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Guatemala : la relation entre le gouvernement et les groupes de guérilla depuis l'accord de paix; information indiquant si les groupes de guérilla sont actuellement actifs et en danger (1997-2001)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié, Canada
Publication Date 28 June 2001
Citation / Document Symbol GTM37171.EF
Reference 2
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Guatemala : la relation entre le gouvernement et les groupes de guérilla depuis l'accord de paix; information indiquant si les groupes de guérilla sont actuellement actifs et en danger (1997-2001), 28 June 2001, GTM37171.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/41501c0e23.html [accessed 28 May 2023]
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Aucune mention récente (1997-2001) de groupes de guérilla actifs au Guatemala n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches.

Depuis les accords de paix de 1996, les groupes de guérilla démobilisés et leurs anciens membres se sont livrés à des activités politiques légales. D'abord, le Front démocratique pour le nouveau Guatemala (FDNG) a été [traduction] « formé par des organisations populaires liées à l'URNG [Union révolutionnaire nationale guatémaltèque] au début de juillet 1995, quelques mois seulement avant les élections » (CAR 23 juill. 1999). Toutefois, [traduction] « au cours des années qui ont suivi la création du FDNG, l'influence des dirigeants de l'URNG a diminué et ceux-ci ont formé leur propre parti » en 1999 (ibid.). Le parti de l'URNG s'est rallié au FDNG et à d'autres partis pour former l'Alliance nouvelle nation (ANN) et se sont présentés ensemble aux élections générales de 1999; toutefois, l'Alliance a été en proie à un conflit interne durant la période précédant les élections (ibid. 19 févr. 1999; ibid. 23 juill. 1999).

Plus récemment, l'URNG elle-même a été aux prises avec des divisions intestines, qui seraient dérivées des divisions préexistantes au sein de ses groupes de guérilla fondateurs : les FAR (Forces armées révolutionnaires), l'ORPA (Organisation révolutionnaire du peuple en armes), l'EGP (Armée de la guérilla des pauvres) et le PT (Parti des travailleurs) (ibid. 2 mars 2001).

Eduardo Stein, qui a [traduction] « déjà été lié à des guérilleros », a été membre du cabinet et ministre des Affaires étrangères sous le régime du président Arzú, de 1995 à 1999 (ibid. 26 févr. 1999). Plus récemment, un ancien chef des FAR aurait [traduction] « signalé que plusieurs ex-militants [de l'ORPA] travaillent au sein du gouvernement du président Alfonso Portillo, comme Pedro Palma, directeur du bureau des terres du gouvernement, CONTIERRA » (ibid. 2 mars 2001). Toutefois, l'article ajoute que [traduction] « la présence d'ex-militants à des postes gouvernementaux a donné l'occasion à l'opposition politique d'influencer de l'intérieur les politiques de l'État, mais certains critiques prétendent qu'ils le font pour leurs propres intérêts et non pour le bien-être du pays » (ibid.).

De plus, depuis la signature des accords de paix en décembre 1996 et la démobilisation des groupes de guérilla, le Guatemala a vécu [traduction] « un vide laissé par un système juridique incompétent, [qui a été] rempli par des justiciers brutaux », et a connu en 1999 une vague [traduction] « [d']autojustice, au cours de laquelle des présumés voleurs ont été passés à tabac, de violents conflits territoriaux ont éclaté et des policiers et des juges ont été attaqués » (ibid. 16 juill. 1999). Le pays a aussi vu une prolifération de groupes armés [traduction] « dans diverses parties du pays [...] liés, par l'entremise des représentants du gouvernement, au trafic de stupéfiants et à l'exploitation forestière illégale », et également [traduction] « responsables de vols qualifiés, de harcèlement sur les routes et d'agressions physiques [...] accusés par la police nationale de protéger les vendeurs de stupéfiants » (ibid. 7 sept. 2000). Selon un article,

[traduction]

certains disent que les groupes armés sont affiliés aux vendeurs de stupéfiants, d'autres, à des groupes d'exploitation forestière; d'autres encore croient qu'ils sont des vestiges du conflit armé. « Avec leur entraînement évident et le calibre d'armes qu'ils ont, ils ne peuvent provenir que de deux groupes », a dit un représentant du gouvernement, en faisant allusion à d'ex-membres de l'armée et des groupes de guérilla. La plupart des analystes conviennent que les groupes sont probablement financés par des vendeurs de stupéfiants, ce qui ne les empêche pas de participer à d'autres activités illégales (ibid.).

Selon des statistiques récentes, le pays détient quelque 1,5 million des 1,8 million d'armes à feu illégales en Amérique centrale et l'un des plus hauts taux d'homicides; 80 p. 100 de la violence signalée au pays surviendrait dans la capitale seulement, où l'on constate, en moyenne, sept morts par jour (ibid.).

En 1999, la Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala (MINUGUA) a indiqué ce qui suit :

[traduction]

[A]u cours de la dernière période, la présence continue d'organisations de sécurité illégales et de groupes clandestins a été confirmée dans diverses parties du pays. Les différents groupes « partagent une même caractéristique, soit d'exercer leurs activités avec la tolérance ou la participation - directe ou indirecte - des représentants de l'État ». [...] Les groupes sont composés en partie d'anciens membres de l'appareil militaire qui étaient actifs durant le conflit armé, comme les paramilitaires de contre-insurrection. D'autres sont liés aux organisations de sécurité actuelles de l'État. Le rapport indique que de plus en plus de membres de ces groupes sont en contact avec les autorités municipales, les comités de quartiers et le crime organisé. « Les motifs semblent servir des intérêts autant économiques que politiques ou personnels » (ibid. 26 mars 1999).

Le rapport ajoute toutefois que [traduction] « ces groupes ont souvent pour cibles des présumés criminels, ce qui amène la MINUGUA à soupçonner l'existence d'une campagne de "nettoyage social" » (ibid.).

Dans son onzième rapport, qui couvre la période du 1er décembre 1999 au 30 juin 2000, la MINUGUA fait mention [traduction] « de plaintes de menaces de mort, de fouilles "sélectives" et de vols qualifiés au siège des organisations sociales », mais ajoute que [traduction] « ces actes d'intimidation visent principalement les organisations sociales, les organismes de défense des droits de la personne et des victimes, ainsi que les juges, les procureurs et les journalistes qui prennent part directement ou indirectement aux procès criminels des agents de l'État ou aux enquêtes sur l'organisation et les activités des services de renseignement » (Nations Unies 26 juill. 2000).

Le texte intégral du rapport susmentionné et d'autres rapports antérieurs, en anglais, peuvent être consultés sur le site Internet de la MINUGUA : .

Selon une autre source, les représentants du gouvernement ont attribué différents crimes aux anciens guérilleros :

[traduction]

La crainte que le pays ne revienne aux jours sombres de la répression de l'État est renforcée par la disparition, le mois dernier, d'un professeur d'université et par une vague de menaces de mort et d'intimidation à l'endroit de militants pour les droits de la personne, de journalistes et d'un juge [...]. Comme pour les autres crimes motivés par la politique, les enquêteurs ont été lents à faire avancer l'affaire Gutiérrez, et les théories officielles sur sa disparition ont oscillé entre le banal « crime passionnel » et des accusations contre d'anciens guérilleros (CAR 26 mai 2000).

Toutefois, l'article fait valoir la probabilité que d'anciens guérilleros ne sont pas impliqués dans ces actes récents :

[traduction]

Bien que l'affaire Gutiérrez demeure un mystère, l'origine probable de plusieurs actes récents d'intimidation n'est pas si difficile à retracer. Les reporteurs des principaux quotidiens et de l'émission radiophonique d'actualités Guatemala Flash ont reçu des menaces par téléphone et par télécopieur après avoir assuré la couverture des récents changements survenus au sein du haut commandement de l'armée. Deux reporteurs du El Periódico ont été suivis jusqu'à leur domicile (ibid.).

Aussi récemment qu'en 2001, les représentants du gouvernement continuaient de mentionner que d'anciens guérilleros avaient probablement perpétré certains crimes : à la suite du lynchage d'un juge par un gang, un enquêteur d'un ministère public a qualifié le meurtre [traduction] « [d']acte prémédité avec l'implication possible d'anciens membres des patrouilles d'autodéfense civiles [anti-guérilla] (PAC) » et a ajouté que [traduction] « d'anciens guérilleros pouvaient aussi avoir été impliqués » (Weekly News Update 25 mars 2001).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié.

Références

Central America Report (CAR) [Guatemala]. 2 mars 2001. « Ex-insurgency Party Fragmented ». [Date de consultation : 16 mars 2001]

_____. 7 septembre 2000. « Illegal Arms and Acts of Violence ». [Date de consultation : 15 sept. 2000]

_____. 26 mai 2000. « Climate of Insecurity on the Rise ». [Date de consultation : 2 juin 2000]

_____. 23 juillet 1999. « Leftist Coalition Splits at the Seams ». [Date de consultation : 27 juill. 1999]

_____. 16 juillet 1999. « Peace Process Going Nowhere ». [Date de consultation : 23 juill. 1999]

_____. 26 mars 1999. « Human Rights Advances Stalled, UN Says ». [Date de consultation : 9 avr. 1999]

_____. 26 février 1999. « Centrist Parties Face Crisis ». [Date de consultation : 5 mars 1999]

_____. 19 février 1999. « Left Wing Forms Alliance ». [Date de consultation : 26 févr. 1999]

Nations Unies. 26 juillet 2000. Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala (MINUGUA), Guatemala. Eleventh Report on Human Rights of the United Nations Verification Mission in Guatemala. [Date de consultation : 26 juin 2001]

Weekly News Update on the Americas [New York]. 25 mars 2001. No 582. « Guatemala: Mob Lynches Judge ». ([email protected])

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