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Burundi : information sur le Mouvement des femmes et filles du Burundi pour le respect de la Constitution et de l'accord [de paix] d'Arusha, y compris sur sa date de sa création, sa raison d'être, ses dirigeants, sa structure et le traitement réservé à ses membres par les autorités

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Publication Date 16 October 2015
Citation / Document Symbol BDI105331.EF
Related Document(s) Burundi: Mouvement des femmes et filles du Burundi pour le respect de la Constitution et de l'accord [de paix] d'Arusha, including date of creation, purpose, leaders, structure and treatment of its members by authorities
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Burundi : information sur le Mouvement des femmes et filles du Burundi pour le respect de la Constitution et de l'accord [de paix] d'Arusha, y compris sur sa date de sa création, sa raison d'être, ses dirigeants, sa structure et le traitement réservé à ses membres par les autorités , 16 October 2015, BDI105331.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/56f3a3014.html [accessed 19 May 2023]
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Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu de renseignements sur le Mouvement des femmes et filles du Burundi pour le respect de la Constitution et de l'accord d'Arusha. En outre, elle n'a trouvé aucun renseignement sur la date de création et la structure du mouvement.

1. Raison d'être et activités

Selon Jeune Afrique, le Mouvement des femmes et filles du Burundi pour le respect de la Constitution et de l'accord de paix d'Arusha est composé de femmes journalistes, poètes et juristes (Jeune Afrique 1er juin 2015). En avril 2015, une campagne à laquelle le mouvement a participé a été lancée au Burundi pour contester le troisième mandat du président du Burundi, Pierre Nkurunziza (ibid.). L'élection présidentielle a eu lieu en juillet 2015 et M. Nkurunziza a obtenu un troisième mandat (BBC 30 juill. 2015; Freedom House 17 août 2015).

Jeune Afrique cite les propos d'une membre de l'organisation selon lesquels les principaux objectifs du mouvement sont les suivants : « "un retrait de la candidature du président Nkurunziza, la réouverture des médias privés ainsi que leurs dédommagements pour toutes les destructions subies" » (Jeune Afrique 1er juin 2015). Jeune Afrique signale que les activités de l'organisation consistent notamment à manifester contre la présidence aux côtés des hommes et à fournir un soutien logistique à l'appui du vaste mouvement anti-Nkurunziza, par exemple en apportant à manger aux manifestants et en administrant des soins médicaux aux personnes blessées par la police (ibid.). D'après l'article, le Mouvement des femmes et filles du Burundi pour le respect de la Constitution et de l'accord de paix d'Arusha a organisé « les principales marches de femmes » qui ont eu lieu les 10 et 13 mai 2015 à Bujumbura, aux abords de la place de l'Indépendance, où « plus de 200 personnes » ont manifesté (ibid.). Radio France internationale (RFI) signale que, le 10 mai 2015, environ 200 femmes « ont réussi à manifester dans le centre-ville de Bujumbura » contre le troisième mandat de M. Nkurunziza, « ce que les hommes n'ont jamais réussi à faire […] ces deux dernières semaines » parce qu'ils ont été bloqués par la police avec des gaz lacrymogènes et des balles réelles (RFI 11 mai 2015). Un policier interviewé par RFI pendant la manifestation du 10 mai 2015 a affirmé que, si les manifestants avaient été des hommes, la police serait intervenue (ibid.). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, une défenseure des droits de la personne au Burundi, qui est affiliée au East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project (EHAHRDP), une organisation non gouvernementale (ONG) établie en Ouganda qui [traduction] « souhaite renforcer le travail des défenseurs des droits de la personne » en Afrique de l'Est en améliorant la collaboration et la communication des connaissances entre eux (s.d.), a affirmé que, même si elle n'avait jamais entendu parler du Mouvement des femmes et filles du Burundi pour le respect de la Constitution et de l'accord d'Arusha, des femmes [traduction] « de divers groupes sociaux et de diverses organisations » ont participé aux manifestations qui se sont déroulées à Bujumbura contre le troisième mandat de M. Nkurunziza (EHAHRDP 15 oct. 2015). D'après Reuters, environ 300 groupes de la société civile ont appuyé les manifestations contre le gouvernement (Reuters 15 mai 2015).

2. Dirigeants

Sans fournir davantage de détails, Jeune Afrique fait observer que Pamela Karekaze, qui a créé Meetwe, le premier centre culturel burundais, en juin 2014, et Natacha Songore, une journaliste indépendante et productrice de films documentaires, sont les membres fondatrices du Mouvement des femmes et filles du Burundi pour le respect de la Constitution et de l'accord de paix d'Arusha (Jeune Afrique 1er juin 2015). Selon le même article publié en juin 2015, Mme Karekaze a reçu de « nombreuses menaces [contre elle et sa fille] sur les réseaux sociaux » de la part de partisans du président Nkurunziza, de sorte qu'elle a fui le pays (ibid.). D'après Jeune Afrique, Mme Karekaze a été accusée d'avoir orchestré le coup d'État manqué contre le président Nkurunziza (ibid.). Il ressort de la même source que Mme Songore s'est exilée après qu'on lui eut annoncé que sa photo ainsi que celles d'autres femmes burundaises étaient fichées par les services de renseignement et de la police (ibid.).

3. Traitement réservé par les autorités burundaises

Il ressort de l'article publié dans Jeune Afrique en juin 2015 qu'une membre du mouvement a « dû […] s'enfuir du Burundi » (ibid.). La même source cite les propos d'une autre membre qui soutient qu'elle n'a pas encore eu de menaces directes, mais qu'elle a appris l'existence d'une liste de personnes que l'État souhaite emprisonner ou tuer en raison de leur participation aux mouvements de protestation (ibid.). Le 12 mai 2015, l'Agence France-Presse (AFP) a signalé que plus de 50 000 Burundais avaient fui le pays [traduction] « depuis le début de l'agitation » (AFP 12 mai 2015). D'après la même source, plus de 20 personnes ont été tuées au cours des deux semaines précédentes pendant les manifestations contre le troisième mandat du président (ibid.).

Des sources font remarquer que des militants de la société civile sont harcelés par les autorités de l'État (AI 25 févr. 2015; Human Rights Watch 29 janv. 2015). De même, selon Freedom House, les [traduction] « membres de groupes de défense des droits de la personne qui critiquent le gouvernement font souvent l'objet d'intimidation, de menaces, d'arrestations ou de surveillance » (Freedom House 28 janv. 2015). Il ressort d'un rapport publié en janvier 2015 par l'EHAHRDP que les relations entre la société civile et l'État burundais se sont [traduction] « grandement détériorées » au cours de l'année 2014 et que des défenseurs des droits de la personne sont régulièrement convoqués par les autorités judiciaires en raison « d'accusations sans fondement de terrorisme, de diffamation ou de menace à la sécurité intérieure du pays » (EHAHRDP janv. 2015, 12, 29).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Agence France-Presse (AFP). 12 mai 2015. « Burundi Protests Rage as Regional Leaders Prepare to Meet ». [Date de consultation : 14 oct. 2015]

Amnesty International (AI). 25 février 2015. « Burundi ». Amnesty International Report 2014/15: The State of the World's Human Rights. [Date de consultation : 9 oct. 2015]

British Broadcasting Corporation (BBC). 30 juillet 2015. « Burundi Profile - Timeline ». [Date de consultation : 16 oct. 2015]

East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project (EHAHRDP). 15 octobre 2015. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par une représentante.

_____. Janvier 2015. 2015: Burundi at a Turning Point: Human Rights Defenders Working in the Context of Elections. [Date de consultation : 6 oct. 2015]

_____. S.d. « About EHAHRDP ». [Date de consultation : 14 oct. 2015]

Freedom House. 17 août 2015. « Burundi: Political Assassinations Continue ». [Date de consultation : 16 oct. 2015]

_____. 28 janvier 2015. « Burundi ». Freedom in the World 2015. [Date de consultation : 9 oct. 2015]

Human Rights Watch. 29 janvier 2015. « Burundi ». World Report 2015: Events of 2014. [Date de consultation : 9 oct. 2015]

Jeune Afrique. 1er juin 2015. Wendy Bashi. « Burundi : ces femmes au coeur de la contestation anti-Nkurunziza ». [Date de consultation : 9 oct. 2015]

Radio France internationale (RFI). « Burundi : manifestation de femmes dans le centre-ville de Bujumbura ». [Date de consultation : 16 oct. 2015]

Reuters. 15 mai 2015. Edmund Blair. « Burundi Civil Society Group Calls for Protests to Continue ». [Date de consultation : 15 oct. 2015]

Autres sources consultées

Sources orales : Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues; Canada - ambassade au Kenya; candidat au doctorat du Centre d'études sur la paix et la sécurité internationale - McGill University-Université de Montréal; International Crisis Group; International Foundation for Electoral Systems - Division de l'Afrique; International Human Rights Law Group - Burundi; Ligue burundaise des droits de l'homme Iteka; Ligue des droits de la personne dans la région des Grands Lacs; maître de conférence en politique et en études internationales à la University of Cambridge; National Democratic Institute - Burundi; professeur adjoint d'administration publique au Colby College; professeur adjoint de sciences politiques au Mary Baldwin College; Search for Common Ground Burundi.

Sites Internet, y compris : Al Jazeera; AllAfrica.com; Brookings Institution; Canada - ambassade au Kenya; Deutsche Welle; ecoi.net; États-Unis - ambassade au Burundi, Department of State; Factiva; The Globe and Mail; The Guardian; International Crisis Group; National Democratic Institute; Nations Unies - Refworld; The New York Times; Reuters; Search for Common Ground Burundi; United States Institute of Peace; Woodrow Wilson International Center for Scholars.

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