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Botswana : information sur la violence conjugale, y compris les services et la protection offerts aux victimes ainsi que la possibilité de recourir à la justice (2005-2006)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa
Publication Date 1 March 2007
Citation / Document Symbol BWA102164.F
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Botswana : information sur la violence conjugale, y compris les services et la protection offerts aux victimes ainsi que la possibilité de recourir à la justice (2005-2006), 1 March 2007, BWA102164.F, available at: https://www.refworld.org/docid/469cda38c.html [accessed 29 May 2023]
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Des sources d'information concordantes signalent qu'au Botswana, la violence conjugale envers les femmes est très répandue (États-Unis 8 mars 2006, sect. 5; Nations Unies 3 mai 2005; DITSHWANELO 10 déc. 2005; Afrol News 1er déc. 2006; Mmegi 23 oct. 2006). Le Haut Commissariat aux droits de l'homme des Nations Unies (HCDH) estimait à 60 p. 100, dans son rapport du 3 mai 2005, le nombre des femmes victimes de violence conjugale au Botswana (3 mai 2005). Selon DITSHWANELO, centre botswanais des droits humains, au Botswana, [traduction] « la violence conjugale touche toutes les couches de la société sans considération pour la culture, la classe sociale, le niveau de formation ou de revenu, l'origine ethnique ou l'âge des personnes » (10 déc. 2005). Des sources d'information évoquent notamment [traduction] « les crimes passionnels » qui sont en augmentation (Mmegi 24 janv. 2006; BBC 6 févr. 2006; WLUML 20 févr. 2006); les hommes qui commettent ces crimes sont motivés par la jalousie pour tuer leur épouse ou leur petite amie (États-Unis 8 mars 2006, sect. 5; DITSHWANELO 10 déc. 2005).

Selon un rapport de Parliamentarians for Women's Health (PWH), initiative [traduction] « révolutionnaire visant à renforcer l'action des députés vis-à-vis de la santé des femmes dans les pays de l'Est et du Sud de l'Afrique (PWH s.d.), au Botswana, certaines lois coutumières et traditions empêchent la femme mariée d'avoir accès à la propriété et d'hériter des biens de son mari défunt (4 janv. 2006). D'après le même rapport, le paiement préalable de la dot (bogadi) par l'homme à la famille de sa future épouse, condition qui légitimise les mariages au Botswana, institutionnalise le statut inférieur de la femme au sein du ménage, celle-ci ayant le sentiment d'avoir été achetée (ibid.). Selon PWH, les formes de violence dont les femmes sont le plus souvent victimes au Botswana sont les abus verbaux et émotionnels, les menaces, le harcèlement sexuel, les coups et blessures, le viol, l'inceste et les meurtres (17 janv. 2006).

Concernant la protection offerte aux victimes et la possibilité de recourir à la justice, l'un des rapports de PWH fait remarquer qu'au Botswana, la violence conjugale n'est pas en soi un crime et que, de ce fait, les victimes de cette pratique ne peuvent porter plainte que pour les agressions ordinaires (PWH 4 oct. 2006). De plus, les Country Reports on Human Rights Practices for 2005 signalent que les victimes communiquent rarement avec la police dans le cas de violence conjugale (8 mars 2006, sect. 5). Botswana Guardian qui cite les propos de Kennedy Kapinga, commissaire adjoint à la police, déplore le fait que les parents de la victime et du criminel soient souvent lents à réagir aux menaces, croyant que le problème va disparaître de lui-même (11 oct. 2005). Toutefois, un autre article explique que la police a pris la décision d'arrêter toute personne ayant proféré des menaces à sa partenaire et de l'accuser de menaces de mort (Mmegi 24 janv. 2006; voir aussi Botswana Guardian 11 oct. 2005).

L'information sur les services offerts aux femmes victimes de violence conjugale est limitée parmi les sources consultées par la Direction des recherches. Toutefois, certains rapports citent le cas de projet de refuge pour femmes (Women's Shelter Project) de la société Kagisano (Mmegi 18 déc. 2006; ibid. 23 oct. 2006; SAQN s.d; DTS 2 févr. 2004, 9). Établi à Gaborone, ce projet fournit un refuge notamment aux femmes victimes de violence conjugale (ibid.; Mmegi 18 déc. 2006; ibid. 23 oct. 2006), leur offre des services de counseling (Mmegi 18 déc. 2006) et les aide à rebâtir leur vie (ibid. 23 oct. 2006). Selon deux sources d'information, le projet de refuge pour femmes est le seul à fournir ces services au pays et il bénéficie de l'aide financière du gouvernement botswanais et d'autres intervenants locaux (DTS 2 févr. 2004, 9; SAQN s.d.). Le personnel du projet de refuge pour femmes entretien également de bonnes relations avec la police (Mmegi 18 déc. 2006), qui lui réfère souvent des victimes et assure une certaine protection en patrouillant aux alentours (DTS 2 févr. 2004, 9). Development & Training Services (DTS) et Chemonics International Inc., dans leur rapport du 2 février 2004, font également état de deux organisations : le centre de counseling et d'aide juridique Emang Basadi (Emang Basadi Legal Aid and Counseling Centre) et la clinique de la faculté de droit de l'université de Botswana (9). La première offre entre autres des services de counseling aux victimes de violence conjugale et la seconde s'occupe de certains cas de divorce où la violence conjugale est la cause (ibid.). Ce sont des étudiants en droit qui conseillent bénévolement les victimes à la clinique notamment en ce qui a trait à l'obligation des hommes de payer une pension alimentaire pour les enfants (ibid.).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Afrol News. 1er décembre 2006. « Women's Vulnerability Focused on Botswana AIDS Day ». [Date de consultation : 12 févr. 2007]

British Broadcasting Corporation (BBC). 6 février 2006. Lucas Letlhogile. « Botswana Floored by Passion Killings ». [Date de consultation : 13 févr. 2007]

Botswana Guardian. 11 octobre 2005. Phemelo Ramasu. « Police Pick a "Passion Killing" Trail ». [Date de consultation : 13 févr. 2007]

États-Unis (É.-U.). 8 mars 2006. Department of State. « Botswana ». Country Reports on Human Rights Practices for 2005. [Date de consultation : 19 févr. 2006]

Development and Training Services (DTS) et Chemonics International Inc. 2 février 2004. Annual Report on Best Practices, Lessons Learned and Success Stories Illustrations from Albania, Guatemala and Southern Africa. [Date de consultation : 19 févr. 2007]

DITSHWANELO. 10 décembre 2005. « Stop Violence Against Women and Children » [Date de consultation : 12 févr. 2007]

Mmegi. 18 décembre 2006. Lekopanye Mooketsi. « Botswana: Women Still Suffering from Abuses ». (AllAfrica) [Date de consultation : 19 févr. 2007]
_____ . 23 octobre 2006. Lekopanye Mooketsi. « Abused Men Turn to Women's Shelter ». [Date de consultation : 19 févr. 2007]
_____ . 24 janvier 2006. 24 janvier 2006. Thato Chwaane.« Botswana: Passion Killings Traumatise Police ». [Date de consultation : 13 févr. 2007]

Nations Unies. 3 mai 2005. Haut Commissariat aux droits de l'homme (HCDH). « Behind Closed Doors: Violence Against Women ». [Date de consultation : 12 févr. 2007]

Parliamentarians for Women's Health (PWH). 4 octobre 2006. Botswana and International Human Rights Instruments. [Date de consultation : 19 févr. 2007]
_____ . 16 mai 2006. « Welcome to the Parliamentarians for Women's Health Website! ». [Date de consultation : 19 févr. 2007]
_____ . 17 janvier 2006. Botswana National Workshop Report. < [Date de consultation : 19 févr. 2007]

Southern Africa Quaker News (SAQN). S.d. « Botswana Monthly Meeting ». [Date de consultation : 20 févr. 2007]

Women Living Under Muslim Laws (WLUML). 20 février 2006. « Botswana: Public Inquiry on 'Passion-Killings'? ». [Date de consultation : 13 févr. 2006]

Autres sources consultées

Sources orales : Les repésentants de DITSHWANELO et de KaginasoWomen's Shelter Project n'ont pas fourni d'information dans les délais préscrits pour cette réponse à une demande d'information.

Sites Internet, y compris : Action for Southern Africa, Africa Action, African Gender Institute, Amnesty International, Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), Freedom House, Human Rights Watch, Peace Women, Save the Children.

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