. 2012). M. Thierno Soufiana Diallo aurait été « kidnappé » par des militaires le 29 août 2011 puis emprisonné; il aurait été accusé « d'être impliqué dans l'attentat manqué contre le Président Alpha Condé » (ibid.). Le 18 janvier 2012, il serait décédé dû à un « manque de soins médicaux » (ibid.).

M. Cellou Dalein Diallo a également signalé qu'il y a « un acharnement [du parti au pouvoir] sur les militants de [l'UFDG] » (Lejour.info et Le Populaire 9 févr. 2012). Il a ajouté que cela serait dû au fait que l'UFDG est « le parti le plus déterminé à dénoncer les dérives [du] pouvoir » (ibid.).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Africaguinee.com. 21 février 2012. Ahmed Tounkara. « Politique: "le président Condé a offert 100 millions de francs guinéens au président de la coordination de haute guinée…", affirme Sidya Touré ». [Date de consultation : 22 févr. 2012]

Afrik.com. 28 septembre 2011. Antoine Ganne. « Période de troubles en Guinée ». [Date de consultation : 1er mars 2012]

Agence France-Presse (AFP). 3 juillet 2011. André Silver Konan. « Guinée : le projet de recensement électoral indigne l'opposition ». (Jeune Afrique) [Date de consultation : 21 févr. 2012]

Amnesty International (AI). 28 septembre 2011. « La Guinée doit ouvrir une enquête sur les personnes tuées lors d'une manifestation de l'opposition ». [Date de consultation : 22 févr. 2012]

Guinée58. 30 janvier 2012. « Thierno Soufiana Diallo, une victime de plus du régime dictatorial de Monsieur Alpha Condé ». [Date de consultation : 24 févr. 2012]

Guinéenews. 14 février 2012. Sarifou Diallo. « Le Président Cellou Dalein Diallo se dit doublement satisfait du déroulement de la journée ville morte de ce lundi ». [Date de consultation : 21 févr. 2012]

_____. 6 octobre 2011. « Mandat d'arrêt contre Bah Oury : Interpol rejette la demande de la police guinéenne ». [Date de consultation : 29 févr. 2012]

Lejour.info et Le Populaire. 9 février 2012. Oumar Kateb Yacine et Alpha A. Diallo. « La grande interview du Président Cellou Dalein Diallo ». [Date de consultation : 21 févr. 2012]

Le Monde [Paris]. 7 février 2012. Christophe Châtelot. « L'opposant Bah Oury dénonce les dérives autoritaires du président guinéen ». (UFDG-Online) [Date de consultation : 21 févr. 2012]

President Alpha Conde. S.d. « Prof. Conde's Journey ». [Date de consultation : 22 févr. 2012]

Radio France internationale (RFI). 24 février 2012. « Guinée : l'opposition demande des "garanties" en vue "d'élections législatives libres" ». [Date de consultation : 24 févr. 2012]

_____. 3 août 2011. Ghislaine Dupont. « Bah Oury, opposant guinéen, vice-président de l'UFDG ». [Date de consultation : 23 févr. 2012]

Reuters. 24 décembre 2010. « Conde names ex-official as Guinea prime minister ». [Date de consultation : 24 févr. 2012]

Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). 3 février 2012. « Communiqué de la Direction nationale de l'UFDG ». [Date de consultation : 23 févr. 2012]

_____. 31 janvier 2012. « Comuniqué de l'UFDG relatif à la libération de Mr Bano Sow ». [Date de consultation : 22 févr. 2012]

_____. 25 janvier 2012. « Arrestation de deux membres du bureau exécutif de l'UFDG ». [Date de consultation : 23 févr. 2012]

_____. 3 décembre 2011. « UFDG à l'extérieur ». [Date de consultation : 22 févr. 2012]

_____. 31 juillet 2011. « Mme Anne Marie Tofany: "En tout cas en ce qui me concerne je resterai quoi qu'il advienne UFDG jusqu'à ma mort." ». [Date de consultation : 21 févr. 2012]

_____. 27 juillet 2011. « Vidéo à la une : La maison du vice président de l'UFDG , Bah Oury, saccagée par des hommes armés ». [Date de consultation : 21 févr. 2012]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : Africa Governance Monitoring and Advocacy Project; Africaguinee.com; Africanews; Afrol News; AllAfrica.com; Conakryinfos; ExcelAfrica; États-Unis — Department of State; European Country of Origin Information Network, Factiva; France24; Freedom House; Guinee24.com; Guineeconakry.info; Human Rights Watch; International Crisis Group; Le Jourguinée; Nations Unies — Refworld, Réseaux d'information régionaux intégrés; Organisation internationale de la francophonie; Organisation de la presse africaine; Panapress; People's Daily.

Copyright notice: This document is published with the permission of the copyright holder and producer Immigration and Refugee Board of Canada (IRB). The original version of this document may be found on the offical website of the IRB at http://www.irb-cisr.gc.ca/en/. Documents earlier than 2003 may be found only on Refworld.

Search Refworld

Countries