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Cameroun : information sur les mutilations génitales des femmes (MGF), notamment sur la fréquence de cette pratique et les groupes ethniques les plus touchés; lois en la matière et protection offerte par l'État (2002 - mai 2005)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié, Canada
Publication Date 25 May 2005
Citation / Document Symbol CMR43538.F
Reference 1
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Cameroun : information sur les mutilations génitales des femmes (MGF), notamment sur la fréquence de cette pratique et les groupes ethniques les plus touchés; lois en la matière et protection offerte par l'État (2002 - mai 2005), 25 May 2005, CMR43538.F, available at: https://www.refworld.org/docid/42df60c62.html [accessed 29 May 2023]
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Des sources concordantes ont mentionné que 20 p. 100 des femmes sont victimes de mutilations génitales féminines (MGF) au Cameroun (AI 2004; Canada mars 2002; CRLP 2000b, 52; UIP s.d.; voir aussi OMCT 2001). Cette pratique est surtout répandue dans les provinces du Nord, de l'Est et du Sud-Ouest (Country Reports 2004 28 févr. 2005, sect. 5; CRLP 2000a, 77; R.-U. 12 mai 2004, paragr. 9.9; voir aussi AFROL s.d.; AI 2004; OMCT 2001, 14; UIP s.d.; PANA 2 févr. 2005). Dans certaines régions, cette pratique « toucher[ait] 100 % des filles musulmanes et 63,6 % des filles chrétiennes » (UIP s.d.; voir aussi PANA 2 févr. 2005). On trouve trois formes de MGF au Cameroun : la clitoridectomie, l'excision et l'infibulation (OMCT 7 juill. 2004, 133). L'infibulation est surtout pratiquée dans la région de Kajifu, dans la province du Sud-Ouest (Country Reports 2004 28 févr. 2005, sect. 5).

Très peu d'information sur les groupes ethniques les plus touchés par la pratique des MGF a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches. Pour plus de renseignements sur la pratique des MGF chez les membres du groupe ethnique Bamiléké, veuillez consulter CMR43249.EF du 25 janvier 2005.

Selon Amnesty International, une section nationale du Comité inter-africain (CIAF) sur les pratiques traditionnelles ayant un effet sur la santé des femmes et des enfants a été mise en place en 1992 et cette organisation bénéficie d'un appui du gouvernement (2004). Le Cameroun est signataire de plusieurs conventions internationales visant à promouvoir les droits des femmes et des filles, notamment la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), la Convention relative aux droits de l'enfant, la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples et la Charte africaine des droits de l'enfant (CRLP 2000b, 13, 54). Les droits à l'intégrité corporelle et à la santé sont aussi protégés en vertu de la constitution camerounaise et du Code pénal (ibid. 2000a, 77).

Toutefois, les MGF ne font l'objet d'aucune loi en particulier (AFROL s.d.; AI 22 sept. 2004; ibid. 2004; CRLP 2000a, 77; OMCT 2001, 14; voir aussi CRLP févr. 2005; Nations Unies mars 2005) et le gouvernement camerounais n'a pas encore mis en place de politique pour interdire cette pratique, ni de programme pour venir en aide aux victimes (CRLP 2000a, 77; voir aussi OMCT 7 juill. 2004). Selon l'information obtenue lors d'une mission d'enquête réalisée au Cameroun par la Direction de l'immigration et de la nationalité du Royaume-Uni (R.-U.) entre les 17 et 25 janvier 2004, le gouvernement désapprouve la pratique des MGF [traduction] « mais il ne [l']interdit pas » (12 mai 2004, paragr. 9.11).

Dans un rapport publié en 2001, l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) indiquait que le gouvernement avait lancé une campagne visant à sensibiliser les populations de certaines régions aux effets néfastes des MGF (2001, 14). Cependant, selon les Country Reports 2004, le gouvernement n'aurait mené aucune activité dans ce domaine au cours de l'année visée par le rapport (28 févr. 2005, sect. 5).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Africa Online. S.d. « AFROL Gender Profiles: Cameroon ». [Date de consultation : 12 mai 2005]

Amnesty International (AI). 2004. « Section 9: Information by Country ». Female Genital Mutilation in Africa. [Date de consultation : 18 mai 2005]
_____. 22 septembre 2004. « Cameroon ». Amnesty International Report 2004. [Date de consultation : 21 avr. 2005]

Canada. Mars 2002. Agence canadienne de développement international (ACDI). « Profil de l'égalité des sexes : Cameroun ». [Date de consultation : 12 mai 2005]

Centre pour le droit et les politiques en matière de santé reproductive (CRLP). Février 2005. « Female Genital Mutilation (FGM): Legal Prohibitions Worldwide ». [Date de consultation : 21 avr. 2005]
_____. 2000a. « Cameroun ». Women of the World: Laws and Policies Affecting Their Reproductive Lives. [Date de consultation : 22 avr. 2005]
_____. 2000b. Female Genital Mutilation: A Matter of Human Rights. An Advocate's Guide to Action. [Date de consultation : 12 mai 2005]

Country Reports on Human Rights Practices for 2004. 28 février 2005. Département d'État des États-Unis. Washington, DC. [Date de consultation : 22 avr. 2005]

Nations Unies. Mars 2005. Réseaux d'information régionaux intégrés (IRIN). « Razor's Edge. The Controversy of Female Genital Mutilation ». (IRIN Web Special). [Date de consultation : 12 mai 2005]

Organisation mondiale contre la torture (OMCT). 7 juillet 2004. « Violence Against Women in Cameroon ». Violence Against Women: 10 Reports Year 2003. [Date de consultation : 27 avr. 2005]
_____. 2001. Rights of the Child in the Republic of Cameroon. [Date de consultation : 12 mai 2005]

Panafrican News Agency(PANA). 2 février 2005. « Women Associations in Cameroon Mobilise Against FGM ». (Dialog)

Royaume-Uni (R.-U.). 12 mai 2004. Direction de l'immigration et de la nationalité (IND), ministère de l'Intérieur. Report of Fact-Finding Mission to Cameroon. [Date de consultation : 3 mai 2005]

Union interparlementaire (UIP). S.d. « Les mutilations sexuelles féminines : Cameroun, Canada, Cap-Vert, Congo, Côte d'Ivoire. «  [Date de consultation : 20 avr. 2005]

Autres sources consultées

Sources orales : Deux professeurs et une organisation de défense des droits des femmes au Cameroun n'ont pas répondu à une demande d'information dans les délais prescrits pour cette réponse.

Publications : Africa Research Bulletin (2003-2005), WIN News (2003, vol. 29, nos 1-4).

Sites Internet, y compris : AllAfrica, CEDAW, CIA World Factbook, Coalition internationale pour la santé des femmes (IWHC), Comité inter-africain (CIAF) sur les pratiques traditionnelles, European Country of Origin Information Network (ECOI), Famafrique, Feminist Women's Health Center, Freedom House, Human Rights Watch, Jeune Afrique/L'Intelligent, Organisation mondiale pour la santé (OMS), Radio France internationale (RFI), World News Connection (WNC).

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