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Nigéria : information sur le traitement réservé aux membres du Mouvement pour la réalisation de l'État souverain du Biafra (Movement for the Actualization of Sovereign State of Biafra - MASSOB) et la protection offerte par l'État (juillet 2005-août 2009)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa
Publication Date 14 August 2009
Citation / Document Symbol NGA103196.F
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Nigéria : information sur le traitement réservé aux membres du Mouvement pour la réalisation de l'État souverain du Biafra (Movement for the Actualization of Sovereign State of Biafra - MASSOB) et la protection offerte par l'État (juillet 2005-août 2009), 14 August 2009, NGA103196.F, available at: https://www.refworld.org/docid/4b20efe623.html [accessed 31 May 2023]
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Dans un rapport publié le 26 novembre 2007 par le ministère de l'Intérieur (Home Office) du gouvernement du Royaume-Uni sur le Nigéria, on peut lire que [traduction] « la situation des droits de la personne s'est améliorée depuis la reprise du pouvoir par des civils en 1999 », même si le gouvernement fédéral du Nigéria ne lésine pas sur les moyens à prendre contre les mouvements [traduction] « menaçant l'unité nationale » tel que le Mouvement pour la réalisation de l'État souverain du Biafra (Movement for the Actualization of the Sovereign State of Biafra – MASSOB). Ce rapport précise que les dirigeants du MASSOB ainsi que leurs proches collaborateurs [traduction] « courent le risque d'être arrêtés et détenus par les autorités en raison de leur opinion politique » (Royaume Uni 26 nov. 2007, sect. 3.7.7). Outre les fréquentes arrestations du chef Ralph Uwazuruike (ibid., sect. 3.7.2), les membres moins influents du MASSOB [traduction] « risquent d'être malmenés par les autorités dans le but d'intimider les autres » (ibid., sect. 3.7.7).

Les autorités du Nigéria auraient imputé aux membres du MASSOB la responsabilité de nombreux actes violents (Reuters 20 juill. 2006) et qualifieraient ses membres de [traduction] « "criminels de droit commun" » et de « "bandits armés" » (BBC 30 mai 2007). D'après les propos d'un haut responsable de la police du Nigéria (Nigerian Police Force – NPF) recueillis par Radio France internationale (RFI), les membres du MASSOB seraient armés et impliqués dans des assauts contre des bâtiments et des biens publics (RFI 2 juill. 2006).

Deux articles publiés le 8 septembre 2005 signalent que plusieurs membres du MASSOB auraient été arrêtés, blessés ou tués dans deux différents États du pays lors de manifestations contre [traduction] « le harcèlement constant » subi par leur chef Ralph Uwazuruike (The Punch 8 sept. 2005; Daily Champion 8 sept. 2005). Un des chefs du MASSOB a déclaré que, quelques temps auparavant, les forces de police auraient attaqué le quartier général du mouvement et détruit tous les équipements qui s'y trouvaient (The Guardian 8 sept. 2005).

Selon un rapport de l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) et un article des Réseaux d'information régionaux intégrés (IRIN) des Nations Unies, le fondateur du MASSOB, Ralph Uwazuruike, ainsi que plusieurs autres membres du mouvement auraient été arrêtés en novembre 2005 (déc. 2006; Nations Unies 6 nov. 2007) alors que selon d'autres sources, cette arrestation aurait eu lieu en octobre 2005 (Africa Masterweb 9 nov. 2005; Reuters 20 juill. 2006). En novembre 2005, Ralph Uwazuruike ainsi six autres membres du MASSOB auraient comparu devant la justice au motif de « trahison » (PANA 8 nov. 2005; Reuters 20 juill. 2006; Nations Unies 5 déc. 2005). D'après un article des IRIN, le chef du MASSOB aurait été libéré en octobre 2007 (Nations Unies 6 nov. 2007) alors que selon un article du Vanguard, le chef Ralph Uwazuruike ainsi que dix membres du MASSOB, détenus durant plusieurs années, auraient bénéficié d'une mise en liberté temporaire en mai 2008, car selon les membres de la Cour d'appel, les preuves retenues contre eux n'auraient pas été assez solides pour justifier leur détention prolongée (Vanguard 16 mai 2008).

D'après un avocat, « ces actions visent à frustrer les militants » car malgré de nombreuses interpellations, il n'y aurait eu aucune condamnation, précisant en outre que les membres du MASSOB « "n'ont pas recours à la violence" » (RFI 2 juill. 2006). Si de nombreux membres du MASSOB arrêtés sont vite relâchés sans être inculpés, certains devraient néanmoins attendre leur jugement en détention (Royaume Uni 26 nov. 2007, sect. 3.7.2).

Malgré son interdiction en 2001 (ibid.) ou en 2002 (PANA 8 nov. 2005), le MASSOB poursuit toujours ses activités, ce qui donne lieu à des affrontements entre ses membres et la police (Royaume Uni 26 nov. 2007, sect. 3.7.4; PANA 8 nov. 2005), lesquels affrontements ont entraîné la mort de plusieurs membres du MASSOB (ibid.; Nations Unies 6 nov. 2007). Par exemple, le 5 décembre 2005, réclamant la libération de son chef en plus de revendiquer l'indépendance des régions peuplées principalement par les membres de l'ethnie ibo, le MASSOB a appelé à la grève généralisée (Nations Unies 5 déc. 2005; voir aussi Vanguard 7 déc. 2005). En réponse à cette grève, la police a utilisé des grenades lacrymogènes et a tiré des coups de feu en l'air pour disperser les partisans du MASSOB (Nations Unies 5 déc. 2005). Le 7 décembre 2005, un article du Vanguard a signalé que vingt personnes auraient été tuées lors de cet événement. Un chef de la police aurait alors déclaré qu'il n'aurait reçu aucune information selon laquelle des personnes auraient été tuées (Vanguard 7 déc. 2005).

Des affrontements entre la police et les membres du MASSOB, à la suite d'une campagne organisée par le MASSOB pour le boycott du recensement de la population en 2006, auraient fait des dizaines de morts, dont quelques policiers (PANA 23 mars 2006). En outre, blâmant le MASSOB pour son succès à la suite de la compagne du boycott du recensement, l'ancien président Olusegun Obasanjo aurait décidé que le MASSOB devait être [traduction] « anéanti » (USAfricaonline 13 juill. 2006).

Selon un article publié le 20 juin 2006 sur le site Internet de Voice of America (VOA), un service de presse international financé par le gouvernement des États-Unis (VOA s.d.) les autorités nigérianes auraient accusé le MASSOB d'être impliqué dans une attaque qui aurait libéré 200 prisonniers d'une prison du sud-est d'Onitsha. Réfutant ces allégations, un porte-parole du MASSOB aurait rejeté cette responsabilité sur l'Association nationale de transporteurs routiers (National Association of Road Transport – NARTO) (VOA 20 juin 2006). Lors de ce conflit, une douzaine de personnes auraient trouvé la mort dans des affrontements entre la police et des membres du MASSOB; il y aurait eu également une [traduction] « bataille de rue » entre le MASSOB et le NARTO (ibid.). D'après RFI, en juin 2006, une descente de la police dans un bureau du MASSOB à Onitsha aurait entraîné la mort de plusieurs personnes (2 juill. 2006).

Un article publié par Leadership le 5 juin 2008 signale que plus de quinze personnes ont été arrêtées et ont fait face à la justice dans différentes cours à Asaba en raison de leur appartenance au MASSOB. Ces arrestations faisaient suite à un mot d'ordre lancé par la police en mai 2008 consistant à arrêter toute personne qui sera trouvée en possession d'un drapeau du Biafra (Leadership 5 juin 2008; Nigerian Tribune 1er juin 2008).

D'après les Country Reports on Human Rights Practices for 2008 du Département d'État des États-Unis, en juin 2008, la police a mis en arrestation plusieurs membres du MASSOB commémorant l'État sécessionniste du Biafra et les a accusés de [traduction] « conspiration pour commettre un crime grave » (É.-U. 25 févr. 2009, sect. 1d). Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction des recherches n'a trouvé aucune information sur l'issue de ces arrestations.

Selon un article publié par les IRIN, de nombreux membres du MASSOB sont morts dans les affrontements les opposant à la police depuis la création du mouvement (Nations Unies 4 sept. 2006; voir aussi Africa Masterweb 24 mai 2008 et Nations Unies 5 déc. 2005). D'après le MASSOB, entre mai 2000 et avril 2008, [traduction] « plus de 2 000 membres ont été tués par les forces de sécurité du Nigéria [...] et plus de 1 000 se languissent dans diverses prisons au pays », bien que la police du Nigéria démente ces allégations (Africa Masterweb 24 mai 2008). Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction des recherches n'a trouvé aucune autre information sur ces statistiques.

Selon les IRIN, les membres de l'ethnie ibo déclarent être victimes de [traduction] « discrimination » de la part du gouvernement fédéral du Nigéria (Nations Unies 6 nov. 2007). Ralph Uwazuruike souligne que les Ibos se sentent marginalisés en raison notamment de la répression qu'ils subissent de la part des gouvernements qui se sont succédé depuis la fin de la guerre civile en 1970, d'autant plus que les Ibos n'ont jamais bénéficié de nominations à des hauts postes de commandement au sein de forces de sécurité, bien qu'ils constituent l'une des trois ethnies les plus populeuses du pays (Nations Unies 4 sept. 2006; voir aussi Reuters 10 juill. 2006).

Un article publié le 19 août 2008 dans This Day, un journal de Lagos, signale que le MASSOB réclame l'arrestation et la traduction devant la Cour internationale de justice (CIJ) de l'ancien président Olusegun Obasanjo, qu'il accuse de [traduction] « génocide [...] [et] pour avoir ordonné le massacre de beaucoup des membres du MASSOB » (voir aussi USAfricaonline 13 juill. 2006). Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement sur l'issue de cette requête.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Africa Masterweb. 24 mai 2008. « Army, Police Block Protesting MASSOB ». [Date de consultation : 7 juill. 2009]
_____. 9 novembre 2005. « Nigeria: Africa Masterweb News Report – MASSOB Protest – Conflicting Reports on Vandalism ». [Date de consultation : 6 juill. 2009]

British Broadcasting Corporation (BBC). 30 mai 2007. Senan Murray. « Reopening Nigeria's Civil War Wounds ». [Date de consultation : 6 juill. 2009]

Daily Champion [Lagos]. 8 septembre 2005. Anayo Okoli. « 5 Killed in MASSOB Protests ». (biafraland.com) [Date de consultation : 6 juil. 2009]

This Day [Lagos]. 19 août 2008. Emeka Osondu. « Nigeria: MASSOB Accuses Obansajo of Genocide ». (AllAfrica.com) [Date de consultation : 6 juill. 2009]

Etats-Unis (É.-U.). 25 février 2009. Departement of State. « Nigeria ». Country Reports on Human Rights Practices for 2008. [Date de consultation : 20 juill. 2009]

The Guardian [Lagos]. 8 septembre 2005. Chuks Collins, Uzoma Nzeagwu, Charles Ogugbuaja, Aniete Akpan et Sunny Ogefere. « Pro-MASSOB Protest Rock Four States ». (Afrika.no) [Date de consultation : 24 juill. 2009]

Leadership. 5 juin 2008. « Nigeria: Police Warn Against Hoisting Biafran Flag ». [Date de consultation : 7 juill. 2009]

Nations Unies. 6 novembre 2007. Réseaux d'information régionaux intégrés (IRIN). « Nigeria: Biafra Separatist Leader Free and Defiant ». [Date de consultation : 20 juill. 2009]
_____. 4 septembre 2006. Réseaux d'information régionaux intégrés (IRIN). « Nigeria: Government Cracks Down on Biafra Separatist Resurgence ». [Date de consultation : 17 juill. 2009]
_____. 5 décembre 2005. Réseaux d'information régionaux intégrés (IRIN) « Nigeria: Slowdown as Biafra Separatists Call Strike ». [Date de consultation : 20 juill. 2009]

Nigerian Tribune. 1er juin 2008. Jackson Udom et Bolaji Ogundele. « Army flood S/East: As MASSOB Wants Republic – Police Warn Against Hoisting Biafran Flag – Ijaw Youths, MASSOB on Collision Course in Rivers ». (Odili.net) [Date de consultation : 7 juill. 2009]

Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR). Décembre 2006. Zeynel Aydin. « Du Mouvement pour la mise en place de l'État souverain du Biafra ». Nigéria – mise à jour. [Date de consultation : 7 juill. 2009]

Panapress (PANA). 23 mars 2006. « Le recensement se poursuit au Nigeria dans la violence ». [Date de consultation : 3 juill. 2009]
_____. 8 novembre 2005. « Un leader séparatiste accusé de trahison ». [Date de consultation : 6 juill. 2009]

The Punch [Lagos]. 8 septembre 2005. John Ameh et Fidelis Soriwei. « Six Die as Police, MASSOB Clash ». (Biafraland.com) [Date de consultatio : 6 juill. 2009]

Radio France internationale (RFI). 2 juillet 2006. Virginie Gomez. « Biafra – le reveil de la contestation biafraise ». [Date de consultation : 6 juill. 2009]

Reuters. 10 juillet 2006. Estelle Shirbon. « Dream of Free Biafra Revives in Southeast Nigeria ». (RedOrbit) [Date de consultation : 14 juill. 2009]

Royaume-Uni. 26 novembre 2007. Home Office. Border and Immigration Agency. Nigeria: Operational Guidance Note. (Refworld) [Date de consultation : 7 juill. 2009]

USAfricaonline. 13 juillet 2006. Herbert Ekwe-Ekwe. « Genocide Against the Igbo Continues in Onitsha ». [Date de consultation : 7 juill. 2009]

Vanguard [Lagos]. 16 mai 2008. Ise-Oluwa Ige. « Court Grants Fresh Bail to Uwazuruike, Others ». (AllAfrica.com) [Date de consultation : 17 juin 2008]
_____. Décembre 2005. Anayo Okoli, Chidi Nkwopara et Eric Ugbor. « Nigeria: 20 Killed in Bloody Clash between Police and MASSOB ». (afrika.no) [Date de consultation : 6 juill. 2009]

Voice of America (VOA). 20 juin 2006. Gilbert da Costa. « Mob Frees 200 Prisonners in Nigeria ». [Date de consultation : 7 juill. 2009]
_____. S.d. « About VOA ». [Date de consultation : 14 août 2009]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : Amnesty International (AI), Human Rights Watch (HRW), The Guest Media (GM), International Crisis Group, Nigeriaworld.com, The Zimbabwe Standard .

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