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Haïti : information sur un groupe appelé les « attachés », y compris sur ses membres et les abus qu'ils commettent

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa
Publication Date 16 February 2009
Citation / Document Symbol HTI103052.F
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Haïti : information sur un groupe appelé les « attachés », y compris sur ses membres et les abus qu'ils commettent, 16 February 2009, HTI103052.F, available at: https://www.refworld.org/docid/4a717785c.html [accessed 19 May 2023]
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Selon une représentante de la Fondation connaissance et liberté (FOKAL), une organistaion non gouvernementale haïtienne qui travaille pour le développement et l'éducation en Haïti (Friends of FOKAL s.d.), les « attachés » ont agi à titre d'indicateurs pour les différents gouvernements qui se sont succédés après la fin de la dictature en Haïti, en 1986 (FOKAL 31 déc. 2008). La représentante de FOKAL a signalé que les « attachés » étaient des « sortes de mercenaires » qui travaillaient pour le gouvernement et qu'ils jouissaient de l'« impunité pour les abus qu'ils commettaient » (ibid.).

Dans une communication écrite du 7 janvier 2009, un représentant de la Commission épiscopale nationale justice et paix, une institution pastorale haïtienne (Commission épiscopale nationale justice et paix s.d.), a signalé que d'après lui, le terme « attaché » était utilisé pendant la période régime militaire, entre 1991 et 1994, pour désigner des « groupes paramilitaires ». Selon lui, « [l]es abus de pouvoir par les attachés étaient évidemment légion, parce que couverts par le pouvoir en place et agissant pour son compte » (ibid. 7 janv. 2009).

De son côté, un représentant du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), une organisation non gouvernamentale haïtienne (RNDDH s.d), a fourni les renseignements suivants dans une communication écrite du 8 janvier 2009 :

Sous le régime d'Aristide, (2000-2004), il y avait des attachés et des gangs [l]avalassiens. Les attachés s'étaient retrouvés dans toute l'administration publique, le parlement, la justice, les commissariats et sous-commissariats de la PNH [Police nationale d'Haïti]. Ils constituaient en général un groupe paramilitaire, bien qu'il y ait [eu] parmi eux des anciens militaires, des policiers. Ils avaient pour objectif de « protéger » le régime Lavalas en intervenant là ou la force constituée (PNH) ne pouvait pas. Ils étaient opérationnels jours et nuits. [...]. Ils intimidaient et s'en prenaient à tous ceux qui n'étaient pas d'accord avec le régime [L]avalas. Ils disposaient d'un pouvoir de vie ou de mort. Ils étaient des hors-la-loi.

Aucune information sur la situation actuelle des « attachés » n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches. Cependant, des renseignements additionnels concernant les « attachés » se trouvent dans la réponse HTI42140 du 30 octobre 2003 reproduite ci-dessous avec quelques modifications mineures.

Un article de 2000 signale que d'anciens attachés [traduction] « attendaient le bon moment dans les banlieues cossues dominant les bidonvilles » pendant que l'armée américaine, présente à Haïti depuis la fin des années 1990, réduisait progressivement ses effectifs et se préparait à quitter le pays (Manchester Guardian Weekly 19 janv. 2000).

Le centre de ressources et d'information du service d'immigration et de naturalisation des États-Unis (United States Immigration and Naturalization Service – INS) a publié un bref document fournissant une autre description des attachés (États-Unis 30 avr. 2002). Selon ce document, les attachés étaient [traduction] « rattachés » à des unités militaires, nombre d'entre eux étant recrutés par des chefs de section de l'armée pour aider à garder sous contrôle les régions rurales reculées (ibid.). Le document signale que les attachés étaient des auxiliaires [traduction] « quasi officiels » des unités militaires, et certains d'entre eux recevaient un entraînement militaire officiel et une arme, alors que d'autres étaient des informateurs ou [traduction] « voyaient simplement leurs trafics protégés par l'armée » (ibid.). Le document conclut que dans les faits, le terme « attaché » désignait [traduction] « tout civil collaborant avec l'armée » (ibid.).

Un reportage d'août 2003 de la station de radio haïtienne Métropole cite une source affirmant avoir déserté la police en raison de la présence et des agissements des attachés à son poste de Delmas (Radio Métropole 11 août 2003). Selon cette source, des attachés usaient d'autorité sur les agents de police et commettaient divers abus, allant de l'arrestation pour vol à l'assassinat (ibid.). Les attachés tiraient leur pouvoir d'autorités supérieures, y compris le chef du poste de police local et le parti au pouvoir (parti Lavalas), et étaient munis de cartes d'autorisation du ministère de l'Intérieur et d'une [traduction] « carte de police » délivrée par Emmanuel Mompremier, surintendant de police (ibid.).

Le reportage d'une autre station de radio haïtienne fait mention de menaces qui auraient été proférées à l'endroit de reporters de la radio à Mirebalais (Radio Vision 2000 19 sept. 2003). Selon ce reportage, plusieurs journalistes ont été menacés par des individus armés, ou [traduction] « attachés de police », menés par Josaphat Civil et Jean Gracia Legerme, respectivement surintendant et inspecteur de police (ibid.). On y ajoute que certains journalistes se sont cachés depuis qu'ils ont été pris pour cible, parce que les autorités policières nommées précédemment auraient perçu leurs reportages comme préjudiciables à la police (ibid.). En ce qui a trait aux attachés, la source, citant un journaliste, affirme que [traduction] « les attachés de police agissent à leur guise au poste de police »; elle cite également un correspondant d'une station de radio pro-Lavalas en ces termes : [traduction] « les attachés de police sont plus puissants que les policiers » (ibid.).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Commission épiscopale nationale justice et paix. 7 janvier 2009. Communication écrite envoyée par une représentante.
_____. S.d. Présentation. « À propos de la Commission justice et paix ». [Date de consultation : 15 janv. 2009]

États-Unis. 30 avril 2002. Centre d'information et de ressources du service de l'immigration et de la naturalisation (INS), Washington, DC. « Haiti: Information on Risks and Criminal Charges Faced by Former Military and Police Upon Return to Haiti ». [Date de consultation : 28 oct. 2003]

Fondation connaissance et liberté (FOKAL). 31 décembre 2008. Communication écrite envoyée par une représentante.

Friends of FOKAL. S.d. « What is FOKAL ». [Date de consultation : 15 janv. 2009]

Manchester Guardian Weekly. 19 janvier 2000. Ed Vulliamy. « US Quits Troubled Haiti ». (NEXIS)

Radio Métropole [Port-au-Prince, en français]. 11 août 2003. « Haiti: Further Report on Police Deserter's Allegations of "Attaches" Atrocities ». (BBC Monitoring 13 août 2003/Dialog)

Radio Vision 2000 [Port-au-Prince, en français]. 19 septembre 2003. « Haiti: Journalists in Mirebalais Denounce Persecution by Police ». (BBC Monitoring 20 sept. 2003/Dialog)

Réseau national de défense des droits humains (RNDDH). 9 janvier 2009. Communication écrite envoyée par une représentante.
_____. S.d. « Présentation du RNDDH ». [Date de consultation : 15 janv. 2009]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : Agence France-Presse (AFP), AlterPresse (Haïti), Amnesty International (AI), Associated Press (AP), Haiti-Info.com, Haiti Press Network, Human Rights Watch (HRW), Nations Unies.

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