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Égypte : information sur le recrutement par les groupes militants islamistes, y compris les méthodes employées et l'ampleur du phénomène

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa
Publication Date 19 August 2008
Citation / Document Symbol EGY102911.EF
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Égypte : information sur le recrutement par les groupes militants islamistes, y compris les méthodes employées et l'ampleur du phénomène, 19 August 2008, EGY102911.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/49b92a9b1e.html [accessed 29 May 2023]
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Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction des recherches a trouvé peu d'information détaillée sur l'ampleur du recrutement et les méthodes employées par les groupes militants islamistes en Égypte. Dans la critique d'un livre sur le fondamentalisme musulman en Égypte parue dans sa livraison du printemps 2007, le Middle East Quarterly affirme que [traduction] « nous en savons toujours très peu au sujet du fonctionnement interne et des mécanismes précis de recrutement des groupes islamistes [égyptiens] ».

Dans un article paru le 17 février 2008 dans le New York Times, on peut lire qu'en raison de la montée récente du conservatisme religieux chez les jeunes Égyptiens, « les recrues potentielles sont tout simplement plus nombreuses et se trouvent plus près, surtout dans un climat de désespoir généralisé ».

D'après un rapport publié dans le Middle East Review of International Affairs (MERIA), la crise économique ayant caractérisé les années 1970 a mené à l'expansion des sociétés islamistes offrant le bien-être social ainsi que des mosquées privées, où les militants étaient libres de rencontrer des recrues (sept. 1999). Le spécialiste du Moyen-Orient Gilles Kepel, auteur d'un livre intitulé Muslim Extremism in Egypt: The Prophet and the Pharaoh, affirme que les [traduction] « personnes marginalisées âgées de 20 à 25 ans et habitant dans les banlieues des grandes villes », qui ont depuis toujours été les plus vulnérables aux appels des groupes militants, étaient susceptibles d'être enclines à la violence puisque bon nombre d'entre elles provenaient de localités dans le centre et le sud de l'Égypte [traduction] « connues pour le commerce illégal des armes » (Middle East Quarterly printemps 2007).

Les Frères musulmans

Les Frères musulmans est une organisation islamiste créée en 1928 dans le but de favoriser l'avènement d'un État dirigé selon la loi musulmane (USIP juill. 2002), mais interdite par le gouvernement égyptien depuis 1954 (AP 6 févr. 2007). Selon le Times, des professionnels comme des médecins, des ingénieurs et des géologues occupent bon nombre des postes de direction au sein de l'organisation (4 juill. 2007).

Le quotidien cairote Al-Ahram Weekly souligne qu'en raison de son illégalité, elle recrute [traduction] « clandestinement » et qu'en 1992, le nombre de ses membres se situait entre 100 000 et 500 000; les services de sécurité n'ont pas été en mesure de fournir un chiffre plus précis (7-13 juill. 2005).

À maintes reprises, les autorités égyptiennes ont traduit en justice des membres des Frères musulmans pour avoir tenté d'enrôler de nouvelles recrues (AP 6 févr. 2007; HRW 2003). Par exemple, en juillet 2002, un tribunal militaire a condamné seize membres des Frères musulmans à des peines d'emprisonnement variant entre trois et cinq ans pour avoir participé au recrutement de nouveaux membres (ibid.). En décembre 2006, les policiers égyptiens ont procédé à l'arrestation de 140 membres des Frères musulmans pour avoir [traduction] « recruté des étudiants auxquels ils ont donné une formation au combat » (AP 6 févr. 2007). En août 2007, le New York Sun signalait qu'en raison de la vague d'arrestations successives de membres du parti, les Frères musulmans avaient [traduction] « abandonné tout effort en vue de faire libéraliser la loi égyptienne et d'obtenir le droit de recruter, de se rencontrer et de se présenter aux élections en toute liberté » (15 août 2007).

Un certain nombre de groupes militants islamistes en Égypte sont des groupes dissidents issus des Frères musulmans et ayant été grandement influencés par ces derniers, y compris : al-Gama'a al-Islamiyya (le Groupe islamique), al-Najuna min al-Nar (Ceux qui sont sauvés de l'enfer), al-Takfir wal-Hijra (Non-croyance et émigration), le Jihad islamique égyptien et Tanzim al-Fanniyya al-Askariyya (l'Organisation technique militaire) (USIP juill. 2002). Depuis novembre 2006, le gouvernement canadien considère al-Gama'a al-Islamiyya (AGAI), le Jihad islamique égyptien (JIE) et son aile armée Avant-garde de la conquête (AGC) (Canada 9 nov. 2006) comme des groupes associés au [traduction] « terrorisme » (ibid. 18 sept. 2007).

Al-Gama'a al-Islamiyya (AGAI)

Également appelé al-Gama'at, al-Gama'at al-Islamiyya égyptien, Gama'at islamique, le Groupe islamique (É.-U. 30 avr. 2008, ch. 6) ou Jamaat al-Islamiyya (CFR 30 mai 2008b), AGAI est considéré comme le plus important groupe militant de l'Égypte (É.-U. 30 avr. 2008, ch. 6). D'après les Country Reports on Terrorism du Département d'État (Department of State) des États-Unis (É.-U.), AGAI opère principalement dans les gouvernorats du sud de l'Égypte, soit Al-Minya, Asyut, Qina et Sohaj, mais dispose également de réseaux au Caire, à Alexandrie et dans d'autres villes, [traduction] « formés notamment de diplômés et d'étudiants au chômage » (ibid.; CFR 30 mai 2008b).

Al-Ahram Weekly nous apprend que dans les années 1970 et 1980, AGAI – comme le JIE – [traduction] « a organisé des campagnes de recrutement intensives, accueillant des milliers de jeunes désillusionnés au sein de structures organisationnelles strictement contrôlées et surveillées » (28 févr.-5 mars 2008). Al-Ahram Weekly décrit AGAI et le JIE comme des organisations qui :

[traduction]

« possédaient des hiérarchies hautement centralisées comptant des officiers de rang intermédiaire qui donnaient les ordres à des bases dispersées dans les villes et gouvernorats égyptiens. Les recrues étaient endoctrinées idéologiquement et formées en vue de combats armés avec "l'ennemi" : représentants du gouvernement, organismes de sécurité, Coptes, laïcs et civils innocents se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment » (28 févr.-5 mars 2008).

Selon les Country Reports on Terrorism, à son apogée, AGAI [traduction] « commandait probablement plusieurs milliers de membres endurcis et un nombre égal de partisans », mais à la suite des mesures de sécurité adoptées par l'État, le groupe était devenu inactif en 2007 (É.-U. 30 avr. 2008, ch. 6; CFR 30 mai 2008b). En outre, AGAI aurait renoncé à la violence comme moyen d'atteindre ses objectifs politiques depuis la fin des années 1990 (Al Arabiya 9 déc 2007; voir aussi International Crisis Group 18 juin 2008, 11).

Jihad islamique égyptien (JIE)

Également appelé al-Jihad égyptien, groupe Jihad ou Nouveau Jihad (É.-U. 30 avr. 2008, ch. 6), le JIE a vu le jour dans les années 1970 et les membres comptaient principalement sur leurs réseaux familiaux et sociaux pour faire du recrutement, tentant en particulier d'attirer des étudiants issus des classes socio-économiques inférieures et nouveaux venus dans les grandes villes (MERIA sept. 1999), surtout au Caire (Encyclopedia of Islam 2004, 365). Le Middle East Review of International Affairs (MERIA) précise également que la majorité de ces recrues [traduction] « étaient bien éduquées, notamment dans le domaine des sciences et de la technologie » (sept. 1999). Le JIE tentait de recruter non seulement dans les mosquées privées des quartiers pauvres, mais également parmi les membres de la garde présidentielle, de la fonction publique, des services de renseignements militaires, des médias et des universités (MERIA sept. 1999).

Selon la Encyclopedia of Islam, le JIE cherchait à atteindre son objectif de renverser le gouvernement en infiltrant les services militaires et, le 6 octobre 1981, des membres du Jihad ont assassiné le président Anwar Sadat, mais l'organisation n'a jamais réussi à renverser le gouvernement (2004, 365). À la suite de l'assassinat du président Sadat, un certain nombre de membres du JIE ont été exécutés et des centaines d'autres, arrêtés, dont beaucoup ont été qualifiés de [traduction] « jeunes, éduqués et provenant des classes inférieures et moyennes » (Encyclopedia of Islam 2004, 365).

Le JIE a attiré des centaines de recrues dans les années 1980 et 1990 lorsque l'organisation a lancé une violente campagne contre le gouvernement du président Hosni Mubarak; cependant, en décembre 2007, le dirigeant du JIE, Sayed Imam, a annoncé de sa cellule de prison que son groupe avait renoncé à la violence (Al Arabiya 9 déc. 2007; voir aussi International Crisis Group 18 juin 2008).

D'après les Country Reports on Terrorism, le JIE compte [traduction] « plusieurs milliers de membres endurcis à l'intérieur et à l'extérieur de l'Égypte » (É.-U. 30 avr. 2008, ch. 6). Exception faite de ses activités internationales sous le commandement d'Al-Qaïda, le JIE serait inactif en Égypte depuis 2007 (ibid.; CFR 30 mai 2008a).

Autres organisations

Takfir wal-Hijra (Takfir) est apparu dans les années 1970 et ses activités étaient centrées sur le recrutement d'étudiants vivant en ville depuis peu et provenant de familles pauvres du sud de l'Égypte; contrairement aux autres organisations militantes, celle-ci enrôlait toutefois activement des femmes (MERIA sept. 1999).

Selon la British Broadcasting Corporation (BBC), le groupe responsable des attentats à la bombe d'octobre 2004 dans le complexe hôtelier Taba de la Mer rouge, lesquels ont fait 34 morts, était Al Tawhid Wal Jihad, groupe militant islamique fondé en 2002 à Al Arish, ville de Sinaï du Nord, par un jeune dentiste nommé Khaled Mosaed (26 avr. 2006). Ce dernier aurait recruté quelque 100 hommes [traduction] « qu'il organisait en cellules isolées, chacune ignorant souvent tout des autres afin de limiter les dommages advenant que des membres tombent entre les mains des services de sécurité » (BBC 26 avr. 2006).

Amnesty International (AI) signale qu'en novembre 2006, un groupe d'étudiants étrangers et égyptiens ont été arrêtés, [traduction] « ont été interrogés et auraient été torturés » pour leur appartenance présumée à une [traduction] « cellule terroriste » qui recrutait des personnes en Égypte afin de combattre les forces de la coalition en Iraq (5 janv. 2007).

Un article de l'Agence France-Presse (AFP) paru en décembre 2006 fait état du fait que l'Égypte est considérée comme un centre majeur de recrutement pour les organisations militantes islamistes et qu'un certain nombre de présumés terroristes appréhendés dans les pays occidentaux avaient déjà étudiés au Caire ou à Alexandrie (21 déc. 2006).

En janvier 2008, l'Agence France-Presse (AFP) a signalé que les policiers avaient arrêté 11 étudiants, dont un citoyen syrien, fréquentant différentes universités égyptiennes (11 janv. 2008). L'étudiant syrien [traduction] « aurait planifié "de recruter des étudiants en vue de les envoyer en Iraq et en Afghanistan" » (AFP 11 janv. 2008).

Internet comme méthode de recrutement

En juin 2007, Al Ahram Weekly annonçait que les services de sécurité égyptiens avaient arrêté des dizaines de suspects appartenant à deux groupes extrémistes qui auraient planifié des attentats contre des installations gouvernementales importantes; les groupes auraient attiré des recrues et fait valoir leurs points de vue par l'entremise d'Internet (21-27 juin 2007).

En octobre 2007, au cours d'une rencontre entre l'Égypte et le Sous-comité de l'Union européenne (UE) sur la justice et la sécurité, l'Égypte a manifesté son intention de collaborer aux mesures prises par l'UE pour lutter contre le terrorisme, invoquant un programme qu'elle a mis sur pied récemment, lequel prévoit entre autres la surveillance d'Internet comme outil de recrutement par les organisations militantes (UE 3 avr. 2008, 6).

En juillet 2008, un expert d'Al-Qaïda a été invité à participer à un programme télévisé en langue arabe et intitulé Panorama, diffusé par une chaîne de Dubaï, Al-Arabiya. L'expert a parlé de la manière dont Al-Qaïda utilisait Internet en vue de recruter des Égyptiens pour former des [traduction] « cellules isolées », leur donnant l'information et la formation nécessaires et les jumelant avec deux autres personnes, au plus, afin qu'ils [traduction] « exécutent des opérations à l'intérieur de l'Égypte » (Al-Arabiya 30 juin 2008).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Agence France-Presse (AFP). 11 janvier 2008. « Egypt Arrests 11 Over Links with Islamist Armed Groups ». (Factiva/Dow Jones)
_____. 21 décembre 2006. « Deported French Muslim Accuses Egypt of Rights Violations ». (Factiva)

Al-Ahram Weekly [Caire]. 25 février-5 mars 2008. Amr Elshoubaki. « Old Jihad, New Jihad ». [Date de consultation : 25 juill. 2008]
_____. 21-27 juin 2007. « Newsreel: Online Recruitment ». [Date de consultation : 25 juill. 2008]
_____. 7-13 juillet 2005. Hossam Tammam. « One-Way Street ». [Date de consultation : 25 juill. 2008]

Al Arabiya. 9 décembre 2007. « Egypt's Jihad Group Leader Wants End to Violence ». [Date de consultation : 17 juill. 2008]

Al-Arabiya TV [Dubaï, en arabe]. 30 juin 2008. « Al-Arabiya Programme Discusses Al-Qa'idah's Activities in Egypt, Saudi Arabia ». (Factiva/BBC Monitoring Middle East)

Amnesty International (AI). 5 janvier 2007. « Egypt: Forcible Return/Torture/Fear of Further Torture ». [Date de consultation : 22 juill. 2008]

Associated Press (AP). 6 février 2007. « Egypt Military Crt to Try Jailed Muslim Brotherhood Members ». (Factiva/Dow Jones)

British Broadcasting Corporation (BBC). 26 avril 2006. Heba Saleh. « Egypt Probes 'Same Sinai Bombers' ». [Date de consultation : 22 juill. 2008]

Canada. 18 septembre 2007. Sécurité publique Canada. « Listed Entities ». [Date de consultation : 30 juill. 2008]
_____. 9 novembre 2006. Sécurité publique Canada. « Current Listed Entities ». [Date de consultation : 17 juill. 2008]

Council on Foreign Relations (CFR) [New York]. 30 mai 2008a. « Backgrounder: Egyptian Islamic Jihad ». [Date de consultation : 17 juill. 2008]
_____. 30 mai 2008b. « Backgrounder: Jamaat al-Islamiyya ». [Date de consultation : 17 juill. 2008]

Encyclopedia of Islam. 2004. « Islamic Jihad ». Sous la direction de Richard C. Martin. New York : Macmillan Reference USA.

États-Unis (É.-U.). 30 avril 2008. Department of State. « Chapter 6 – Terrorist Organizations ». Country Reports on Terrorism. [Date de consultation : 22 juill. 2008]

Human Rights Watch (HRW). 2003. « Egypt ». World Report 2003. [Date de consultation : 22 juill. 2008]

International Crisis Group. 18 juin 2008. Egypt's Muslim Brothers: Confrontation or Integration? (Middle East/North Africa Report No. 76). [Date de consultation : 1er août 2008]

Middle East Review of International Affairs (MERIA) [Herzliya, Israël]. Septembre 1999. Vol. 3, no 3. David Zeidan. « Radical Islam in Egypt: A Comparison of Two Groups ». [Date de consultation : 22 juill. 2008]

Middle East Quarterly [Philadelphie]. Printemps 2007. Vol. 14, no 2. Jeffrey Azarva. « Egypt in Books ». [Date de consultation : 22 juill. 2008]

The New York Sun. 15 août 2007. Daniel Williams. « Egypt's Muslim Brotherhood Trims Its Political Goals ». [Date de consultation : 22 juill. 2008]

The New York Times. 17 février 2008. Michael Slackman. « Dreams Stifled, Egypt's Young Turn to Islamic Fervor ». (Factiva)

The Times [Londres, R.-U.]. 4 juillet 2007. Michael Binyon. « Why Medical Schools Provide Islamic Extremists with Fertile Recruiting Grounds ». [Date de consultation : 22 juill. 2008]

Union européenne (UE). 3 avril 2008. Commission des communautés européennes. Commission Staff Working Document: Accompanying the Communication from the Commission to the Council and the European Parliament – 'Implementation of the European Neighbourhood Policy in 2007': Progress Report Egypt. [Date de consultation : 17 juill. 2008]

United States Institute of Peace (USIP). Juillet 2002. Judy Barsalou. « Islamic Extremists: How Do They Mobilize Support? ». [Date de consultation : 22 juill. 2008]

Autres sources consultées

Sources orales : Quatre professeurs spécialistes de la politique égyptienne n'ont pas répondu à des demandes de renseignements dans les délais voulus. Les tentatives faites pour contacter l'Organisation égyptienne pour les droits de la personne ont été infructueuses.

Publications, y compris : Egyptian Politics: The Dynamism of Authoritarian Rule (Maye Karrem), Jihad: The Trail of Political Islam (Gilles Kepel), La Terre est plus belle que le paradis (Khaled al-Berry).

Sites Internet, y compris : Al Bawaba, Al Jazeera, Child Rights Information Network (CRIN), Christian Science Monitor, The Economist, Egyptian Initiative for Personal Rights (EIPR), European Country of Origin Information Network (ecoi.net), Human Rights Without Frontiers (HRWF), Journal of Palestine Studies, Middle East International, Middle East News Agency (MENA), Middle East Online, Middle East Times (MET), The Muslim World, Nations Unies – Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), United States Commission on International Religious Freedom (USCIRF).

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