Last Updated: Wednesday, 31 May 2023, 15:44 GMT

Maroc : situation des militants islamistes radicaux

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié, Canada
Publication Date 1 October 1998
Citation / Document Symbol MAR30251.F
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Maroc : situation des militants islamistes radicaux, 1 October 1998, MAR30251.F, available at: https://www.refworld.org/docid/3ae6aac934.html [accessed 31 May 2023]
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L'information suivante a été obtenue au cours d'un entretien téléphonique tenu le 20 octobre 1998 avec une membre du Bureau central de l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH) à Rabat au Maroc.

Les groupes islamistes radicaux, tels que le Adl wa Ehssan et le Shabiba Islamiyya, n'ont pas le droit de former de parti politique et d'organiser de manifestation publique. Cette interdiction vise surtout à maintenir une distinction claire entre laïcité et religion dans la politique marocaine. Cependant ces groupes ont le droit de publier, comme le journal Sahwah du groupe Adl wa Ehssan. Les groupes « extrémistes marocains » ont également des locaux où ils se réunissent. Ces groupes ne sont pas ciblés par les autorités et ne sont pas victimes de la répression systématique des autorités marocaines. Cependant, lorsqu'ils organisent des manifestations publiques d'envergure et menacent la paix publique, les dirigeants sont arrêtés et détenus. L'AMDH n'a pas reçu de plaintes de dirigeants de ces organisations et il est très rare que des membres soient recherchés par la police marocaine.

La représentante de l'AMDH souligne que plusieurs groupes islamistes modérés ont le droit de former des partis politiques, de publier un journal, de maintenir des bureaux dans la capitale et dans les régions et d'organiser des manifestations publiques. La représentante ajoute que ce n'est pas l'islam ou la religion qui est en cause, mais bien le radicalisme de certains groupes islamistes dans leurs actions politiques.

L'information suivante a été obtenue lors d'un entretien téléphonique tenu le 16 octobre 1998 avec un représentant de la section du Moyen-Orient du groupe Middle East Watch à Washington, DC.

Le représentant indique que la semaine dernière (du 12 au 16 octobre 1998), vingt- huit militants islamistes ont été relâchés par les autorités marocaines. Plusieurs autres libérations se sont produites au cours des trois dernières années. Le représentant souligne que les membres de groupes islamistes radicaux sont soumis a du harcèlement de la part des forces de sécurité marocaines lorsqu'ils manifestent publiquement. Les autorités marocaines sont vigilantes quant aux activités publiques des militants islamistes radicaux. Cependant les autorités marocaines ne ciblent pas systématiquement tous les militants islamistes et ceux-ci ne sont pas victimes de répression à grande échelle. La tactique des autorités marocaines est de « bien faire passer le message ». Le représentant souligne qu'il n'y a plus de disparition de militants islamistes aujourd'hui au Maroc.

Selon l'Agence France Presse (AFP) du 1er octobre 1998,

Le Maroc s'apprête à tourner la page des "années noires" et à reconnaître le décès de 70 "disparus" entre les années 60 et 80, au moment où son Premier ministre, socialiste, entame à Paris une visite destinée à renforcer la coopération avec la France et les autres partenaires européens.Parallèlement, il s'apprête à libérer 28 détenus politiques, tous islamistes, mais n'a pas encore tranché le sort de vingt autres, impliqués dans des crimes de sang et condamnés.En revanche, deux dossiers semblent devoir rester pour le moment en suspens : celui de l'opposant marocain Abraham Serfaty, expulsé vers la France en 1991 après avoir passé 17 ans en prison et celui du leader islamiste Abdessalam Yassine, en "résidence protégée" depuis 1989 dans sa maison de Sale, pres de Rabat [....] Quant au leader islamiste Abdessalam Yassine, cette même source a souligné qu'il a déjà été libéré une fois et qu'il s'est empressé "d'aller prêcher la révolte" dans une mosquée de Sale dès sa libération.Le cas Yassine, a-t-elle ajouté, est donc réellement pour les autorités marocaines un cas d'ordre public.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié.

Références

Agence France Presse (AFP). 1 octobre 1998. " Maroc : disparus et détenus politiques " (NEXIS)

Association marocaine des droits de l'homme (AMDH), Rabat, Maroc. 20 octobre 1998. Entretien téléphonique.

Middle East Watch, Washington, DC. 16 octobre 1998. Entretien téléphonique avec représentant.

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