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Afghanistan : information sur la situation des élèves afghans qui participent à des programmes d'échanges aux États-Unis; information indiquant si la société ou les autorités afghanes leur causent des difficultés lorsqu'ils reviennent en Afghanistan (2004-2010)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Publication Date 13 December 2010
Citation / Document Symbol AFG103650.EF
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Afghanistan : information sur la situation des élèves afghans qui participent à des programmes d'échanges aux États-Unis; information indiquant si la société ou les autorités afghanes leur causent des difficultés lorsqu'ils reviennent en Afghanistan (2004-2010), 13 December 2010, AFG103650.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/4e42550e2.html [accessed 25 May 2023]
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Les États-Unis (É.-U.) offrent des programmes d'échanges financés par le gouvernement permettant à de jeunes afghans d'étudier dans des écoles secondaires (É.-U. s.d.; Chicago Tribune 8 août 2004; Denver Post 2 mai 2008) et des universités américaines (Seattle Times 15 oct. 2008; Purdue University s.d.). Un de ces programmes est le programme d'échange jeunesse et d'études (Youth Exchange and Study - YES), financé par le Bureau de l'éducation et de la culture (Bureau of Educational and Cultural Affairs) du Département d'État des États-Unis (É.U. s.d.; American Councils s.d.). Le programme YES permet à de jeunes afghans de vivre aux États-Unis chez des familles américaines et de fréquenter un établissement d'enseignement secondaire américain pendant un an (É.-U. s.d.).

Selon les Conseils américains pour l'éducation internationale (American Councils for International Education), organisation qui gère le programme YES (ibid.; The Star 3 mai 2008), chaque année des élèves âgés de 15 à 17 ans sont recrutés dans différentes provinces de l'Afghanistan (American Councils s.d.). Les élèves qui posent leur candidature doivent [traduction] « se soumettre à des tests et leur candidature est étudiée dans le cadre d'un concours complexe qui est ouvert à tous et fondé sur le mérite » (É.-U. s.d.). Les candidats retenus reçoivent de l'aide pour obtenir leur passeport et leur visa, et suivent un programme d'orientation d'un mois au Kirghizistan avant de partir pour les États-Unis (ibid.). Le gestionnaire responsable des programmes de niveau secondaire aux Conseils américains a expliqué, durant un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, que de 30 à 40 élèves par année ont participé au programme depuis sa création en 2004-2005 (American Councils 8 déc. 2010). Il a qualifié le programme de [traduction] « très compétitif », précisant que chaque année de 1 800 à 4 000 jeunes afghans posent leur candidature (ibid.).

Le gestionnaire de programme a également souligné que la participation au programme nécessite le consentement des parents (ibid.). Même si le programme est populaire, les familles discutent longuement du projet avant d'accepter la bourse d'études; certaines familles qui ne bénéficient pas de l'assentiment des membres de la famille élargie se retirent du programme (ibid.). Le Chicago Tribune signale qu'en 2004, des responsables afghans auraient déconseillé aux familles de plusieurs jeunes filles dont la candidature avait été retenue de participer au programme (8 août 2004). Le gestionnaire de programme a ajouté que certaines familles qui acceptent la bourse d'études taisent le fait que leur fils ou leur fille étudie aux États-Unis et inventent une histoire pour expliquer l'absence de leur enfant pendant un an (American Councils 8 déc. 2010). Il a expliqué que le fait de devenir [traduction] « américanisé » n'est pas toujours considéré comme une chose positive en Afghanistan (ibid.).

L'Agence américaine pour le développement international (United States Agency for International Development - USAID) offre également des programmes à l'intention des étudiants afghans qui souhaitent étudier dans des universités américaines (Seattle Times 15 oct. 2008; Purdue University s.d.). Par exemple, en 2008, le Seattle Times a signalé qu'un groupe de 38 diplômés de l'Université de Kaboul ont participé à un programme de l'USAID d'une durée de trois mois à l'Université de Washington en vue de travailler à leur maîtrise (15 oct. 2008). L'Université Purdue offre aussi le programme de bourse d'excellence de l'Afghanistan (Afghan Merit Scholarship - AMS) en partenariat avec l'USAID (s.d.). Le programme AMS offre des cours de maîtrise en agriculture à des professeurs ou à de futurs professeurs d'universités afghanes (Purdue University s.d.).

Difficultés qu'éprouvent les étudiants qui reviennent en Afghanistan

Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction des recherches a trouvé peu d'information sur les difficultés qu'éprouvent les étudiants afghans qui ont participé à des programmes d'échanges aux États-Unis à leur retour en Afghanistan. Le gestionnaire de programme des Conseils américains a dit ne pas avoir entendu parler d'incidents au cours desquels où des participants auraient subi de la violence après leur retour en Afghanistan en raison de leur participation au programme d'échanges aux États-Unis (American Councils 8 déc. 2010). Toutefois, il a affirmé être au courant d'au moins un cas où une participante a reçu un [traduction] « avertissement » lorsqu'elle est retournée en Afghanistan il y a trois ou quatre ans, mais il n'était pas certain des détails du cas (ibid.). Il a également ajouté que certains anciens participants du programme avaient joué un rôle actif dans des projets de services communautaires qui ont obtenu du succès en Afghanistan; par exemple, ils ont aidé des orphelinats, donné des cours d'anglais, planté des arbres et nettoyé des rues ou des parcs publics (ibid.; ibid. 9 déc. 2010).

Les étudiants qui reviennent au pays seraient aux prises avec d'autres problèmes; ils auraient notamment de la difficulté à faire reconnaître leur année d'études aux États-Unis par les autorités afghanes (ibid. 8 déc. 2010; Chicago Tribune 18 oct. 2005). Selon le Chicago Tribune, les étudiants qui sont revenus des États-Unis en 2005 ont dû faire face [traduction] « à des fonctionnaires hostiles et aux moqueries de leurs professeurs » (ibid.). Particulièrement, les responsables afghans reprochaient aux étudiants d'être [traduction] « "américanisés" » et [traduction] « "arrogants" » (ibid.). De l'avis du gestionnaire de programme, les opinions des responsables afghans concernant les étudiants qui reviennent au pays sont partagées : certains responsables apprécient le programme alors que d'autres [traduction] « éprouvent du ressentiment » envers les participants (American Councils 8 déc. 2010).

Les médias soulignent également les difficultés précises auxquelles se heurtent les jeunes afghanes qui ont étudié aux États-Unis (Chicago Tribune 18 oct. 2005; ibid. 17 juin 2005; ibid. 8 août 2004; McClatchy Newspapers 17 sept. 2010). Selon le Chicago Tribune, certaines familles ont été critiquées pour avoir permis à leurs filles d'étudier aux États-Unis (17 juin 2005). De même, une autre source a signalé que la participation d'une jeune afghane à un programme d'échanges aux États-Unis avait causé des problèmes au sein de sa famille parce que certains membres de cette famille estimaient que les femmes ne devraient pas avoir autant de liberté (McClatchy Newspapers 17 sept. 2010).

Le gestionnaire de programme des Conseils américains était d'avis que la réadaptation à la culture afghane, qui peut poser un défi pour tous les anciens participants, est particulièrement ardue pour les jeunes filles, car normalement elles doivent être accompagnées d'un homme pour sortir de la maison (American Councils 8 déc. 2010). Dans le cadre d'un article sur le premier groupe de participants au programme d'échanges étudiants quelques mois après leur retour en Afghanistan, le Chicago Tribune affirme que les jeunes filles étaient [traduction] « constamment surveillées et jugées par des parents éloignés et les directeurs de leurs écoles secondaires » afin de vérifier si elles étaient encore de [traduction] « bonnes filles »; certaines des filles ont déclaré être déprimées et regretter d'avoir participé au programme (18 oct. 2005).

Participants qui ne retournent pas en Afghanistan

Le gestionnaire de programme des Conseils américains a signalé qu'au cours des trois dernières années, environ un tiers des jeunes afghans ayant participé au programme YES se sont enfuis au Canada plutôt que de retourner en Afghanistan, tandis qu'environ cinq participants ont présenté une demande d'asile aux États-Unis (American Councils 8 déc. 2010). Il a ajouté que certains des étudiants qui ne sont pas retournés en Afghanistan à la fin de l'année ont déclaré que, pendant qu'ils étaient aux États-Unis, leur famille avait reçu des avertissements ou des menaces en raison de leur participation au programme d'échanges aux États-Unis (ibid.). Cependant, il a signalé que lorsque les employés du programme ont tenté de recueillir plus de détails sur ces cas, ils n'ont pas été en mesure d'obtenir des [traduction] « renseignements précis » (ibid.). De fait, dans un de ces cas, un étudiant a déclaré que sa famille avait dû déménager pour des raisons de sécurité, mais lorsque les employés en Afghanistan ont vérifié la situation, ils se sont rendu compte que la famille vivait toujours au même endroit et était tenue en haute estime par ses voisins; en outre, la famille a déclaré n'avoir jamais eu de problèmes ou reçu de menaces (ibid. 9 déc. 2010). La Direction des recherches n'a trouvé dans les délais fixés aucun autre renseignement allant dans le même sens que ceux présentés ci-dessus.

Des médias ont expliqué pourquoi les étudiants afghans étaient réticents à retourner en Afghanistan (The Star 3 mai 2008; Seattle Times 15 oct. 2008; Chicago Tribune 17 juin 2005). Dans un article publié en 2008 par le Star, de Toronto, un étudiant afghan participant à un programme d'échanges a affirmé qu'un autre étudiant s'était enfui au Canada parce qu'il avait peur des dangers qui l'attendraient à son retour dans sa ville natale de Hérât, dans l'ouest de l'Afghanistan (3 mai 2008). De même, le Chicago Tribune souligne que les premiers étudiants ayant participé au programme YES [traduction] « ont été élevés dans un climat de guerre et d'oppression », et ont fait part de leur crainte à l'idée de retourner en Afghanistan après l'assassinat d'une présentatrice afghane (17 juin 2005). Selon un professeur de l'Université de Washington qui a dirigé le premier groupe d'étudiants afghans dans la cadre du programme de l'USAID à cette université, les étudiants afghans ont décrit les conditions de vie qu'ils ont connues en Afghanistan avant de venir vivre aux États-Unis; ils ont décrit [traduction] « comment ils devaient mettre des vestes pare-balles chaque jour et étaient constamment en danger » et comment [traduction] « la violence, la corruption et une infrastructure dysfonctionnelle » faisaient partie de leur quotidien (Seattle Times 15 oct. 2008).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

American Councils for International Education. 9 décembre 2010. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par le gestionnaire responsable des programmes de niveau secondaire.

_____. 8 décembre 2010. Entretien téléphonique avec le gestionnaire de programme responsable des écoles secondaires.

_____. S.d. « Youth Exchange and Study Program: Afghanistan ». [Date de consultation : 19 nov. 2010]

Chicago Tribune. 18 octobre 2005. Kim Barker. « Afghan Students Pay Price for U.S. Education; The Nation's 1st Foreign-Exchange Students in 30 years Face Hostility by Those Who Think They've Become "Americanized" ». (Factiva)

_____. 17 juin 2005. Mary Ann Fergus. « U.S. Nice, but It's not Home; School Ends for Remarkable Group of Afghan Exchange Students We First Profiled Last Year ». (Factiva)

_____. 8 août 2004. Kim Barker. « A World Away from War; Teens Learn American Culture and Interaction as They Prepare for a Year of Study Abroad ». (Factiva)

Denver Post. 2 mai 2008. Ann Schrader et Felisa Cardona. « Afghan Exchange Student Seeks Asylum in Canada ». (Factiva)

États-Unis (É.-U.). S.d. Bureau of Educational and Cultural Affairs, Department of State. « Youth Exchange and Study (YES) Program. What Is YES? ». (American Councils for International Education) [Date de consultation : 19 nov. 2010]

McClatchy Newspapers. 17 septembre 2010. « Mother, Daughter Defy Violence to Run in Afghan Elections ». [Date de consultation : 17 nov. 2010]

Purdue University. S.d. « Purdue/USAID Afghan Merit Scholar Program ». [Date de consultation : 3 déc. 2010]

Seattle Times. 15 octobre 2008. Nick Perry. « 5 Afghan Scholars Missing from UW; Students from Kabul; They May Have Decided to Disappear into U.S., University Spokesman Says ». (Factiva)

The Star [Toronto]. 3 mai 2008. Allan Woods. « Six Afghan Exchange Students Flee to Canada ». [Date de consultation : 19 nov. 2010]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : European Country of Origin Information Network (ecoi.net), Institute of War and Peace Reporting (IWPR), Nations Unies - Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), Nations Unies - Réseaux d'information régionaux intégrés (IRIN), Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), World Link.

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