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Pakistan : information sur les actes de violence ou les mauvais traitements dont font l'objet les minorités sexuelles à Islamabad, à Karachi et à Lahore; information sur la perte d'emploi pour une personne et la difficulté à se louer un logement en raison de son orientation sexuelle (2014)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Publication Date 9 January 2015
Citation / Document Symbol PAK105027.EF
Related Document(s) Pakistan: Incidents of violence or mistreatment involving sexual minorities in Islamabad, Karachi and Lahore; loss of employment or inability to rent housing due to sexual orientation (2014)
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Pakistan : information sur les actes de violence ou les mauvais traitements dont font l'objet les minorités sexuelles à Islamabad, à Karachi et à Lahore; information sur la perte d'emploi pour une personne et la difficulté à se louer un logement en raison de son orientation sexuelle (2014), 9 January 2015, PAK105027.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/54ca23d24.html [accessed 4 June 2023]
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1. Aperçu

La BBC signale que [traduction] « la société et la religion sanctionnent généralement l'homophobie » au Pakistan (BBC 18 août 2014). De même, l'International New York Times écrit que les comportements discriminatoires et les préjugés contre les minorités sexuelles sont [traduction] « profondément enracinés » dans la société pakistanaise (International New York Times 30 avr. 2014). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, une représentante de l'Association pour le bien-être des travailleuses (Women Employees Welfare Association - WEWA) [1] a souligné qu'au Pakistan, les minorités sexuelles [traduction] « subissent diverses formes de discrimination tant dans leur vie publique que dans leur vie privée », notamment de la part « de l'État, de la société, de groupes religieux, de leurs amis et [...] de leur famille » (WEWA 31 déc. 2014).

Des médias font remarquer que la communauté homosexuelle au Pakistan demeure [traduction] « cachée » (Al Arabiya News 24 août 2014; AFP 28 avr. 2014; The Times 29 avr. 2014). Au cours d'un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, le conseiller national pour le Pakistan auprès de la Commission internationale de défense des droits des gais et des lesbiennes (International Gay and Lesbian Human Rights Commission - IGLHRC), organisation internationale qui défend les droits des personnes victimes de discrimination en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre (IGLHRC s.d.), a dit que les transgenres constituent la seule minorité sexuelle [traduction] « visible » au Pakistan, alors que les gais et les lesbiennes sont « habituellement invisibles », car ils gardent leur orientation sexuelle secrète (IGLHRC 30 déc. 2014). De même, dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, le président de la Neengar Society, ONG ayant des bureaux à Islamabad et à Multan qui milite pour les droits des jeunes et des minorités sexuelles au Pakistan et qui dirige un refuge - dont l'emplacement est tenu secret - pour les LGBT menacés par leur famille et la société, a affirmé que la communauté homosexuelle au Pakistan [traduction] « n'a jamais été publiquement visible » (Neengar 31 déc. 2014). Il a précisé que les homosexuels commencent à éprouver des problèmes lorsque leur entourage découvre leur orientation sexuelle (ibid.). Selon la représentante de la WEWA, aucune lesbienne ni aucun gai ne peuvent parler ouvertement de leur sexualité et mener [traduction] « librement » leur vie dans la société pakistanaise (WEWA 31 déc. 2014).

En septembre 2014, le Pakistan a été l'une des 14 nations à voter contre une résolution des Nations Unies s'opposant à la discrimination à l'égard des LGBT [2] (Nations Unies 2 oct. 2014; The Nation 28 sept. 2014; Daily Today's Muslim Peshawar 28 sept. 2014).

Pour obtenir de plus amples renseignements sur la situation des minorités sexuelles au Pakistan, y compris sur la loi et la protection offerte par l'État, veuillez consulter la Réponse à la demande d'information PAK104712.

2. Violence

Des sources attirent l'attention sur le fait que les LGBT à Lahore, à Islamabad et à Karachi sont victimes de violence (IGLHRC 30 déc. 2014; WEWA 31 déc. 2014; Neengar Society 31 déc. 2014) et d'autres mauvais traitements (ibid.).

On peut lire dans un rapport de 2014 publié par l'IGLHRC et intitulé Violence: Through the Lens of Lesbians, Bisexual Women and Trans People in Asia, aux fins duquel 41 LBT ont été interviewés [3], que la violence familiale contre les lesbiennes, les transsexuelles et les bisexuelles au Pakistan est [traduction] « [d']une fréquence troublante et [qu'elle] résulte du non-respect des attentes sociales et culturelles, de la non-conformité sexuelle, de la rébellion contre les pratiques répressives en matière de genre, du fait qu'une femme est prise à se livrer à une activité homosexuelle ou du fait que l'on découvre qu'une femme entretient une relation homosexuelle » (IGLHRC 2014, 11). On peut aussi lire dans ce même rapport que [traduction] « [l]es membres de la famille et les pairs estiment que le désir homosexuel menace la stabilité familiale et l'intégrité religieuse, tant individuellement que socialement » (ibid., 10). Il est en outre écrit dans le rapport que les auteurs de violence familiale [traduction] « étaient habituellement les parents, appuyés par les frères et soeurs, et, dans le cas de maisons familiales conjointes, les membres de la famille élargie également » (ibid., 11). Au cours d'un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, le conseiller national auprès de l'IGLHRC a dit que les actes de violence dont sont victimes les LGBT sont pour la plupart commis par des membres de leur famille et que [traduction] « les hommes et les femmes qui ne se conforment pas [aux attentes] en matière de sexualité peuvent être battus et confinés par leur famille » (IGLHRC 30 déc. 2014).

D'après le président de la Neengar Society, entre janvier et novembre 2014, l'ONG a fourni un refuge, un soutien psychologique et une aide médicale d'urgence à 145 LGBT, dont 50 originaires de Karachi, 10 originaires de Lahore et 2 originaires d'Islamabad (Neengar Society 31 déc. 2014). Il a signalé que, dans tous les cas, les LGBT avaient été battus et menacés de mort par des membres de leur famille, mais qu'aucun d'eux n'était disposé à porter plainte auprès de la police parce qu'ils avaient peur d'être arrêtés en raison de leur orientation sexuelle (ibid.).

Le conseiller national auprès de l'IGLHRC a aussi fait remarquer que la violence conjugale entre les gais et les hommes transgenres est [traduction] « courante », en grande partie parce que le partenaire violent peut avoir le sentiment que sa « masculinité a été compromise » en raison de la relation (ibid.). Il ressort du rapport de l'IGLHRC que parmi les lesbiennes et les bisexuelles interviewées aux fins de l'étude, toutes celles qui avaient été forcées d'épouser des hommes ont fait l'objet d'actes de [traduction] « violence physique et sexuelle grave[s] » de la part de leur mari (ibid. 2014, 12). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés sur la violence conjugale touchant les LGBT, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens ni aucun autre renseignement à ce sujet.

Au dire du conseiller national auprès de l'IGLHRC, les [traduction] « gangs commettent couramment des actes de violence » contre des personnes qui semblent être homosexuelles ou transgenres (IGLHRC 30 déc. 2014). Il a expliqué, que dans les lieux de [traduction] « rencontre d'homosexuels » à Islamabad, à Karachi et à Lahore, un gai ou un transgenre peut monter en voiture avec quelqu'un, qui le conduit ensuite jusqu'à un groupe, qui le battra ou le violera (ibid.). Il a ajouté que ce genre d'incidents se produit [traduction] « fréquemment » et qu'il « peut menacer la vie » de la victime (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés sur les actes de violence commis par les gangs contre des LGBT, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens ni aucun autre renseignement à ce sujet.

D'après Al Arabiya News, agence de nouvelles de langue anglaise dont le siège se trouve à Dubaï, la plupart des crimes haineux visant les LGBT au Pakistan ne sont pas signalés ou ne sont pas publicisés (24 août 2014). De même, la représentante de la WEWA a écrit que, dans les cas où un gai ou une lesbienne est assassiné, sa famille omet souvent de divulguer le motif du crime afin de ne pas être déshonorée, ou affirme qu'il s'agissait d'un [traduction] « meurtre d'honneur » ou d'un suicide (31 déc. 2014).

Le rapport de l'IGLHRC fait état d'une khwajasara [transgenre né homme qui se considère comme une femme] à Lahore qui a été interviewée et qui a dit être harcelée tous les jours dans la rue, faisant entre autres l'objet de plaisanteries, de commentaires obscènes et d'attouchements non souhaités (IGLHRC 2014, 15). Elle a également déclaré avoir été violée par un groupe d'hommes ivres lors d'une fête pour laquelle elle avait été engagée comme danseuse (ibid.). Le même rapport fait aussi état du fait qu'une khwajasara de Karachi a dit avoir été physiquement et sexuellement agressée par des étrangers sur la rue ainsi que par des policiers (ibid., 17).

À titre d'exemple d'acte de violence commis contre des LGBT au Pakistan en 2014, le président de la Neengar Society a signalé qu'un policier de Karachi avait été condamné le 17 avril 2014 à 13 ans d'emprisonnement pour avoir agressé sexuellement et volé un homme (Neengar Society 31 déc. 2014).

2.1. Homicide

En avril 2014, des médias ont annoncé qu'un tueur en série avait été arrêté et qu'il avait avoué avoir tué trois hommes homosexuels à Lahore en raison de leur orientation sexuelle (International New York Times 30 avr. 2014; Press Trust of India 28 avr. 2014; The Times 29 avr. 2014). Les meurtres auraient été commis en mars et en avril 2014 (ibid.; AFP 28 avr. 2014). Au cours d'une entrevue accordée à l'Agence France-Presse (AFP), le meurtrier a déclaré avoir commis les meurtres afin d'empêcher les victimes de [traduction] « "répandre le mal dans la société" » (ibid.). Le meurtrier aurait pris pour cible les hommes après avoir fait leur rencontre sur le site Internet de réseautage social Manjam (ibid.; International New York Times 30 avr. 2014; The Times 29 avr. 2014). Des médias expliquent que le meurtrier a donné des sédatifs aux victimes et qu'il leur a brisé le cou (Press Trust of India 28 avr. 2014; The Times 29 avr. 2014; AFP 28 avr. 2014). Après l'arrestation, Manjam aurait cessé, pour des raisons de confidentialité et de sécurité, de permettre à des non-membres d'avoir accès au site au Pakistan (AFP 28 avr. 2014; International New York Times 30 avr. 2014).

Al Arabiya News fait observer que le tueur en série a été décrit comme [traduction] « "[l']incarnation de la droiture" par les organismes d'information au Pakistan » (24 août 2014). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens.

Selon la Press Trust of India, agence de presse indienne, la police interrogeait le suspect relativement à son implication dans deux autres meurtres, [traduction] « qui semblent similaires » (28 avr. 2014). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés sur ces deux autres meurtres, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens ni aucun autre renseignement à ce sujet.

Le conseiller national auprès de l'IGLHRC a fait état de trois incidents survenus à l'été 2014, précisant que des hommes qui se trouvaient dans des lieux de rencontre d'homosexuels à Lahore avaient par la suite été tués (IGLHRC 30 déc. 2014). Cependant, a-t-il ajouté, les familles, ayant honte du motif du crime, ont soutenu que le crime avait été commis pour une autre raison et elles n'ont porté aucune accusation (ibid.). Il a expliqué que ces affaires ne pouvaient pas se rendre devant les tribunaux si les familles ne portaient pas d'accusations (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens.

On peut lire dans le rapport de l'IGLHRC que certaines LBT ont été tuées par des membres de leur famille ou de leur parenté (IGLHRC 2014, 11). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens.

3. Menaces et discours haineux

Le conseiller national auprès de l'IGLHRC a dit que, si l'orientation sexuelle d'une personne devient connue, cette personne fera fréquemment l'objet de chantage (IGLHRC 30 déc. 2014). Al Arabiya News souligne que [traduction] « [l]a persécution et l'intimidation demeurent une menace constante pour la communauté homosexuelle au Pakistan » (24 août 2014).

Selon la BBC, un ancien journaliste qui avait lancé un appel en ligne afin de trouver de l'aide pour un couple de lesbiennes au Pakistan a reçu des appels d'inconnus qui [traduction] « l'avertissaient de ne pas promouvoir l'homosexualité » (18 août 2014). Al Arabiya News écrit qu'en raison de l'appel lancé pour les aider, la vie des deux lesbiennes a été [traduction] « menacée » et elles ont « risqué de perdre leur emploi » (24 août 2014).

Un Canado-Pakistanais a publié un livre illustré pour enfants intitulé My Chacha is Gay (Al Arabiya News 24 août 2014; The Times of India 31 août 2014), par l'entremise d'une campagne internationale de financement collectif (ibid.). Il aurait reçu des dizaines de courriels haineux chaque jour, étant notamment appelé un [traduction] « ennemi de Dieu » (ibid.). Des gens auraient aussi demandé la mort du personnage fictif du livre (Al Arabiya News 24 août 2014).

Au dire du conseiller national auprès de l'IGLHRC, une campagne a été lancée au Pakistan contre les personnes qui commettent des actes [traduction] « contre nature », en particulier les LGBT; des banderoles sur lesquelles il est écrit qu'ils devraient être jetés en bas de falaises ou lapidés ont été mises en place, et des messages semblables ont été publiés sur des sites de médias sociaux (IGLHRC 30 déc. 2014). Selon le président de la Neengar Society, des groupes fondamentalistes religieux ont commencé à organiser des manifestations contre l'homosexualité après qu'une mission diplomatique à Islamabad a été l'hôte d'un événement organisé par Gays and Lesbians in Foreign Affairs Agencies (GLIFAA) (Neengar Society 31 déc. 2014), une organisation qui représente les LGBT dans les organismes américains chargés des affaires étrangères (GLIFAA s.d.). Des médias signalent qu'en juin 2011, l'ambassade des États-Unis à Islamabad a tenu une cérémonie de célébration de la fierté LGBT qui a entraîné l'organisation de manifestations publiques par des groupes religieux pakistanais (Plus News Pakistan 7 juill. 2011; The Nation 9 juill. 2011; CNS News 5 juill. 2011), qui ont accusé les États-Unis de [traduction] « terrorisme culturel » (ibid.; Plus News Pakistan 7 juill. 2011).

4. Accès à l'emploi

Des sources soulignent que les lesbiennes, les bisexuels et les gais ne parlent pas ouvertement de leur orientation sexuelle sur leur lieu de travail (WEWA 31 déc. 2014; IGLHRC 30 déc. 2014). Au dire du conseiller national auprès de l'IGLHRC, s'ils dévoilaient leur orientation sexuelle, ils [traduction] « auraient des problèmes au travail[,] on les harcèlerait probablement afin qu'ils se conforment [aux normes établies] et ils pourraient perdre leur emploi » (IGLHRC 30 déc. 2014). La représentante de la WEWA a également écrit que les LGB cachent leur identité au travail, car il serait [traduction] « difficile pour eux de continuer » à travailler ou ils pourraient perdre leur poste si leurs collègues découvraient leur orientation sexuelle (WEWA 31 déc. 2014). Selon le président de la Neengar Society, lorsque l'ONG a organisé un atelier sur la sensibilisation aux disparités entre les sexes, même si les participants étaient ouverts à l'idée d'avoir des amis LGBT, 43 des 45 participants ont affirmé qu'ils ne voudraient pas avoir un collègue LGBT parce qu'ils souhaitaient montrer au public que l'organisme pour lequel ils travaillaient était un [traduction] « environnement sérieux et professionnel » (Neengar Society 31 déc. 2014). À son avis, cela démontrait qu'une personne qui révélerait son orientation sexuelle ou son identité de genre à ses collègues perdrait son emploi (ibid.). La représentante de la WEWA a dit que les LGB qui révèlent leur identité au travail pourraient aussi faire l'objet d'accusations criminelles (WEWA 31 déc. 2014).

La représentante de la WEWA et le président de la Neengar Society ont tous deux fait observer que les transgenres ont concrètement de la difficulté à trouver un emploi, malgré une décision de la Cour suprême (Supreme Court) (WEWA 31 déc. 2014; Neengar Society 31 déc. 2014) qui protège leurs droits en tant que citoyens égaux au Pakistan (ibid.) [4].

5. Accès au logement

Des sources signalent que, si l'orientation sexuelle d'un couple d'homosexuels est découverte, ces derniers ne seront pas en mesure de louer un appartement à Lahore, à Islamabad ou à Karachi (WEWA 31 déc. 2014; IGLHRC 30 déc. 2014). Des sources précisent que les gens hésitent même à louer des logements à un homme ou une femme célibataire dans ces villes (Neengar Society 31 déc. 2014; IGLHRC 30 déc. 2014), car ils ne veulent pas que leurs locataires emmènent d'autres personnes dans leur logement (ibid.). Le président de la Neengar Society a souligné que la police de Lahore avait rendu des ordonnances selon lesquelles il ne fallait pas louer un appartement à qui que ce soit avant qu'une [traduction] « vérification adéquate » ait été effectuée, en raison de la « culture conservatrice » et de « l'augmentation [des actes de] terrorisme » (Neengar Society 31 déc. 2014). Selon le conseiller national pour le Pakistan auprès de l'IGLHRC, deux hommes ou deux femmes pourraient être en mesure de louer un appartement s'ils gardaient leur orientation sexuelle secrète, car il semblerait alors qu'ils voudraient vivre ensemble pour des raisons économiques, mais, s'ils dévoilaient leur orientation sexuelle, [traduction] « ils auraient assurément des problèmes et perdraient leur logement » (IGLHRC 30 déc. 2014). Il a écrit n'être au courant d'aucun cas de discrimination en matière de logement, car les gais et les lesbiennes gardent leur orientation sexuelle secrète (ibid.). De même, le président de la Neengar Society a écrit que, comme les gens ne parlent pas ouvertement de leur orientation sexuelle, le nombre de lesbiennes et de gais qui ont des problèmes de logement à Lahore, à Islamabad et à Karachi n'est pas connu (Neengar Society 31 déc. 2014). Il était au courant d'un cas à Islamabad où un homme qui avait subi une chirurgie de changement de sexe s'était vu demander de quitter la maison qu'il louait et de trouver un autre logement, ainsi que d'un cas où un couple de lesbiennes à Lahore n'arrivait pas à trouver un logement parce qu'elles [traduction] « ressemblaient à des garçons » (ibid.).

Des sources font remarquer que les transgenres à Lahore, à Islamabad et à Karachi ont de la difficulté à trouver un logement dans de bons quartiers et qu'ils vivent habituellement dans des quartiers pauvres (IGLHRC 30 déc. 2014; Neengar Society 31 déc. 2014), des [traduction] « endroits miteux près d'ateliers de camions » (ibid.), ou [traduction] « aux confins de ces villes » (IGLHRC 30 déc. 2014).

6. Difficultés particulières pour les lesbiennes

La représentante de la WEWA et le conseiller national auprès de l'IGLHRC ont tous deux affirmé que les lesbiennes sont plus vulnérables que les gais en ce qui a trait à l'accès au logement et à l'emploi (IGLHRC 30 déc. 2014; WEWA 31 déc. 2014). La représentante de la WEWA a écrit que les actes de violence contre les lesbiennes sont plus nombreux et que celles-ci risquent davantage de perdre leur logement ou leur emploi si leur orientation sexuelle est révélée (ibid.). Le conseiller national auprès de l'IGLHRC a dit que, indépendamment de leur orientation sexuelle, l'accès au logement et à l'emploi est beaucoup plus difficile pour les femmes, qui peuvent faire l'objet de harcèlement sexuel (IGLHRC 30 déc. 2014). Il a expliqué que les propriétaires considèrent comme [traduction] « suspectes » les femmes qui souhaitent vivre seules (ibid.). Le président de la Neengar Society a souligné qu'en 2014, l'ONG s'est occupée de deux couples de lesbiennes qui avaient dû fuir leur famille et qui n'arrivaient pas à trouver un emploi ou un logement à Lahore (Neengar Society 31 déc. 2014).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Notes

[1] L'Association pour le bien-être des travailleuses (Women Employees Welfare Association - WEWA) est inscrite à l'annuaire ILGA des organisations LGBTI et de leurs alliés en tant qu'organisation fondée en 1995 qui vient en aide aux communautés lesbienne et transsexuelle (ILGA s.d.).

[2] Dans sa résolution adoptée par 25 des 47 États membres, le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies se dit [version française des Nations Unies] « [g]ravement préoccupé par les actes de violence et de discrimination commis, dans toutes les régions du monde, contre des personnes en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre » (Nations Unies 2 oct. 2014; Daily Today's Muslim Peshawar 28 sept. 2014).

[3] Parmi les 41 LBT interviewés, il y avait 12 lesbiennes, 5 bisexuelles, 3 femmes qui sont devenues des hommes et 17 khwajasaras (transgenres nés hommes qui se considèrent comme des femmes) (IGLHRC 2014, 8). La majorité des personnes interviewées venaient de Lahore, mais trois venaient de Karachi, une était originaire d'Islamabad et une autre habitait Multan (ibid.).

[4] D'après les Country Reports on Human Rights Practices for 2013, publiés par le Département d'État des États-Unis, la Cour suprême a statué en 2012 que les transgenres devaient être reconnus en tant que personnes du [traduction] « troisième sexe » ayant la possibilité d'obtenir une carte d'identité nationale, ce qui leur a permis de voter pour la première fois lors des élections du 11 mai 2013 (É.-U. 27 févr. 2014, 57). Parmi d'autres décisions connexes de la Cour suprême, il y a des arrêts qui protègent les droits des transgenres dans le domaine de l'emploi (The Express Tribune et The International New York Times 26 sept. 2012; Foreign Policy 30 mars 2012), y compris l'accès aux emplois dans la fonction publique (ibid.) et le droit d'exercer n'importe quelle profession (The Express Tribune et The International New York Times 26 sept. 2012).

Références

Agence France-Presse (AFP). 28 avril 2014. Waqar Hussain et Issam Ahmed. « Pakistani Serial Killer "Wanted to Teach Gays a Lesson" ». (Factiva)

Al Arabiya News. 24 août 2014. Nabila Pathan. « Pakistan's Homosexual Scene: Is the Debate Being Silenced? » (Factiva)

British Broadcasting Corporation (BBC). 18 août 2014. « Gay Pakistan: Lesbians' Lives on the Line ». [Date de consultation : 18 déc. 2014]

CNS News. 5 juillet 2011. Patrick Goodenough. « Pakistani Islamists Protest U.S. Embassy's "Gay Pride" Event ». [Date de consultation : 6 janv. 2015]

Daily Today's Muslim Peshewar. 28 septembre 2014. « Pakistan Votes No as UN Calls for End to Anti-Gay Discrimination ». (Factiva)

États-Unis (É.-U.). 27 février 2014. Department of State. « Pakistan ». Country Reports on Human Rights Practices for 2013. [Date de consultation : 7 janv. 2015]

The Express Tribune et The International New York Times. 26 septembre 2012. Qamar Zaman. « Ensuring Equality: Transgenders Equal Citizens of Pakistan, Rules SC ». [Date de consultation : 7 janv. 2015]

Foreign Policy. 30 mars 2012. Rabail Baig. « A First for Pakistan's Third Gender ». [Date de consultation : 7 janv. 2015]

Gays and Lesbians in Foreign Affairs Agencies (GLIFAA). S.d. « Welcome ». [Date de consultation : 6 janv. 2015]

International Gay and Lesbian Human Rights Commission (IGLHRC). 30 décembre 2014. Entretien téléphonique avec le conseiller national pour le Pakistan.

_____. 2014. « Pakistan: "Where I Can Be Me" ». Violence: Through the Lens of Lesbians, Bisexual Women and Trans People in Asia. [Date de consultation : 18 déc. 2014]

______. S.d. « About Our Work ». [Date de consultation : 6 janv. 2015]

International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association (ILGA). S.d. « Women's Employees Welfare Association (WEWA) ». [Date de consultation : 6 janv. 2015]

The International New York Times. 30 avril 2014. Waqar Gillani et Declan Walsh. « Pakistani Says He Killed 3, Using Gay Site as Lure ». (Factiva)

The Nation. 28 septembre 2014. « Rights for Everyone? ». (Factiva)

_____. 9 juillet 2011. « Police Baton-charge Protesting Students in Islamabad ». (Factiva)

Nations Unies. 2 octobre 2014. Conseil des droits de l'homme. Human Rights, Sexual Orientation and Gender Identity. (A/HRC/RES/27/32) [Date de consultation : 6 janv. 2015]

Neengar Society. 31 décembre 2014. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par le président.

Plus News Pakistan. 7 juillet 2011. « US Vows to Support Gay Rights Including in Pakistan ». (Factiva)

Press Trust of India. 28 avril 2014. « Paramedic Arrested for Killing Gay Men in Pakistan ». (Factiva)

The Times. 29 avril 2014. Tony Bonnici. « Pakistani Serial Killer "Wanted to Teach Gays a Lesson" ». (Factiva)

The Times of India. 31 août 2014. Mithila Phadke. « Crowdfunding Gives Pakistan Its First Anti-Homophobia Children's Book ». (Factiva)

Women Employees Welfare Association (WEWA). 31 décembre 2014. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par une représentante.

Autres sources consultées

Sources orales : Les tentatives faites pour joindre dans les délais voulus des représentants de l'organisation suivante ont été infructueuses : International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association (ILGA).

Sites Internet, y compris : Amnesty International; Asia Human Rights Commission; Dawn; ecoi.net; Fédération internationale des ligues des droits de l'homme; Freedom House; Global Gayz; Human Rights Watch; International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association (ILGA); IRIN; Nations Unies - Refworld; Pakistan - Human Rights Commission of Pakistan, Ministry of Law, Justice and Human Rights; Pink News.

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