Last Updated: Friday, 26 May 2023, 13:32 GMT

Cameroun : les chefferies et la sorcellerie chez les Bamiléké, y compris le rituel, l'ordre de succession au chef, la scarification, les peintures, les danses, les masques, les traditions et les symboles; le mode de sélection des esclaves, de serviteurs et des épouses des chefs; l'excision des femmes adultes dans le cadre de ces rituels; information sur l'attitude de l'État et sur la nature de la protection offerte aux personnes qui refusent de succéder ou de participer (2000-2002)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié, Canada
Publication Date 7 August 2002
Citation / Document Symbol CMR39479.F
Reference 1
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Cameroun : les chefferies et la sorcellerie chez les Bamiléké, y compris le rituel, l'ordre de succession au chef, la scarification, les peintures, les danses, les masques, les traditions et les symboles; le mode de sélection des esclaves, de serviteurs et des épouses des chefs; l'excision des femmes adultes dans le cadre de ces rituels; information sur l'attitude de l'État et sur la nature de la protection offerte aux personnes qui refusent de succéder ou de participer (2000-2002), 7 August 2002, CMR39479.F, available at: https://www.refworld.org/docid/3f7d4d713b.html [accessed 29 May 2023]
DisclaimerThis is not a UNHCR publication. UNHCR is not responsible for, nor does it necessarily endorse, its content. Any views expressed are solely those of the author or publisher and do not necessarily reflect those of UNHCR, the United Nations or its Member States.

Le site Internet de l'UREDS, unité de formation, de recherche et de documentation en sciences sociales et humaines de Yaoundé au Cameroun signale que :

les Bamiléké constituent le groupe ethnique le plus important au plan démographique des Grass lands. Leur itinéraire migratoire reste encore entaché de floue. La plupart des traditions orales situent dans le Haut Mbam, l'actuel pays Tikar, le point de départ du mouvement migratoire qui les a conduit[s] dans les hauts plateaux de l'ouest.

Le pays Bamiléké est constitué d'une mosaïque de petites et moyennes chefferies qui se sont formées par segmentation à partir de quelques chefferies de base (Barbier, 1977), dont les importants sont les Baleng et Bandjoun. L'organisation socio-politique est également centralisée. Le Mfo ou chef exerce l'autorité suprême. Il est entouré des neuf notables représentant chacun [les] pères fondateurs de la chefferie (les Nkamvë). Le prestige dont jouit la Reine-mère (Ma Mfo) et l'existences de nombreuses associations coutumières ou société[s] secrètes concourent au contrôle et à la canalisation du pouvoir politique exercé par le Mfo (s.d.)

Concernant la désignation du chef, appelé le « Mfo » (ibid.), le « Fon » (Africans- Art 3 21 mars 2002; University of Iowa 3 nov. 1998) ou le « Fö » (Le Cameroun culturel et touristique 31 déc. 2001 chez les Bamiléké, l'article intitulé « Comment on devient chef au pays Bamiléké » explique comment se fait le choix du chef, son intronisation et les rites d'investiture (ibid.). Cet article est également consultable dans le site Internet « Le Cameroun culturel et touristique » à l'adresse suivante : .

Au pays Bamiléké dans l'Ouest Cameroun, le Fö est à la tête de la hiérarchie traditionnelle. Il est Prêtre traditionnel, dépositaire des coutumes ancestrales, personnage sacré au pouvoir divin, il veille à la sécurité de son peuple. Aussi la désignation de son successeur a-t-elle toujours revêtu un caractère absolu et sacré. Si par des forces intérieures ou extérieures un usurpateur prend la place, le culte est interrompu et le pays est frappé de plusieurs malheurs. Mais le processus de succession n'est pas le même partout dans l'ouest.

Le choix du chef :

Chez les BABADJOU dans le BAMBOUTOS, le choix du chef est un acte public. La cérémonie se déroule pendant le grand deuil du défunt Chef, selon les vœux du souverain disparu, de celui du conseil des Neuf appuyé par les deux conseils des sept et de la Maison royale. Le conseil des Neuf reste souverain en dernier ressort et est seul à choisir le Chef, parfois indépendamment des vœux du défunt Chef, de sa famille ou de quiconque, dans le strict intérêt de la tribu.

Même si l'autorité du Chef est illimitée sur son peuple au Pays Bamiléké, il vit sous la hantise de ses notables, car pris ensemble, ils ont sur le chef un droit de vie ou de mort. Ils le placent au trône comme ils peuvent l'en élim[in]er.

De son vivant, le chef désigne parmi ses propres enfants cinq dont le premier sera le véritable chef (Fo'o). Le deuxième, adjoint (Kouété) sera placé à la tête d'un quartier comme Chef ou y résidera comme une personnalité indépendante et jouera un rôle honorifique dans le village. Par contre, si c'est le Chef qui décède sans enfant, son Kouété le remplace.

Ailleurs, l'on observe pourtant des variantes à ce processus. Il semble que le premier fils du Chef ne peut lui succéder à quelque titre que ce soit. Lorsque encore vivant, le chef désigne ses héritiers, il communique leurs noms au conseil des notables qui sont tenus au secret et ne peuvent pas juger du choix fait par le Chef.

Rites d'arrestation du chef et de son adjoint :

La désignation et l'intronisation d'un chef [chez] les baméliké sont du ressort de deux collèges de grands notables.

À Bangoua, c'est le premier collège composé de sept notables qui aura la lourde tâche de présenter aux populations le successeur du chef défunt. Il s'agit de Nzeu Ndjambgoung, Nzeu Tchietcho, Wafo Fanguieu, Wafo Koumkap, Wafo Keulek, Mbeu Nkajip, Mbeu Nkoubamzep.

Le deuxième collège composé de neuf notables qui contrôlent les différents quartiers du groupement aura à assurer la formation du nouveau chef durant son séjour au La'akam. Il s'agit de Makap Nzeutep, Mekap Lieujik, Nzeusa, Nzeu Ze, Nzeu kouo, Nzeu Tiekap, Nzeu Tekaap; Nzeu Wang, Nzeu Nkiondze.

Chez les Ngemba, le chef s'entoure soit des neuf, des sept ou des quatre notables; ceci varie selon les villages. Membres des sociétés secrètes, les notables gardent les secrets de la succession sur le trône. Il leur revient, après la disparition du chef, d'arrêter dans les rangs du deuil l'héritier du feu chef parmi ses propres fils, en tenant compte de la volonté du défunt. Les notables initiés le saisissent et le passent aux mains des autres qui, le ruant de coups, le dépouillent de ses vêtements. Une lutte s'engage d'autant plus acharné[e] que l'élu n'avait aucune prétention à la chaise de son père. Les ravisseurs disparaissent avec leur victime vers le la'kam (lieu de retraite de 9 semaines, d'investiture et d'initiation aux mystères du royaume) après l'arrestation du chef, on procède immédiatement à celle du NKWETCHE, son adjoint. Ils sont bien encadrés pas les « feffo » police secrète du royaume qui assure leur sécurité.

Ailleurs au décès du Chef, les notables n'annoncent publiquement cette mort que huit jours après. L'annonce se fait par des tambours et des coups de fusil, toute la population s'assemble à la chefferie. Alors les grands notables (conseil des neuf) se saisissent des héritiers l'un après l'autre et dans l'ordre : Fo'o, Kouété, Sop Tsi, Kamgheu et éventuellement Mato'o ils sont présentés à la population et ramenés couverts des signes distinctifs au fond de la chefferie hors vue de la population.

Les rites d'investiture :

Dès son entrée au la'Kam, on rase les cheveux du futur Chef à même le crâne, on lui répand sur la tête et les jambes le « Pho », poudre du padouk en disant : Nous, désignatifs et consécrateurs des chefs, agissant toujours selon la justice pour ce qui concerne la succession au trône de la chefferie de ce village, t'appliquons l'onction du sacre et te nommons chef. Que si quelqu'un d'autre intervenait indûment pour te remplacer contre la volonté de ton père, qu'il paye de sa tête, ainsi un autre chef (ceci dépend des relations ancestrales) couvre le nouveau guide d'une cagoule et le fait asseoir sur le nkwo'o kedon (troncs de bananier-plantain), on lui fait avaler le Mbâp Kam (viande de noviciat) pour être puissant.

Chez les Bandjoun, le chef tire son autorité d'abord de sa légitimité. Il doit en effet être fils de Chef, né sur la peau de panthère, c'est-à-dire quand son père était sur le trône. Il doit avoir été choisi par le défunt chef qui a confié son nom aux « Mkamvu »(notables qui intronisent les chefs ). Il doit avoir été choisi et arrêté lors du deuil de son père et conduit au « La'akam » en vue d'y être initié à sa fonction de Chef et aux secrets magiques; cette légitimité lui confère l'autorité de chef. Il devient le garant de la prospérité et de la suivie de la Chefferie.

Toute tentative d'usurpation pourrait entraîner de graves calamités pour la chefferie.

Comme on le voit, tout tourne autour des notables du premier cercle. Dans l'ensemble, ils sont les véritables détenteurs du pouvoir. Hélas les réalités d'aujourd'hui font qu'un glissement s'opère au niveau du respect de la tradition, malmenée de plus en plus par ceux qui sont considérés comme les gardiens du temple (Le Cameroun culturel et touristique 31 déc. 2001).

Aucune information sur les autres aspects de cette demande d'information ni aucune information pouvant corroborer les renseignements mentionnés ci-dessus n'ont pu être trouvées parmi les sources consultées par la Direction des recherches.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Africans-Art. 21 mars 2002. « Bamileke People ». [Date de consultation : 2 août 2002]

Le Cameroun culturel et touristique. 31 décembre 2001. « Comment on devient chef au pays Bamiléké ». [Date de consultation : 2 août 2002]

Unité de formation, de recherche et de documentation en sciences sociales et humaines (UREDS) [Yaoundé]. S.d. « Cameroon: Social-Economic & Political History ». [Date de consultation : 2 août 2002]

University of Iowa. 3 novembre 1998. Art & Life in Africa Online . « Bamileke Information ». [Date de consultation : 2 août 2002]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris :

Bamiléké.com.

Cameroon-Info.net.

Cameroon News.

Cameroon Tribune.

Le Messager.

Le Patriote.

Moteurs de recherche, y compris :

Google.

Lokace.

Lycos.

Copyright notice: This document is published with the permission of the copyright holder and producer Immigration and Refugee Board of Canada (IRB). The original version of this document may be found on the offical website of the IRB at http://www.irb-cisr.gc.ca/en/. Documents earlier than 2003 may be found only on Refworld.

Search Refworld

Countries