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République démocratique du Congo (RDC) : information sur la tentative de coup d'État du 28 mars 2004, notamment la liste des personnes arrêtées et recherchées par les autorités en relation avec cet événement

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié, Canada
Publication Date 8 September 2004
Citation / Document Symbol RDC42958.F
Reference 1
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, République démocratique du Congo (RDC) : information sur la tentative de coup d'État du 28 mars 2004, notamment la liste des personnes arrêtées et recherchées par les autorités en relation avec cet événement, 8 September 2004, RDC42958.F, available at: https://www.refworld.org/docid/42df616a20.html [accessed 31 May 2023]
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Dans la nuit du 27 au 28 mars 2004, la République démocratique du Congo (RDC) a été la cible d'une tentative de coup d'État visant, entre autres, la prise de contrôle de quatre objectifs militaires : les camps militaires de Tshatshi et Kokolo, la base navale Gombe et la base aérienne Ndolo (Africa Research Bulletin 22 avr. 2004; Nations Unies 29 mars 2004a; RFI 28 mars 2004).

La liste des personnes arrêtées et recherchées par les autorités congolaises relativement à cet événement n'a pu être obtenue parmi les sources consultées par la Direction des recherches. Lors d'un entretien téléphonique effectué le 27 août 2004, le président de l'Association Africaine des Droits de l'Homme (ASADHO), basée à Kinshasa, a signalé la difficulté d'identifier les personnes arrêtées, compte tenu de leurs conditions de détention : elles sont surveillées par des militaires et sont dépourvues de droit de visite.

Toutefois, une source consultée, Afrik.com, donnait, dès le lendemain du coup d'État manqué du 28 mars, le nom de l'un des membres du commando arrêté, un certain Samy Econgo, sans donner plus de renseignements sur son identité (29 mars 2004).

Selon la même source, Samy Econgo se serait réfugié auprès de la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC) avant son arrestation (Afrik.com 29 mars 2004). Hamadoun Touré, le porte-parole de la MONUC, a cependant expliqué qu'aucun des assaillants ne s'était réfugié auprès de la MONUC, mais que plutôt la MONUC s'était portée à l'aide d'une personne assimilée par erreur à un civil en détresse et qui a été remise aux autorités congolaises suite à un constat d'armes (Nations Unies 29 mars 2004b). Les propos de la MONUC ne comportent cependant aucune information quant au nom de la personne concernée.

L'Agence France Presse (AFP) et le Réseau d'information régional intégré (IRIN) des Nations Unies ont tous deux rapporté qu'un avis de recherche avait été émis par les autorités congolaises en avril 2004, avec une récompense à l'appui, à l'endroit de Gédéon Gerengba alias « Moïse » et d'Alengbi Mbangui dit « Alpha Jephte », deux ex-adjudants de l'unité d'élite du feu président Mobutu Sese Seko soupçonnés d'être les dirigeants des opérations menées contre des cibles militaires le 28 mars 2004 (AFP 8 avr.2004; Nations Unies 9 avr. 2004). Selon IRIN, le montant de la récompense s'élèverait à 5 000 $US (ibid.). Par ailleurs, en juin 2004, le gouvernement incriminait deux autres anciens membres de l'unité d'élite de feu Mobutu Sese Sekou, soit la division spéciale présidentielle (DSP) : le colonel Dongo et le lieutenant Bobo Toromina alias Serga (AFP 23 juin 2004). IRIN corrobore le fait que les autorités congolaises ont identifié en juin 2004 des commanditaires de la tentative de coup d'État du 28 mars (Nations Unies 24 juin 2004). Cependant, selon la même source, ils seraient au nombre de 13 et bien que formellement identifiés comme étant pour la plupart des militaires et des anciens membres de la garde présidentielle de Mobutu Sese Seko, leur nom n'apparaît pas (ibid.).

Le président de l'ASADHO, lors de l'entretien téléphonique du 27 août 2004, a également fourni les renseignements suivants sur les arrestations liées au coup d'État manqué du 28 mars. Des 88 personnes détenues au départ relativement à la tentative de coup d'État du 28 mars, 6 ont été libérées. Il reste donc 82 détenus. Ceux-ci sont des militaires et sont emprisonnés au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK), ancienne prison Makala. Le nombre de détenus est corroboré par les autorités congolaise de façon implicite : « ... une dizaine [des assaillants] a été présentée à la presse ce mercredi ... Quelques 72 autres personnes sont détenus à la prison centrale de Kinshasa » (AFP 23 juin 2004.). Ce nombre est présenté comme reflétant la « quasi-totalité des élément armés » impliqués dans les événements du 28 mars 2004 (ibid.). IRIN, toutefois, ne fait mention que de 72 personnes emprisonnées (Nations Unies 24 juin 2004).

Le gouvernement présente les détenus comme des anciens membres de la division spéciale présidentielle (DSP) et de la police politique affiliées au défunt président Mobutu Sese Seko (AFP 23 juin 2004). Diverses sources concordantes ont repris l'hypothèse de l'implication de fidèles à Mobutu (AFP 8 avr. 2004; Keesing's Record of World Events mars 2004; Africa Research Bulletin 22 avr. 2004; Associated Press 29 mars 2004; Mail & Guardian 29 mars 2004; Nations Unies 29 mars 2004a; Jeune Afrique/L'intelligent 4 avr. 2004). Seul le journal congolais Le Soft aborde un point de vue contradictoire selon lequel le véritable commanditaire de la tentative de coup d'État serait le président Joseph Kabila (6 mai 2004). Cette hypothèse de coup d'État orchestré de l'intérieur de l'appareil gouvernemental a aussi été présentée comme une explication possible des événements du 28 mars par Jeune Afrique/L'Intelligent, qui n'a toutefois porté aucun jugement quant à son niveau de crédibilité (4 avr. 2004).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Afrik.Com. 29 mars 2004. Octave Kambale Juakali. « Coup de force à Kinshasa : l'ancienne garde de Mobutu se réveille ». [Date de consultation : 25 août 2004]

Africa Research Bulletin. [Londres]. 22 avril 2004. Vol. 41, nº 3. « Democratic Republic of Congo : Attempted Coup ».

Agence France Presse (AFP). 23 juin 2004. « Tentative de coup de force du 28 mars: des ex officiers de Mobutu mis en cause ». (Courrier AFP)
_____. . 8 avril 2004 « Avis de recherche contre deux anciens sous-officiers de Mobutu ». (Jeune Afrique/L'Intelligent) [Date de consultation : 25 août 2004]

Association africaine de défense des droits de l'homme (ASADHO), Kinshasa. 27 août 2004. Entretien téléphonique avec le président.

Associated Press (AP). 29 mars 2004. « Congo Quashes Apparent Coup Bid ». (Washington Post) [Date de consultation : 24 août 2004]

Jeune Afrique/L'Intelligent. 4 avril 2004. Jean-Dominique Geslin. « Questions sur un putsch manqué ». [Date de consultation : 24 août 2004]

Keesing's Record of World Events [Cambridge]. Mars 2004. Vol.50, nº 4. « Democratic Republic of Congo : Failed Coup Attempt ».

Mail & Guardian [Johannesburgh]. 29 mars 2004. « Mobutu Loyalists in DRC Coup Attempt ». [Date de consultation : 29 mars 2004]

Nations Unies.24 juin 2004. Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Réseau d'information régional intégré (IRIN). « DRC : Government Names Suspects in March Coup Attempt ». [Date de consultation : 25 août 2004]
_____. . 9 avril 2004. Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Réseau d'information régional intégré (IRIN). « DRC : Government offers US $5,000 Bounty for Capture of Attackers ». [Date de consultation : 25 août 2004]
_____. . 29 mars 2004a. Bureau de la Coordination des affaires humanitaires, Réseau d'information régional intégré (IRIN). « DRC : Government United and in Control, Minister Says. ». [Date de consultation : 25 août 2004]
_____. . 29 mars 2004b. Mission des Nations Unies au Congo (MONUC). Tom Tshibangu. DRC Monitoring. [Date de consultation : 25 août 2004]

Radio France internationale (RFI). 28 mars 2004. Didier Samson. « Des bases militaires attaquées ». [Date de consultation : 25 août 2004]

Le Soft. 6 mai 2004. T. Matotu. « De toutes pièces, Kabila a "monté" son coup d'État ». [Date de consultation : 30 août 2004]

Autres sources consultées

Publications : Dossier de pays du Centre de ressources

Sites Internet : AllAfrica, Amnesty International (AI), BBC, DigitalCongo.net, AllAfrica, Ecoi.net, International Crisis Group.

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