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Éthiopie : information sur la situation des Shinashas, y compris le traitement que leur réservent la population majoritaire et les autorités (2012-juillet 2014)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Publication Date 15 July 2014
Citation / Document Symbol ETH104906.EF
Related Document(s) Ethiopia: Situation of the Shinasha ethnic group, including treatment by the majority population and authorities (2012-July 2014)
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Éthiopie : information sur la situation des Shinashas, y compris le traitement que leur réservent la population majoritaire et les autorités (2012-juillet 2014), 15 July 2014, ETH104906.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/54bf5db24.html [accessed 21 May 2023]
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1. Aperçu

1.1 Noms et langues

Des sources signalent que les Shinashas en Éthiopie forment un groupe ethnique connu sous divers noms, dont les suivants :

les Boros (professeure d'anthropologie sociale 9 juill. 2014; chercheuse associée 4 juill. 2014; Alula juill.-sept. 2012, 116);

les Bornas (Joshua Project s.d.a);

les Gongas, les Dangabos et les Sinichos (Alula juill.-sept. 2012, 116; Endalew 2005, 2);

les Sinetjos (ibid.; professeure d'anthropologie sociale 9 juill. 2014);

les Amurus (Joshua Project s.d.a);

les Seenetyos, les Simitchos, les Scinascias et les Xinax (Endalew 2005, 2).

Selon l'Ethnologue: Languages of the World, répertoire en ligne des langues parlées dans le monde, les Boros parlent le borna, aussi connu sous les noms boro, bworo, shinasha et scinacia (Ethnologue 2014). Le Joshua Project, projet de recherche axé sur la collecte de renseignements sur l'ethnicité en vue d'aider les missions chrétiennes (Joshua Project s.d.b), souligne que les Shinashas parlent le borna (ibid. s.d.a). D'après PeopleGroups.org, base de données en ligne sur les groupes ethnolinguistiques tenue par le Service de recherche mondiale (Global Research Department) du Conseil international des missions (International Mission Board) de l'Assemblée baptiste du Sud (Southern Baptist Convention) (PeopleGroups.org s.d.b), les Shinashas parlent principalement le boro (ibid. s.d.a).

Des sources soutiennent que le groupe ethnique est généralement connu sous le nom de Shinashas (Alula juill.-sept. 2012, 116; Endalew 2005, 2). Une source universitaire écrit que le groupe était anciennement appelé les Boros (Alula juill.-sept. 2012, 116).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, une professeure d'anthropologie sociale de l'Université d'Oxford qui est maintenant à la retraite et qui a effectué des recherches sur le terrain au Soudan et en Éthiopie a expliqué que les Shinashas parlent une langue [traduction] « assez différente de celle que parlent leurs voisins, qu'il s'agisse des Gumuz [...] des Agow, [...] des Oromos et des Amharas, des peuples autochtones » (9 juill. 2014).

1.2 Région géographique

La professeure d'anthropologie sociale a expliqué que [traduction] « [l]e terme est depuis longtemps utilisé pour désigner les habitants à la peau relativement claire de la région montagneuse qui constituait autrefois la province du Gojjam, dans l'Ouest de l'Éthiopie, au nord de la vallée profonde du Nil Bleu, à l'endroit où le fleuve se dirige vers les basses terres du Soudan » (professeure d'anthropologie sociale 9 juill. 2014).

Des sources affirment que les Shinashas habitent principalement dans l'État régional du Benishangul-Gumuz [aussi orthographié Binshangul-Gumuz] (ibid.; chercheur principal, African Studies Centre 8 juill. 2014; MRG 3 avr. 2000, 10). D'autres sources précisent que les Shinashas vivent surtout dans la zone Metekel [aussi orthographié Metekkel] (Endalew 2005, 1; OSSREA 2002; Alula juill.-sept. 2012, 115) du Benishangul-Gumuz (ibid.). Certaines sources font état du fait qu'ils vivent près du Nil Bleu (Ethnologue 2014; Joshua Project s.d.a).

Deux sources signalent que les Shinashas vivent uniquement en Éthiopie (PeopleGroups.org s.d.a; Joshua Project s.d.a). Toutefois, dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un anthropologue qui est également chercheur principal au Centre d'études africaines (African Studies Centre) de Leyde, aux Pays-Bas [1], a déclaré que [traduction] « [c]ertains groupes de Shinashas qui parlent l'arabe vivent de l'autre côté de la frontière, au Soudan » (chercheur principal, African Studies Centre 8 juill. 2014).

1.3 Relation avec les autres groupes

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, une chercheuse associée de l'Institut des affaires africaines (Institute of African Affairs) de l'Institut allemand d'études mondiales et régionales (German Institute of Global and Area Studies) qui a écrit sur les conflits violents dans la Corne de l'Afrique, y compris en Éthiopie, a souligné que les Shinashas constituent un sous-groupe des Oromos (chercheuse associée 4 juill. 2014). Selon L'aménagement linguistique dans le monde, site Internet sur les politiques linguistiques dans le monde (L'aménagement linguistique s.d.), les Oromos forment le groupe ethnique le plus important en Éthiopie; ils représentent environ 40 p. 100 de la population totale (ibid. 24 juin 2009). L'Organisation pour la recherche en sciences sociales en Afrique orientale et australe (Organization for Social Science Research in Eastern and Southern Africa - OSSREA), dont le siège se trouve à Addis-Abeba, explique dans un rapport de recherche sur l'histoire de la résolution des conflits dans la zone Metekel que les Shinashas ont une origine distincte, mais qu'ils ont adopté [traduction] « les valeurs, la religion, la langue et l'identité » des Oromos (OSSREA 2002, sect. 2). D'après la professeure d'anthropologie sociale, certains font valoir qu'avec le temps, les Oromos ont [traduction] « grandement » assimilé les Shinashas (14 juill. 2014). Quelques sources soulignent que les Shinashas comptent aussi parmi les locuteurs du gonga (Alula juill.-sept. 2012, 118; Endalew 2005, 1).

1.4 Population

Le chercheur principal au Centre d'études africaines a écrit que [traduction] « différents groupes ethniques (des Gumuz, des habitants des hautes terres et des Oromos) » vivent dans le Benishangul-Gumuz (8 juill. 2014). On peut lire dans un rapport de Minority Rights Group International (MRG) publié en 2000 que les Shinashas, tout comme les Komos et les Maos, constituent l'un des plus petits groupes ethniques du Benishangul-Gumuz, où les Bertas et les Gumuz représentent environ la moitié de la population (MRG 3 avr. 2000, 10). Selon la professeure d'anthropologie sociale, les Shinashas formaient le troisième groupe autochtone en importance dans le Benishangul-Gumuz en 2007 (14 juill. 2014).

Il ressort du rapport de MRG que, d'après un recensement effectué en 1994, 32 698 personnes faisaient partie du groupe des Shinashas, de sorte que celui-ci représentait environ 0,06 p. 100 de la population de l'Éthiopie (MRG 3 avr. 2000, 7). Il est écrit dans l'Ethnologue que, selon un recensement effectué en 2007, 37 500 personnes parlent le borna/shinasha (2014). Cependant, la professeure d'anthropologie sociale a déclaré qu'en 2007, il y avait approximativement 51 000 Shinashas et que le Benishangul-Gumuz comptait un total de 670 000 habitants (14 juill. 2014). Pour sa part, le chercheur principal au Centre d'études africaines a signalé qu'il y avait environ 70 000 Shinashas, ce qui équivaut approximativement à 8 p. 100 de la population du Benishangul-Gumuz (8 juill. 2014).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un représentant de l'ONG Unité pour les droits de la personne et la démocratie (Unity for Human Rights and Democracy) [2] a fait observer

[traduction]

[qu']il y a moins de 100 000 Shinashas et que leur nombre diminue en raison des mariages qu'ils contractent avec des membres d'autres groupes ethniques, du fait que certains fuient dans d'autres régions à la recherche de meilleures conditions de vie et des pressions exercées par les habitants des régions avoisinantes ou les peuples voisins, comme les Oromos, les Amharas ou les Gum[u]z (14 juill. 2014).

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens.

1.5 Religion

Des sources signalent que les Shinashas sont principalement des chrétiens (Joshua Project s.d.a; PeopleGroups.org s.d.a; chercheur principal, African Studies Centre 8 juill. 2014), en particulier des orthodoxes éthiopiens (ibid.). Toutefois, le représentant de l'ONG Unité pour les droits de la personne et la démocratie [2] a déclaré que, [traduction] « [c]ontrairement à d'autres groupes ethniques, les Shinashas [adhèrent] moins [...] aux religions chrétienne et musulmane, qui dominent la politique et les normes sociales en Éthiopie » (14 juill. 2014). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens que cette déclaration.

1.6 Activités économiques

La professeure d'anthropologie sociale a écrit que les Shinashas [traduction] « exercent principalement un mode de vie sédentaire et agricole, étant réputés pour leurs habiletés à tisser, et à travailler le métal » (9 juill. 2014). Le chercheur principal au Centre d'études africaines a également déclaré que [traduction] « [l]es Shinashas sont connus pour leur artisanat » ainsi que pour « leurs excellentes connaissances de la médecine traditionnelle » (8 juill. 2014).

2. Traitement réservé par les autorités et les autres groupes

2.1 Traitement général

Selon la professeure d'anthropologie sociale,

[traduction]

[d]epuis la création de l'État régional du Benishangul-Gumuz, en 1992, une plus grande valeur est accordée à l'identité ethnique et culturelle des groupes minoritaires dans l'ensemble du pays. En même temps, le nombre considérable d'habitants des hautes terres qui se sont réinstallés dans la région et l'accentuation du phénomène de cession des terres à des fins d'investissements en agriculture ont donné lieu à des conflits incessants entre les groupes autochtones locaux et les groupes de personnes arrivées d'ailleurs, ainsi qu'entre les groupes locaux eux-mêmes, car les ressources terrestres et forestières sont de plus en plus convoitées (professeure d'anthropologie sociale 14 juill. 2014).

La professeure a ajouté que

traduction]

[d]e nombreux observateurs craignent que d'autres problèmes ayant une incidence sur les relations entres les communautés autochtones du Benishangul-Gumuz et les groupes de personnes arrivées d'ailleurs surviennent, en raison de la construction en cours du Grand barrage de la renaissance éthiopienne [Grand Ethiopian Renaissance Dam], sur le Nil Bleu, à 40 km de la frontière avec le Soudan, un projet d'envergure du gouvernement central (ibid.).

Le professeur a expliqué que le barrage devrait être terminé en 2017 et que sa construction [traduction] « est susceptible d'obliger 20 000 personnes à s'installer ailleurs », ajoutant que « la population qui a un lien direct ou indirect avec le Nil Bleu ressentira probablement les effets » du projet (ibid.).

Le chercheur principal au Centre d'études africaines a déclaré ce qui suit :

[traduction]

À mon avis, les Shinashas ne sont pas particulièrement « pris pour cible » par quelque autorité que ce soit et ils sont touchés par les problèmes qui touchent généralement les gens qui vivent en Éthiopie, c'est-à-dire la répression politique, la rareté des terres et la lutte pour les ressources, [surtout] maintenant qu'une grande partie des terres est donnée aux entreprises étrangères, souvent au détriment des droits des communautés locales. À ma connaissance, ils ne font pas particulièrement l'objet de discrimination ou d'actes de violence de la part de la population majoritaire et des autorités, bien que leurs droits collectifs soient moins respectés que ceux des groupes plus importants (mais c'est ainsi que fonctionne le « fédéralisme ethnique » en Éthiopie).

À l'heure actuelle, entre les Shinashas et d'autres groupes ainsi qu'entre les Shinashas et le gouvernement, il peut y avoir des tensions et des conflits, qui tirent leur origine d'anciennes récriminations ou qui concernent les problèmes de terres et la représentation à l'échelle locale. Cependant, il ne s'agit pas de persécution ou violence ethnique généralisée (chercheur principal, African Studies Centre 8 juill. 2014).

Toutefois, le représentant de l'ONG Unité pour les droits de la personne et la démocratie a écrit que

[traduction]

les Shinashas [auraient] été et [seraient] victimes de discrimination du fait de leur culture et de leurs croyances. Des sources indépendantes et des membres de ce groupe ethnique ont signalé qu'ils sont sous-représentés dans la structure politique régionale et nationale. De nombreuses personnes croient que, depuis des générations, les Shinashas sont marginalisés et qu'ils sont continuellement opprimés par les groupes majoritaires voisins ainsi que les autorités gouvernementales qui se sont succédé (Unity for Human Rights and Democracy 14 juill. 2014).

2.2 Traitement réservé par les autorités

Selon la professeure d'anthropologie sociale,

[traduction]

[l]es Shinashas sont reconnus comme un groupe autochtone titulaire par la constitution du Benishangul-Gumuz, même s'ils sont loin d'être aussi nombreux que les Gumuz ou les Bertas. De plus, parce qu'ils vivent au nord du Nil Bleu, principalement dans la zone Metekel, ils ne sont pas bien au fait des activités administratives et politiques de l'État régional, dont le siège se trouve à Assosa, au sud du fleuve.

Ils ont néanmoins des privilèges théoriques par rapport aux personnes nouvellement installées dans la région, même si ces dernières prennent de plus en plus part à la vie économique et politique de l'État. Leur « qualité d'autochtone » demeure cependant très importante au regard de leurs droits et du traitement qui leur est réservé dans l'État, et c'est pourquoi leurs intérêts sont politiquement liés à ceux des Gumuz (14 juill. 2014).

Le professeur a ajouté que, lors des élections de l'an 2000, les Shinashas ont obtenu 11 des 100 sièges de l'administration régionale du Benishangul-Gumuz, à Assosa (14 juill. 2014). Le chercheur principal au Centre d'études africaines a aussi déclaré que [traduction] « [l]es Shinashas sont "officiellement" reconnus comme un "groupe ethnique" en Éthiopie » et qu'ils ont remporté « un certain nombre de sièges à l'Assemblée de l'État régional » (Regional State assembly), mais qu'ils « ont peu de pouvoir » (8 juill. 2014). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un professeur retraité de politiques et de relations internationales au Centre d'études africaines (Centre of African Studies) de l'Université de Cambridge a également signalé ceci :

[traduction]

[L]orsque [les Shinashas] ont retenu mon attention pour la dernière fois, il y a quelques années, leur pourcentage de représentants à l'Assemblée régionale était essentiellement équivalent à leur proportion de la population, ce qui, toutefois, les laisse toujours grandement en situation minoritaire en comparaison avec les deux principaux groupes de la région, les Bertas et les Gumuz (professeur, University of Cambridge 4 juill. 2014).

Cependant, le représentant de l'ONG Unité pour les droits de la personne et la démocratie a écrit que,

[traduction]

[m]ême si des membres des autorités locales sont élus parmi les Shinashas, ils doivent rester loyaux envers le gouvernement afin de garder le pouvoir et être disposés à mettre en oeuvre les politiques gouvernementales indéfiniment, ce qui entraîne généralement des conflits entre les autorités gouvernementales locales et la communauté ou les militants/défenseurs des groupes minoritaires. Certains de ces conflits peuvent être décrits comme des affrontements actifs, alors que d'autres sont décrits comme des conflits culturels et politiques latents (14 juill. 2014).

Le représentant de l'ONG Unité pour les droits de la personne et la démocratie a également écrit que

[traduction]

[l]e gouvernement de l'Éthiopie se sert du droit foncier pour opprimer les Shinashas et d'autres groupes ethniques. Par exemple, des terres sont enlevées aux groupes ethniques minoritaires au nom de l'investissement. Le problème est aggravé par le fait que, comme les investissements en Éthiopie sont soumis au népotisme et à d'autres formes de corruption, les investisseurs ne versent aucun dédommagement ou versent un dédommagement déraisonnable aux agriculteurs, déjà défavorisés, qui sont évincés de leurs terres. Les groupes ethniques minoritaires sont dépossédés de leurs terres autochtones. Les agriculteurs se retrouvent dans une impasse, car ils considèrent la terre comme l'unique source de revenu du ménage et un bien qu'ils lèguent à la prochaine génération (14 juill. 2014).

2.3 Traitement réservé par les autres groupes

D'après le chercheur principal au Centre d'études africaines, [traduction] « [les] Shinashas entretiennent depuis très longtemps une relation tendue avec les Oromos et les Gumuz, en raison de la lutte qu'ils se livrent pour les ressources et de leurs différences culturelles. Ils ont aussi été autrefois attaqués par des Éthiopiens des hautes terres » (8 juill. 2014). La professeure d'anthropologie sociale a également écrit

[traduction]

[qu']au cours des siècles, les Shinashas ont disputé les ressources, d'une part, aux Gumuz et, d'autre part, aux habitants des hautes terres centrales qui sont venus empiéter sur leur territoire. Les relations entre ces communautés ont changé à de nombreuses reprises, au fur et à mesure que changeait le contexte général de la structure politique de l'Éthiopie (9 juill. 2014).

Selon le représentant de l'ONG Unité pour les droits de la personne et la démocratie

[traduction]

[p]our les minorités en Éthiopie, comme les Shinashas, qui ont vécu en harmonie avec d'autres groupes ethniques, qui ont partagé avec eux leurs ressources limitées pendant plusieurs siècles, le fait de tirer une ligne qui les distingue des autres groupes ethniques a des conséquences permanentes. La mise en oeuvre de politiques ethniques comme la délimitation des frontières entraîne des conflits avec les groupes ethniques voisins et les autorités régionales. En raison de ces conflits, plusieurs personnes sont blessées chaque année. Les Shinashas sont continuellement en conflit avec des groupes ethniques majoritaires comme les Oromos, les Gum[u]z ou les Amharas (Unity for Human Rights and Democracy 14 juill. 2014).

Toujours selon le même représentant,

[traduction]

[l]es Shinashas font l'objet de discrimination et d'une assimilation forcée. Par exemple, les Shinashas sont considérés comme des païens ou des non-croyants. Ainsi, ils se heurtent aux préjugés, à la réprobation et aux actes de discrimination de membres de groupes religieux majoritaires comme les chrétiens ou les musulmans ou [...] de groupes ethniques tels que les Amharras, les Oromos, les Tigréens et d'autres groupes majoritaires. Certains membres des Shinashas soutiennent que les groupes sociaux ci-dessus ont tenté de les assimiler en recourant à la force (ibid.).

Le représentant a ajouté ce qui suit :

[traduction]

Les Shinashas et d'autres groupes minoritaires affirment que les Amharas, les Gumuz et les Oromos, qui sont des groupes majoritaires et qui sont représentés et appuyés par le gouvernement central, nuisent à la survie des groupes ethniques minoritaires comme les Shinashas depuis des décennies, et ce, pour diverses raisons, notamment par l'appropriation de leurs terres, le vol de leur bétail et l'existence de différends culturels. Les Shinashas considère[nt] les groupes ethniques ci-dessus comme des groupes qui ont envahi leur territoire et leur culture. Il y a donc des conflits entre les Shinashas et ces groupes majoritaires (ibid.).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un chercheur principal à l'Institut international pour la paix et le développement de l'Éthiopie (Ethiopian International Institute for Peace and Development - EIIPD) a aussi souligné [traduction] « que, là où se trouvent les ressources, il y [aurait] toujours des disputes et des tensions avec les autres tribus qui habitent la région, y compris les Bertas » (13 juill. 2014).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Notes

[1] Le chercheur principal est aussi professeur en études sur les groupes ethniques en Afrique à l'Université VU d'Amsterdam, où il effectue des recherches sur l'histoire et les cultures de la Corne de l'Afrique, en mettant l'accent sur l'Éthiopie.

[2] Unité pour les droits de la personne et la démocratie (Unity for Human Rights and Democracy) est une ONG de Toronto qui s'attache à [traduction] « donner aux Canadiens d'origine éthiopienne les moyens de défendre les [d]roits de la [p]ersonne, la [d]émocratie et la [b]onne [g]ouvernance en Éthiopie » (Unity for Human Rights and Democracy s.d.).

Références

Alula, Abebe Ano. Juillet-septembre 2012. « The Shinasha Relation with Other Gonga People ». Star Journal, vol. 1, no 3. [Date de consultation : 10 juin 2014]

L'aménagement linguistique dans le monde. 24 juin 2009. Jacques Leclerc, membre associé du Trésor de la langue française au Québec (TLFQ), Université Laval. « Éthiopie ». [Date de consultation : 10 juin 2014]

_____. S.d. Jacques Leclerc, membre associé du Trésor de la langue française au Québec (TLFQ), Université Laval. « Page d'accueil ». [Date de consultation : 14 juill. 2014]

Chercheuse associée, Institute of African Affairs, German Institute of Global and Area Studies. 4 juillet 2014. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Chercheur principal, African Studies Centre, Leyde, Pays-Bas. 8 juillet 2014. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Chercheur principal, Ethiopian International Institute for Peace and Development (EIIPD). 13 juillet 2014. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Endalew, Tsega. 2005. Christian Influences on Shinasha Oral Traditions. Hamburger Afrikanistischen Arbeitspapiere (HAAP) 3. [Date de consultation : 10 juin 2014]

Ethnologue: Languages of the World. 2014. 17th ed. « Borna ». Sous la direction de M. Paul Lewis, Gary F. Simons et Charles D. Fennig. Dallas : SIL International. [Date de consultation : 8 juill. 2014]

Joshua Project. S.d.a. « Shinasha in Ethiopia ». [Date de consultation : 8 juill. 2014]

_____. S.d.b. « About ». [Date de consultation : 8 juill. 2014]

Minority Rights Group International (MRG). 3 avril 2000. Kjetil Tronvoll. Ethiopia: A New Start? [Date de consultation : 4 juill. 2014]

Organization for Social Science Research in Eastern and Southern Africa (OSSREA). 2002. Conflict Resolution Through Cultural Tolerance: An Analysis of the Michu Institution in Metekkel Region, Ethiopia. [Date de consultation : 10 juin 2014]

PeopleGroups.org. S.d.a. « People Name: Shinasha of Ethiopia ». [Date de consultation : 10 juin 2014]

_____. S.d.b. « Frequently Asked Questions ». [Date de consultation : 10 juill. 2014]

Professeur, Centre of African Studies, University of Cambridge. 4 juillet 2014. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Professeure d'anthropologie sociale (à la retraite), Institute of Social and Cultural Anthropology, University of Oxford. 14 juillet 2014. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

_____. 9 juillet 2014. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Unity for Human Rights and Democracy. 14 juillet 2014. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par un représentant.

_____. S.d. « Unity for Human Rights and Democracy Toronto ». [Date de consultation : 14 juill. 2014]

Autres sources consultées

Sources orales : La personne suivante n'a pas pu fournir de renseignements dans les délais voulus : responsable, African Conflict Prevention Program, Institute for Strategic Studies. Les personnes suivantes n'ont pas pu fournir de renseignements pour la présente réponse : chercheur principal, Chr. Michelsen Institute; professeur agrégé, Department of Social Anthropology, Norwegian University of Science and Technology; professeur retraité d'études africaines. Les tentatives faites pour joindre dans les délais voulus les personnes suivantes ont été infructueuses : chercheur, Department of History and Heritage Management, Wollega University; chercheur universitaire, German Institute of Global and Area Studies; directeur de recherche, Organisation for Social Science Research in Eastern and Southern Africa; professeur, Addis Ababa University; professeur adjoint, Institute for Peace and Security Studies, Addis Ababa University; professeur de sociologie, University of Tennessee, Knoxville.

Sites Internet, y compris : Addis Tribune; Africa Portal; Africa South of the Sahara; AllAfrica; Amharic News; Ayyaantuu News; Chr. Michelsen Institute; ecoi.net; Ethiopar; Ethiopia Daily; Ethiopian Government Portal; Ethiopian News Agency; Ethiopian Observer; Factiva; IdRef; Institute of Ethiopian Studies; Nations Unies - Refworld, Réseaux d'information régionaux intégrés; Ogaden Online; Open Language Archives Community; RestorativeJustice.org; SIL International; Speech Variety Network; Walta Information Center; Zehabesha.com.

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