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Sénégal : l'Association Singhère-Bissine qui aurait été créée en novembre 1991 en réunissant deux autres associations, soit Singhère et Bissine; information indiquant si l'Association Singhère-Bissine est soupçonnée par les autorités sénégalaises d'être une source de financement pour le Mouvement pour l'indépendance de la Casamance (MFDC); et information sur le MFDC (2001-2003)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié, Canada
Publication Date 28 November 2003
Citation / Document Symbol SEN42213.F
Reference 1
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Sénégal : l'Association Singhère-Bissine qui aurait été créée en novembre 1991 en réunissant deux autres associations, soit Singhère et Bissine; information indiquant si l'Association Singhère-Bissine est soupçonnée par les autorités sénégalaises d'être une source de financement pour le Mouvement pour l'indépendance de la Casamance (MFDC); et information sur le MFDC (2001-2003), 28 November 2003, SEN42213.F, available at: https://www.refworld.org/docid/403dd26e8.html [accessed 2 June 2023]
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Aucune information sur l'Association Singhère-Bissine n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches dans les délais prescrits pour la réponse à cette demande d'information.

Par contre, l'information qui suit peut être d'un certain intérêt. Selon un chercheur du département de géographie au King's College à Londres, qui a mené des recherches dans la région de la Casamance et qui a publié un article en février 2003 intitulé « Ni paix ni guerre : The Political Economy of Low-level Conflict in the Casamance »,

[traduction]

Bissine et Singhère sont deux villages voisins situés de part et d'autre de l'affluent de la rivière Casamance qui sépare les deux régions de Ziguinchor et de Kolda au sud de la rivière. Comme c'est le cas pour une grande partie de cette région, limitrophe de la Guinée-Bissau, les habitants de Bissine ont été déplacés par les activités de guérilla du MFDC et le conflit avec les forces gouvernementales sénégalaises entre 1992 et 1993. [...] Le village de Bissine demeure entièrement abandonné [...]. Bien que je ne sois pas en mesure de me prononcer sur la situation de Singhère, étant donné sa proximité avec Bissine et le fait que les habitants se sont déplacés plus à l'est près de la frontière, il est fort possible que Singhère, lui aussi, reste abandoné (25 nov. 2003).

Quant au Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), en plus de l'information contenue dans les réponses SEN36980.F du 20 juin 2001 et SEN30138.F du 29 septembre 1998, la BBC signale que l'accord de paix signé entre les dirigeants du MFDC et le gouvernement sénégalais en 2001 n'a pas tenu (8 janv. 2003). Des affrontements auraient opposé les forces gouvernementales et l'armée du mouvement séparatiste MFDC dans la capitale de la Casamance, Ziguinchor, en janvier 2003, et le MFDC serait [traduction] « amèrement » fracturé (BBC 8 janv. 2003). La manque de coordination entre les dirigeants du MFDC direction leur aurait fait perdre le contrôle de quelques tendances du mouvement qui continueraient à faire des embuscades de véhicules et à enlever des civils (ibid.).

Or, récemment, les assises du MFDC ont eu lieu à Ziguinchor entre le 6 et le

8 octobre 2003 (Sud Quotidien 9 oct. 2003). Le Sud Quotidien précise que

la cérémonie de clôture s'est déroulée en présence du gouverneur de région, du préfet, du maire de la ville, du président du Conseil régional, ainsi que de nombreuses autres personnalités civiles et militaires. Les responsables du MFDC ont, à cette occasion, réaffirmé la détermination de leur mouvement à aller à la table des négociations avec le gouvernement pour le retour d'une paix définitive en Casamance. Le MFDC veut par ailleurs mettre hors d'état de nuire les « fossoyeurs de la paix » (ibid.).

Au cours des assises, le secrétaire général du MFDC, Jean Marie François Biagui, aurait invité « toutes les populations, y compris la communauté internationale, à

s'associer à la recherche de la paix ainsi qu'à la relance du développement économique et social de la Casamance » (ibid.). Pour sa part, le président du MFDC, l'abbé Augustin Diamacoune Senghor, aurait précisé que « dorénavant, la lutte du MFDC sera le combat contre les fossoyeurs de la paix en Casamance, afin que nous retrouvions rapidement, une paix définitive au Sénégal » (ibid.). Toutefois, le gouvernement sénégalais aurait interpellé et ensuite expulsé une journaliste française, envoyée permanente de Radio France Internationale (RFI) à Dakar (ibid. 24 oct. 2003; Le Soleil 8 oct. 2003; Fédération internationale des journalistes 30 oct. 2003) qui couvrait les assises du MFDC,

pour « avoir tenté de saboter le processus de paix entrepris par le gouvernement du Sénégal » (Le Soleil 8 oct. 2003).

Néanmoins, Afrique Express signale qu'au cours de 2001, le MFDC a été secoué par des conflits internes (30 nov. 2001). Le secrétaire général du MFDC à l'époque, l'abbé Diamacoune, aurait prononcé « le limogeage de Sidy Badji, autre "leader" historique du mouvement, de son poste de conseiller militaire » (Afrique Express 30 nov. 2001). Mais en juin 2001, l'abbé Diamacoune se serait « reconcilié » avec Sidy Badji (ibid.). En août 2001, pendant les assises du MFDC à Banjul en Gambie, l'abbé Diamacoune aurait été éliminé de la direction du mouvement et relégué au rang de « président d'honneur » (ibid.). Toujours selon cette source, il aurait été remplacé par Jean-Marie Biagui, « qui vit en France, à Lyon, [et] est élu secrétaire général à sa place. Sidy Badji est nommé secrétaire chargé des affaires militaires, et Abdoulaye Diédhiou, un de ses proches, secrétaire de l'aile intérieure. Alexandre Djiba, qui vit à Banjul, en Gambie, est le porte-parole du MFDC » (ibid.). La nouvelle administration comprenait :

Président d'honneur : Abbé Augustin Diamacoune Senghor

Secrétaire général : Jean-Marie François Biagui

Secrétaire chargé des affaires militaires : Sidy Badji

Secrétaire chargé des affaires économiques : Ousmane Tamba (ancien représentant en Suisse)

Secrétaire chargé de l'aile intérieure : Abdoulaye Diédhiou

Secrétaire chargé de l'aile extérieure : Mamadou Goudiaby (établi à Paris)

Porte-parole : Alexandre Djiba (établi en Gambie) (ibid.).

Ce changement aurait été rejété par Nkrumah Sané, ancien chief de l'aile extérieure du MFDC, qui « se considère toujours comme le détenteur du poste de représentant à l'extérieur du MFDC et adjoint de Diamacoune » (ibid.). Or, le 5 novembre 2001, Jean-Marie Biagui aurait démissionné de son poste de secrétaire général pour

« protester contre les "obstructions" du secrétaire de l'aile intérieure, Abdoulaye Diédhiou. Mais il est aussitôt "renommé" à ce poste par l'abbé Diamacoune Senghor en personne, qui en profite pour annoncer une nouvelle direction » (ibid.). Les suivants sont nommés au sein de la nouvelle administration le 16 novembre 2001 :

Jean-Marie Biagui : secrétaire général

Ansoumana Badji : secrétaire général adjoint chargé de l'économie et de la communication, porte-parole du mouvement

Bertrand Diamacoune (le frère de l'abbé) : délégué national

Raymond Badji : délégué général en Europe et

Daniel Daiatta, chargé de mission (ibid.).

Sidy Badji se serait prononcé le nouveau secrétaire à l'aile extérieure par intérim (ibid.). Pendant la session extraordinaire du 17 novembre 2001, ses partisans l'auraient

« confirmé dans sa fonction de secrétaire général par intérim du MFDC jusqu'à la convocaton de nouvelles assises permettant d'élire un nouveau secrétaire général » (ibid.).

Lors des assises qui se sont tenues à Ziguinchor entre le 6 et le 8 octobre 2003, Nkrumah Sané, « le faucon de l'aile extérieur du MFDC », n'était pas attendu (Wal Fadjri 4 oct. 2003). De plus, selon Wal Fadjri, « Salif Sadio ne sera pas, non plus, parmi les mille participants attendus. Et il serait possible que les partisans de Sidy Badji en soient absents pour n'avoir pas été associés aux préparatifs de ces assises inter-MFDC » (ibid.).

En ce qui concerne le financement du MFDC, veuillez consulter le document ci- annexé.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Afrique Express. 30 novembre 2001. No 240. « Le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) semble éclaté end deux tendances : Récapitulatif de la guerre des chefs ». [Date de consultation : 25 nov. 2003]

BBC News. 8 janvier 2003. « Dozens Killed in Senegal Fighting ». [Date de consultation : 8 janv. 2003]

Fédération international des journalistes. 30 octobre 2003. « Sénégal : Non à l'expulsion de Sophie Malibeaux (RFI) ». [Date de consultation : 25 nov. 2003]

King's College [Londres]. 25 novembre 2003. Département de géographie. Communication écrite d'un chercheur qui a mené des recherches sur le conflit avec le MFDC dans la région de la Casamance.

Le Soleil [Dakar]. 8 octobre 2003. « Sophie Malibeaux, la correspondante de RFI, expulsée du Sénégal ».[Date de consultation : 25 nov. 2003]

Sud Quotidien [Dakar]. 24 octobre 2003. Moussa Diop. « Après l'expulsion de Sophie Malibeaux : RFI gèle les activités de son bureau à Dakar » [Date de consultation : 25 nov. 2003]
_____. 9 octobre 2003. Landing Dieme. « Clotûre assises du MFDC : le MFDC prêt à aller à la table des négotiations ». [Date de consultation : 25 nov. 2003]

Wal Fadjri [Dakar]. 4 octobre 2003. Issa Niang. « Assises du MFDC à Ziguinchor : les va -t-en guerre boudent la

rencontre ». [Date de consultation : 25 nov. 2003]

Document annexé

Kings College [Londres]. Février 2003. Martin Evans. HPG Background Paper. « Ni paix ni guerre : The Political Economy of Low-level Conflcit in the Casamance ». [Date de consultation : 21 nov. 2003], 23 p.

Autres sources consultées

Africa Confidential

Africa Research Bulletin: Political, Social and Cultural Series

Amnesty International

Bases de données de la CISR

Country Reports 1992-2002

Encyclopedia of the Third World

Europa World Year Book 1992-2002

Human Rights Watch (HRW)

Institut de recherche pour le développement

Organisation nationale des droits de l'homme, Thiès, Sénégal

PANA Sénégal

Ploughshares, Canada

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