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Guyana : information sur la violence criminelle et la réponse de l'État; la protection offerte par l'État aux témoins de crimes (2010-septembre 2013)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Publication Date 15 October 2013
Citation / Document Symbol GUY104576.EF
Related Document(s) Guyana: Criminal violence and state response; state protection available for witnesses of crime (2010-September 2013)
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Guyana : information sur la violence criminelle et la réponse de l'État; la protection offerte par l'État aux témoins de crimes (2010-septembre 2013), 15 October 2013, GUY104576.EF , available at: https://www.refworld.org/docid/527a4e244.html [accessed 19 May 2023]
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1. Aperçu

Des sources affirment que les crimes violents constituent un problème en Guyana (É.-U. 7 avr. 2012; Stabroek News 21 juill. 2013; Canada 16 mai 2013). Les types de crimes suivants sont communs en Guyana :

meurtre (É.-U. 7 avr. 2012; Stabroek News 29 mars 2013);

vol à main armée (ibid.; É.-U. 7 avr. 2012; Canada 16 mai 2013);

voie de fait (ibid.);

introduction par effraction (ibid.);

piraterie routière (ibid.);

trafic de drogues (É.-U. 5 mars 2013; Stabroek News 21 juill. 2013; SAS 2012, 10);

trafic d'armes à feu (ibid.; Stabroek News 21 juill. 2013);

banditisme à l'intérieur du pays (Reuters 13 déc. 2011; Stabroek News 29 mars 2013);

piraterie maritime (ibid.; Canada 16 mai 2013).

2. Statistiques

2.1 Statistiques de 2010

Selon le Bureau de la statistique de la Guyana (Guyana Bureau of Statistics), en 2010, il y a eu : 140 meurtres, 7 homicides involontaires coupables, 297 cas de coups et blessures avec préméditation, 1 903 cambriolages et introductions par effraction, 357 larcins et 117 viols (Guyana 2011). D'après un rapport de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le taux d'homicide en 2010 était de 18,4 par tranche de 100 000 habitants (Nations Unies 2011, 94, 101).

2.2 Statistiques de 2011

Des médias de la Guyana précisent qu'il y a eu 130 meurtres en 2011 (Kaieteur News 8 janv. 2013; Stabroek News 15 mars 2013). De plus, Kaieteur News, une agence de presse de Georgetown, souligne qu'il y a eu 879 cas de vols à main armée et un total de 3 823 cas de « crimes graves » (ce qui comprend les meurtres, vols à main armée, larcin, cambriolage, viol et enlèvement) (8 janv. 2013). D'après les statistiques de 2013 sur les homicides déposées par l'ONUDC, le taux d'homicide en 2011 était de 17,2 par tranche de 100 000 habitants (Nations Unies 2013).

2.3 Statistiques de 2012

En 2012, il y a aurait eu 137 meurtres et 1 065 cas de vols à main armée (Stabroek News 29 mars 2013; Kaieteur News 8 janv. 2013). Parmi les 137 meurtres, 62 ont été classés comme des [traduction] « infractions à l'ordre public », 11 ont été commis pendant des vols à main armée, 24 étaient liés à la violence familiale, 9 étaient des « exécutions » et 31 étaient de cause inconnue (Stabroek News 15 mars 2013; Kaieteur News 8 janv. 2013). Kaieteur News signale qu'il y a eu 3 777 cas de [traduction] « crimes graves » (ibid.). Selon cette même source, le nombre de vols à main armée a augmenté de 21 p. 100 de 2011 à 2012, et le nombre de [traduction] « larcins sur la personne », de cambriolages, d'introductions par effraction et de larcins a diminué (ibid.).

2.4 Statistiques de 2013

Kaieteur News affirme qu'il y a eu, de janvier à mai 2013, 51 meurtres, dont 23 ont été classés comme des [traduction] « infractions à l'ordre public », 9 ont été commis pendant des vols à main armée, un « ressemblait à une exécution », 4 étaient liés à la violence familiale et 14 étaient de cause inconnue (8 juin 2013). Durant cette période, il y a eu 1 604 cas de « crimes graves » (Kaieteur News 8 juin 2013). À titre comparatif, au cours de la même période en 2012, il y a eu le même nombre de meurtres et 1 621 cas de « crimes graves » (ibid.).

3. Régions touchées par le crime

Selon les Conseils aux voyageurs du gouvernement du Canada pour la Guyana, les zones les plus touchées par le crime en Guyana comprennent Georgetown ainsi que les régions de East Bank Demerara, de New Amsterdam et de East Coast Demerara (en particulier à Buxton, Lusignan, Friendship et Annadale (Canada 16 mai 2013). Le Conseil consultatif de sécurité outre-mer (Overseas Security Advisory Council - OSAC) des États-Unis souligne que les vols sont fréquents, en particulier à Georgetown et à New Amsterdam (É.-U. 7 avr. 2012).

Des sources indiquent que les crimes violents posent particulièrement problème dans les régions de l'intérieur du pays (ibid.; Stabroek News 29 mars 2013). Selon des médias, le prix élevé de l'or a provoqué une ruée vers l'or dans les terres intérieures du pays, ce qui a mené à une augmentation des meurtres et de la violence (Reuters 13 déc. 2011; The Guardian 27 sept. 2011). Selon le commissaire de police, tel que l'a révélé Stabroek News, 24 de 62 « meurtres liés à des infractions à l'ordre public » survenus en 2012 ont eu lieu dans des zones d'exploitation aurifère à l'intérieur des terres (15 mars 2013). Stabroek News précise que la région, en plus de ses activités forestières et minières, connaît des problèmes de « contrebande d'or, de diamant, de carburant, d'armes et d'autres produits » (29 mars 2013). Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), dans un rapport sur la sécurité des citoyens dans les Caraïbes, souligne que les communautés autochtones vivant dans les terres intérieures de la Guyana sont particulièrement exposées au danger en raison de leur isolement, de leur accès restreint au système de justice pénale et de l'expansion des activités économiques des entreprises environnantes (Nations Unies 2012, 35). D'après les Conseils aux voyageurs du gouvernement du Canada sur la Guyana, des gangs organisent des attaques dans la jungle à la frontière du Suriname (Canada 16 mai 2013). On peut lire, dans l'Enquête sur les armes légères (Small Arms Survey - SAS), un projet de recherche indépendant sur les armes légères et la violence armée de l'Institut de hautes études internationales et du développement de Genève (SAS s.d.), que l'absence de contrôle aux frontières de la Guyana facilite le transit de drogues et d'armes (SAS 2012, 10, 20).

Selon Reuters, la police n'est pas très présente dans les villes minières éloignées, de sorte que les mineurs sont à la merci des criminels (Reuters 13 déc. 2011). Stabroek News mentionne que la Guyana ne dispose pas d'une politique sur la sécurité visant les régions intérieures du pays (21 juill. 2013). Toutefois, le commissaire de police aurait affirmé que la police a mis en place des points de contrôle, des patrouilles et des opérations [traduction] « d'interception et de fouilles » afin d'améliorer l'infrastructure policière dans les régions intérieures (Stabroek News 15 mars 2013).

4. Crime organisé, trafic de drogues et d'armes, gangs

Il est écrit dans le rapport du PNUD qu'il existe des groupes du crime organisé en Guyana, mais on sait très peu de choses au sujet du nombre de groupes et du nombre de membres qui en font partie (Nations Unies 2012, 71). La même source précise que la structure des groupes du crime organisé en Guyana prend la forme de [traduction] « réseaux peu organisés qui appuient le trafic de drogue et d'armes » (ibid., 73).

Des sources font observer que la Guyana est un pays de transit pour la cocaïne provenant d'autres pays d'Amérique du Sud et destinée à des pays d'Amérique du Nord et d'ailleurs (É.-U. 5 mars 2013; Freedom House 2013; SAS 2012, 20). D'après l'International Narcotics Control Strategy Report (INCSR 2013) de 2013 du Département d'État des États-Unis, les facteurs contribuant au transit de stupéfiants en Guyana comprennent [traduction] « le peu de surveillance dans les ports, les pistes d'atterrissage éloignées, des réseaux fluviaux complexes, des frontières terrestres poreuses et de piètres capacités en matière de sécurité » (5 mars 2013). Freedom House affirme que [traduction] « les efforts dans le cadre de la lutte contre le trafic de stupéfiants sont minés par la corruption qui touche les échelons gouvernementaux les plus élevés » (2013).

Des sources signalent que le trafic d'armes constitue un problème en Guyana (Stabroek News 21 juill. 2013; SAS 2012, 10, 21). D'après la SAS, la majorité des armes à feu en Guyana sont introduites en contrebande du Brésil en raison de sa vaste frontière non surveillée et transite dans le pays en empruntant un itinéraire semblable à celui du commerce de la drogue (ibid., 21). La plupart des fusils seraient remis aux membres de gangs ou à d'autres organisations criminelles des Caraïbes qui protègent les réseaux de trafiquants de drogue, tandis que certains sont vendus à des propriétaires d'entreprise pour leur protection (ibid.).

Plusieurs sources affirment que les criminels obtiennent facilement des armes à feu en Guyana (É.-U. 7 avr. 2012; Stabroek News 12 sept. 2013; Nations Unies 2012, 22). Selon le PNUD, la facilité à obtenir des fusils et leur mauvaise utilisation a fait augmenter le nombre de blessures et les décès attribuables aux armes à feu (ibid.). L'OSAC des États-Unis précise que les armes de poing, les couteaux et les machettes sont des armes couramment utilisées par les criminels en Guyana (É.-U. 7 avr. 2012). Des médias de la Guyana attirent l'attention sur le fait que la police a récupéré 111 armes à feu en 2012 (Kaieteur News 8 janv. 2013; Stabroek News 15 mars 2013).

Des sources affirment que la Guyana connaît des difficultés en raison des bandes criminelles (SAS 2012, 10; Nations Unies 2012, 68). Selon une enquête menée par le PNUD, en 2010, 13,2 p. 100 de la population de la Guyana affirmait qu'il y avait des problèmes en raison de bandes criminelles dans leur quartier, ce qui était légèrement plus élevé que la moyenne de 12,5 p. 100 dans la région des Caraïbes (ibid.). Parmi les personnes ayant affirmé que les gangs constituaient un problème, 29,6 ont qualifié le problème de [traduction] « considérable » et 65 p. 100 ont dit que le problème des gangs a vu le jour dans leur quartier au cours des trois années précédant l'enquête de 2010 (ibid., 68-69).

Selon les données de la SAS, le degré élevé de corruption dans les institutions étatiques de la Guyana est un facteur qui contribue au crime organisé et à l'activité des gangs (2012, 35). Plusieurs sources confirment que la corruption constitue un problème en Guyana (IHS Global Insight 3 janv. 2013; Stabroek News 12 sept. 2013; É.-U. 19 avr. 2013, 12). Utilisant un système de notation de 1 à 100 dans lequel 1 signifie fortement corrompu, et 100, très peu corrompu, Transparency International (TI) a donné à la Guyana la note de 28, la classant au 133e rang sur 178 pays dans son Corruptions Perception Index (TI 2012). Les Country Reports on Human Rights Practices for 2012 du Département d'État des États-Unis précisent que la Guyana n'a pas mis en oeuvre efficacement de lois prévoyant des sanctions pénales dans les cas de corruption (É.-U. 19 avr. 2013, 12).

5. Mesures prises par l'État pour lutter contre les crimes violents

5.1 Initiatives gouvernementales

D'après l'INCSR 2013, le gouvernement de la Guyana a adopté plusieurs textes de loi afin d'améliorer la capacité des organismes d'exécution de la loi et du système judiciaire à condamner les trafiquants de drogue, comme la loi de 2009 contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme (Anti-Money Laundering and Countering the Financing of Terrorism Act of 2009), le projet de loi pour l'interception des communications (Interception of Communications Bill) et le projet de loi sur la procédure pénale (Criminal Procedures Bill). Cependant, au 5 mars 2013, le gouvernement n'avait engagé aucune poursuite (É.-U. 5 mars 2013). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a rien trouvé allant dans le même sens.

Les autorités de l'État auraient mis en place le Système intégré de renseignements sur les crimes, un système électronique de gestion des données visant à relier les différentes sections de la police et à assurer un suivi des activités criminelles (Stabroek News 15 mars 2013; É.-U. 5 mars 2013).

Stabroek News signale que le gouvernement a installé un système de caméras en circuit fermé afin de réduire le crime; toutefois, cette initiative n'a aidé à résoudre aucun crime à ce jour (12 sept. 2013). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a rien trouvé allant dans le même sens.

5.2 Police

L'OSAC des États-Unis qualifie la réponse des autorités policières de [traduction] « largement inefficace » et constate que la police met du temps à intervenir (15 minutes ou plus) ou n'intervient pas du tout (É.-U. 7 avr. 2012). Selon les Conseils aux voyageurs du gouvernement du Canada, [traduction du Gouvernement du Canada] « [l]e temps de réponse peut être assez long » et « l'assistance est restreinte » (Canada 16 mai 2013).

Selon l'enquête du PNUD menée en 2010, 41,6 des répondants de la Guyana ont dit que la police était compétente, ce qui représente le chiffre le plus bas parmi les sept pays anglophones des Caraïbes étudiés (Nations Unies 2012, 111). Parmi les répondants qui ont été victimes de crimes violents et les ont signalés à la police, 35 p. 100 des hommes et 23 p. 100 des femmes jugeaient satisfaisantes les mesures prises par la police (ibid., 109).

Des sources font état de problèmes relatifs à la corruption policière (SAS 2012, 37; É.-U. 19 avr. 2013, 12). Selon la SAS, les agents sont susceptibles d'être corrompus notamment en raison du manque de personnel, des faibles salaires et de l'absence de mécanismes institutionnels permettant aux policiers de faire part de leurs préoccupations (2012, 36-37). Certains agents de police se livreraient à des activités criminelles (É.-U. 7 avr. 2012; SAS 2012, 37). La SAS souligne que certains anciens policiers se sont tournés vers le trafic de drogue et sont recherchés en lien avec des meurtres [traduction] « ressemblant à des exécutions » (ibid.). D'après l'OSAC, [traduction] « de nombreux » agents de police aident ou protègent des groupes criminels ou reçoivent de l'argent de leur part (7 avr. 2012).

Selon Stabroek News, le Directeur des poursuites pénales (DPP) a écrit au commissaire de police en janvier 2013 pour se plaindre du travail policier [traduction] « médiocre et inadéquat » en raison de plusieurs meurtres non résolus (Stabroek News 31 mars 2013). Le DPP a souligné en particulier les longs délais lorsque la police lui transmettait des dossiers en vue d'obtenir des conseils et a donné l'exemple d'un cas survenu en 2010, non résolu à ce jour, dans le cadre duquel les policiers ont fait fi d'éléments de preuve importants et ont attendu trois ans avant de les transmettre au DPP (ibid.). Au dire du DPP, dans l'année précédant l'article publié en mars 2013, une division policière n'a porté d'accusation contre aucun suspect dans l'ensemble des cas dont elle avait été chargée (ibid.). La même source affirme que le ministère des Affaires intérieures (Ministry of Home Affairs) a fourni une [traduction] « longue liste de crimes graves non résolus, y compris des meurtres ressemblant à des exécutions », et a mis en garde contre le fait que les forces policières semblaient « "ne pas avoir la capacité ni la volonté" de résoudre les cas très médiatisés » (ibid.).

Freedom House a présenté l'évaluation suivante en ce qui concerne les mesures prises par la police en Guyana :

[traduction]

La polarisation raciale a grandement affaibli l'application de la loi au Guyana, et de nombreux Indo-Guyaniens se plaignent d'être les victimes de criminels afro-guyaniens et d'être ignorés par une force policière majoritairement composée d'Afro-Guyaniens. En même temps, de nombreux Afro-Guyaniens allèguent que la police est manipulée par le gouvernement à ses propres fins. Des enquêtes officielles ont exigé à maintes reprises de meilleures techniques d'enquêtes, des services de police axés davantage sur la collectivité, des mesures disciplinaires améliorées, une responsabilisation accrue et un plus grand équilibre ethnique au sein des forces policières, mais le gouvernement a posé peu de gestes concrets pour mettre en oeuvre les réformes proposées (2013).

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a rien trouvé allant dans le même sens.

Au dire de IHS Global Insight, une série de réformes des services policiers mettant l'accent sur [traduction] « l'administration, les relations publiques et les communications, le professionnalisme et la planification de la relève devraient avoir lieu de 2013 à 2017 » (3 janv. 2013).

5.2.1 Fusillades policières

Des sources affirment que, le 18 juillet 2012, les forces policières de la ville minière de Linden ont tiré sur des manifestants qui dénonçaient le coût élevé de l'électricité, tuant trois personnes (Canadian Press 18 juill. 2012; CMC 1er mars 2013; É.-U. 19 avr. 2013, 1) et en blessant plusieurs autres (ibid.; CMC 1er mars 2013). Une commission d'enquête aurait été constituée pour faire la lumière sur cet incident (Guyana 2013; CMC 1er mars 2013; Freedom House 2013). Dans son rapport final, la commission a conclu que la police était responsable des assassinats (ibid.; Guyana 2013), mais elle a blanchi de tout soupçon le ministre des Affaires intérieures (Freedom House 2013).

Les Country Reports 2012 précisent que l'autorité chargée des plaintes visant la police a reçu, en 2012, 14 plaintes d'homicides illégaux commis par des agents de police (É.-U. 19 avr. 2013, 1), tandis que le Guyana Times affirme qu'elle a reçu 11 plaintes d'homicides illégaux parmi les 264 plaintes écrites déposées contre des policiers (17 mars 2013).

5.3 Système judiciaire

Selon des sources, le système judiciaire de la Guyana dispose de ressources limitées (É.-U. 7 avr. 2012; Freedom House 2013). La SAS qualifie ce dernier de [traduction] « lent et surchargé » et constate un « manque de personnel » (2012, 39). Les Country Reports 2012 font observer que [traduction] « [l]es délais et les dysfonctionnements minent l'application régulière de la loi » (É.-U. 19 avr. 2013, 6). En 2012, on a décidé de ne pas intenter de poursuites dans le cadre de 14 cas, parce qu'ils étaient en suspens depuis plus de 15 ans et que les témoins n'étaient plus en mesure de témoigner (ibid., 7). La même source constate que la corruption au sein du système judiciaire est perçue comme un problème largement répandu (ibid., 12). Le comité consultatif de l'OSAC souligne que la magistrature fait l'objet de menaces ou reçoit des pots-de-vin, et les criminels qui ont de l'argent sont souvent libérés (ibid. 7 avr. 2012).

6. Protection des témoins

Peu d'information sur le programme de protection des témoins de la Guyana a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches. Kaieteur News a souligné la difficulté de la garde préventive découlant de la faible superficie de la Guyana, de la longue période d'attente précédant les procès et des ressources limitées empêchant d'offrir un niveau de confort élevé aux témoins (30 sept. 2010b). La source fait observer qu'en l'absence de restrictions relatives aux déplacements d'une personne protégée, il peut être facile de découvrir où se trouve une personne (ibid.).

Kaieteur News a présenté un cas de 2010 d'atteinte à la pudeur dans le cadre duquel les témoins qui devaient témoigner dans le cadre du procès étaient maintenus en garde préventive par la police et surveillés en tout temps (29 sept. 2010). La source révèle que certains des témoins [traduction] « se sont échappés » du lieu de détention et ont affirmé avoir été détenus « comme des otages », bien que la police a soutenu que les témoins avaient le droit de partir s'ils le voulaient (Kaieteur News 29 sept. 2010). Les jeunes femmes qui se sont enfuies auraient été appréhendées par la police et remises en garde préventive (ibid. 30 sept. 2010a), et de [traduction] « meilleures conditions » leur auraient été promises (ibid. 29 sept. 2010). Kaieteur News affirme que la protection des témoins, dans cette affaire, a fini par être abandonnée et que les témoins ont été libérés (ibid. 30 sept. 2010a).

Kaieteur News fait aussi état d'une affaire dans le cadre de laquelle un adolescent, anciennement membre d'un gang, qui avait accepté de témoigner pour l'État contre le gang de Rondell « Fine Man » Rawlins a été détenu en garde préventive dans un poste de police pendant près de deux ans (30 sept. 2010a). Selon la même source, le témoin semblait satisfait des dispositions relatives à sa garde (Kaieteur News 30 sept. 2010a).

Stabroek News fait mention d'un cas dans le cadre duquel la famille de la victime a demandé à la police d'offrir une protection au témoin dans l'affaire (19 janv. 2013). Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement concernant les mesures prises par la police pour protéger les témoins dans l'affaire en question.

Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction des recherches n'a pas trouvé de statistiques concernant le nombre de personnes, victimes ou témoins, ayant reçu une protection de 2010 à 2013.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

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Autres sources consultées

Sources orales : Les tentatives faites pour joindre les services gouvernementaux suivants ont été infructueuses : Guyana - Bureau of Statistics, Commissioner of Police, Haut-commissariat de la Guyana à Ottawa, Ministry of Home Affairs.

Sites Internet, y compris : Amnesty International; ecoi.net; Factiva; Guyana - services de police de la Guyana, Ministry of Home Affairs; Human Rights Watch; Nations Unies - Refworld.

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