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Sierra Leone : information sur la société Poro, y compris ses rituels et l'initiation; information sur la possibilité de refuser l'initiation ou un rôle de leader; information sur la protection offerte par l'État (2015-juillet 2017)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Publication Date 18 September 2017
Citation / Document Symbol SLE105973.EF
Related Document(s) Sierra Leone: Information on the Poro Society, including rituals and initation; ability to refuse initiation or leadership roles; availability of state protection (2015-July 2017)
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Sierra Leone : information sur la société Poro, y compris ses rituels et l'initiation; information sur la possibilité de refuser l'initiation ou un rôle de leader; information sur la protection offerte par l'État (2015-juillet 2017), 18 September 2017, SLE105973.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/5aa90e857.html [accessed 2 June 2023]
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18 septembre 2017
SLE105973.EF
Sierra Leone : information sur la société Poro, y compris ses rituels et l'initiation; information sur la possibilité de refuser l'initiation ou un rôle de leader; information sur la protection offerte par l'État (2015-juillet 2017)

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

Selon des sources, la société Poro est une société secrète d'hommes (Sierra Leone 16 mai 2013, paragr. 128; SMART Consortium 2017, 20; Témoins de Jéhovah 2014). Selon un article de 2011, rédigé par des chercheurs de l'Université Roi Juan Carlos en Espagne et de l'Université de Makeni en Sierra Leone, sur le rôle des sociétés secrètes dans la conservation des forêts en Sierra Leone, la société Poro est [traduction] « pour les hommes appartenant aux groupes ethniques temne et mende » (Martin et al. 2011, 47). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés concernant l'origine ethnique des membres de la société Poro, la Direction des recherches n'a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Un chapitre dans un livre de 2015 sur la consolidation de la paix après conflit en Sierra Leone, rédigé par Paul Jackson, un [traduction] « économiste politique travaillant surtout sur la gouvernance en situation de conflit et d'après-conflit » qui a [traduction] « une expérience importante en Sierra Leone » (Ainley et al. 2015, x), explique que [traduction] « ces sociétés jouent un rôle important dans la régulation des événements sociaux, du respect et du contrôle » (Jackson 2015, 213). Un rapport de 2017 du Consortium SMART (SMART Consortium) [1], sur les [traduction] « obstacles et les facteurs favorables à l'acceptation et à l'utilisation de l'inhumation sans risque » pendant l'épidémie d'Ebola en 2014 (SMART Consortium 2017, 8), explique qu'en Sierra Leone, les sociétés secrètes [traduction] « sont apparues pour préparer les garçons et les filles à la vie adulte » (SMART Consortium 2017, 20). D'après un livre de 2012 intitulé African Myths and Beliefs [mythes et croyances de l'Afrique] [2], la [traduction] « préoccupation principale de la société [Poro] était et demeure la préparation des adolescents de sexe masculin pour qu'ils prennent leur place dans la société » (Allen et al. 2012, 68). Un article universitaire de 2017 [traduction] « explor[ant] […] les structures de pouvoir socioculturelles des sociétés secrètes Poro et Bondo » en Sierre Leone (Ngambouk et Tabenyang 3 mars 2017, 2), affirme que [traduction] « [l']appartenance à une société secrète est un prérequis pour l'identité personnelle en fonction du genre et comporte un coût élevé et un prestige social dans l'organisation sociopolitique locale et dans la politique nationale en Sierra Leone » (Ngambouk et Tabenyang 3 mars 2017, 2).

Selon des sources, les nouveaux membres sont scarifiés (Témoins de Jéhovah 2014; Allen et al. 2012, 68). Allan et al. expliquent en outre que pendant les initiations,

[traduction]

les garçons restent dans un camp loin de leurs parents et amis, dorment à l'extérieur et crient pour effrayer les étrangers qui s'approchent. Là, ils apprennent les traditions anciennes et pratiquent les percussions et les chants Poro. Ils sont […] emmenés devant des initiés masqués personnifiant des esprits dont le chef est appelé Gbeni. À la fin de la formation, ils retournent dans la communauté en tant qu'adultes à part entière (Allen et al. 2012, 68).

Selon cette même source, l'initiation [traduction] « se déroule au cours d'une série de rituels se déroulant de novembre à mai » (Allen et al. 2012, 68). Le rapport de 2017 du SMART Consortium cite [traduction] « une autorité locale du district de Port Loko » qui aurait dit que [traduction] « [p]arfois la cérémonie d'initiation [des sociétés secrètes] prend près de trois ans à enseigner aux initiés leur rôle dans la société » (SMART Consortium 2017, 20). Le rapport ajoute ceci :

[traduction]

Aussi, ces traditions comportent une cérémonie de réclusion appelée kantha pour les membres — comme les chefs traditionnels, les chefs cérémoniels et les autres personnes détenant des postes dans la société secrète (SMART Consortium 2017, 20).

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement sur le traitement réservé aux personnes qui refusent l'initiation ou un rôle de leader dans la société Poro.

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d'information sur la protection offerte par l'État. Selon l'article universitaire de 2011 sur le rôle des sociétés secrètes dans la conservation des forêts en Sierra Leone, [traduction] « [l]a majorité des membres d'une société au Sierra-Leone sont initiés dans une société secrète et ils en sont membres jusqu'à leur mort » (Martin et al. 2011, 47).

Le chapitre de Paul Jackson dans le livre de 2015 précise que [traduction] « [l]es chefs font partie de ces sociétés, mais ils n'en ont pas nécessairement le contrôle. Cependant, il serait difficile pour un chef d'agir constamment en opposition à une société secrète » (Jackson 2015, 213). Selon Allan et al., la société [traduction] « Poro compte parmi ses membres un bon nombre des plus hauts responsables de la nation » (Allen et al. 2012, 68). De même, l'article universitaire de 2017 explique que [traduction] « la majorité de l'élite masculine au pouvoir est membre [de la société Poro] en raison de son pouvoir symbolique » (Ngambouk et Tabenyang 3 mars 2017, 6). La même source ajoute en outre que les membres de la société secrète Poro [traduction] « utilisent leur position pour se soustraire à la loi et rester impunis pour des violations des droits de la personne au nom de la "défense de la culture" » (Ngambouk et Tabenyang 3 mars 2017, 11).

Un article de juillet 2016 paru dans le journal sierra-léonien Concord Times signale que [traduction] « des hommes Poro ont attaqué la base navale [des Forces armées de la République de Sierra Leone] à Bonthe » et 12 personnes ont été arrêtées (Concord Times 20 juill. 2016). L'article poursuit en citant Amadu Mohamed Turay, surintendant de la police, qui aurait déclaré ceci :

[traduction]

« [n]ous enquêtons encore sur cette affaire et je ne peux pas porter d'accusations pour le moment. Il est très clair que toute la municipalité a été attaquée par les garçons Poro. Je suis membre de la société Poro et je ne suis aucunement intimidé par leurs activités. Je veux informer le public que le chef du groupe, un certain Michael Palmer, a aussi été arrêté » (Concord Times 20 juill. 2016).

Un article de mai 2017 de l'Awareness Times, journal de la Sierra Leone, affirme que sept personnes ont été accusées du meurtre de Mohamed Taimeh, [traduction] « célèbre jeune du [Congrès de tout le peuple (All Peoples Congress, APC)] » et l'affaire a été [traduction] « déférée à la Haute cour de la Sierra Leone en vue d'un procès » (Awareness Times 11 mai 2017). La même source ajoute que

[traduction]

[l]es hommes auraient torturé à mort Mohamed Taimeh sous prétexte qu'ils l'emmenaient de force dans la brousse sacrée de la société Poro pour son initiation. L'abus présumé de la respectable société Poro par les hommes devant subir un procès aurait gravement offensé les chefs traditionnels Poro de Kenema qui ont rapidement intercepté les accusés et les ont remis aux autorités de l'État. L'Awareness Times Newspaper peut aussi confirmer que les chefs Poro ont déclaré en cour pendant l'audience qu'ils ne veulent pas que leur société soit salie, ils ont donc dissocié complètement les activités Poro légitimes et respectées du meurtre cruel de Mohamed Taimeh (Awareness Times 11 mai 2017).

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Notes

[1] Le SMART Consortium est composé de l'Organisation catholique pour le développement à l'étranger (Catholic Agency for Overseas Development, CAFOD), des Services de secours catholiques (Catholic Relief Services, CRS) et de Vision mondiale (SMART Consortium 2017, 4).

[2] African Myths and Beliefs [mythes et croyances de l'Afrique] fait partie de la série World Mythologies [mythologies du monde] publiée par Rosen Publishing, fondée en 1950 à titre de [traduction] « maison d'édition scolaire indépendante […] pour répondre aux besoins des élèves de la prématernelle à la 12e année à l'aide d'ouvrages d'un grand intérêt en lien avec le programme scolaire » (Rosen Publishing s.d.). La même source décrit la série comme une [traduction] « exploration de l'histoire et des mythes des temps anciens à nos jours et de la façon dont ils influencent encore la culture et les croyances de nos jours » (Rosen Publishing s.d.).

Références

Ainley, Kristen, Rebekka Friedman et Chris Mahony (éd.). 2015. Evaluating Transnational Justice: Accountability and Peacebuilding in Post-Conflict Sierra Leone. Rethinking Peace and Conflict Studies. Palgrave Macmillan : Houndmills.

Allan, Tony, Fergus Fleming et Charles Phillips. 2012. World Mythologies: African Myths and Beliefs. Rosen Publishing.

Awareness Times Newspaper. 11 mai 2017. « Sierra Leone News: Murder via Abuse of Sacred Poro Now in High Court ». (Factiva) [Date de consultation : 16 août 2017]

Concord Times. 20 juillet 2016. Mohamed Massaquoi. « In Bonthe: 12 Poro Society Members Arrested ». [Date de consultation : 14 août 2017]

Jackson, Paul. 2015. « Whose Justice in Sierra Leone? Power, Security and Justice in Post-Conflict Reconstruction ». Evaluating Transnational Justice: Accountability and Peacebuilding in Post-Conflict Sierra Leone. Sous la direction de Kristen Ainley, Rebekka Friedman et Chris Mahony. Rethinking Peace and Conflict Studies. Palgrave Macmillan : Houndmills. [Date de consultation : 11 août 2017]

Martin, Aurora Martin, Pablo Martinez de Anguita, Juan Vicente Perez et Joseph Lanzana. 2011. « The Role of Secret Societies in the Conservation of Sacred Forests in Sierra Leone ». Bois et Forêts des Tropiques. No 310, vol. 4. [Date de consultation : 15 août 2017]

Ngambouk, Vitalis Pemunta et Tabi Chama-James Tabenyang. 3 mars 2017. « Cultual Power, Ritual Symbolism and Human Rights Violations in Sierra Leone ». Cogent Social Sciences. [Date de consultation : 14 août 2017]

Rosen Publishing. S.d. « World Mythologies ». [Date de consultation : 18 août 2017]

Sierra Leone. 16 mai 2013. Consideration of Reports Submitted by States Parties Under Article 40 of the Covenant. (CCPR/C/SLE/1). [Date de consultation : 15 août 2017]

SMART Consortium. 2017. Protecting the Living, Honouring the Dead: The Barriers and Enablers to Community Acceptance and Implementation of Safe Burials. [Date de consultation : 15 août 2017]

Témoins de Jéhovah. 2014. « Sierra Leone and Guinea: Secret Socities ». 2014 Yearbook of Jehvah's Witnesses. [Date de consultation : 14 août 2017]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : ecoi.net; États-Unis – Department of State; Factiva; Foundation for International Dignity; International Centre for the Study of the Preservation and Restoration of Cultural Property; Nations Unies – Refworld; Poro Studies Association; Sierra Leone – Truth and Reconciliation Commission; Standard Times Press.

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