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Sénégal : situation des Diolas vivant à Dakar; leur traitement par les autorités et par la population, notamment s'il s'agit d'une femme musulmane diola née à Kaolack de parents casamançais (mise à jour de SEN29180.E du 30 avril 1998 (2003-2004)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié, Canada
Publication Date 24 January 2005
Citation / Document Symbol SEN43299.F
Reference 1
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Sénégal : situation des Diolas vivant à Dakar; leur traitement par les autorités et par la population, notamment s'il s'agit d'une femme musulmane diola née à Kaolack de parents casamançais (mise à jour de SEN29180.E du 30 avril 1998 (2003-2004), 24 January 2005, SEN43299.F, available at: https://www.refworld.org/docid/42df618a28.html [accessed 21 May 2023]
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Les Diolas, qui représentent 9 p. 100 de la population du pays, habitent la région de Casamance au sud du pays (Leclerc 8 juin 2003). Ils sont surtout chrétiens et animistes, tandis que les autres Sénégalais sont surtout musulmans (Nations Unies 26 nov. 2004; MAR 31 déc. 2000).

Selon un rapport publié récemment, le gouvernement du Sénégal a depuis longtemps favorisé les villes économiquement, et particulièrement Dakar (Hammerstad 2004, 64). Cette situation a contribué a une migration interne importante vers les centres urbains (ibid.). Par ailleurs, le fait que le français soit la langue officielle du gouvernement limite la participation des Diolas, qui ont leur propre langue, au sein de l'appareil gouvernemental (ibid., 65). Le Wolof, langue du premier groupe ethnique au pays, les Wolofs, est en fait devenu la « lingua franca » de l'administration (ibid.; voir aussi Sunday Times 31 déc. 2004).

Selon certaines sources, les Diolas vivant dans la région de Casamance ont souvent senti qu'ils étaient [traduction] « négligés par les autorités du gouvernement central car ils sont sous-représentés dans la sphère politique et sous-développés économiquement » (Project Ploughshares, sept. 2004; voir aussi MAR 31 déc. 2000). Les Country Reports for Human Rights Practices 2003 indiquent que la colère des Diolas envers le gouvernement à cause de la domination du Nord du pays a contribué à l'évolution de la rébellion dans le Sud (25 févr. 2004).

Le conflit entre les Diolas et les Wolofs remonte à 1982 (Sunday Times 31 déc. 2004). Un accord de paix a été signé le 30 décembre 2004 entre le gouvernement et le [traduction] « mouvement rebelle séparatiste [diola] » (ibid.; voir aussi AFP 30 déc. 2004). Le groupe rebelle a promis de démobiliser et désarmer ses membres (ibid.; Sunday Times 31 déc. 2004). En revanche, les rebelles pourront être intégrés à l'armée sénégalaise (AFP 30 déc. 2004). Le gouvernement s'engage également à « prendre toute mesure permettant le retour des réfugiés et personnes déplacées dans leurs foyers et d'apporter l'aide nécessaire à leur réinsertion sociale » (ibid.).

Un agrégé de recherche de l'université Leicester qui a travaillé sur le conflit dans la région de Casamance a fourni l'information qui suit dans sa communication écrite du 12 janvier 2005 à la Direction des recherches :

[traduction]

A ma connaissance, la persécution des Diolas à Dakar a été rare. Seulement quelques incidents ont eu lieu, je crois, plus tôt dans le conflit, mais ils ont toujours été sur une petite échelle. Je n'ai pas entendu parler d'incidents depuis que j'ai commencé à faire de la recherche sur le conflit il y a six ans. Les Diolas sont toujours marginalisés économiquement, en partie à cause des préjugés des Sénégalais du Nord. Cependant, ils ont créé leurs propres collectivités et trouvé leur voie dans la vie au sein de l'économie urbaine. Ils occupent souvent des emplois peu rémunérés, notamment dans le travail domestique [...] Cependant, [...] le conflit reste loin de Dakar et le pluralisme et la tolérance ethniques qui caractérisent le Sénégal (ce qui, bien sur, n'équivalent pas à l'égalité) n'ont pas été détruits par le conflit. [...] [L]a migration importante de la région de Casamance vers Dakar [...] a continué sans cesse même pendant le conflit [...].

Nonobstant la marginalisation économique mentionnée ci-dessus, je crois que la femme diola en cause ne souffrirait pas aux mains des autorités ou de la population en raison de son ethnicité. Il n'existe pas de discrimination officielle envers les Diolas, et leur migration est simplement trop grande et date depuis trop longtemps. [...] [U]n grand nombre de Diolas vivent à Dakar, regroupés dans des quartiers spécifiques, mais travaillant dans toute la ville. La plupart des Diolas migrants ont recours à leur famille élargie ou réseau ethnique pour se trouver un logement, un emploi, etc. [...] Le conflit a eu peu d'influence à Dakar; alors je crois que l'accord de paix [signé récemment] n'aura pas d'incidence [sur la femme diola vivant à Dakar].

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Agence France-Presse (AFP). 30 décembre 2004. « Accord de paix : déminage, retour des réfugiés et intégration des combattants ». (L'intelligent.com) [Date de consultation : 18 janv. 2005]

Agrégé de recherche, université Leicester, Département de géographie. 12 janvier 2005. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Country Reports on Human Rights Practices for 2003. 25 février 2004. Département d'État des États-Unis. Washington, DC. [Date de consultation : 10 janv. 2005]

Hammerstad, Anne. 2004. African Commitments to Democracy in Theory and Practice : A Review of Eight NEPAD Countries. African Human Security Initiative (AHSI). [Date de consultation : 18 janv. 2005]

Leclerc, Jacques. 8 juin 2003. Aménagement linguistique dans le monde. « Sénégal ». [Date de consultation : 11 janv. 2005]

Minorities at Risk Project (MAR), College Park, Md. 31 décembre 2000. « Assessment for Diolas in Casamance in Senegal ». [Date de consultation : 10 janv. 2005]

Nations Unies. 26 novembre 2004. Réseaux d'information régionale intégrés (IRIN). « Senegal: No Quick End in Sight to Casamance Rebellion ». [Date de consultation : 10 janv. 2005]

Project Ploughshares. Septembre 2004. Armed Conflicts Report 2004: Senegal. [Date de consultation : 10 janv. 2005]

Sunday Times [Johanesburg]. 31 décembre 2004. « Senegal Signs Peace Pact in Casamance ». [Date de consultation : 10 janv. 2005]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : AllAfrica.com, Chatham House, Ethnologue, Freedom House, Human Rights Watch, International Crisis Group (ICG).

Publications : Africa Confidential, Africa Research Bulletin, Africa Today, Jeune Afrique/L'Intelligent.

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